CAGE DORÉE - Prisonnière

By SiliaDarkling

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Au cœur de New York, lors d'une fête de l'élite secrète du Pompadour, Catherine repousse les avances du chari... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3

Chapitre 4

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By SiliaDarkling

7 septembre        

           Je me réveille dans l'obscurité, bercée par le silence de ma chambre, un espace que je vais apprendre à considérer comme un refuge dans ce château immense et intimidant. Les rideaux épais filtrent une grande partie de la lumière, mais je sens instinctivement que le jour s'est levé. Une présence à mon chevet me tire doucement de mes pensées.

— Qui êtes-vous ? demandé-je épuisée.

Sa silhouette me paraît fantomatique dans la pénombre.

— Nora, votre femme de chambre.

Sa voix est si frêle qu'elle n'est qu'un murmure à mes oreilles.

— Mademoiselle Catherine, veuillez vous lever. Monsieur Nathaniel exige votre présence pour le déjeuner.

Je frissonne à l'évocation de son nom. Nathaniel. L'homme dont l'aura domine chaque pierre de ce château, chaque souffle du vent qui s'y engouffre. Je refuse de me soumettre à ses caprices, mais la peur serre mon cœur.

— Je ne viendrai pas, réponds-je peu assurée, espérant mettre fin à la discussion.

Nora persiste sa voix devenant plus pressante.

— Il insiste, mademoiselle. Il ne serait pas sage de le contrarier, prévient-elle en prenant de l'aplomb.

Je repousse les couvertures et m'assois au bord du lit tandis qu'elle ouvre les rideaux me permettant d'observer le lever du soleil en me frottant les yeux que la lumière incommode.

— Alors qu'il vienne me chercher lui-même s'il le désire tant.

Je n'ai pas le temps de regretter mes paroles. À peine quelques instants plus tard, la porte s'ouvre brusquement. Nathaniel apparaît, son sourire narquois tranchant comme une lame. Sa présence impose un silence lourd, chargé de menaces voilées. Nora, intimidée, s'écarte.

— Ah, ma chère Catherine, toujours aussi rebelle ! J'apprécie ton esprit combatif, vraiment, ricane-t-il, ses yeux étincelant d'une lueur que je ne peux déchiffrer.

Je me lève d'un bond, prête à lui tenir tête, mais Nathaniel agit plus vite. Il me saisit comme si je n'étais rien de plus qu'un objet, me jetant par-dessus son épaule avec une aisance déconcertante. Son rire résonne dans les couloirs alors qu'il me porte à travers le château, ignorant mes protestations et mes coups.

— Posez-moi immédiatement ! Ce que vous faites est insensé !

Ma voix se perd dans l'immensité des galeries. Mes mots sont aussi inutiles que mes tentatives de me libérer.

Nous traversons le château dans un ballet grotesque, Nathaniel riant à mes dépens, jusqu'à ce que nous atteignions la salle à manger.

Bien qu'il fasse jour, la pièce est sombre. Les murs foncés et les épais rideaux de velours donnent l'impression d'absorber la lumière.

Nathaniel me dépose enfin sur une chaise capitonnée, mais garde une main ferme sur mon épaule empêchant toute évasion.

— Tu vois, ce n'était pas si terrible. Et maintenant, nous pouvons déjeuner, comme je l'avais prévu, dit-il, sa voix soudainement douce presque caressante.

Je me dégage de son emprise et bondis du siège.

— Je refuse de me plier à vos désirs ! Vous ne pouvez pas m'obliger à rester ici. Encore moins en me menaçant ou en menaçant ma famille !

Il s'incline légèrement, un sourire en coin.

— Je peux te contraindre à tout et n'importe quoi, Catherine. Tant que tu seras sous mon toit, tu te plieras à mes règles.

— Vous rêvez, craché-je.

— Ne t'inquiète pas, je peux être très... persuasif. Tu ne seras libre de tes faits et gestes que lorsque je le déciderai. Autant te dire que vu ton comportement, ce n'est pas pour tout de suite, ma belle.

Son ton, la promesse voilée dans ses mots, me glace. Ma rébellion n'est qu'un divertissement pour lui, une étincelle d'intérêt dans le quotidien monotone de sa domination. Et pourtant, une part de moi brûle de défier cette autorité de trouver une faille dans son armure.

— Nous verrons bien, murmuré-je m'asseyant finalement, non pas en signe de soumission, mais par fatigue.

Devant moi, un festin digne des plus grands banquets se déploie, éblouissant dans son opulence. Des mets finement préparés, des fruits exotiques aux couleurs vives, des pâtisseries délicates, tout cela s'étale sur la longue table, créant un contraste saisissant avec le décor sombre de la salle à manger. Pourtant, je ne parviens pas à chasser l'angoisse qui serre mon estomac. Ma fourchette tremble légèrement entre mes doigts alors que je contemple l'assiette devant moi, incapable de m'y intéresser véritablement.

— Où sommes-nous ?

— Dans le comté d'Oxford.

— Plus précisément, insisté-je.

— Tu le sauras quand nous sortirons.

À l'autre bout de la table, Nathaniel se comporte comme si de rien n'était, savourant son petit-déjeuner tout en parcourant un quotidien anglais. Les pages du journal bruissent doucement dans le silence tendu de la pièce, seulement interrompu par le va-et-vient discret des domestiques assurant le service. L'aisance avec laquelle il occupe l'espace, contrôlant chaque détail de son environnement, me rappelle douloureusement à quel point je suis prise au piège ici, dans son monde.

Soudain, Deacon, l'un de ses hommes de main, s'approche suffisamment pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Un échange bref, mais suffisant pour que Nathaniel acquiesce d'un signe de tête avant de reposer son journal et de lever les yeux vers moi.

— Ma belle Catherine, nous devrons partir à 11 heures, annonce-t-il avec une assurance déconcertante. Le mariage de ma sœur a lieu à 14 heures. Nous ne devrons pas être en retard.

Le cœur battant, je ressens un mélange de colère et de désespoir.

— C'est une mascarade ?

— Je suis on ne peut plus sérieux.

— Je refuse d'y aller, déclaré-je ma voix plus ferme que je ne l'aurais cru possible.

Nathaniel se lève et s'approche de moi avec une lenteur calculée. Son regard est intense, presque hypnotique. Lorsqu'il étend sa main pour caresser mon visage, je la repousse avec détermination. Mon geste trahit mon dégoût et ma répulsion.

Il sourit, imperturbable.

— Tu es à présent à moi, Catherine. Et moi, je suis tout à toi.

Son assurance me révulse.

— Vous êtes complètement fou !

— Je suis génie, répond-il avec nonchalance.

— Un génie complètement perché !

— La folie n'est-elle pas le propre des génies ?

Je lâche mes couverts.

— Je réussirai à m'enfuir ! Et j'irai voir la police... meurtrier !

Son rire, profond et sans joie, résonne dans la pièce.

— Crois-tu vraiment que des agents t'écouteraient ? Et même s'ils le faisaient, que penses-tu qu'il adviendra lorsque je révélerai ton secret ? Celui que tu caches depuis cinq ans ?

— Vous bluffez !

Nathaniel s'accroupit à mes côtés. Son geste me vole un frisson.

— Qui parmi tes proches excepté feue ta sœur aurait pu imaginer de quoi tu es capable, Catherine ? Sous ce regard doux... sous ce corps élancé, désirable, mais frêle... sous cet air mutin amplifié par ces délicieuses taches de rousseur se cache un petit démon. Toi et moi sommes faits de la même roche.

— Ne parlez pas de ma sœur, susurré-je alors que mon cœur s'emballe.

— Toi aussi, tu es un monstre.

Les mots me glacent jusqu'à l'os. Ce secret, ma plus grande honte et ma plus grande peur, est une arme qu'il brandit désormais contre moi. Nathaniel connaît le levier à utiliser pour me contrôler, pour m'empêcher de fuir ou de me rebeller.

Je baisse les yeux, la rage et la peur se mêlant en un tourbillon toxique.

— Qu'est-ce que tu veux de moi ? demandé-je les dents serrées.

Nathaniel se relève. Il pose ses mains sur mes épaules et les fait glisser jusqu'à mon cou qu'il enserre. Je me raidis sur ma chaise.

— Joue le jeu, Catherine. Fais ce qu'il faut pour que ton petit secret en reste un, conclut-il en déposant un baiser sur ma gorge.


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On se retrouve en fin de semaine pour le prochain chapitre.

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