Fangs and Roses

By _CATHARSlS

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| Urban Fantasy | MxM | 2 publications par semaine Dans l'Atrium, capitale lumière où les cinq races cohabite... More

𝙰𝚟𝚊𝚗𝚝-𝚙𝚛𝚘𝚙𝚘𝚜
𝙰𝚎𝚜𝚝𝚑𝚎𝚝𝚒𝚌𝚜
𝙿𝚛𝚘𝚕𝚘𝚐𝚞𝚎
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By _CATHARSlS

Note d'autrice

Bon dimanche ! 

Je retente encore la programmation de Wattpad, j'espère que le chapitre arrivera à l'heure ❤️ merci beaucoup beaucoup pour vos commentaires sur le dernier chapitre, j'ai hâte d'y répondre et je le ferais dès que je rentrerai !! Je suis trop contente de voir que l'histoire vous plait encore, et quelques commentaires m'ont vraiment mis la larme à l'oeil snif, je suis heureuse de voir que pour certains, vous m'avez vu évoluer avec les années pour arriver jusqu'ici... j'espère aussi que dans plusieurs années, je pourrais encore vous partager mes romans sur Wattpad hehe

En attendant, place au chapitre ! Je vous souhaite une bonne lecture...

L'eau coule et emporte avec elle les souvenirs de cette journée.

Il ne sait pas encore ce qui est arrivé à Evelyne ou même à sa fille, et pour le moment il n'a pas tellement envie de poser la question à Adrian. Son capitaine semble d'accord pour ne pas reparler de son insubordination tout de suite, et paraît même enclin à lui donner un coup de main pour se remettre, alors Kieren ne compte pas s'y risquer trop vite.

Ses pansements prennent l'eau, et Kieren finit par les retirer tous les deux. La blessure qui l'a traversé de part en part ne saigne plus, et dans quelques instants il sera sûrement entièrement guéri de toute façon. L'infirmière a utilisé un liquide rouge, censé assécher les plaies humaines pour les refermer plus vite, qui lui ne part pas.

Il lave ses cheveux, consciencieusement, se débarrasse de la pluie, de la poussière, de la légère couche de sueur qui a perlé sur sa peau avec la présence de l'argent dans son organisme. Il reste sûrement trop longtemps sous le jet, mais la chaleur presque brûlante est agréable et il tient à être propre pour ce qui va suivre.

Dans la glace, après avoir essuyé la vapeur avec une serviette, son reflet grimace. Le manque de sang le rend pâle, ses cheveux sont trempés, plaqués en arrière. Il est cerné, son corps moins assuré. Ses muscles paraissent moins visibles, son ventre plus creux. Cela fait un petit moment qu'il n'a pas commandé de nourriture humaine, en y repensant, en plus de sa dernière canette qui commence à remonter.

Kieren a faim. Et son père serait irrité, déçu, et inquiet s'il le voyait.

Il n'est pas là, pense-t-il, presque triste. S'il n'était pas parti, c'est moi ne serais pas là.

Parfois, dans les quelques moments de silence du matin, avant que son corps ne se remette en mouvement, il se remet à espérer. Espérer qu'il revienne, qu'il le retrouve, qu'il le reprenne. Que la pause ait été suffisante, qu'il ait changé d'avis.

Que Kieren lui manque, finalement.

Après un dernier soupir, Kieren se détourne. Il passe un coup de brosse dans ses cheveux, enfile un t-shirt large et un jogging par-dessus son sous-vêtement, et se donne un peu de courage avant d'ouvrir la porte. Outre la peur et le sentiment perdu qu'il ressent face à ce qui va se passer, il peine à penser à autre chose qu'à sa bouche sur le cou du capitaine, à ses dents dans sa peau, à son sang sur sa langue.

Il s'est toujours interdit d'y penser. Il n'en a jamais ressenti l'envie — sauf cette fois-là, évidemment, dans la chambre obscure de cet appartement, alors que son nez était fourré contre la naissance des cheveux du loups, s'accrochant à son dos en gémissant comme un humain.

Quand il s'échappe de la salle de bain et se dirige vers le lit, il remarque qu'Adrian n'a pas bougé. Il s'est allongé, ses jambes pendant dans le vide au bout du sommier, et regarde le plafond. Il a retiré ses chaussures, et Kieren détourne le regard de ses cuisses moulées dans son survêtement.

— Toujours pas changé d'avis ? demande-t-il en passant une main dans ses cheveux.

Adrian se redresse sur ses coudes et hausse les sourcils.

— Et toi ?

Kieren secoue la tête et hésite un instant. Quand il s'approche et s'arrête, debout juste devant lui, il voit son capitaine renifler l'air un instant. L'expression satisfaite qu'il laisse échapper le fait presque soupirer de soulagement.

— Je ne serais surement pas très doux, prévient-il en se raclant la gorge.

— Fais de ton mieux, alors.

— Et j'ai rien d'autre pour tes yeux que... ça.

Il relève son bras et lui présente une cravate verte, que Kieren a acheté dans une boutique du centre-ville. Il la porte parfois avec des chemises, et ne l'a pas lavé depuis la dernière fois qu'il l'a mise.

Adrian laisse échapper un rire.

— Toi et tes couleurs, se moque-t-il en se redressant vraiment.

— Je vois pas le mal.

— Tes vêtements me font presque mal aux yeux.

— Les tiens aussi.

Adrian hausse un sourcil.

— Tellement ils sont ennuyants, conclut Kieren en lui rendant son sourire.

Sa tête lui tourne un peu. La fatigue lui donne l'impression qu'il a utilisé ses pouvoirs à outrance, pourtant ce n'est même pas le cas. Deux balles en plein dans son dos, même pour lui apparemment, ça ne pardonne pas.

C'est frustrant, de se découvrir ainsi des failles.

— C'est ça. Allez, vas-y.

D'un mouvement fluide, il retire le sweat-shirt au logo de l'Agence et le pose à côté de lui. Kieren n'y avait pas pensé, n'y avait même pas réfléchi, mais tout à coup il ne peut faire autrement que poser les yeux sur lui. Et voir qu'Adrian est torse-nu. Son large torse est relaxé, ciselé, se levant et s'abaissant au rythme de sa respiration tranquille. Il voit des pectoraux, un ventre ferme, une épaisse ligne de poils blonds qui disparaît à la lisière de son jogging.

Adrian ferme les yeux, relevant légèrement le menton. Il se laisse faire, ne montrant même pas la moindre récalcitrance à obéir au moindre caprice de Kieren. Il lui rend un service, lui offre son sang, et ose en plus se départir de son habituel air sérieux qu'il affiche au bureau.

Le vampire l'avait déjà aperçu quelques fois, souriant, amusé, taquin — en général en présence d'autres personnes —, mais voir le capitaine ainsi rien que pour lui, c'est une sensation étrange.

Il déglutit.

— J'y vais, alors.

Il lève ses mains, s'attendant presque à les voir trembler. La cravate se pose sur les yeux d'Adrian, recouvre presque ses sourcils. Kieren le voit s'humecter les lèvres, déglutir lentement. Sa pomme d'Adam s'agite. Il entend son cœur qui bat, calmement, sa peau chaude qui sent encore, comme la sienne, le gel douche qu'il a sûrement utilisé plus tôt.

Ses oreilles sifflent et, cette fois libre du regard du capitaine, laisse son regard dériver encore plus en détail. Ses clavicules marquées, son cou assez fin pour un homme de sa taille, sa gorge ; chaque ligne de muscle, chaque mouvement vivant qu'il fait, chaque réaction de l'air plus froid de la pièce sur ses tétons.

Kieren déglutit à nouveau en posant ses yeux sur un symbole noir, tout en arabesque sur sa poitrine.

— Un tatouage ? demande-t-il.

Il se fait peut-être des illusions, mais sa question — ou sa voix — semble faire battre le cœur du loup un tout petit peu plus vite.

Adrian acquiesce lentement.

— C'est une marque, répond-il. Celle du Descendant des loups. Normalement, les Descendants sorcière et mage en ont une similaire.

Il pose son doigt sur le motif, suivant son tracé sans même le voir.

— Je l'ai eu juste après ma première transformation.

Sa voix se fait un peu plus lointaine, comme s'il se remémore quelque chose. Kieren l'observe, jusqu'à ce que sa main retombe.

Quelques secondes passent, dans le silence, jusqu'à ce que le capitaine demande :

— Tu comptes y passer la nuit ? C'est quand tu veux.

— Je... ne sais pas comment me mettre, répond Kieren, honnête.

Doit-il plutôt se mettre derrière, tout contre son dos ? Sur le côté, même si ça serait moins pratique ? Ou bien devant, en montant sur ses...

— Ça sert à rien d'être prude pour quelque chose comme ça, sourit Adrian. Techniquement, maintenant, on sait tous les deux qu'on a fait pire que ça.

Kieren s'étonne.

— Tu trouves que le sexe est plus intime que ça ?

— Pas toi ?

— Non, dit-il dans un souffle. Non, pas moi.

Il a couché avec un certain nombre de personnes. Il a expérimenté plus en détails ce qu'il a découvert avec Adrian, il a suivi des gens chez eux, les a laissé le toucher dans une ruelle, dans les toilettes d'un bar ou d'une boîte, ne s'est jamais réellement senti gêné par ça.

Le sexe, ça peut être pris avec de la distance. C'est un plaisir qui s'arrête au corps.

Le sang, pour un vampire, sera toujours un peu plus que cela.

— Oh, laisse échapper Adrian en perdant son sourire. Désolé, je voulais pas donner l'impression que je prenais ça à la légère. Tu... ça serait plus confortable si tu montais sur mes genoux. Comme ça, si jamais je m'allonge...

Il se mord la lèvre, et Kieren acquiesce avant de se souvenir qu'il ne peut plus le voir.

— D'accord. D'accord, oui. Je...vais y aller, alors.

Il se penche, lentement. Savoir Adrian les yeux bandés lui donne l'occasion de voir plus en détails ses réactions. Ses narines qui frémissent légèrement, reniflant son odeur alors que Kieren lève un genou pour le poser à côté de ses jambes.

Chaque mouvement est sûrement beaucoup trop lent. Il prend son temps, à la fois impatient et perdu. Ses mains se posent sur les épaules d'Adrian, qui se retient de sursauter à son contact, son regard se perd sur la peau de son cou. Sa peau mate, son odeur chaude, ce petit quelque chose si unique qu'il pourrait reconnaître dans une boite remplie de gens.

Quand ses paumes touchent les muscles de ses bras, le loup frissonne. Son sourire amusé revient, avec une légère excitation qui remue le ventre de Kieren. Maintenant que le souvenir de cette nuit est là, il peine à relier le loup presque fou, ses lèvres perdues contre la peau de Kieren, à son capitaine toujours énervé contre lui.

Son inconnu n'est plus un inconnu. C'est un frère, un oncle, un chef d'équipe, un Descendant.

— Tes mains sont froides, murmure-t-il dans le silence.

Trop concentré sur ce qu'il fait, les oreilles de Kieren sifflent presque. Il n'entend plus la fête qui a lieu en dessous. Tout ce qu'il perçoit, c'est la respiration d'Adrian, le cœur battant d'Adrian, le bruit qu'Adrian fait en en se léchant distraitement les lèvres.

— Désolé, répond distraitement Kieren. J'ai pas l'habitude. C'est bizarre, mais par rapport aux autres je refroidi plus difficilement.

— Ouais, c'est ce que Mika m'a dit.

Son regard est perdu dans sa nuque. Sa propre respiration s'accélère légèrement alors qu'il continue de se pencher. Ses canines lui font mal. Elles sortent rarement comme ça, affamées et prêtes à mordre. Il les sent contre ses lèvres, longues et fines, acérées.

La dernière fois qu'elles se sont plantées quelque part, c'était pour arracher la peau d'un homme. Aujourd'hui, c'est bien la dernière chose qu'il compte faire.

Presque contre l'oreille d'Adrian, il le prévient d'une voix rauque :

— Je vais y aller.

Peut-être qu'il allait lui répondre, ou peut-être qu'il a juste bougé par réflexe, mais la voix du capitaine meurt de toute façon dans sa gorge alors que Kieren plante ses crocs dans sa nuque.

Un gémissement, sûrement de douleur, lui échappe mais le vampire l'entend à peine.

C'est une explosion, ou quelque chose qui s'en rapproche. C'est électrique, c'est percutant, c'est bon. Tout à coup, il n'y a plus rien qui compte, rien à part ça, à part cette sensation parfaite sur sa langue, dans sa bouche. C'est un goût indescriptible, ça n'est pas humain, ça n'est pas réel : quelque part, à l'arrière de son esprit, Kieren doute légèrement que c'est réellement censé ressembler à ça. Que cette expérience, celle de mordre quelqu'un, serait bien plus documenté si c'était réellement aussi délicieux.

Il n'y pense qu'un instant, puis toute pensée cohérente disparaît.

Au début, il n'aspire pas. Les quelques gouttes de sang qui perlent sur la peau d'Adrian, il les attrape délicatement avec sa langue. Il se contente de profiter, de récolter ce qui vient naturellement : ses canines se retirent, la blessure ne se referme pas, et Kieren reste immobile quelques secondes, fermant les yeux très forts en inspirant l'odeur chaude du capitaine.

Ses mains attrapent les épaules d'Adrian encore plus, il s'accroche à ce qu'il peut, et sent sur ses hanches des doigts serrer, appuyant avec force.

Il lèche à nouveau, et la respiration près de son oreille se fait haletante.

C'est immédiat, la façon dont tout à coup la douleur n'existe plus, dont la fatigue se transforme en paresse lascive. Il sent son corps se relaxer, se lover complètement contre le torse d'Adrian : ses fesses, qu'il a gardées légèrement relevées, tombent cette fois sur ses genoux sans retenue. Il laisse tout son poids chuter.

Ses bras entourent son cou, et cette fois il se met à aspirer.

Doucement, pas trop vite : c'est étrange, presque impossible, mais au fond son corps semble savoir ce qu'il peut prendre et à quel moment s'arrêter. C'est presque comme un lien, qui tire encore et encore entre eux, qui les relie tout en les séparant. Kieren a l'impression que s'il se penche un peu, s'il fait un effort, alors il pourrait lire dans la tête d'Adrian de la même manière qu'il le fait avec les autres vampires. Il ne le fait pas, mais la sensation qu'il pourrait est grisante.

Il ressent des choses, qu'il n'explique pas et qu'il n'a pas tellement envie d'analyser. C'est un plaisir physique, c'est une légère douleur dans son propre cou, c'est un tiraillement au niveau de son pantalon.

Une voix à bout de souffle résonne dans la pièce :

Merde.

Kieren détache ses lèvres, l'esprit embrumé, tente de se redresser légèrement.

— C'est trop ? demande-t-il et sa voix est si rauque que ça le surprend.

Adrian secoue la tête.

— Non, c'est juste que je... je m'attendais pas à ça.

Kieren sourit doucement, paresseusement, en reposant sa tête contre son épaule. Tout son corps est à la fois lourd et léger, alangui par la chaleur, par sa propre tiédeur. Adrian se tient encore à peu près droit, mais son corps ne va pas supporter le sien encore longtemps dans ces conditions.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, Adrian commence tout à coup à se laisser tomber doucement. Ses muscles se relâchent, son dos s'écrase contre la couverture au drap vert clair de Kieren, et il l'entraîne avec lui.

La gravité les colle l'un à l'autre, et c'est quand son bassin entre en contact avec celui d'Adrian que Kieren se rend compte à quel point la chaleur qu'il ressent n'est pas seulement due au sang. Il lèche distraitement la plaie, quelques gouttes de sang explosant à nouveau dans sa bouche dans un véritable plaisir physique, sa main droite retrouvant la naissance des cheveux bouclés d'Adrian pour que ses doigts jouent distraitement avec une mèche.

Il tire légèrement.

— Okay, grogne presque Adrian après un nouveau mouvement de bassin incontrôlé. Si tu n'arrêtes pas ce truc que tu fais avec tes hanches je...

Le reste de sa phrase est un gémissement étranglé. Kieren détache ses lèvres de son cou, y posant à la place sa joue brûlante. Il sourit, se souvenant tout à coup avec précision à quel point ce lien curieux décuplant les sensations était déjà présent pendant leur première nuit ensemble, deux ans plus tôt. La mauvaise mémoire de Kieren s'est toujours souvenu du plaisir de cette nuit, de sa première fois, de ses découvertes ; il aurait voulu graver le visage d'Adrian dans son esprit, mais seul son tatouage sur le pectoral lui est réellement familier.

Kieren remue ses hanches encore une fois, gémit doucement à son oreille, et cette fois le loup ne reste pas sans rien faire. Il lui attrape les épaules, et les renverse sur le lit. Penché au dessus de lui, ses yeux violets et jaunes brillant dans l'obscurité sont fixés sur lui.

— Est-ce t'es... saoul ? Ou quelque chose comme ça ?

— J'ai la tête légère, admet Kieren avec un sourire béat.

— A quel point ?

Le vampire l'observe avec attention. Il se sent bien, son esprit est silencieux, mais la brume qui l'entoure se dissipe déjà.

Il lèche distraitement ses lèvres, et baisse les yeux vers leurs jambes. Celles d'Adrian sont entre les siennes, les écartant légèrement. Ses bras, plantés de chaque côté de sa tête, ont les muscles bandés et il a envie d'y passer ses doigts.

— A quel point ? insiste Adrian et cette fois c'est lui qui fait plonger son bassin dans sa direction.

La friction force la tête de Kieren à partir en arrière et il se mord la lèvre.

— Je ne fais rien avec des personnes ivres mortes, insiste Adrian en rapprochant son visage du sien.

Kieren a envie de lui répondre que la dernière fois, il était pas mal saoul, mais le loup n'a pas semblé l'avoir remarqué. Peut-être pensait-il que Kieren était naturellement guilleret et entreprenant : en tout cas, il se retient de faire un commentaire.

— Je ne suis pas ivre, affirme-t-il en le regardant dans les yeux. Je suis vibrant de santé, chaud, et particulièrement vivant, et ça me monte à la tête. Et pas qu'à la tête, apparemment.

Adrian ne semble pas trouver ça drôle. Il attend, immobile, et Kieren est à deux doigts de grogner de frustration. Le sexe, pour lui, a toujours été un petit bonus sympa, un moment agréable, rien de trop compliqué. Excepté cette fois, avec Adrian. Il a été légèrement déçu des fois suivantes, convaincu qu'elles allaient être pareilles : les sensations, bonnes mais plus plates, l'ont prise par surprise.

Et là, tout à coup, il se fiche pas mal qu'Adrian soit son capitaine, qu'aujourd'hui ait été une journée pourrie, qu'il va peut-être se faire virer demain : il veut qu'Adrian le touche.

— Je ne suis pas bourré, dit Kieren. Même pas pompette. Alors par pitié, est-ce qu'on pourrait —

Adrian fond enfin sur ses lèvres, ses mains se glissant sous son t-shirt. 


Petite précision pour éviter les futures questions : oui ça se termine là aha, vous n'aurez rien de plus de ma part je n'écris pas de scènes explicites ❤️

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