MUSIQUES
SAFE AND SOUND - CAPITAL CITIES
WAITING FOR LOVE - AVICII
HOW HIGH - ICE SPICE
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— Faute ! Je m'écrie. Eh, l'arbitre tu fais quoi ?
Evidemment cette enflure ne m'entend pas, entre les cris de la foule et la musique qui raisonne dans la patinoire.
— Lev, rassieds toi, il n'y a pas faute, dis Maya en tirant sur mon maillot.
— C'est pas juste ! Isaac n'arrête pas de se faire plaquer contre la vitre.
Au même moment, quelqu'un plaque Isaac une nouvelle fois. Les Wildcats sont comme ça, déjà au Frozen Four ils étaient violents. Comme si leur défense était si peu efficace que le seul moyen pour empêcher les buts eh bien... c'était la violence.
Isaac pousse a son tour le défenseur adverse et je crois qu'ils sont à deux doigts d'enlever les gants. Heureusement, le sang froid de mon faux petit ami lui porte chance car l'adversaire se retrouve en prison.
— Pas trop tôt !
Je me rassieds puis me relève dans la minute, T.K a marqué ! Je saute de joie, il reste seulement cinq minutes au match et désormais nous dominons d'un point. Evidemment tout peut se jouer maintenant, et on sait que les Wildcats vont devenir de plus en plus sauvage. Heureusement les Phœnix ont un sang froid pas possible. Mav n'est pas sur la glace, je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais ça ne m'étonnerai pas que ce soit un problème lié à l'alcool. Je connais ses problèmes et il connait une partie de ma vie, de ce que j'ai commis.
Lui et moi sommes proches depuis la première année, mais c'est seulement depuis l'année dernière que nous restons ensemble avec nos amis. Depuis ma première rencontre avec Isaac. Je me souviens de cette soirée, il était là comme s'il n'en avait pas envie. Surement la vérité, à vrai dire. Mais dès qu'il nous a vu, il a souri. Accueillant, voila ma première impression. Puis, porte de prison. Nous ne nous parlions pas tant que ca, nous étions assez timide, jusqu'à aujourd'hui.
Habituellement, je regarde tout le jeu. Maintenant, je ne regarde qu'Isaac. Il est le seul que je remarque sur la glace et... c'est un cas d'or dans son domaine. La manière dont il se déplace sur la glace, ses actions parfaites. Je comprends sa place de capitaine, il la mérite plus que tout au monde. Il mérite de se faire connaitre.
Mais aujourd'hui leur jeu est pourri. Je n'ai pas honte de le dire. La ligne d'or des Phœnix n'est pas présente, à cause de Maverick. Je ne rejette en rien la force sur lui car je sais qu'il s'en voudra déjà assez, il croira que c'est sa faute si les Phœnix perdent. Heureusement, ça n'a pas l'air d'être le cas. Une minute avant la fin du match, le gardien des Wildcats n'a pas l'air dans son assiette. Isaac le remarque, à l'autre bout de la patinoire, muni d'un palet. Il tire et la patinoire est en suspend, on attend de voir si ce coup de mettre portera ses fruits.
Soudain, la foule crie et c'est maintenant que je réalise que le palet a atteint la cage une seconde avant la sonnerie de fin.
— Ils ont gagné ? Je demande à Maya
— Oui !
Je saute de joie et la prend dans mes bras. Sur la patinoire, les mecs se sautent dessus et félicitent T.K et Isaac. Ce n'est qu'une petite victoire, mais pour le premier match de la saison de NCAA, les Phœnix ont montré ce qu'ils savent faire de mieux.
Mourir puis renaitre de ses cendres.
Maya et moi descendons rapidement les estrades et Isaac me fait signe de me rapprocher. J'enjambe le banc de l'équipe.
— On a gagné, il s'exclame en me prenant dans ses bras.
Les bras autour de son cou, sur la pointe des pieds, je pousse un petit cri.
— Je suis fière de vous, de toi !
Nous nous décollons légèrement et son regard se fait plus profond. Je détaille son visage et ose son casque. Il passe automatiquement une main dans ses cheveux humides et reporte son attention sur moi. Son visage est si proche du mien que je peux sentir la chaleur émaner de son corps, son souffle provoqué par l'effort.
— On nous regarde, il dit doucement.
Je jette un coup d'oeil autour de nous et oui. Presque toute l'attention de nos amis et de l'équipe est portée sur nous. Il manquerait plus qu'ils scandent « le bisou ! » pour parfaire la situation. Mais, pas besoin de ces rappels : mes mains prennent en coupe le visage d'Isaac et mes lèvres se déposent sur les siennes avec douceur. Ce baiser n'a rien d'exceptionnel, si ce n'est ses mains sur ma taille qui me ramène vers lui. Les miennes qui s'aventurent dans ses cheveux. Aucune langue, simplement un baiser doux. Je pousse un gémissement lorsqu'Isaac se décolle de moi.
— Je te retrouve après le match ? Murmure-t-il le front contre le mien.
— Mh mh, acquiescé-je.
Il se tourne et je lui donne une petite tape sur les fesses. Il sourit en me regardant et glisse avec ses patins jusqu'aux vestiaires. Je me tourne et récupère Maya par son bras, évidemment : je ne fais pas attention au regard mauvais de Ray.
— C'était quoi ça ? S'écrie Maya une fois dehors.
Je feins l'indifférence alors que je sais exactement de quoi elle parle.
— On aurait dit que vous alliez baiser sur place !
— Il n'y avait pas la langue, grommelé-je.
— Langue ou pas je t'ai jamais vu donner autant de passion dans un baiser. Tu m'étonnes que c'est du rapide entre vous, vous êtes un powerfull couple.
— Tu trouves ?
Au même moment l'équipe de hockey sort. Le sac d'Isaac sur son épaule, il est beau à s'en mordre les doigts dans son pantalon Chino foncé, large et son pull en maille gris. Je crois que je le bouffe du regard, comme Maya me donne un coup.
— Arrête de le mater comme ça !
— C'est mon petit copain, j'ai le droit.
Certes, mon faux petit copain, mais ça elle ne le sait pas.
Mon regard se porte cette fois-ci sur Maverick et sa tête de chien battu. Je lui souris et m'approche de lui. Je remarque à son état que c'est bien ce que je croyais.
— Mav, tu veux en parler ?
— Il a demandé sa garde, car je ne suis pas capable de m'en occuper. Mais si les juges savaient...
— Tu ne peux rien dire ?
— Je suis un alcoolique qui n'est visiblement pas guéri, personne ne me croira.
— Moi. Moi je te crois.
— Merci, Lev.
Il repose sa tête sur mon épaule et je l'enlace. Je ne loupe rien du regard assez jaloux d'Isaac, mais je ne peux rien dire. Maverick m'a avoué une partie de son passé, une nuit où nous étions tous les deux bourrés, et je n'en ai aucune idée si Isaac est au courant. Il ne me semble pas, mais ce n'est pas à moi de lui en parler. Même si ça me brise le cœur.
— On va profité de cette victoire, hein ?
— Faites moi rouler sur la table.
— Non, chef. Pas possible, je vais te surveiller à partir de maintenant. Comme ça, tu remporteras cette bataille judiciaire.
— Et je pourrais revoir Raven.
Son regard se perd un instant à la pensée de Raven et je sais que ça lui brise le cœur d'un jour, ne plus avoir la chance de le revoir. Je pense que si je m'entends si bien avec Maverick, c'est parce qu'une âme brisée en comprend une autre. Nous sommes deux âmes brisées agissant comme si de rien était. Lorsque vous trouvez une âme similaire à la votre, le monde devient moins flou.
— Clochette ? M'interpelle Isaac lorsqu'il remarque que je suis autant perdue que Maverick.
Je tourne ma tête vers lui et affiche un sourire rassurant sur mon visage. Isaac prend ma main dans la sienne et commence à m'expliquer le programme.
— On va à au Capitaine fêter cette victoire. T'es venue avec ta voiture ?
— Oui, tu veux les clés ?
— Laisse là ici, le bar est à deux pas de la patinoire, ça va être une vraie galère pour la garer ensuite.
— Ça marche, tu mets tes affaires ici ?
Isaac dépose son sac dans le coffre de la voiture et nous rejoignons nos amis qui nous attendent sagement. Maya se chamaille encore avec T.K, ils sont vraiment mignons tous les deux, je commence à me demander ce qu'ils pourraient donner s'ils étaient en couple.
Sur le chemin jusqu'au bar, Isaac et moi n'arrêtons pas de se toucher. Je lui chatouille le ventre et découvre de cette manière qu'il craint, il me pince la taille mais il n'y a aucun effet sur moi. Parfois nous nous tenons la main, mais on se chamaille gentiment le reste du temps
— D'ailleurs, c'était quoi cette espèce de fessée tout à l'heure, il me demande en se penchant vers moi.
Son souffle chaud se répercute sur ma nuque et me provoque des tas de frissons dans tout le corps. J'aime qu'il chuchote près de moi, avoir ce contact électrisant sur ma peau.
— Une marque d'affection, tu veux que je recommence ? Ris-je en pinçant ses fesses une nouvelle fois.
— Les mains baladeuses visiblement, je peux faire la même avec toi ?
Pour rire, je me mets devant lui et me penche pour lui offrir une vue sur mes fesses. Je m'attends à ce qu'il en profite mais au contraire, avec ses mains il prend ma taille et me ramène vers lui. Je me tourne et fais mon plus beau sourire, mais il en profite pour me porter sur son épaule. Tel un sac à patates.
— Isaac, je m'exclame entre mes rires.
Ce dernier met sa main sous mes fesses, et je l'entends rire, je le sens aussi. Son rire secoue sa cage thoracique. Il me porte de cette façon jusqu'au bar, sa main à l'intérieur de ma cuisse pour me maintenir. Pendant ce temps, je joue avec ses fesses, enfin, pas au sens propre évidemment. Je tape un petit peu dessus et joint la parole pour créer une musique.
— T'es entrain de jouer How High de Ice Spice sur mes fesses ?
— Bah quoi, je profite du moment.
— Tu es vraiment un mystère que j'ai envie de découvrir, Lévy Jolie.
Ses paroles me laissent perplexe, je ne sais pas quoi en penser. Ou alors, mon cerveau ne sait pas comment l'interpréter. Ouais, c'est surtout ça. Puis, mon cerveau arrête de penser. Il préfère faire réagir mon corps sur la façon dont Isaac me porte. Ses mains chaudes sur mes cuisses, son rire qui raisonne. Tout me semble si lointain et en même temps si proche. On est un faux vrai couple. Et c'est ce qui représente le mieux ce qu'on essaye de montrer. Lui et moi, proches sans vraiment nous connaitre. Comme si cette alchimie était éternelle, qu'elle était présente depuis tout ce temps, sous nos yeux. Juste là. On peut la saisir à tout moment, sans jamais qu'elle nous appartienne. Une énigme de la vie. Comme si nos yeux bandés nous empêchent de voir ce qu'il y a devant nous. C'est ce que je ressens lorsque je suis proche d'Isaac, une alchimie incontrôlable, cachée, soudaine que je ne pourrais jamais saisir.
Il me repose sur la terre ferme, signe que nous sommes arrivés devant le bar. Nos amis étaient devant nous, donc ils n'ont pas pu observer cette scène. Je dois avoir le visage rouge car ils rigolent.
— Vous avez couru un marathon ? Demande T.K
— Non ils ont surement du faire un soixante...
— Ta gueule, Mav, s'exclame le groupe à l'unisson.
Nous rions tous de bon cœur alors que Mav nous fait un doigt d'honneur.
— Remballe ça, s'exclame Isaac.
— Oui, mon chou !
Nos amis entrent dans le bar et Isaac et moi les suivons de près. Il me gratifie d'un regard et se penche vers moi tout en faisant face à la devanture.
— T'es prête pour la comédie ?
Je hoche la tête, j'avais oublié que nous jouions la comédie. Que nous ne sommes pas un vrai couple ou même des amis. Nous sommes des connaissances, nous jouons un faux couple. Faux. Je dois me rentrer ce mot dans le crâne.
Mais c'est compliqué alors que les mains d'Isaac se trouvent à deux centimètres de mon corps, que je connais leur effet sur mes cuisses. Alors je n'ose pas imaginer leur effet sur le reste de mon corps. Et il ne faut pas non plus que j'oublie qu'Isaac n'a presque aucune expérience en relation amoureuse. Il n'est pas toi! me souffle ma petite voix.
Isaac pose sa main sur le bas de mes reins, ouvre la porte et nous nous engouffrons dans ce bar. L'ambiance est au rendez-vous, évidemment la musique est de mise. Toute l'équipe est présente, et je répère Maya parler à Jack, qui est venu aussi. Rares sont les joueurs d'autres sports à se présenter ce qui m'étonne venant de Jack. Mais je ne fais pas plus attention, surtout parce que plus nous avançons vers la table et...
— Il n'y a qu'une place, s'exclame T.K en souriant.
D'un geste automatique, Isaac s'assoit avant moi. Je me retrouve dos à lui lorsqu'il me fait tomber sur ses genoux, ses mains sur ma taille. Il faut qu'il arrête de les poser là, cet idiot! Je sens que cette soirée va être dure, très, très dure. Pardon, je devrais plutôt dire : compliquée.