PHŒNIX

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Il a suffi d'un regard à Isaac Miller pour tomber sous le charme de Lev. Rongé par la timidité, il n'a jamais... More

PHŒNIX
INTRODUCTION
PROLOGUE - ISAAC
CHAPITRE 1 - LEV
CHAPITRE 2 - ISAAC
CHAPITRE 3 - LEV
CHAPITRE 4 - ISAAC
CHAPITRE 5 - LEV
CHAPITRE 6 - ISAAC
CHAPITRE 7 - LEV
CHAPITRE 8 - ISAAC
CHAPITRE 9 - LEV
CHAPITRE 10 - ISAAC
CHAPITRE 11 - LEV
CHAPITRE 13 - LEV
CHAPITRE 14 - ISAAC
CHAPITRE 15 - LEV
CHAPITRE 16 - ISAAC
CHAPITRE 17 - LEV
CHAPITRE 18 - ISAAC
CHAPITRE 19 - LEV
CHAPITRE 20 - ISAAC
CHAPITRE 21 - LEV
CHAPITRE 22 - ISAAC
CHAPITRE 23 - LEV
CHAPITRE 24 - ISAAC
CHAPITRE 25 - LEV
CHAPITRE 26 - ISAAC
CHAPITRE 27 - LEV
CHAPITRE 28 - ISAAC
CHAPITRE 29 - LEV
CHAPITRE 30 - ISAAC
CHAPITRE 31 - LEV
CHAPITRE 32 - ISAAC
CHAPITRE 33 - LEV
CHAPITRE 34 - ISAAC
CHAPITRE 35 - LEV

CHAPITRE 12 - ISAAC

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MUSIQUES
OVERDUE - TRAVIS SCOTT & METRO BOOMIN
RUN FOR THE HILLS - TATE McRAE
COOLER THAN ME - MIKE POSNER
—————

    Après m'être douché et habillé je révise mes cours avant mon cours de lettres même si ce n'est pas simple pour moi. Je compte sur le Hockey mais je garde quand même les pieds sur terre. Si je n'atteins pas mon objectif d'être joueur en NHL je me rabattrais dans le professorat. Je m'apprête à fermer mon ordinateur lorsque ma porte s'ouvre brusquement.

    — Mec, mercredi prochain j'organise la soirée des duos ? demande Mav.
    — En pleine semaine ?
    — Bah ouais, y a pas de jours pour faire la fête.

    Je lève les yeux au ciel et il prend cela pour un oui. Je pense qu'il veut surtout mon accord pour savoir si ça me dérange ou non. La réponse est non, évidemment. Ce qui me dérange c'est la fréquence à laquelle il boit, ça, ça me déplaît plus que tout. Maverick se jette sur mon lit rapidement suivi de T.K. Je récupère mon ordi, me lève et m'appuie contre le bureau.

    — Vous voulez quoi ?
    — T'as enfin couché avec une meuf ici, et t'a choisi Lev. J'y crois pas.
    — Honnêtement, je ne pense pas que ça vous regarde.

    Car nous n'avons jamais couché ensemble.

    — Si, un peu comme on est sous le même toit, intervient T.K.
    — Justement, pas besoin de demander. Je sais que les murs sont fins. J'ai survécu à deux ans à entendre vos coups d'un soir, elles étaient plusieurs parfois.

    — Putain tu sais pas de quoi tu parles ! Un jour y avait tellement de nicho...
    — Ta gueule ! on s'exclame T.K et moi. On n'a pas envie d'en savoir plus.

    Maverick hausse simplement les épaules. Et nous sortons tous les trois de la maison en direction du bâtiment principal. Ils rejoignent l'aile des sciences et moi celle des lettres. Ce cours aura ma peau. C'est intéressant mais bien trop complexe, et avec le rythme je ne sais pas si j'arriverai à suivre au meilleur de ma forme. C'est horrible comme sensation, donner le meilleur de soi même et avoir l'impression de ne rien faire comme il faut. Pas suffisamment, trop, ou bien même juste faire les choses mal. Lorsqu'une pression repose sur vos épaules, comme la survie de votre maman, vous comprenez que l'argent reigne sur ce putain de monde. Et je déteste ça aussi.

***

    Je finis par croiser Lev devant le bâtiment des sciences ce qui est assez logique. Nous avançons ensemble vers la bibliothèque. Elle est vraiment à l'autre bout du campus, alors je place ma main contre sa taille pendant qu'elle me parle passionnément de son cours. Je l'écoute d'une oreille attentive en fusillant du regard tous les mecs qui la regardent de manière un peu trop insistante. Par insistante je veux dire qu'ils la reluquent comme si elle était un objet.

    — Isaac ?
    — Ouais ?
    — Tu prends ton rôle de faux petit ami un peu trop à cœur.
    Je hausse un sourcil.

    — Tu fais fuir tous les mecs.
    — C'est mon regard naturel, dis-je avec ma main libre en cassant mon poignet.
    Lev éclate de rire et reprends plus sérieusement.
    — Tu sais j'ai couché avec pas mal de sportifs donc ils me connaissent pas mal, si tu vois ce que je veux dire, rit-elle jaune.

    Je vois qu'elle prend cela sur le ton de la rigolade mais ce n'est pas mon cas. Je m'aperçois de son âme sensible. Elle ne prend absolument pas cela pour une fierté, et même si ça avait été le cas je ne l'aurais pas jugé. Je ne sais même pas ce qu'il s'est passé dans sa vie, mais je sais que chaque cause à sa raison. Qu'elle n'a pas agi comme ça par pur plaisir, je m'en rends de plus en plus compte.

    Parfois on juge les gens trop vite, pensant tout savoir sur tout le monde. Lorsque l'on creuse, on se rend compte que notre jugement était infondé. On a tous un point de rupture plus ou moins compréhensible, un talon d'Achille, quelque chose qui nous est faible mais surtout propre. Cela peut être anodin comme une phobie, ou bien la perte d'un proche. Cela peut être le comportement de notre entourage ou le manque cruel d'attention. Tout peut jouer sur notre comportement, et tout mal être vient d'une erreur dans la matrice. Une chose qui n'aurai jamais dû se produire, quelque chose inattendu, imprévu.

    Pour moi, c'est le déclenchement du cancer de ma maman. La personne qui m'a toujours chéri, qui s'est toujours occupée de moi et de mes frères et sœurs. Et oui j'aurai pu profiter tellement plus de mes études si l'argent n'était pas un problème quotidien. Notre monde est un monde où l'argent est roi, c'est la seule monnaie d'échange, celle qui indique votre niveau d'étude, celle qui permet de sélectionner si une personne peut vivre ou mourir. Tout ce qui compte c'est l'argent. Et putain ce que c'est dommage.

    Quoiqu'il arrive, le cancer de ma mère a vraiment été un choc pour moi, plus que le reste de ma famille. En première année, j'etais déjà loin de la maison. J'avais l'impression de l'avoir abandonné. De lui être redevable. Alors je me suis mis à bossé comme un acharné pour aider ma famille et ne pas abandonner mes frères et sœurs que j'aime tant.

    — Oui je vois tout à fait. Tu n'as pas besoin de te dévaloriser par rapport à ça.
    — Je le fais avant que des mecs le fassent dans mon dos. Au moins, j'en ai conscience.
    — Ceux qui font ça sont seulement des connards, Lev.
    —- Tu vas me dire que toi et tes potes n'ont jamais critiqué une femme pour ses choix ?
    — Jamais, Maverick fait peut être des blagues à la con et perverses, mais il n'a jamais critiqué une seule femme pour ce qu'elle fait de son corps et son âme. Il se dispute toujours avec le coach et ses remarques sexistes d'ailleurs.
    — Mh, acquiesce-t-elle septique.

    Je me rapproche de Lev et pose mes mains sur ses hanches afin de la serrer contre moi, puis passe une main sur sa joue.

    — Tu crois ce que tu veux, mais tu n'as pas besoin de te rabaisser par rapport à tes choix précédents. On a parfois besoin de se chercher pour obtenir la meilleure version de nous même, et ça passe par des regrets. Mais il ne faut pas que ces regrets se basent sur l'opinion des autres, uniquement la tienne.

    Elle hoche la tête et je la relâche. Ses yeux d'un vert émeraude me scrutent et Lev me sourit tendrement avant de passer un bras sous le miens et de continuer de marcher vers notre destination finale. Je commence à comprendre comment elle fonctionne, essayant d'éviter un maximum la conversation.

    Que s'est-il passé pour que tu sois si détruite ?

    Son regard est fuyant alors qu'elle me parle de la pluie et du beau temps, je l'écoute tout de même attentivement. À mon tour ensuite de lui parler de mon cours, une fois terminé nous arrivons presque à la bibliothèque.

    — Tu ne veux pas être hockeyeur professionnel ?
    — Si, j'espère tellement que la NHL me repérera parce que je n'ai absolument aucune idée dans quel secteur en lettres m'orienter. Ça ne me passionne pas comme toi tu l'es par tes cours. Le hockey, c'est ça qui me fait vibrer.
    — Il n'y a pas de raison pour que tu ne sois pas répérer, t'es un joueur hors pair.
    — Tu ne m'as jamais regardé, je la taquine.
    — Je vais avoir toute l'occasion de te reluquer ce week-end !

    Nous rentrons à la bibliothèque et nous bossons nos cours à côté. Parfois elle a des questions et moi aussi, alors que nos cours n'ont aucune similitude. Je crois que nous soûlons les personnes autour de nous car elles nous regardent bizarrement, mais Lev n'y prête même pas attention. Je me rends compte qu'à force de la côtoyer, la chute sera terrible.
Tellement terrible.

***

    Stress. Foule. Panique. Match. Premier.
    Les mots se bousculent dans ma tête alors que nous allons disputer le premier match de la saison. Les Phœnix remontent sur la glace. Après plusieurs mois nous allons jouer et ouvrir la saison de NCAA contre les Wildcats du New Hampshire. C'est une équipe rude mais nous nous devons d'être les meilleurs. Ce match lancera le ton pour tous les autres. C'est horrible à dire mais notre aison dépend du moral que ce match nous donnera.

    La foule est presente ce soir, tout y est : la musique, les jeux de lumière, le public en transe. On va leur offrir le putain de spectacle qu'ils souhaitent voir. Ma famille n'est pas ici, avant je n'avais pas tant de pression que l'on me voit jouer, mais désormais quelqu'un est là. Pour me voir. Moi. Et personne d'autre.

    Lev McAllister,
    Mon béguin secret,
    Depuis trois ans,
    Dans les tribunes,
    Pour m'applaudir et me féliciter,
    Comme si j'étais son petit ami,
    Et que je comptais vraiment pour elle.

    Il ne faut pas que j'oublie que tout ça c'est pour de faux, elle et moi ça ne peut pas être vrai. Je l'ai rêvée, imaginée des milliers de fois, c'est forcement quelque chose qui se répète.

    — Putain, on va les exploser ! hurle Mav en bon co-capitaine.
    — Ils ont failli remporté le Frozen Four l'année dernière, même si ce n'est pas les playoffs, on va leur montrer que les Phœnix renaissent toujours de leur cendre !
    — Ouais ! scandent quelques mecs de l'équipe.
    — Ray, t'es au taquet ce soir, t'as intérêt !
    — Oui.
    — Bien ! Aller les mecs je veux vous voir vous éclater et éclater ceux du putain de banc à côté !

    Rien de mieux qu'un discours d'encouragement de Mav pour nous mettre d'attaque. Ce serai plus à moi de tenir ce discours mais je suis trop bisounours pour dire à voix haute que je vais defoncer la gueule de l'équipe adverse. Nous passons le tunnel et avant d'entrer sur la glace, le coach est là pour nous encourager.

    — Le trio infernal, portez bien votre nom ce soir, ok ?
    — Sans soucis, disons nous en cœur.

    Je souris en entendant Cooler than me de Mike Posner, une suggestion de Lev que j'ai refilé à Mav pour qu'il fasse son choix. Chaque année c'est une sorte d'honneur pour l'université qui reçoit le premier match de la saison de la NCAA. Et cette année c'est tombé sur nous. Je me dis que si les ouvertures sont toujours aussi folles en université mais qu'est ce que ce sera si je suis pris en NHL ?

    Pas le temps de réfléchir plus que ça car automatiquement nous entrons sur la glace et je deviens un autre homme. Je suis moi même et le moque du regard des autres, sauf celui de Lev. Celui là m'importe. En faisant des tours sur la patinoire j'essaye de la repérer. Le public hurle et est en folie je crois ne jamais avoir vu ça. J'entends des femmes hurler le nom de Maverick ce qui me fait mourir de rire, surtout quand je vois sa mine satisfaite.

    — Ta meuf est en haut, s'exclame T.K par dessus le hurlement des enceintes.

    Je regard directement dans la direction qu'il m'indique et remarque la tignasse rousse de Lev. Le numéro 16 est marqué en noir sur ses joues et elle s'écrie comme une folle. Le match ne commencera pas avant quelques minutes alors je lui fais signe de descendre et m'approche des rebords de la patinoire. Lev descends les escaliers vers moi et une fois l'un en face de l'autre elle prend ma main.

    — Bon courage pour ton match ! J'espère te porter chance !
    — J'espère aussi. Maya est avec toi ?
    — Oui, elle est allée chercher deux bières.
    — Consommez avec modération, la réprimé-je ironiquement.
    — Défonce ces Wildcats qui vous ont bousillé au Frozen Four.
    — Tes désirs sont des ordres, Clochette.

    Au même moment T.K et Mav viennent la saluer. On rit quelques instants ensemble, avant que je reparte, Lev lève la grille de mon casque et embrasse ma joue, murmurant un « bonne chance ». Je lui souris en retour et glisse vers le centre. Ce match a intérêt de bien se dérouler. Je jette un dernier coup d'œil à Lev. Dans son jean noir, un maillot aux couleurs de l'équipe : jaune et rouge, elle est magnifique. J'humidifie mes lèvres alors que son regard se verrouille dans le mien, et oui, je vais gagner ce match.

    De l'autre côté de la patinoire, on a une toute autre ambiance. Ray me fusille du regard, s'il savait qu'on a inventé de sortie ensemble simplement pour qu'il la laisse tranquille. Il ne la mérite pas et je ne suis même pas sûr de la mériter en temps que fausse petite amie. En tout cas elle est source de motivation, au delà d'être pris en NHL, mon ego de mec mal placé espère la rendre fière. Alors que nous ne nous connaissions a peine il y a quelques semaines.
Ces dernières semaines sont les plus folles de ma vie, et sûrement les meilleures depuis un long moment.

***

    — Strand, Miller, sur le banc ! s'exclame le coach.

    On est entrain de se faire laminer putain.
    L'équipe en face est forte, très forte. Ils mène plus de cinq moins, ça va être difficile à remonter. Nous en sommes à la deuxième période et bon sang, j'espère que l'équipe va compenser tout ça. Je suis à fond, T.K aussi, mais notre ligne ne peut être efficace si un de nous ne l'est pas. Et cette personne n'est autre que Maverick.

    — Putain, Mav !
    — Quoi ?
    — On se fait laminer, la ligne d'attaque est nulle.

    Il me regarde vaguement, et je comprends qu'il est bourré. Putain Mav est défoncé dès le premier match.

    — Maverick, quand as-tu bu ? je chuchote.

    Il a toujours eu un problème avec l'alcool, souvent en soirée je lui empêchais d'en boire trop, mais je n'étais jamais chez lui alors il pouvait très bien se bourrer la gueule seul.

    — Ça te regarde pas !

    Derrière nous, on entend une voix féminine familière. Le regard de Maverick s'illumine en entendant la voix de Brandi. Il se lève difficilement et retire son casque afin de l'enlacer mais au lieu de cela elle le gifle.

    — Putain, Brand...
    — Tu vas remonter sur cette putain de glace et tous les éclater. Tu mets en péril ton équipe et tout tes coéquipiers. Tu mets en péril le futur de mon frère et ton meilleur pote. T'as intérêt à ne plus être bourré sur la glace.

    — Brand, je peux t'expliquer je...
    — Oui c'est pas ta faute si cette bouteille s'est retrouvée dans tes mains ? J'ai du venir te chercher au bar la semaine dernière parce que t'étais pas fichu de marcher correctement. Et ce n'était pas la première fois, alors maintenant fait un effort. Sinon plus jamais tu entends ma voix.

    — Brandi, tu ne peux pas je...
    — Alors ressaisi-toi, au moins pour Raven, chuchote-t-elle en caressant sa joue.

    Je jette un coup d'œil à Lev et ses yeux s'écarquillent, je crois qu'on a compris la même chose tous les deux. Et si T.K le sait, ni Mav ni Brandi ne s'en sortiront. Du moins indemne. Il va falloir mettre tout ça au clair mais je préfère attendre que Maverick m'en parle de lui même. Et de ses problèmes d'alcool aussi.

    Brandi part aussi vite qu'elle est arrivée et Mav remets son casque, prêt à jouter.

    — Mon pote, tu ne remonteras pas. Ok ?
    — Mais Brandi elle...
    — Oui, mais non. Je vais y retourner et tu vas inventer une entorse ou je ne sais quoi. Hydrates toi bien on en reparle à la maison.

    Il hoche la tête un peu perdu et mon cœur se brise de voir mon meilleur ami si perdu avec lui même et ne pas savoir quoi faire. Il est bien trop précieux à mes yeux pour que je risque de le perdre, lui aussi.

    Je remonte sur la glace et me promet de gagner ce match au plus vite.

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