📆 jeudi 29 août
- 𝐂𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞 -
Casque sur la tête, musique dans les oreilles, jambes sur ma valise, j'attends patiemment de pouvoir embarquer en direction de Lyon.
Il ne m'a pas fallut longtemps pour prendre ma décision, celle de partir. Ce qu'il s'est passé hier soir au stade a clairement déclenché la situation dans laquelle Fermin et moi nous sommes. J'ai vu, de mes propres yeux, la scène. J'ai également aussi beaucoup parlé avec Joao et Loïs, et c'est evident qu'il y a encore quelque chose entre Fermin et son ancien plan cul.
Je ne souhaite pas être un dommage collatéral dans la relation qu'ils entretiennent. Il est important de ne pas oublier qui est qui dans toute cette histoire. J'étais censé être la copine de Fermin, elle n'était censé être que de l'histoire ancienne. Mais visiblement, Fermin n'a pas l'air de savoir ce qu'il veut. Alors, pour lui et pour moi, je prends la décision de partir.
Je n'ai pas besoin d'un mec pareil dans ma vie, indécis et non respectueux. Lui en revanche, il a sûrement besoin que de cul. Même s'il s'était montré jusque là irréprochable depuis le coup de la dernière fois, il a choisit le bon jour pour fauter. Et je préfère qu'il le fasse maintenant que plus tard, trop tard.
Mes parents m'attendent impatiemment en France, et je dois dire que j'ai aussi plutôt hâte de les retrouver. D'ici quelques heures, je devrais être avec eux, en espérant oublier la personne dont j'étais malheureusement tombé amoureuse cet été.
Alors même si ses appels sont rejetés et ses messages laissés en remis, mon départ est la meilleure chose pour nous deux. Peut être que j'aurai du avoir une dernière conversation avec lui, peut être même que c'est malsain de partir comme je le fais, sans le prévenir ni même discuter une dernière fois, mais c'est ma décision, et je crois que c'est mieux ainsi.
Le regard dans le vide, avec ma musique bien déprimante dans les oreilles, j'aperçois au loin, Fermin. Enfin, je crois que c'est lui. Il court, sûrement à ma recherche comme dans un film. Mais au plus il s'approche, au plus j'ai la confirmation que c'est bien lui. Et merde. Moi qui n'avait pas prévu de le revoir, mon regard vient de croiser le sien.
- Camille ! dit-il en s'approchant, à bout de souffle.
J'ai l'impression que ma présence ici est un soulagement pour lui. Mais le soulagement pour moi sera lorsque je serai dans cet avion laissant ma vie à Barcelone ici, dans l'unique but de refaire ma vie, à Lyon.
- Putain Camille je t'ai cherché partout ! avoue-t'il avec quelques difficultés à retrouver une respiration normale.
Certaines personnes nous regardent étant donné que la scène est typique d'un film. La seule différence, c'est que je ne ferai pas demi tour. Je partirai. Quoi qu'il arrive.
Lorsque Fermin se sent mieux, il se baisse, accroupit devant moi. Ses mains sur mes jambes, j'ignore ce qu'il est en train de me faire. Peut être se baisse-t'il pour éviter d'être reconnu par le monde présent dans cet aéroport ?
Je finis tout de même par retirer mon casque, encore étonné de le voir ici. Et même si je ne voulais pas le revoir, je vais y être obligé une dernière fois, pour mettre un point final à notre relation.
- Camille ne t'en vas pas. S'il te plaît. On doit parler.
- Ma décision est prise.
- Je suis tellement désolé pour ce qu'il s'est passé. Pardonne moi Camille... s'il te plaît...
- C'est trop tard.
- Laisse moi t'expliquer ce qu'il s'est passé hier ! dit-il en s'asseyant à côté de moi.
- J'ai tout vu de mes propres yeux Fermin, tu n'as pas à te justifier. Tu as fait tes choix, assume les maintenant.
- C'est elle qui m'a embrassé, tu dois me croire !
- Peut importe ce qu'il s'est vraiment passé, tu ne l'as pas repoussé, au contraire. Ton comportement devant elle était ridicule. Tu riais à ses propos, tu l'as prise dans tes bras alors qu'elle portait ton maillot,
- Ca ne veut rien dire ! me coupe-t'il.
- Ca ne veut rien dire ? je lui demande toujours calmement. Vous avez eu une relation tous les deux, et elle se pointe avec ton maillot alors que tu as une copine ? il n'y a rien qui te choque là dedans ?
- Je ne savais pas qu'elle était la !
- Tu n'avais pas a parlé autant de temps avec elle. Et dans tous les cas, vous vous êtes embrassés et tu ne l'as pas arrêté. C'est déjà trop pour moi.
- Camille... je ne l'aurai jamais embrassé. Elle m'a sauté dessus, tu l'as bien vu non ?
- J'ai surtout vu que tu avais l'air d'apprécier ça Fermin. Et je ne comprends pas que tu sois là devant moi, dans cet aéroport après ce que tu as osé me faire.
- J'ai peut être merdé d'accord mais tu ne peux pas partir. On a encore des choses à vivre tous les deux.
- C'est terminé Fermin.
- Non Camille. Pas à cause d'un malentendu pareil !
- D'un malentendu pareil ? est ce que tu fous ouvertement de ma gueule ?
- Je n'ai rien voulu de tout ça Camille !
- Les faits sont là et je n'y arrive plus. Je t'avais laissé une dernière chance, et tu as trouvé le jour parfait pour fauter. Maintenant je te demande seulement de respecter mon choix.
- Camille... tu ne peux pas partir ! S'il te plaît... reste. Reste et laisse moi te prouver que j'ai changé et que ce qu'il s'est passé hier n'était qu'une erreur.
- Non Fermin. Je t'avais prévenu, je t'ai dis que les cartes étaient entre tes mains, tu n'as juste pas été capable de te tenir, c'est ton problème. Plus le mien.
- Mais Cam... on ne peut pas se quitter comme ça... on ne peut pas se quitter tout court...
- Je vais rentrer chez moi, retrouver mes proches et refaire ma vie. De ton côté tu vas pouvoir te consacrer à cette nana, sans avoir à te préoccuper de moi. Et même si je t'en veux énormément Fermin, je te souhaite vraiment de réussir dans ta carrière professionnelle et de changer ton comportement quand tu es avec une fille.
Visiblement peiné, Fermín prenait sa tête dans ses mains. Il s'attendait peut être en me retrouvant ici à ce que je fasse demi tour mais il en est hors de question. Ce n'est pas une décision que je prends avec envie, simplement avec besoin. J'ai besoin de me retrouver et de me ressourcer auprès de mes proches. Je ne dis pas que Fermin est une mauvaise personne, simplement que je mérite mieux après tout ce que j'ai fait pour lui.
- Camille... tu ne peux pas partir. Je t'aime putain...
Un blanc s'installait entre nous, et je crois que pour la première fois depuis qu'il est arrivé, je vois dans ses yeux de la sincérité et même de la peine. J'étais même surprise qu'il avoue ses sentiments ainsi mais c'est bien trop tard. En revanche, ses actes ne vont pas avec ses mots. Mon calme permanent lui, semble étonné Fermín qui, contrairement à moi, a tendance à parler plus vite et de manière plus « énervée ».
- Non Fermín, tu ne m'aimes pas, tu me l'as prouvé hier soir.
- Si je ne t'aimais pas, je ne serai pas là devant toi. Je n'aurai pas tout fait pour te retrouver avant que tu ne prennes l'avion. Je ne te l'ai jamais dis parce que ça me faisait peur mais Camille putain, je t'aime ! Je t'aime tellement fort, tu n'imagines même pas.
- Arrête... vraiment... réponds-je peinée.
- Je suis très sérieux. Tu dois me croire.
- Je ne te crois plus Fermín. Quoi que tu dises, je n'y arrive plus. Je ne t'ai jamais rien demandé pendant notre relation, si ce n'est que de m'être FIDÈLE. Est ce que c'était vraiment si compliqué ?
- Cam...
- Repond à la question. Est ce que m'être fidèle c'était si compliqué ?
- Non...
- Tu es jeune Fermín, et je comprends que tu veuilles t'amuser, mais laisse moi en dehors de tout ça. Tu pouvais me larguer quinze fois, tu en as eu des occasions, mais me manquer de respect comme tu l'as fait je n'accepte vraiment pas. J'ai toujours été là pour toi, toujours. Je t'ai toujours soutenue, toujours été là quand ça n'allait pas, alors est ce que je mérite vraiment la façon dont tu te comportes avec moi ?
- Bien sur que non mais
- Il n'y a pas de mais ! le coupais-je. Je t'assure qu'on sera mieux séparés et que c'est vraiment le mieux pour nous deux.
- Tu ne peux pas dire ça...
- J'ai vraiment tout fait pour que ça marche entre nous, mais c'est à deux une relation. J'ai donné ce que j'avais a donné, je pense que maintenant on doit reprendre nos vies là où on les a laissé avant cet été.
- En faite pour toi ça n'était qu'un été ? Tu avais prévu de rentrer de toute façon ? et tu as profité de ce qu'il s'est passé hier pour accuser le coup ?
- Les passagers du vol FR236 en direction de Lyon sont priés de se présenter à la porte 24 pour un embarquement immédiat !
Fermin et moi nous regardions, sachant tous les deux pertinemment que c'est terminé. Je ne veux plus faire de retour en arrière, ma décision est prise. C'est pourquoi, je me lève, récupère ma valise et sort mon passeport.
- Cam... ne monte pas dans cet avion... je t'en supplie... dit-il.
- Tu sais ce qui est le plus triste ? c'est que j'ai vraiment cru en notre relation et que pour toi, j'étais prête à changer tous mes plans... réponds-je en laissant couler une larme sur ma joue.
- Je vais me rattraper Camille, je te le promet. Je vais te montrer tous les jours que je t'aime, que j'ai changé et que rien ni personne ne sera plus important que toi !
- Accepte que ça soit terminé Fermín. S'il te plaît. Concentre toi sur le foot, et sois heureux.
- Pas sans toi...
- Si on était vraiment fait pour être ensemble, on se retrouvera.
Je n'avais jamais vu Fermin aussi désemparé. Il n'a cette fois, aucun moyen pour me retenir, si ce n'est la force, ce qu'il n'utilise évidemment pas. Je le vois, il est complètement à l'ouest, ne sachant trop quoi faire ou quoi dire. Ça me fait de la peine, bien sûr, mais nous devons accepter qu'entre nous, ça ne peut pas marcher.
- Je ne suis pas énervée Fermín, simplement déçue. Mais je sais que tu deviendras la meilleure version de toi même.
Alors que je lui souriais une dernière fois, prête à partir, il me retenait par le bras. A nouveau face à lui, j'étais surprise par ce geste.
- Camille... dit-il en s'approchant. Je t'aime... ne pars pas... je t'en supplie. Laisse moi ramer, laisse moi tout faire pour toi, mais ne t'en vas pas loin de moi... je ne le supporterai pas.
- Reconcentre toi sur toi même, je te promets que ça ira.
Il fallait que je partes alors, sans un mot de plus, je marchais jusqu'au comptoir d'embarquement. La, je présentais mon billet avant de passer. Je ne devais pas me retourner, parce que j'aurai pu changer d'avis, mais avec la force et le mental qu'il me restait, je traversais ce long couloir qui me menait jusqu'à l'avion. Cette fois, je m'effondrais pour de bon, mesurant que tout se termine ici et que Barcelone restera derrière moi.
J'en garderai que le positif, évidement, et toutes ces belles rencontres au sein du club et à la fac. Mais le destin a tranché : je dois rentrer chez moi, en France, avec mes proches. Et c'est sûrement mieux ainsi. La relation que j'avais avec Fermín n'était pas saine, et je sais que je mérite mieux. Alors bien que je suis aussi vraiment amoureuse, je préfère pour une fois d'abord penser à moi. Et je suis certaine que cette décision nous sera bénéfique à tous les deux.
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la ✨rupture✨
qu'en avez vous pensé ?