PHŒNIX

By elosbooks_

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Il a suffi d'un regard à Isaac Miller pour tomber sous le charme de Lev. Rongé par la timidité, il n'a jamais... More

PHŒNIX
INTRODUCTION
PROLOGUE - ISAAC
CHAPITRE 1 - LEV
CHAPITRE 2 - ISAAC
CHAPITRE 3 - LEV
CHAPITRE 4 - ISAAC
CHAPITRE 6 - ISAAC
CHAPITRE 7 - LEV
CHAPITRE 8 - ISAAC
CHAPITRE 9 - LEV
CHAPITRE 10 - ISAAC
CHAPITRE 11 - LEV
CHAPITRE 12 - ISAAC
CHAPITRE 13 - LEV
CHAPITRE 14 - ISAAC
CHAPITRE 15 - LEV
CHAPITRE 16 - ISAAC
CHAPITRE 17 - LEV
CHAPITRE 18 - ISAAC
CHAPITRE 19 - LEV
CHAPITRE 20 - ISAAC
CHAPITRE 21 - LEV
CHAPITRE 22 - ISAAC
CHAPITRE 23 - LEV
CHAPITRE 24 - ISAAC
CHAPITRE 25 - LEV
CHAPITRE 26 - ISAAC
CHAPITRE 27 - LEV
CHAPITRE 28 - ISAAC
CHAPITRE 29 - LEV
CHAPITRE 30 - ISAAC
CHAPITRE 31 - LEV
CHAPITRE 32 - ISAAC
CHAPITRE 33 - LEV
CHAPITRE 34 - ISAAC
CHAPITRE 35 - LEV

CHAPITRE 5 - LEV

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MUSIQUES
SLUT! - TAYLOR SWIFT
LOVE (feat. ZACHARI) - KENDRICK LAMAR
—————

    Nous entrons tous les deux dans le diner, et je suis obligée de garder mes mains dans la poche centrale de mon sweat. Je suis prise d'une envie folle de l'enlacer, depuis qu'il est apparu dans mon champ de vision, alors que ça ne m'est jamais arrivé ! Il a l'air d'avoir passé une journée dépitante et en même temps agréable. En tous cas, je suis bien contente d'avoir poireauté pendant une demie heure supplémentaire.

    Le serveur nous installe sur une banquette et nous apporte les cartes.

    — Tu me conseilles quoi ? je demande à Isaac en me penchant par dessus la table.
    — Le burger de la maison, c'est une valeur sure. C'est celui que je prends.
    — Ça marche, je le prends.
    — Tu prends quoi à boire ?
    — Un coca, comme ça je conduirai au retour, et tu peux prendre une bière si tu veux.

    Il hoche la tête et nous commandons. Je m'installe en tailleur sur la banquette. J'ai toujours ce réflexe lorsque je mange seule chez moi ou bien avec Maya et Brandi. Mais avec Ray, je ne l'ai jamais fait. Je savais qu'il me jugerai. Et j'ai d'ailleurs peur que ce soit le cas avec Isaac. Ses yeux rieurs m'observent, et je le regarde fixement, la paille de mon Coca dans la bouche.

    — Tu manges toujours comme ça ?
    — Souvent quand je suis seule ou avec les filles, tu me le dis si ça te gêne.
    — Je trouve ça plutôt... mignon, dit-il en rougissant légèrement. Tu dois être vachement souple, même moi je n'y arrive pas.
    — La danse classique a porté ses fruits, que veux tu !
    — Tu as fait de la danse classique ?
— Jusqu'à...

    Je ne peux pas le dire, je ne peux pas dire ce que j'ai fait. J'aime beaucoup trop son regard bienveillant sur moi pour lui dire l'erreur que j'ai commise. Ma gorge se serre et je baisse les yeux.

    — Jusqu'à mes seize ans, après j'ai totalement arrêté.

    Isaac hoche la tête comme s'il buvait mes paroles lentement et n'insiste pas plus. Nos plats arrivent à ce moment là et, Dieu merci nous empêchent un moment plus gênant.

    — On a parlé de mes frères et sœurs mais toi ? Tu en as ?
    — Non, aucun. J'aurai aimé, mais ce n'est pas le cas... Alors me voici, seule.

    Je croque dans mon burger sans pouvoir m'empêcher de dire la bouche pleine (et je me déteste pour cela) :

    — Tu sais, si tu voulais nuire à mon côté glamour fallait me le dire.
    — Au moins pas de faux semblants possibles.

    Isaac patiente quelques secondes avant de dire :

    — Ray est venu me voir. Pour me parler de toi. Il te prend pour sa propriété.
    — C'est un connard cupide et perfide. Il peut bien penser ce qu'il veut.

    Isaac éclate de rire et son regard espiègle me scrute. Décidant de ne pas me concentrer sur ses yeux scintillants malgré leur couleur sombre, je mange. Et rapidement.

    — « Un connard cupide et perfide », sérieusement ? rit doucement l'homme séduisant en face de moi.
    — Tu peux pas me dire que c'est faux, quand même !
    — Bien sur que non, mais j'aurai juste ajouté qu'il n'a aucune éthique de soi. Mais bon c'est un mec sans ambition qui sait qu'il a la fortune de ses parents pour vivre.

    Je me tais directement et ressent énormément de culpabilité. Et aussi un peu de colère, s'il voit Ray comme ça cela veut sûrement dire qu'il me voit de la même façon. Une fille sans neurones qui compte sur la fortune de son père pour vivre. Ce n'est absolument pas comme ça que je veux que les gens me voient. Je souhaite qu'ils remarquent une femme ambitieuse et pas seulement avec un bel héritage.

    — C'est comme ça que tu me vois ? je demande après un certain silence.
    — Quoi ? Non, absolument pas non.
    — Parce que pour ta gouverne, mon père est un homme d'affaires, et je vais travailler dans le domaine vétérinaire. Alors je n'ai rien avoir avec sa fortune.
    — Lev, je ne t'ai jamais regardé comme je le regarde lui. C'est un opportuniste et tu es tout le contraire.
    — Tu ne me connais même pas, Isaac.

    Et c'est le cas. Nous ne nous connaissions pas vraiment il y a moins de vingt-quatre heures. Ce dîner est stupide, peut être encore un homme qui espère me retrouver sur sa liste de plan cul. Je n'en ai aucune foutue idée ! Ray a totalement ruiner la confiance que j'avais acquise. Maintenant que j'ai pris du recul, je sais qu'il va sûrement vouloir que je reste chez lui ce soir.

    — Mais je t'ai suffisamment observée pour savoir que vous n'aviez rien en commun. Du moins d'un point de vue extérieur.
    — On ne couchera pas ensemble, lâché-je serai but en blanc.

    Il écarquille les yeux comme si la possibilité même d'avoir une relation sexuelle avec moi était inimaginable. Ou le répugnait, je ne sais pas comment je dois le prendre en réalité. Sauf que c'est seulement lorsque je remarque une lueur dans son regard que je me rends compte que je l'ai blessé. Et je ne peux même pas me réfugier dans la nourriture comme mon assiette est vide. Alors je m'excuse et pars m'enfermer dans les toilettes. Je jette un coup d'œil à mon reflet dans le miroir.

    — Que je suis stupide, murmuré-je.

    Je ne suis pas maquillée, à vrai dire, jusqu'à la dernière minute je ne savais pas si j'allais me présenter devant cette patinoire. Alors je m'étais totalement démaquillée et avait rapidement enfilé un pull pour le rejoindre. Maintenant je me demande si je n'aurais pas mieux fait de rester chez moi.
    Je sors mon portable et appelle directement Maya.

    — Lev ?
    — Je te dérange ?
    — Mhhh, non. Qu'est ce qu'il y a ?
    — Je suis au moment le plus gênant de ma vie !

    Je lui raconte tout dans les détails, car je sais très bien qu'un jour ou l'autre elle le saura. Elle m'écoute attentivement en lâchant des « et ensuite ? » « mh mh » « oh mon dieu ! » « t'as pas fait ça ? » bref. Elle surréagit peut être mais c'est pour cela qu'on l'aime.

    — Tu veux partir ? demande-t-elle.
    — Non ! m'empressé-je de dire. Non, je suis bien. Mieux que bien. Mais j'ai l'impression de tout faire à l'envers, jamais je ne me suis sentie comme ça.
    — Jamais on ne t'a fait te sentir comme ça plutôt. T'es attiré par lui.
    — Je ne le connaissais même pas vraiment !
    — C'était pas une question, cocotte. Je suis bien attirée par Théo James et je le connais pas vraiment. Tu es attiré par lui. Et tu ne sais pas comment faire vu que t'as pas envie de merder. La dernière fois que je t'ai vu comme ca c'était...

    Je la coupe pour ne pas qu'elle dise le prénom qui m'a
tant détruite.

    — C'est ca...
    — Alors fait comme si de rien était. Excuse toi et sois toi même d'accord ? Je dois raccrocher, Jack m'a promis certaines choses ce soir qui impliquent une langue et mon minou.
    — Merci Maya, je n'avais pas besoin de ces détails tu sais ?
    — Je sais. Pars conquérir l'homme de ta vie.   

    Je ricane et l'embrasse. Passant de l'eau sur mon visage, je me ressaisis et décide qu'il est temps de ne plus être stressée. Quelques exercices de sophrologie plus tard, je retourne à la table où l'on est assis. Évidemment quand je m'assois je me prends le coin de la table et pousse un « aïe » Isaac a le regard rivé sur son téléphone, et ne m'entend pas de suite lorsque je m'assois.

    — Ça va ?
    — Mh ? demande-t-il en relevant les yeux vers mois. Ouais... hum, (il se gratte l'arrière de la tête) je regardais mon compte.

    Je hoche la tête et lui laisse le temps de ranger son portable avant de piquer dans ses frites.

    — Je m'excuse. Tu sais, pour... avoir agis comme une connasse. Je ne pense pas qu'on serait là si tu voulais coucher avec moi.
    — En effet, je ne sais même pas où l'on serait.

    Ses yeux font un aller-retour de mes doigts à ma bouche et inversement. Je ferme les yeux et inspire profondément.
    Tuez-moi pour agir de manière si stupide !

    Je repose la frite dans son assiette et m'enfonce au fond de la banquette.

    — Vas-y.
    — Ça ne te dérange pas ? demandé-je plein d'espoir.
    — Non. Je dois faire attention. Normalement pas de burger. Alors pas les frites.
    — T'as raison. C'est bien pour garder la forme, et pour moi aussi ça veut dire que j'en aurai plus.

    Ray en mangeait tout le temps, preuve encore de son manque d'intérêt pour le hockey professionnel. Je sais que beaucoup de joueurs intéressent la NHL, ligue nationale professionnelle de Hockey. Et Ray n'en faisait pas partie, trop fêtard, trop turbulent, trop tout. Mais ça, je me prive de le dire à Isaac. Je me suis promis de ne plus penser à Ray dès demain. Ce qui va être assez compliqué étant donné que l'on a quelques cours ensemble. Mais ce n'est pas grave je vais l'éviter plus que tout.

    Ma main se faufile dans l'assiette d'Isaac et récupère de manière totalement innocente, je n'y suis pour rien, une frite et la dépose dans ma bouche. Isaac avait raison, ils font les meilleurs burgers mais pas que.

    — Donc, vétérinaire c'est ça ?
    — Absolument. J'ai toujours aimé les animaux et oui y a des moments assez répugnant, mais je les aide. J'aimerai vraiment adopté un chien d'ici la fin de l'année. Et toi ? Je demande à Isaac.

    Son regard me scrute, principalement mes lèvres. Et je regarde un peu son visage à mon tour, enfin surtout ses lèvres.

    — Je suis en lettres étrangères. Russe et français en mineure.
    — Oh, j'adore ! Je parles quelques mots russes par ci, par là. Français un peu moins, mais j'aimerai vraiment apprendre.

    Il pose ses coudes sur la table et se penche vers moi.

    — Je peux les connaître ? chuchote-t-il.

    La manière dont il me le demande est tellement sensuelle. Je peux sentir son parfum d'ici. Et comme je l'ai dit, on n'a pas l'impression qu'il a transpiré. Quelque chose de masculin émane naturellement de son corps, cela fait partie intégrante de sa personne.

    — Mhhh, quand je les maîtriserai !
    — Très bien, j'attends avec impatience, sourit-il.

    Et bon sang, que son sourire est séduisant ! Je crois qu'Isaac n'a aucune idée de l'effet qu'il a sur mes hormones. Je crois qu'il n'a aucune idée d'à quel point c'est un homme séduisant, et je pense que c'est pour cette raison qu'il l'est d'autant plus. Le repas se passe bien, nous rions ensemble et le malaise (causé par moi) se dissipe. Je m'en veux toujours autant de l'avoir jugé trop vite, je sais très bien qu'il n'est pas là pour ça ! Je me méfiais seulement, pourquoi ? Parce que la conversation de Ray que j'ai surprise me tourne en tête, il me fait passer pour ce que je ne suis pas. Ou ce que j'étais, et en réalité j'en aurai sûrement rien à faire si l'opinion de l'homme en face de moi ne comptait pas. Mais que voulez vous ? Maintenant que je le connais et qu'il fait parti de mon cercle de connaissance, je n'ai pas envie qu'il porte un jugement sur moi qui est faux.

    Alors je me protégeais seulement de son regard, au risque de le juger trop vite. Je n'ai pas envie d'être une femme de plus sur la liste de conquête d'un homme, j'ai trop donné à faire la pigeonne avec Ray. Je ne veux pas dépendre de lui ou de qui que ce soit. Malgré tout, je dépend de mon père, financièrement. Et je m'en veux d'avoir un père aussi riche. Mais là n'est pas le sujet.

    Isaac s'avance pour payer et je commence un combat de carte, voyant qu'il ne veut pas abandonner je sors des espèces de mon porte-feuille mais il est trop rapide.

    — Sérieusement Isaac ? Tu vas me le payer.
    — Oui, je te le payes là. Ça se voit pas ? Demande-t-il avant de taper le code.

    Il fait le malin et son regard espiègle me dit qu'il en est bien content, je lui donne une tape dans le bras et le couve d'un regard noir.

    — Tu vois très bien ce que je veux dire ! La prochaine fois c'est moi qui t'invite et qui paye. Ok ?
    — Il y aura une prochaine fois ?

    Argh ! Son sourire en coin et ses yeux et... ok Lev ! On s'arrête ici. Il aime jouer avec les mots et j'avoue que c'est plutôt charmant mais là n'est pas le sujet.

    — Oui, si ça te dit, réponds-je en haussant les épaules.

Je ne suis pas sure de mon coup, de ce que je fais ou de ce que je suis en train de faire. C'est le flou total à vrai dire mais ce n'est pas grave. Je n'ai simplement pas envie de mal agir avec un homme qui, je le sais, pourrais compter beaucoup pour moi dans le futur. Bien plus qu'un simple hockeyeur qui a pris ma défense et protégé ma fierté.

    — On verra, finit-il dans un clin d'œil.

    Nous sortons du restaurant après avoir salué le personnel, en direction de ma voiture, Isaac pose manuellement la paume chaude de sa main sur mes reins. J'aime ça ! J'essaye de faire abstraction de ce contact mais c'est lui qui l'ôte de lui-même. Arrivé à ma voiture, je prends le volant de ma voiture. Il allume la radio doucement et je chantonne lorsque j'entends une musique de ma playlist. Isaac regarde par la fenêtre et, ce silence, n'est pas gênant. Avec n'importe qui il aurait été dérangeant ou même angoissant. Ce n'est pas le cas avec lui. Comme si, nos âmes ne discutaient pas à proprement parler, mais qu'elles se connectaient malgré tout. Ce qui est assez étrange venant d'une personne que je ne connais pas si bien que ça.

    — Alors... t'as décidé pour samedi soir ?
    — Ma meilleure amie ne peut pas, elle est en week-end avec son copain.
    — Ça serai dommage de se priver pour ça non ?
    — Il y aura sûrement Ray et si elle est là elle m'empêchera sûrement de faire une connerie.
    — Pas faux... Mais au pire je suis là alors je t'en empêcherai.
    — C'est vrai que c'est le pire des cas, dis-je théâtralement.

    Du coin de l'œil, je vois son attention se fixer sur moi, ce qui est vraiment déconcertant. J'avale difficilement ma salive en restant concentrée sur la route.

    — Tu peux développer ? ordonne Isaac.
    — Je veux dire, regardes toi. C'est pas un cauchemar de rester avec toi, vraiment pas. Alors quand tu as utilisé le « au pire » dans ta phrase... je me dis que si le pire c'est toi c'est pas plus mal. Après ce n'est que mon...
    — McAllister ? me questionne-t-il.

    Mon regard dévie un instant sur Isaac qui me regarde avec un énorme sourire en coin, signe qu'il se moque de moi, encore une fois.

    — Je jacasse ?
    — Exactement, rit-il.

    Je secoue la tête et rit avec lui à mon tour. Reportant mon attention sur la route, je baisse le volume de la radio qui me fait légèrement mal à la tête. C'est la première fois depuis longtemps que je tourne la tête en conduisant, et un accident est vite arrivé. Croyez moi. Alors mes mains serrent un peu plus fort le volant, si bien que les jointures sont blanches.

    — Lev ?
    — Oui ?
    — On vient de se faire doubler par un vélo, dit-il doucement.

    J'avale difficilement ma salive et m'arrête sur un place avant de reprendre mes esprits. Je peux le faire, je sais que j'en suis capable. Il ne faut simplement pas que l'on me parle et que je déporte mon attention. Reprenant la route difficilement, je fais le vide de tout ce qui se trouve autour de moi. Y compris d'Isaac, j'essaye de ne plus penser à sa présence mais c'est assez compliqué. Je ne veux pas qu'il croit que je suis une incapable qui a une belle voiture mais ne sait pas conduire. Alors je ne dis rien et reprends la route comme si je n'étais pas à cinq minutes de la crise de panique.

    — C'est ici ? je demande à Isaac en voyant la maison blanche.
    — Oui, tu veux venir prendre un verre d'eau ?
    — Merci mais je vais rentrer.

    Je souris malgré moi et son regard devient un peu plus sérieux. Je comprends alors, sans qu'il ait besoin de me le dire, que ce n'était pas une question mais plus de la courtoisie. Je descends de la voiture, fermé à clé et le suis jusqu'à la porte de la maison.

    — Il est quelle heure ? demande-t-il.
    — Presque 22 heures.
    — Ok, ils doivent sûrement dormir.
    — Les gros hockeyeurs sont des bébés ? le taquiné-je.

    Remarquant son regard un peu noir je me rends compte qu'il ne taquine pas du tout lui, un peu nul... Tout le monde aime être associé à un bébé non, ça nous fait rajeunir, pas vrai ?

    Je m'attarde un peu plus sur l'intérieur. La maison est super mignonne, pour une maison universitaire dans lequel trois mecs vivent. C'est décoré avec goût. Elle n'est pas encombrée avec de gros meubles mais plutôt dans un style minimaliste avec des tons sombres et froids. On s'y sent vraiment bien. Il y a une grande cheminée qui doit faire du bien dans le Minnesota en plein hiver !

    Je reporté mon attention sur Isaac, qui me fait signe de le suivre et avance vers la cuisine. Son dos est... impressionnant. Ouais, il est bien plus musclé et tonique que Ray, et je sais que je dois arrêter les comparaisons. La cuisine suit le style de la maison, avec des mélanges de bois et de laqué mat noir. Un peu dans un style industriel tout en gardant une touche ancienne, j'aime beaucoup. Je m'assois sur un des tabourets qui donne sur le bar et le regarde sortir des verres et une bouteille d'eau.

    — Tu ne t'assois pas ? je demande lorsque je remarque qu'il reste debout, appuyé au plan de travail.
    — Non, si je m'assois je ne décolle plus.

    Je ris et nos yeux se rencontrent, cependant je détourne rapidement le regard. Il y a un truc entre nous deux et ça ne me plaît pas du tout. Absolument pas du tout. Nous parlons un petit peu de tout, j'en apprends plus sur ses frères et sœurs. Sur son enfance et j'adore voir comment il a réussi à grandir et devenir fier de lui même. C'est super important, au delà de rendre fier ses parents, savoir ce que l'on a accompli sans l'aide de personne est incroyable. Et ça rempli notre confiance en soi.

    — Tu veux aller dans le salon ? On sera sûrement mieux qu'ici.
    — Ça marche. Mais je vais partir dans pas longtemps.
    — J'ai bien vu que t'étais chamboulée alors tu peux rester un peu ici pour te reposer.

    On se pose tous les deux sur le canapé.C'est à ce moment là que j'aurai du me douter que je n'allais pas décoller. J'enlève mes chaussures et mets un pied sous ma fesse en le regardant. Il allume la télé pour faire un bruit de font sur une série que j'adore.

    — Toi aussi tu regardes Only Murders In The building ?
    — J'adore, j'aime trop mener ma petite enquête avec eux.
    — Moi aussi, dis je.

    Et on se tait. On regarde tous les deux un épisode, puis un deuxième. Jusqu'à ce que mes paupières se ferment petit à petit. Avant de sombrer complètement, je me rappelle de ce petit moment que l'on a passé ensemble. Souvent le silence est gênant, jusqu'à ce que vous rencontriez la personne avec qui vous vous sentez à l'aise. Sans que le silence devienne inconfortable. Mais plutôt une source d'apaisement, comme si vous vous rechargiez par l'énergie que l'autre vous procure. Comme si ce silence apaisant, était l'unique chose pour vous faire sentir mieux, et passé une bonne nuit depuis plusieurs semaines. Passer la meilleure nuit. C'est ce qui m'arrive à cet instant, sur le canapé d'un homme, qui je le sais me marquera à jamais.

    Parfois il y a des gens qui sont ici, qui vous font oublier vos problèmes. Parfois il y a ces personnes que vous connaissez depuis peu, mais sui vous apporte bien plus qu'une connaissance. Parfois le destin mets des gens sur votre route, pour vous apprendre la vie, pour vous apprendre, qu'il y a des personnes qui méritent d'être gardées. Qui vous méritent, et qui ne vous font pas sentir moins que rien. Mais qui au contraire, vous aident à prouver votre valeur aux yeux de tous.

    Et lorsqu'Isaac me regarde, je me sens admirée, écoutée, comprise, et surtout, je me sens précieuse. Je me sens moi même, et c'est le plus important qui compte. Sur ces dernières pensées, avec l'odeur du parfum d'Isaac Miller, dans son canapé, près de lui, je m'endors aussi profondément que possible.

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