One to one

By cactusdoux

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Mia est en cavale. Elle quitte la cage dorée dans laquelle elle a toujours vécu, après avoir découvert ce qu'... More

Prologue
One
Two
Three
Four
Five
Six
Seven
Eight
Ten
Eleven
Twelve
Thirteen
Fourteen
Fifteen
Sixteen
Seventeen
Eighteen
Poste éphémère
Nineteen
Twenty
Twenty-one
Twenty-two
Twenty-three
Twenty-four
Twenty five
Twenty-six
Twenty-seven
Twenty-eight
Twenty-nine
Thirty
Thirty-one
Thirty two
Thirty three
Thirty four
Thirty five
Thirty six
Thirty seven
Thirty eight
Thirty nine
Fourty
Fourty one
Fourty two
Fourty three
Fourty four
Fourty five
Epilogue

Nine

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By cactusdoux


Elle

Je sens le poids d'une couverture étalée sur mon corps. J'atterris difficilement. Je me rappelle avoir eu froid. Très froid. J'ai un mal de tête horrible.

J'ouvre les yeux subitement, en réalisant que je n'ai pas rêvé et que oui, c'est bien le propriétaire des lieux qui m'a surpris dans son lit.

Ezequiel.

J'ai l'image de son regard noir et de la colère visible à travers lui. Mon coeur bat aussi rapidement qu'il a battu lorsque j'ai fait sa rencontre.

Une rencontre qui n'aurait jamais du avoir lieu, si Julio m'avait prévenu de son retour. Nous n'étions pas censé nous voir lui et moi, le personnage m'effrayait déjà suffisamment sans que je n'ai eut à le rencontrer.

Il me fout les jetons.

Je me redresse pour m'asseoir sur le lit. Lino est dans un coin de la chambre. Il m'observe.

Il se précipite vers moi et automatiquement ma main trouve le haut de son crâne. Je le caresse un sourire aux lèvres.

Et puis la porte s'ouvre subitement.

Les yeux sombres du propriétaire des lieux se posent sur mes lèvres. J'efface immédiatement ce fragment de joie qui m'animait jusqu'alors.

Il porte une veste de motard et des gants en cuir. C'est un biker?

— T'es encore là? Me fustige t-il avec froideur.

— Je...

Il m'interrompt.

— Ou est Julio?!

— Je ne sais pas.

Quelques souvenirs me reviennent. Julio est celui qui m'a porté jusqu'ici. Il m'a laissé avec Ezequiel? Pourquoi m'a t-il fait ça?

— Enfoiré de naissance ! Peste t-il en quittant l'encadrement de la porte.

Je reste statufiée dans mon lit. Je ne sais pas quoi faire, quoi dire.

J'ose à peine respirer.

Il parlait de moi là?

Ce mec a tout de même pointé une arme sur moi. Et dans son regard, j'ai la certitude d'avoir perçu qu'il souhaitait ma mort.

Je me lève avec le plus de discrétion possible, il faut que je m'en aille. Et cette fois ci, j'embarque toutes mes affaires avec moi. Hors de question de m'enfuir pieds nus.

J'emballe discrètement le peu de trucs que j'ai sorti de mes sacs, ma respiration est rapide. J'ai la peur de ma vie, et j'ai l'impression que tout peut basculer d'un moment à un autre.

J'entend la voix d'Ezequiel raisonner depuis le salon. Il est en rage. Et je comprend rapidement que c'est à Julio qu'il s'adresse.

— Viens récupérer ta meuf ! Tout de suite !

Pas besoin d'avoir fait Havard pour comprendre qu'il parle de moi.

Je suis la meuf de personne déjà.

Rien à foutre qu'elle dormait, fallait la porter sur ton dos !

Je m'immobilise, restant pendue à chacun de ses mots.

— Tu fais chier ! Tu sais ce que tu mérites Julio? Une castration ! Et sans anesthésie ! Parce que ce que t'as entre les jambes te serrent à rien ! Hurle t-il.

Je tremble d'effroi en entendant ces mots crus et violents. Et puis là, c'est le silence complet.

Je ne l'entend ni traverser l'appartement, ni ajouter un mot de plus.

Le temps m'est compté. Précipitamment je referme mes sacs, enfile une paire de chaussettes, mes chaussures et mon gilet rouge à capuche.

En me voyant faire, Lino doit comprendre que je m'en vais alors il aboie pour m'en dissuader.

Fais pas ça Lino. Tu vas me mettre dans la merde.

Je m'enguirlande de toute mes sacs et prend une bonne inspiration avant de taper une pointe vers la porte d'entrée.

Une masse se place alors devant moi. Une ombre noire, gigantesque et inévitable.

Le propriétaire.

— Tu comptais partir sans dire au revoir? Me lance t-il avec moins de colère dans la voix qu'il y a quelques minutes.

— Au revoir.

Ma voix est tremblante et je prie pour qu'il ne s'en rende pas compte.

Un rictus s'affiche sur son visage. J'ose à peine soutenir son terrible regard.

Il est canon.

N'oublie pas ça. Dit-il en me tendant l'unique photo qui me donne encore la force d'avancer dans la vie.

Nana et moi.

Il a fouillé dans mes affaires? Puis-je seulement lui en vouloir? Je suis chez lui sans son consentement. Alors je ravale ma colère en récupérant ce qui m'appartient.

— Merci.

— Tu ne lui ressemble pas, se permet-il de dire.

Et je le sais.

— C'est ta mère?

— Oui.

Je mens.

— Qui fuis-tu? Ose t-il demander sans la moindre gêne.

Julio lui a parler, sans que cela ne m'étonne.

— Je... préfère garder cette information pour moi.

Ezequiel élargie ce séduisant rictus qu'il affichait depuis lors.

— Et je peux aussi te forcer à me le dire. Affirme le beau brun en réduisant la distance qui nous sépare.

Je l'examine avec plus de précision. Ses cheveux noirs sont attachés à l'arrière de sa tête en un petit chignon, alors que le bas de sa nuque semble rasée. Je n'avais jamais vu un homme aux cheveux longs d'aussi près. Il est beau.

Beaucoup trop beau. Des tatouages remontent le long de son cou, tandis qu'une légère barbe brune encadre ses lèvres. 

Je recule d'un pas.

— Je m'excuse pour l'intrusion chez vous. Cela n'aurait jamais du avoir lieu. Je vous jure d'avoir pris soin de votre appartement, mais si vous constatez la moindre dégradation, je suis prête à payer.

— Payer, payer, payer ! Tu penses que tes liasses de billets peuvent tout acheter ?

Il a fouillé dans mes sacs, visiblement.

—  Je n'ai que ça à offrir.

Ses yeux déstabilisants se glissent alors sur mon corps, je déglutis en apercevant une lueur dans le fond de ce regard troublant.

Et puis Ezequiel tourne son visage vers Lino. Il le fixe un long moment, avant de libérer le passage.
J'hésite quelques instants et puis j'avance vers la porte. Je jette un discret coup d'oeil en direction d'Ezequiel, il n'est déjà plus là.

Seul, Lino me lance un regard triste. Alors je m'accroupie en l'appelant discrètement.

Le chien se plonge dans mes bras. Je le caresse.

— On se reverra peut être un jour Lino. Tu es un bon chien. Tu es le meilleur.

Le doberman m'observe quitter l'appartement et se met à aboyer tristement quand la porte se referme derrière moi.

J'avance les jambes tremblantes, je n'ai aucune idée de l'endroit ou mes pas me guideront. Mais je suis suffisamment  resté planqué. Je fixe la photo de Nana tout en quittant l'immeuble.

La nuit est déjà là. Et l'évidence revient comme une claque en pleine face.
Je suis de nouveau vulnérable. Lino n'est plus là, Julio n'ont plus. Et je vais devoir affronter tout ça, seule.

Mon coeur tremble de peur, et mes pas sont hésitants. Les bruits de diable m'entourent de nouveaux, semblables à des rires de fou et des cris de loup. Je range l'image de Nana dans la poche de mon sweat, et je sers les anses de mes sacs et traversent la rue sombre en baissant tête.

Julio.

Il m'a promis de m'aider et je compte bien sur lui pour respecter sa parole.

Je sais qu'il doit bosser au bar à cette heure ci, et ça n'est pas comme si j'avais d'autres options.



En poussant la porte du bar, point central de cette zone d'obscurité, je souffle de soulagement d'y être parvenue en un seul morceau.

Je fonce directement vers le bar, en ne passant pas inaperçue avec mes sacs. Julio est bien derrière son comptoir, et je peux lire une pointe de soulagement quand il m'aperçoit en un seul morceau.

— T'es venue?! S'enquit-il avec suffisamment d'intérêt qu'il me suffirait pour éclater en sanglot.

Mais je retiens mes larmes pour ne pas passer une nouvelle fois, pour une petite chose toute fragile.

— Ezequiel ! Comment se fait-il qu'il soit là?

— Il est rentré plus tot. Répond t-il en un haussement d'épaules.

C'est tout?

Il a braqué une arme sur moi ! Une vraie arme ! Dis-je en laissant mon traumatisme poindre.

— Oh tu sais... C'est comme ça qu'on fonctionne ici. En dix jours, je pensais que tu te serais habituée.

— Habituée à avoir un flingue contre ma tempe?

Julio ne m'offre pas de réponse et il se contente de servir un client à mes cotés.

— Il faut que tu tiennes ta promesse Julio. Tu m'as promis de me sortir d'ici.

— Je le sais.

— Alors il faut que tu m'aides.

— Là je peux pas. Je bosse. M'ignore t-il en me tournant le dos pour attraper une bouteille derrière lui.

— Après ton taff alors?

—- Je peux pas non plus.

Je reste scotchée par son expédition.

— Julio...

— Je pourrais pas t'aider avant ce weekend.

On est jeudi. Qu'est-ce que je vais faire pendant deux jours? Errer dans les rues, jusqu'à ce qu'un dégénéré me tranche la gorge? Pourquoi pas avant?

Julio me lance un regard sévère. Et je comprend qu'il m'en parlera pas.

Il ne s'est pas beaucoup livré sur sa vie personnelle. Je sais juste qu'il vit avec sa mère et ses soeurs. Elles sont trois. Et la plus âgée doit tout juste avoir dix-huit ans.

Je baisse la tête avec résignation. Je sais qu'il m'est impossible de quitter La ciudad de las ombras en solo.
Alors j'attendrai... J'attendrai parce que je n'ai pas le choix, en priant pour que la mort ne me gagne pas avant.

— Tu peux dormir ici. Finit-il par me dire.

Je relève la tête pour l'observer. Dormir ici?

— Je suis le seul qui détient les clés de ce bar. Tu peux y rester jusqu'à ce weekend. Tu y seras en sécurité.

Je glisse mon regard sur l'endroit. J'ai du mal à m'imaginer passer les deux prochains jours non stop ici. Mais je préfère mille fois ça que la rue.

— Merci.


Mes paupières sont lourdes, et je suis affalée dans un coin du bar, la tête couverte par ma capuche rouge. Je n'ai qu'un souhait qu'ils s'en aillent tous, pour que je puisse enfin dormir paisiblement.

Barrez vous !

La porte s'ouvre brusquement.

Deux heures du matin, ils peuvent pas dormir ces voyous?

Tout les regards sont braqués vers cet homme que je ne met pas longtemps à reconnaitre. J'observe les hommes présents et je peux lire une forme de respect et de crainte dans leur yeux rougis par l'alcool.

Ezequiel fonce vers le bar et s'adresse directement à Julio. De là ou je suis, je ne parviens pas à les entendre.

Mais une petite voix dans ma tête s'amuse à leur inventer un dialogue.

— Salut, je te prend une grenadine, Julio.

— Pas de soucis ma puce. Tu veux une paille avec?

— Oui, je voudrais pas m'étouffer avec un glaçon.

— T'en fais pas je connais les premiers gestes de secours.

— Oui moi aussi, il faut braquer son arme sur la personne à secourir et tirer le plus rapidement possible entre ses deux yeux.

Je ris toute seule à mes conneries avant de me faire surprendre par les deux compères. Ezequiel me lance un regard terrifiant. Et je manque de tomber de ma chaise.

M'ont-il entendu?

Dios mio, je prie pour que ce ne soit pas le cas.

Ezequiel vide son verre de grenadine... de vodka ( je suppose, je ne suis pas une experte en la matière) en abandonnant ce regard furieux qu'il m'adressait.

La silhouette gracile de Lana entre alors en scène. Toujours aussi sexy cette sirène. Sa démarche féline hypnotise tout les mecs présents. Tous la désirent, et encore plus quand elle fait virevolter ses longs cheveux rouges.

Elle porte une robe noire très près du corps, et une veste en cuir par dessus. Et quand elle s'immobilise devant Ezequiel.

C'est indéniable. Ils sont fait l'un pour l'autre. Leur couple est d'une évidence folle.

Mes yeux noisettes ne peuvent abandonner leur trajectoire. Ce duo me captive, d'autant plus Julio m'a expliqué qu'ils avaient été en couple pendant huit ans.

Huit années.

C'est le double du temps que j'ai passé avec Jared.

Jared. J'ai à peine pensé à lui ces derniers jours.
S'il me manque? J'en sais rien.

La jolie Lana pose sa main sur l'épaule d'Ezequiel, avant de s'imposer sur ses genoux. Le beau brun l'ignore royalement, sans pour autant la repousser.

Très lentement, elle fait glisser ses doigts vers le cou d'Ezequiel et puis capture son visage entre ses mains parfaitement manucurées.

Elle lui parle et je comprend rapidement que les paroles qu'elle lui destine, sont brulantes. Et puis, il finit par plonger ses yeux dans les siens. Les huit années passées aux cotés de cette incroyable femme ont très certainement laissé des traces dans le coeur de cet homme.

Et il a beau être qui il est... Je peux aisément percevoir qu'il garde encore de l'affection pour cette elle.

Si je les trouve incroyables ensemble? Oh que oui...'infiniment.

Lana utilise ses charmes avec tant d'aisance et de finesse, et elle lui offre ce genre de sourire que seules, les femmes comme elles savent offrir.

Brutalement, elle plaque ses lèvres contre les siennes en refermant ses paupières, et entreprend de l'embrasser avec fièvre.

Sans me rendre compte, je mordille ma lèvre inférieur, essayant de m'imaginer ce que ça doit faire d'embrasser un homme que lui.

Néanmoins, Ezequiel se dégage en la repoussant avec son bras. Dans une pleine incompréhension, Lana le fixe en fronçant ses sourcils. Il lui adresse quelques mots, puis se relève, dépose un billet sur le comptoir.

Et il disparait.

Sans un regard pour personne.

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