Follow your fire

By NeoQueenSerenity28

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"Il faut suivre son coeur, suivre sa flamme, faire de notre feu intérieur le phare de notre vie. Quitte à se... More

Un petit mot & TW
Playlist
1 - El : Falling apart
3 - El : A way out
4 - Phoebe : I need a drink, please.
5 - El : Never let a boy get you down
6 - Phœbe : I knew you were trouble
7 - El : Stand up
8 - El : To smile again
9 - Phœbe : Your fault
10 - El : Fall back and get up again
11 - El : Let's do this
12 - Phoebe : A stranger or a ghost ?
13 - Phoebe : Dance with me
14 - El : Dancing till dawn
15 - Phoebe : Talk to me
16 - El : Not alone anymore
17 - El : Scream if you want to
18 - Phoebe : Good person, good time
19 - Phoebe : I need you
20 - El : Hold me tight
21 - El : Take care of you
22 - Phoebe : Did you give up on me ?
23 - Phoebe : Lost without you
24 - El : A full heart
25 - Phoebe : I wasn't ready to say goodbye
26 - El : Where I belong
27 - El : I See You
28 - Phœbe : Afraid of myself
29 - Phœbe : Don't Let The Fear Win
30 - Phoebe : Are You Flirting With Me ?
31 - El : Let there be the light
32 - Phoebe : Better a heartbreak than nothing
33 - El : Feeling the wave
34 - Phœbe : Only You
35 - Phoebe : Are we too far gone ?
36 - El : The final countdown
37 - Phoebe : Cause you make me feel alive

2 - Phoebe : Back home

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By NeoQueenSerenity28

Sydney, Nouvelles Galles du Sud, Australie.

7 février - 13h12. Heure locale.

- Rentre bien, Bee.

John me fait face, un sourire charmeur aux lèvres. Le petit surnom qu'il me donne, « Bee », me fait légèrement grimacer. Il est ridicule. Il sait que je le déteste - et c'est pour cela qu'il ne fait que l'utiliser davantage.

-Merci, Johnny, je rétorque, parce que je sais que ça le fait chier, aussi.

Il secoue la tête, l'air de dire qu'il l'a bien cherché, et ses yeux se perdent quelques instants dans le hall grouillant de monde de l'aéroport. Il glisse ses mains dans les poches de son jean.

- Tu pars combien de temps, déjà ?

- Deux mois, je réponds d'une voix ferme, sachant très bien ce qu'il a en tête.

- Tout l'été, donc. Tu ne veux pas rentrer quelques semaines plus tôt ? On pourrait réviser l'examen de rentrée ensemble.

Je secoue la tête. On en a déjà parlé. Le truc, c'est que je n'ose pas lui dire que je suis moi-même anxieuse à l'idée de rentrer. À cause d'une personne en particulier... l'été dernier n'a pas été le meilleur de mon existence. Sauf que si je l'avoue à John, il se fera un malin plaisir de me harceler de messages - peut-être même qu'il arriverait à me convaincre. Mais je ne veux pas qu'il se fasse des idées. Je ne suis pas stupide : je sais que pour lui, notre binôme à la fac représente bien plus que ça. Je suis déterminée à rester concentrée sur mes études. La troisième année de médecine est réputée pour être la plus difficile - au moins autant que la première. Faire des études de cardiologie était mon rêve, petite : je ne laisserai aucune histoire de coeur m'en détourner. « À ce rythme, tu finiras vieille fille, Phoeb », m'a dit Cora. Je souris à l'idée de la revoir bientôt.

- Je suis sûre que tu réussiras à réviser sans moi.

- Je pourrais t'appeler pour l'anatomie ? Tu sais que c'est ma bête noire.

J'acquiesce, et il s'avance pour me prendre dans ses bras. John est naturellement très tactile, mais j'ai peur qu'avec moi, ça ne l'encourage dans une voie que je ne veux pas prendre ; alors je reste assez froide, et prétexte être en retard pour me détacher.

- Il ne part que dans une heure.

C'est le but, John. Mon livre m'attend. Je tuerais pour un peu de calme.

Je souris, arborant cet air timide que je sais si bien faire. Avec celui-là, il ne peut rien me refuser. Et il me laissera enfin partir. Je saisis l'anse de ma valise, et me dirige vers la douane. Je me retourne une dernière fois, lui fais signe de la main. Ses yeux bleus me détaillent toute entière, et je me sentirais presque rougir. Plusieurs personnes nous observent - voilà ce qui arrive, à force de me prendre dans ses bras. Une mamie me fait même un clin d'oeil, l'air de regretter sa jeunesse. Je me retiens de lever les yeux au ciel. Vivement les vacances.

Une fois derrière la douane, je souffle un grand coup. Mon coeur bat déjà fort dans ma poitrine, alors que des yeux ambres peignent de doré le flot de mes souvenirs.

J'ai trois heures de vol pour me préparer à revoir Connor.

*

Cairns, Queensland, Australie.

7 février - 17h10. Heure locale.

« Les passagers du vol 2304 à destination de Cairns, depuis Sydney, sont invités à se rendre au terminal 14 pour la récupération de leurs bagages. En raison des mesures de sécurité en vigueur, tout oubli sera soumis à une vérification anti-bombe des forces de l'ordre... »

Sur le tapis roulant, je repère ma valise : noire, usée, recouverte d'autocollants - dont ceux distribués par l'association de Noah et par le club de surf des garçons - et beaucoup trop lourde pour appartenir à une personne autre qu'une étudiante en médecine. Il y a plus de livres et de classeurs dans cette valise que de fringues. Cora va criser, mais je sais aussi qu'elle adore me relooker, chaque été. Je ne suis pas la plus portée mode, et elle se fait un plaisir de m'aider de ce côté-là.

Peinant à la soulever, un jeune homme vient à ma rescousse. Il s'apprête à faire quelque commentaire, tout sourire, mais je le devance en le remerciant, et presse le pas pour rejoindre mes amis. J'ai reçu à l'atterrissage un SMS de Cora, qui m'indiquait qu'ils m'attendaient dans le hall d'arrivée. Je n'ai pas osé demander qui désignait ce « ils ». Est-ce que Connor est parmi eux ? Il fut un temps, je ne me serais même pas posé la question. Mais voilà deux ans qu'il n'a plus daigné faire cet effort - et pourtant, je continue d'espérer, encore.

Je traverse un long couloir, et j'aperçois à son bout le début d'une moquette bleue aux motifs marins. Je la connais par coeur, et malgré ma nervosité, je ne peux m'empêcher de sourire. À peine ai-je pénétré dans le hall qu'une voix aigüe et enjouée crie mon nom.

- Phoeb !

Il me faut moins de deux secondes pour repérer mes amis. Fallen, sans surprise, est celle qui a crié au milieu de la foule - d'ailleurs, plusieurs passants se sont retournés en fronçant les sourcils. Je suis trop heureuse pour avoir honte. Je presse le pas, et elle se jette dans mes bras. Quand elle me lâche et s'écarte, je découvre avec joie qui l'accompagne : Cora - forcément, Kaia, et Aspen. Mais son meilleur ami n'est pas avec lui.

Les bretelles dépassant du haut des filles m'indiquent qu'elles portent leur maillot de bain, et qu'ils reviennent de la plage. Immédiatement, ça sent les vacances. Sydney a sa plage, aussi - mais ce n'est pas pareil. Quand Cora s'approche de ses longues jambes bronzées, ça sent la crème solaire, l'air marin et la noix de coco. La maison.

- Va falloir me bronzer tout ça, déclare-t-elle, en s'arrêtant devant moi. T'as une tête à faire peur.

Je ricane, et riposte :

- Bonjour à toi aussi. Tu m'as manquée.

Un rictus étire ses lèvres, signe que notre complicité n'a pas été affectée le moins du monde par mes six mois d'absence. Elle me prend dans ses bras. Ses cheveux afros me chatouillent le nez, et je ne peux m'empêcher de soupirer de soulagement.

- Hello, beauté. Tu m'avais manquée, me chuchote-t-elle.

Je la serre fort, la gorge serrée. Il ne nous est accordé que quelques secondes, avant qu'un raclement de gorge ne fasse éclater notre bulle :

- Hmh-hmh.

Je secoue la tête, un sourire dans le regard, et me détache. Postée aux côtés de Aspen, Kaia me détaille, un sourcil relevé, les mains sur ses hanches. Ses cheveux coupés au carré, depuis la dernière fois, dégoulinent sur ses épaules. Je suis touchée de savoir qu'elle et lui sont venus avec les autres, car je sais qu'avec Connor, ils préparent la compétition nationale de surf. Et d'après Cora, c'est du sérieux cette année. Les trois ne cessent de faire l'aller-retour vers différentes plages de la région pour trouver les bonnes vagues et affiner leur technique.

- Et nous, on compte pour du beurre ?

Sans me laisser le temps de répondre, elle me saute au cou. J'étouffe un rire, et l'étreins en retour. C'est ensuite au tour d'Aspen, légèrement en retrait, de me saluer.

- Salut, Phoeb. Tu nous as manqué.

Comme d'habitude, son ton posé, son regard doux et son sourire charmant sont communicatifs. Il se penche pour m'embrasser la joue, et je l'accueille avec plaisir. Aspen et Connor ont été mes premiers amis garçons - je les ai rencontrés au lycée. Il fut un temps, j'étais intimidée par leur assurance, leur grain de folie, leur caractère extraverti. Mais ils m'ont sortie de mes livres, et ont su voir au-delà de mon allure d'intello. C'est avec eux que j'ai fait mes premières soirées, et elles sont mémorables. Avec eux, je me sens libre.

- Vous aussi.

- Connor n'a pas pu venir, je suis désolé.

Je hausse les épaules, comme si ça ne me faisait rien. Mais Aspen a toujours été très attentif à ceux qui l'entourent, et je vois bien qu'il remarque la note de déception dans mes yeux bruns. Il esquisse un sourire désolé, mais n'a pas le temps d'en dire plus.

- Allez, direction la plage ! s'exclame Fallen.

- Je n'aurais pas dit mieux, l'appuie sa copine d'un clin d'oeil.

Et sur ce, Aspen me prend ma valise des mains, et je les suis sur le parking. Quand nous passons les portes automatiques, l'air chaud du désert australien s'engouffre dans mes cheveux. Fallen se dirige en sautillant vers une Jeep couleur crème, garée comme les autres le long des palmiers - la voiture d'Aspen. Ce dernier ouvre le coffre, et soulève ma valise comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une plume. Il la glisse à côté de leurs sacs de plage, et ça y est, on est parti. Fallen s'installe à l'avant avec Aspen, prenant déjà très au sérieux son rôle de DJ, et Kaia et Cora sont avec moi, à l'arrière. Kaia insiste pour ne pas être au milieu, alors je me dévoue.

- Tu exagères, Kaia, rouspète Cora. On dirait un gosse.

Cette dernière lui tire la langue, et mon amie lève les yeux au ciel.

Oui, je suis bien à la maison.

Il y a plus de quarante minutes de trajet entre Cairns et Whitepearl, le petit village dans lequel Connor et Aspen ont grandi, et dans lequel la bande se retrouve chaque vacance. C'est un trou perdu situé à la pointe nord-est du Queensland, inconnu des touristes : son calme et son authenticité sont un vrai trésor, à mes yeux. Avec Sydney, c'est le jour et la nuit. En termes de changement d'air, on ne fait pas mieux.

Sur le trajet, Fallen lance sa playlist. Je vois bien qu'elle veille à ne mettre que des musiques que j'aime, car je me sens guettée depuis le rétroviseur : Macklemore, Taylor Swift, Selena Gomez et The Weeknd sont donc des valeurs sûres. Tandis que les autres discutent, je prends le temps de regarder à travers la fenêtre grand ouverte : les panneaux avertissant contre les sauts des kangourous sur la route me font rire.

- Gabriel a hâte de te revoir, me glisse finalement Cora d'un air exaspéré. J'ai presque dû me battre avec lui pour pouvoir venir te chercher. Mais c'était lui ou moi - la voiture n'est pas extensible.

- Et Noah m'a laissé sa place, explique Fallen, comme si elle sentait le besoin de justifier qu'il ne soit pas là.

- Ils sont tous à la plage, conclut Aspen en m'adressant un clin d'oeil dans le rétro.

- Avec l'autre guignol, ajoute Kaia, en marmonnant.

- Qui ?

Tous les quatre me lancent un regard désolé, et Cora est la première à m'expliquer :

- Pas Connor. Quoique, c'est vrai qu'il est assez rare que ce ne soit pas lui... Non, on parle de son nouveau super copain.

L'ironie transpire dans sa voix. Fallen fronce les sourcils :

- Tu exagères. Il n'est pas si mal que ça. Et puis, Tyler ne remplacera jamais Aspen.

J'observe Aspen dans le rétroviseur, et ce dernier semble mettre un point d'honneur à ne pas me regarder.

- Bref. Tu verras par toi-même, lâche Cora avec son habituelle nonchalance.

Ça y est, je suis piquée par la curiosité. Quelques minutes plus tard, je reconnais l'entrée du village. Il nous faut cinq minutes de plus, et Aspen se gare le long de la plage. Comme prévu, il n'y a que trois vieux couples, un groupe d'adolescents, quelques bronzeurs isolés et deux cavaliers, au loin. La plage est calme, et l'on peut entendre le bruit de la mer. C'est ce que je préfère.

Ils descendent de la voiture. À nouveau, l'air chaud et les rayons du soleil me brûlent la peau - cette après-midi sera ma première exposition au soleil de l'été. À côté des filles, je suis affreusement pâle. Comme chaque été, je sais que je serai bien la seule à attraper des coups de soleil.

- Allez, prends ton maillot et ta crème, la citadine, m'ordonne Cora, qui a bien trop hâte d'aller se prélasser au soleil.

Alors même qu'elle me parle, elle ôte son haut en crochet et révèle un bikini rouge vif : c'est sa couleur. Je secoue la tête, et m'empresse d'ouvrir ma valise pour saisir ce que j'avais mis délibérément sur le dessus : mon sac de plage. Tout est déjà prêt à l'intérieur.

- Je me change dans la cabane de guet, comme d'habitude ?

- Yes, me confirme Aspen en me lançant la clé.

Je la rattrape en vol, et nous nous dirigeons vers la plage. Le sable est encore chaud et s'incruste dans les trous de mes converses. Je m'en fiche, je ne connais pas meilleure sensation. D'ici quelques minutes, je serais allongée sur ma serviette avec un livre.

La cabane en bois, peinte dans une peinture blanche et usée par le temps, s'élève au milieu de la plage. De loin, je reconnais la silhouette de Noah, allongé dans son ombre, à côté de sept autres serviettes colorées... et vides. Lorsque l'on s'approche, Aspen le tire de sa lecture en lui frottant ses cheveux châtains.

- Ah, vous voilà, commente-t-il d'un air contrit. Gabriel est parti chercher des bières et des smoothies au Shelter, et Connor et Tyler sont dans les vagues. Comme d'habitude, je suis le gardien des serviettes...

- Du calme Papa poule, l'interrompt Kaia en battant des cils. On est là, maintenant.

Puis il se redresse et me découvre, en retrait. Toute trace d'agacement quitte son visage, il écarte les bras. Je ne perds pas de temps et cours m'y réfugier. Noah est, de toute la bande, celui qui me ressemble le plus : introverti, calme et d'une maturité tirant vers le rabat-joie, il est mon partenaire de plage. Généralement, pendant que les autres jouent au volley et montent sur leurs planches, nous nous mettons tous les deux dans un coin à l'ombre avec une pile de romans.

- Mon soutien moral est là, l'été peut commencer, déclare-t-il après m'avoir embrassé le front.

Je ris. Puis, tandis que Cora et Fallen retrouvent leurs serviettes, et qu'Aspen et Kaia cherchent leur planche, je monte me changer. J'enfile mon maillot une pièce bleu marine, puis me crème par précaution. Ensuite, fidèle à mon habitude, j'enfile mon pull oversize par-dessus. De toute façon, le vent frais du soir revient à grands pas. Quand je redescends de la cabane, la bande s'est agrandie.

À peine ai-je eu le temps de poser mon sac sur le sable qu'une balle de volley me cogne l'épaule.

- Le sport n'a jamais été ton truc, hein ?

Je n'ai pas besoin de le voir pour reconnaître Gabriel. De toute façon, celui-ci me prend dans ses bras sans me laisser le temps de le saluer, et en profite pour me chatouiller la taille - mais je résiste, et me défais de sa prise en bloquant son bras derrière son dos, en un angle visiblement douloureux : le copain de Cora se met à pousser les petits cris d'un chiot apeuré, et je le lâche, un sourire carnassier au bord des lèvres.

- Toi non plus, abruti. Et pour le reste, tu serais surpris. D'ailleurs, je resterai toujours meilleure que toi sur une planche, Gab.

- Je ne peux pas être parfait partout, grommelle-t-il, avant d'ajouter : C'est qu'elle mord, maintenant, la tigresse.

Je hausse un sourcil, sous-entendant qu'il l'avait cherché.

- Comme toujours, surgit alors une voix.

Je me fige. Cette voix - de toutes, elle est celle que je ne serai jamais capable d'oublier. Elle est gravée dans ma mémoire, aux côtés de mon premier shot et de mes plus grands fous rires. Je me retourne lentement, le coeur battant à mille à l'heure. Contrairement à ce que je ressens pour les autres, revoir Connor me rend nerveuse, chaque été - car, notre réunion a toujours le goût des premières fois.

- Salut, Phoeb.

Connor me détaille de son regard brûlant, un léger rictus tordant sa lèvre. Ses cheveux d'un brun profond lui tombent sur le front, dégoulinant d'eau. Je remarque alors les gouttelettes miroitant sur son torse bronzé, et je ne peux m'empêcher de me demander s'il n'a pas encore grandi, en six mois. Ses muscles sont plus dessinés, il se tient plus droit, et cela ne fait que confirmer son éternel air de défi - et son assurance. Celle-là même qui me faisait perdre mes mots, à seize ans. Aujourd'hui, nous en avons tous deux vingt-et-un, et rien n'a changé.

Pour autant, je réussis à ne rien laisser paraître de mon émotion, et réponds avec un hochement de tête :

- Connor.

Il y a encore deux ans, il m'aurait prise dans ses bras, m'aurait embrassé les joues - et plutôt deux fois qu'une. Mais depuis mon départ à Sydney, et depuis l'accident, rien n'est plus pareil. Nous pourrions passer pour de parfaits étrangers.

Le temps s'étire. Le monde est silencieux. Mes mains tremblent, et je redoute qu'il ne le remarque. Je suis incapable de me défaire de son regard, et lui-même semble, le temps d'une seconde, impuissant. Notre tête-à-tête est violemment interrompu alors qu'une silhouette se glisse devant lui et m'arrache à sa vue. C'est un jeune homme blond aux yeux bleus, assez bien bâti lui aussi. Il fiche sa planche dans le sable avant de s'avancer vers moi et de m'embrasser la joue - en s'attardant un peu trop à mon goût. J'ai un mouvement de recul.

- Tyler, dit-il, avec un clin d'oeil.

Évidemment. Ça ne peut être que lui. Il me faut trois secondes pour penser que moi aussi, je ne l'aime pas beaucoup. Ses yeux bleus comme la glace me dévisagent sans gêne, et malgré son sourire éclatant, un frisson me parcourt le dos. Si Connor est assuré, lui est juste désinvolte - voire insolent, je n'ai pas encore décidé. Et son regard a l'air d'être du genre à traîner n'importe où... Encore une fois, je me félicite d'avoir pensé à mon pull.

Gabriel, heureusement, vient à mon aide. Il s'exclame, désamorçant la tension :

- J'ai une super idée.

- Attention... chuchote Cora.

- Ce soir, nous sortons tous ensemble à l'Inferno pour fêter le retour de Phoebe et le début de l'été, annonce-t-il, les yeux brillants.

Sa déclaration est accueillie par des exclamations enthousiastes de la part des filles. Moi, je ne sais pas trop quoi en penser - je me rassure en me disant que je resterai avec Cora, Aspen et Noah, pendant que Fallen et Kaia iront danser. En revanche, une chose est sûre : mon humeur dépendra de l'attitude de Connor, que je le veuille ou non. Par réflexe, je cherche son regard - il sait que je ne suis pas à l'aise avec ce genre de soirée. Mais Connor ne me voit déjà plus, riant aux éclats avec Tyler. Ça y est : il recommence. Une fois passées les premières minutes, il décide que je n'existe plus.

Je glisse un regard à Cora qui, évidemment, n'a rien raté de la scène. Elle m'indique de ne pas faire attention - plus tard, elle me dira sûrement qu'il n'est qu'un imbécile. Je détourne les yeux, luttant contre la tristesse qui me mord le coeur.

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