Les garçons sont déjà tous assis autour de la table en train de plaisanter certainement à propos d'une connerie de Raph. C'est souvent ce qui les fait marrer. Je suis avec Aéna dans la queue du self, attendant notre tour pour remplir nos plateaux et rejoindre les garçons. J'aperçois Morgan qui entre dans la cantine. Il tient la main de Priam. Les gars sont apparemment trop plongé dans leur discussion pour faire gaffe aux entrées et sorties de la cantine. Ils ne remarquent donc pas le couple qui arrive. Les deux garçons nous rejoignent dans la file d'attente. Ce qui provoque des râlements de la part de nos camarades mécontents qu'on les double. On s'en fou complètement et puis ils arrêtent quand ils entraperçoivent les vestes en cuire qu'on porte avec Morgan.
Personne n'a jamais fait de remarque sur le fait que les Peaky south Queen avait une fille de leur gang. On va pas s'en plaindre non plus. C'est mieux comme ça. Après ça leur semble peut-être logique que je porte la veste en tant que Daumann
Aéna entame une discussion avec le couple. Je n'y prends pas part et observe le réfectoire au cas où se trouverais un futur membre pour le gang. Les tables sont spacieusement disposées dans l'espace que nous offre la pièce. Les premières tables sont occupées principalement par les sportifs et les intellos. Celles du fond sont occupées par les pouffiasses et les gens bizarres. Ceux qui ne rentrent pas dans ces quatre catégories sont soit dehors ou sur les tables du milieux. La table que les gars ont choisis pour manger, et c'est la table à laquelle j'ai mangé depuis que je suis ici, est située en plein milieu du self. On peux pas la louper et puis ils ne sont pas très discret non plus. Tout le monde sait que nous sommes là, personne n'essaye de prendre notre table.
Arrive notre tour, je prends une briquette de lait, de la salade et deux abricots. J'en ai marre de la bouffe de la cantine, je prendrais mes propres plats. Ce sera plus nourrissant et carrément meilleur mais il faut que je prenne le temps de me concocté mes petit plats. Aéna opte pour des pâtes et une omelette. Elle prend des abricots aussi en dessert. Morgan et Priam prennent de la pizza. Nous rejoignons la table que les garçons occupent. Kiran pose ses yeux sur moi, j'attrape son regard et il le détourne. Mon cœur rate un battement, va falloir que je lui parle. Morgan derrière moi, me donne un coup de coude discret, signe de compassion. Je lui lance un regard avant de m'asseoir. Nous ne nous sommes pas parler ce matin. Il est parti avant moi.
Le groupe arête de parler en voyant que je pose mon plateau sur la table. Ils lèvent les yeux et me disent tous bonjour. Aéna salut tous le monde et prend place à côté de Shan. Ce dernier, la regarde s'asseoir mais reporte son attention sur Morgan qui vient de prendre la parole.
- Salutation, la famille. J'ai une annonce à vous faire !
- T'es enceinte ?
Toute la table rigole. Je fusille Raph du regard. Je regarde Morgan et l'incite à reprendre. Priam est caché derrière lui. Je n'avais pas vu qu'il était plus petit que mon ami. Un sourire prend place sur mes lèvres, une idée germe dans mon esprit.
- Non, je ne crois pas.
- Je croyais que j'allais devenir parrain.
- Désolé mais je pense que tu ne seras pas le parrain de mes gosses Raph.
- Roohh, pourquoi pas ? Je suis cool comme gars.
- Tu sais pourquoi ? T'es totalement barjot. Tu vas me laisser faire mon annonce ou pas ?
- Vas-y fais ton annonce.
- Merci. Trois.... deux......
- Accouche mec, ça devient long ! coupe Raph ( c'est le plus impatient du groupe, faut le comprendre aussi.
- ......un.............Je suis en couple.
- J'ai bien entendu ?
- Oui, Shan tu as bien entendu. Je suis en couple.
- Qui est l'heureuse élue ?
- Euh....
- Morgan, on est une famille. Tu te rappelles ? Je lui souris en même temps pour qu'il poursuive, histoire de le rassuré.
- C'est comment dirai-je, plutôt un heureux élu .
- Tu sors avec un mec ?
- T'es Gay ?!
- C'est qui ? Comment il s'appelle ?
- Depuis quand?
- Pourquoi tu nous l'as pas dit avant ?
Les questions fusent dans tous les sens. Morgan ne sait plus quoi faire. Je rigole de la situation. Priam est encore caché par Morgan. Il serait peut-être temps qu'il se montre le blondinet.
- Déliha ?
- Hummm.
-Tu le sais depuis quand ?
- Hier soir. Bon Priam bouge tes fesses et vient t'asseoir, Morgan aussi assis-toi. Vous allez pas rester debout tout le long du repas.
- Je te déteste Déliha.
Le blond sort de derrière Morgan. Ses joues sont rouge de gênes. Morgan le regard avec un truc dans les yeux qu'on a jamais vu. Il pose son plateau sur la table et son copain l'imite. Il prend son visage avec ses deux grandes mains et lui murmure un truc à l'oreille avant de l'embrasser devant toute la cantine qui s'était arrêtée pour voir ce qui se tramer à notre table vu la discrétion qui régnait ici. Priam est encore plus rouge. Je reprends la parole pour répondre au blond.
- Je te l'avais dit que tu ne m'aimerais pas très longtemps.
- J'aurai pensé un peu plus tout de même.
- Écoute c'était tentant de te faire sortir du dos de Morgan comme par magie.
- Haha, je te hais. tu deviendras une formidable magicienne.
- Parfait, nous sommes sur les bonnes bases pour construire une relation saine et agréable à vivre. j'espère faire carrière.
Le blond s'assoit à côté de moi en pouffant et Morgan en face de lui. Les gars n'ont pas pipé un mot depuis qu'ils ont vu Priam. Morgan commence à perdre pied. C'est Raph qui brise le silence.
- Mec, ça veut dire que je pourrais jamais être le parrain de tes gosses.
Morgan rigole de soulagement mais aussi de dépit fasse aux conneries que Raph peut sortir à la minute quant il s'y met.
- Effectivement. Pour le coup, il faudrait qu'on adopte.
- Depuis quand tu nous caches ce mystérieux compagnon ?
- Heu, vous allez vous énerver ? Trois ans
- Quoi, pardon ?
- Sérieusement !
- Pourquoi tu nous en as pas parler avant ?
- J'avais peur de votre réaction, je suppose. Peur de perdre ma famille parce qu'il n'aime pas qui je suis.
- Mec, je crois qu'on est tous d'accord pour dire qu'on est heureux pour toi. Et qu'on est content de rencontrer celui qui t'as volé ton cœur. Priam, c'est ça ?
Il sait parfois être un tantinet sérieux Raph, je serai toujours surprise. En même tant c'est rare.
- Affirmatif.
- On est une famille. Toujours là les uns pour les autres peu importe qu'ils soient gays, con, fou, colérique, hétéro, trop intelligents pour nous. On s'aime tous. Bienvenue dans la famille, Priam.
- Merci de m'accueillir.... Heu....
- Finley
Un tour de table s'impose pour Priam. Même s'il a déjà entendu parler de tous le monde, il ne nous a jamais vu, à part moi hier. Les discussions reprennent et tournent principalement autour du couple. Je n'y prends pas trop part mais participe de temps à autre. Mon cerveau est bien trop occupé par une personne qui ne m'a pas encore adressé la parole.
- Oh, les gars ça vous dis d'aller au lac ce week-end pour qu'on puisse faire plus connaissance avec Priam, Aéna, Kiran et Caëlan ? Si vous en avez envie ? Ça fait un moment qu'on n'y est pas allé.
- C'est un bon plan. Je suis partant.
- Toujours partant pour aller au lac.
- Parfait, Aéna ?
- Oui, pourquoi pas.
- Caëlan ?
- Yep, je viens. Mais c'est où, quand précisément et on y va comment ?
- On part de chez moi, après la fin des cours de tous le monde. Prenez des fringues et un maillot de bain. Une tenue blanche aussi pour le soir. J'aimerai que tout le monde soit en blanc. Pour faire la photo de famille annuelle.
Le seul regard que j'obtiens de Kiran, c'est quand je prononce maillots de bain. Ce n'est pas un regard tendre mais plutôt énervé. Il n'a pas répondu à l'invitation mais en tant que second il sera présent. Je l'obligerais même si il ne veut pas venir. La première sonnerie qui annonce le commencement des cours de l'après midi retentit dans le réfectoire. Priam se lève, Shan limite tout comme moi et Aéna. Je soupire en posant mon plateau. Avec Aéna, nous rendons au cours que j'aime le moins. C'est nul et franchement pas intéressant. Le prof nous débite un tas de truc à la minute complètement incompréhensible. Sa voix monotone endort tout l'amphithéâtre. Nous prenons place au dernier rang. Aéna me regard et soupire.
- Deux heures Déliha. Deux heures de torture et on part d'ici.
- Je sais. C'est une des tortures les plus durs que j'ai eu à subir.
Mon amie me jette un regard qui me fait comprendre qu'elle n'a pas apprécié ma touche d'humour sur la torture. Pourtant vaut mieux en rigoler....
- Déliha, c'est pas drôle ce que tu as vécu alors comparer ça au cours de Mr Tomking c'est pas amusant pour moi.
- Je sais mais c'est comme ça. Bref son cours est chiant à mourir. J'ai envie de me casser d'ici.
- Euh...Déliha, tu vas pas partir en plein cours.
- Bah pourquoi pas. J'ai déjà fait preuve de participation et de patience. Ça fait vingt minutes que je suis là, à ne rien faire. Je vois pas pourquoi ça pose un problème que je parte maintenant autant faire un truc plus cool.
- Ça pose un léger problème. On quitte pas un cours en plein milieux parce que c'est chiant.
- On devrait. Qu'est ce que j'en ai à foutre d'apprendre comment m'exprimer. Sérieusement, y'a plein d'autre truc à faire.
- Je suis d'accord avec toi. Mais c'est comme ça. Tu verras parfois tu ne feras pas que des trucs qui te plaise même en étant à la tête d'un gang.
- Aéna, combien de fois je vais te dire que cette information ne doit plus sortir de ta bouche. Et puis dans le gang, c'est moi qui décide.
- Désolé, mais tu sais je crois que je m'y ferais jamais.
- Bah malheureusement, vas falloir faire un léger effort. Si mon statut est su de tous les gangs et les mafias qui ne sont pas en affaire avec nous. Une cible sera dessinée dans mon dos et l'épée de Damoclès risque de finir plantée dans mon crane déjà qu'elle n'est pas loin.
Ma seconde touche d'humour ne l'amuse pas plus que la première, alors je fais semblant de la bouder.
- OK, OK je ferai attention mais tu ne vas pas quitter se cours de merde et rester avec moi pour finir cette abominable torture qu'est le cours de Mr Tomking.
- D'accord je reste mais la prochaine fois je me barre.
- On verra.
Aéna est vraiment sympa même si parfois elle veut essayer me couver un peu trop ce qui m'agace de temps en temps. La voix de notre professeur retentit dans mes oreilles mais d'un peu trop près. Je sursaute. Le Mr me regarde d'un mauvais œil. Qu'est ce qui va me faire chier encore ? Déjà que j'ose encore mettre les pieds dans son cours totalement stupide. Je lève mes yeux jusqu'à ce qu'il croise ceux de mon professeur et commence avec un ton des plus insolent. Je me dis que comme ça, il me vira de son cours et comme ça pas de problème avec le directeur. Un compromis intéressant.
- Un problème, professeur ?
- Mademoiselle Daumann, j'aimerai avoir votre attention pendant mon cours. Cela m'éviterai d'avoir a me répéter dix fois pour que vous puissiez répondre à ma question.
- Vous m'avez posé une question, professeur ?
- Vous voulez bien arrêter de me prendre pour un imbécile, Mademoiselle.
- Je dirais même pour un con Mr. C'était quoi la question ?
- Quels sont les sept sortent de lois ?
- Publique et privé, civil et criminelle, procédure et substantive ,municipale et international, les lois écrites et non-écrites, les communes et l'équité.
Là, je suis certaine de lui en avoir bouché un coin quand sa bouche puant la clope se referme sans avoir prononcé un mot. Je range mes affaires sur ma table et me lève. Je sors de l'amphi en souhaitant bon courage à Aéna. La jeune fille me gratifie d'un sourire et d'un léger signe de main. Le professeur reprends son cours quand je referme la porte.
Après dire je suis heureuse de m'être barré de son cours de merde mais je ne sais pas trop quoi faire. J'ai de la paperasse à faire à la maison mais j'aimerai aussi aller me balader en moto pour que mon cerveau puisse faire le ménage et me laisser réfléchir quant à Kiran. Cependant, je retiens la première idée et rentre à la maison pour faire de la paperasse. J'enfourche ma moto et puis finalement je me dirige à l'entreprise de ma mère.
Avant sa mort, ma mère faisait partie du gang mais elle avait surtout créer une entreprise de vêtements qui maintenant exporte partout. Elle serait fière de son travaille. La mort de ma mère a obligé mon grand-père à faire des choix, il a confiait l'entreprise à mon oncle et il me la cédé quand j'ai pu revenir sur la terre s'en tuer tous le monde. Je l'ai laissé dans les mains de Milo depuis trois semaines. Et d'après ce que j'entend, il se débrouille bien. Je vais lui faire bénéficier d'une part de l'entreprise parce que mine de rien, l'entreprise de maman est un poids sur mes épaules. Milo la gère très bien, je n'en ai pas à me plaindre et puis en soit l'entreprise reste dans la famille. Je suppose que ma mère approuverait mon choix enfin du moins je l'espère. Et puis, je vais rester quand même l'actionnaire majeure, je ne suis pas si folle que ça. Je gare ma moto sur le parking dans un coin qui met réservé. Le grand bâtiment s'apparente à un immeuble sur trois étages. Il pourrait faire un peu vieillot mais dans la zone où l'entreprise se trouve, c'est le bâtiment le plus moderne, rien qu'en jugeant sa devanture pleines de fenêtres. Le premier étage est l'endroit où les personnes du marketing travaillent, il y a aussi les comptables. Les RH bossent au deuxième avec les avocats et moult autres personnes. Le troisième étage est réservé aux créateurs et aux dirigeants. Je pénètre dans le bâtiment, la dame de l'accueille me salut. Je fais un tour de mon horizon, plusieurs créations de ma mère sont exposés ici. Ça me fait plaisir de les voir.
- Bonjour, Miss Daumann ? Puis je vous aider ?
- Je cherche Milo, j'ai à lui parler rapidement.
- Il est au deuxième, en réunion avec des fournisseurs.
- D'accord, je vais l'attendre dans son bureau. Je suppose qu'il a pris possession du mien ?
- C'est exacte.
- Si il vient vous voir dites lui que je l'attends.
- Je lui en ferai part. Bonne journée miss Daumann .
Je laisse la dame de l'accueille et me dirige jusqu'à l'ascenseur. J'enfonce le bouton du troisième étage. Je m'enfonce dans le couloir. La porte de mon bureau est la dernière de la rangé. J'ouvre mon bureau. Le bureau sans âme que j'ai quitté, il y a trois semaines a pris vie en un rien de temps. Ma chaise a été remplacé. La bibliothèque est remplie de petites babioles bien agencées entre deux livres. Un cadre photo est placé sur le bureau, c'est une photo de mon demi-frère et sa mère. Je referme la porte, derrière si trouve un porte manteau. Je vois que Milo a pris ses aises dans l'entreprise. Ça me fait plaisir et me conforte dans le choix qui m'a finalement conduite jusqu'ici. Je n'attends pas bien longtemps avant que mon demi-frère arrive dans le bureau. Notre relation est passé du tout au tout en un rien de temps.
- Salut, Déliha, comment tu vas ?
- Hey, Milo, ça va et toi ? Tu te plais ici ?
- C'est génial, l'entreprise tourne a plein régime. Je viens d'avoir une réunion avec des fournisseurs qui ont choisis de prolonger notre partenariat pour au moins cinq ans encore.
- Tu gères vraiment, d'où ma visite d'aujourd'hui.
- C'est à dire ?
- je viens t'offrir une part de l'entreprise avec les cours, les nouveaux membres que je recrute et que j'entraîne. Comme tu as pu le voir, je n'ai pas consacré une petite minute à l'entreprise alors c'est un choix judicieux pour moi.
- Merci. Je ne m'y attendais pas trop.
- Hum, permet moi d'en douter. Je reste tout de même actionnaire majeure. Je venais juste ici en coup de vent pour t'annoncer la nouvelle en personne. Je ferai les papier chez moi.
- Pas de problème.
- Oh, ça te dirais de venir avec le gang ce week-end, on fais une sortie calme pour apprendre à connaître les deux personnes qui ont rejoins le gang et peut-être un troisième. On part en fin de journée.
- Pourquoi pas. Faut juste que je finisse le boulot qui me reste à faire ici. Je te redis par message, je ne te promet pas
- Ça marche.
Nos liens se sont consolidés en trois semaines et je suis contente. Milo est quelqu'un d'agréable quand on apprend à la connaître. Je ne m'attarde pas plus et sort du bureau. Je retourne dans l'ascenseur. La dame qui m'a accueillie plus tôt me dit au revoir et je lui répond simplement par politesse. Je sors du bâtiment et renfile mon casque. Ma moto vrombit et me revoilà sur la route direction la maison et la paperasse à faire.