Je fus réveillée 3h plus tard par la lumière du jour qui commençait à illuminer le salon. J'avais très peu dormi mais cela m'importait peu car je venais de me rappeler qu'Amine dormait dans la pièce d'à côté. Je m'assis sur le canapé, m'étirai et allai à la cuisine.
J'ouvris le frigo lorsque je me rappelai que je n'avais pas fait les courses. Je n'avais rien, littéralement, à proposer à Amine pour le petit déjeuner. J'enfilai donc un ensemble de survêtement qui traînait dans la salle de bain, me débarbouillai, attrapai mon sac mes clés dans l'entrée et sortis de l'appartement.
J'allais au Franprix le plus proche et me mis à remplir mon panier. Lait, jus, fruits, gâteaux, céréales.. Tout y passait. Je terminai mes achats quelques minutes plus tard, me rendis à la caisse puis quittai le Franprix, direction la maison.
J'entrai dans l'appartement et regardai mon téléphone. J'avais mis une quinzaine de minutes en tout. Je me rendis à la cuisine et commençai à ranger les courses en attendant qu'Amine se réveille. Je posai ensuite bols, verres et cuillères sur la table basse du salon et filai sous la douche. J'allumai l'eau chaude et mis la température au maximum. Le froid m'avais frigorifiée et il fallait que je me réchauffe.
Je sortis de la douche 10 minutes plus tard. Je venais de terminer de me sécher et m'apprêtais à m'habiller lorsque je m'arrêtai net. Je n'avais pas pris de change avec moi dans la salle de bain. Mes vêtements étaient tous dans la chambre et, vivant seule, j'avais perdu l'habitude de me changer dans la salle de bain. J'attrapai donc mon téléphone et envoyai un message à Amine.
Moi : Tu dors ?
Amine : Nan
Amine : T'es où là ?
Moi : Dans la salle de bain
Moi : Ça te dérange pas de me laisser la chambre deux minutes ? Le temps que je m'habille
Quelques instants plus tard, mon téléphone vibra de nouveau.
Amine : Vas-y passe je suis dans le salon
J'ouvrais le verrou de la salle de bain et, tandis que la vapeur s'échappait de la pièce, je passai ma tête dans l'encadrement de la porte afin de voir où Amine se trouvait. Je le vis assis sur le canapé, dos au couloir, en train de jouer sur son téléphone. Je me risquai donc à sortir de la salle de bain et pressai le pas jusqu'à la chambre. J'enfilai un jogging et un t-shirt, me coiffai rapidement et rejoignis Amine au salon.
Alors que j'entrai dans la pièce, je remarquai que les boissons, les céréales et les gâteaux étaient sortis. Amine se tourna vers moi et me fit un petit sourire. Ses yeux étaient encore gonflés de sommeil et sa joue droite était marquée par la couette.
Amine : Ça va ? Dit-il de sa voix encore un peu rauque
Moi : Ouais ça va et toi ? Bien dormi ?
Amine : Ouais tranquille.. Par contre j'ai eu chaud de fou dans la nuit, j'sais pas si c'est ta couette ou si c'était le chauffage mais ça m'a fait transpirer, va falloir changer tes draps
Moi : Ouais c'est le chauffage, des fois il monte tout seul
Amine : Ah ouais bizarre ton appartement, me taquina-t-il. Bon, dit-il en tapant sur ses cuisses, du coup, j'ai tout sorti vu que je savais pas ce que tu voulais
Moi : Ouais j'ai vu, merci ! Dis-je en lui embrassant la joue. Bah moi ce sera juste un café au lait avec des gâteaux
Amine : Quels gâteaux ?
Moi : Euh.. les pépitos stp, dis-je en tendant le bras tandis qu'il attrapait le paquet. Tu veux quoi toi ? Je te fais un café ?
Amine : Ouais vas-y stp
Moi : Et tu vas manger quoi ?
Amine : Comme toi je pense. J'peux ouvrir le paquet de Frosties ?
Moi : Bah oui me demande pas, mais tu vas manger ça dans du café ?
Amine : Nan je les mange sans rien
Moi : Ah d'accord d'accord, dis-je en me levant.
Je me dirigeai vers la cuisine tandis qu'il ouvrait le paquet de céréales. Je préparai les deux cafés puis revins m'assoir sur le canapé. Nous mangions et discutions lorsqu'il regarda l'heure sur son téléphone.
Amine : Je vais pas trop tarder, y'a ma famille qui vient manger chez moi à midi
Moi : Ils viennent à quelle heure ?
Amine : J'sais pas, vers 13h je pense mais faut que je rentre avant pour ranger sinon ma daronne elle va me mêler
Moi : Il est quelle heure là ? Pars maintenant si tu veux
Amine : Nan tranquille j'ai encore le temps, il est même pas 10h là, je vais partir vers 11h
Moi : Ok vas-y
Il se mit à regarder dans le vide et frottait son menton, l'air pensif. J'allais lui demander ce à quoi il pensait mais il me devança.
Amine : En vrai j'aurai bien passé l'après-midi avec toi mais je peux pas te proposer de venir là..
Moi : Venir où ? Chez toi ?
Amine : Ouais
Moi : Ah nan mais t'inquiète on se verra une autre fois, dis-je d'un rire gêné. C'est pas le moment là
Amine : Ouais nan mais de toute façon j'ai prévenu personne et ça se fait pas comme ça..
Moi : Ouais nan clairement pas comme ça, acquiesçai-je.
Amine : Mais t'as déjà rencontré les parents de quelqu'un toi ? Tu m'as l'air bien renseignée là, dit-il en laissant échapper un rire nerveux
Moi : Nan nan jamais, je sais comment ça se passe c'est tout. Pourquoi ? T'as déjà rencontré les parents de quelqu'un toi ?
Amine : De mes potes ouais j'ai rencontré grave des daronnes, dit-il en riant, mais d'une meuf nan jamais
Moi : Ouais je vois.. J'avais oublié que je parlais au chouchou des daronnes, dis-je d'un ton moqueur.
Il se mit à rire.
Amine : C'est pas de ma faute, j'ai un aura qui attire les daronnes
Moi : Ouais ça doit être ça ouais.. Et t'as déjà eu des relations sinon ?
Amine : Ah la question gênante de fou
Moi : Je sais mais je voyais pas comment la formuler autrement désolée, dis-je en rigolant
Amine : Nan mais tranquille, faudra bien en parler un jour hein, dit-il en lâchant un rire gêné. Ouais, j'ai déjà eu des relations mais c'était y'a bien longtemps
Moi : Ah d'accord, je pensais que t'en avais jamais eu
Amine : Ouais ça c'est ce que je dis parce qu'en vrai on peut même pas compter ça comme des relations, même si je respecte ces filles là hein attention c'est pas pour les dénigrer !
Moi : Nan mais je t'ai rien dit t'inquiète, je comprend moi aussi c'est un peu pareil, répondis-je.
Il leva les sourcils, visiblement étonné.
Amine : Ah ouais ?
Moi : Ouais, déjà c'était y'a longtemps et j'ai eu qu'une relation qui pourrait être considérée comme en étant une
Amine : Ah d'accord.. et c'était y'a combien de temps ça ?
Moi : Quand j'étais à la fac donc ça doit faire 7 ans un truc comme ça
Amine : Ah ouais, à la fac t'es déjà adulte quand même.. Moi je m'attendais à un truc qui date du lycée
Moi : Bah en vrai c'est tout comme hein j'avais 19 ans à peine donc à un an près on peut considérer ça comme une relation de lycée
Amine : Ouais j'avoue, à un an près.. dit-il alors qu'il s'enfonçait dans le canapé en posant ses bras de part et d'autre du dossier.
Nous avions continué de discuter une quinzaine de minutes, puis je m'étais relevée et avais commencé à débarrasser le petit-déjeuner. Amine avait voulu m'aider mais il était plus judicieux qu'il aille à la douche avant de partir. Il en était ressortis vingt minutes plus tard et avait remis ses vêtements de la veille. Il me tendit le t-shirt que je lui avais prêté.
Moi : Tu veux que j'en fasse quoi ? Dis-je d'un air moqueur.
Amine : Bah je sais pas.. Vas-y je vais le mettre dans la panière c'est bon, dit-il en tournant les talons.
Moi : Il est où le short ?
Amine : Je l'ai gardé en dessous de mon jogging, je te le rendrai plus tard.
Moi : Nan tranquille garde-le c'était pour vous, je me demandais juste où il était.
Amine se dirigea dans ma chambre, débrancha son chargeur, le mit dans sa poche de jogging et alla dans l'entrée. Il mit ses chaussures, enfila sa veste puis se tourna vers moi.
Amine : Bon, du coup on se revoit quand ?
Moi : Quand tu veux, jsuis en vacances de toute façon
Amine : Bah vas-y attend.. pas demain déjà parce que c'est la finale de la coupe du monde, dit-il en rigolant. Après mardi soir y'a Billy qui vient à la maison pour présenter le bot placedelapaix et mercredi y'a À prendre ou à jeter
Moi : Ouais donc pas cette semaine quoi
Amine : Nan mais si ! Justement, j'allais te dire de venir pour À prendre ou à jeter donc carrément tu peux venir mardi soir comme ça on part ensemble mercredi
Je marquai une pause.
Moi : Mais y'a des participants nan ?
Amine : Ouais mais personne va venir te demander quoi que ce soit, personne va oser je pense
Moi : Ouais.. bon bah vas-y on fait comme ça alors
Amine : Vas-y, dit-il en s'approchant de moi pour m'embrasser la tête. Bon, j'y vais, normalement j'ai rien oublié
Moi : Au pire c'est pas perdu
Amine : Ouais j'avoue.
Moi : Fais attention sur la route et dis moi quand t'es rentré stp
Amine : Comme d'habitude, je crois que t'as même plus besoin de me le dire maintenant
Moi : J'arrêterai jamais de le dire on sait jamais
Ma réflexion le fit sourire. Il m'embrassa une dernière fois la tête puis tourna les talons.