𝐂𝐎𝐋𝐋𝐈𝐒𝐈𝐎𝐍 - 𝐶ℎ𝑎𝑟�...

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Hélène est très loin d'être parfaite. Elle est imprudente, têtue et de mauvaise foi, mais c'est quelqu'un de... Περισσότερα

𝐂𝐎𝐋𝐋𝐈𝐒𝐈𝐎𝐍
𝐙𝐄𝐑𝐎
𝐔𝐍
𝐃𝐄𝐔𝐗
𝐓𝐑𝐎𝐈𝐒
𝐐𝐔𝐀𝐓𝐑𝐄
𝐂𝐈𝐍𝐐
𝐒𝐈𝐗
𝐒𝐄𝐏𝐓
𝐇𝐔𝐈𝐓
𝐃𝐈𝐗
𝐎𝐍𝐙𝐄
𝐃𝐎𝐔𝐙𝐄
𝐓𝐑𝐄𝐈𝐙𝐄
𝐐𝐔𝐀𝐓𝐎𝐑𝐙𝐄
𝐐𝐔𝐈𝐍𝐙𝐄
𝐒𝐄𝐈𝐙𝐄
𝐃𝐈𝐗-𝐒𝐄𝐏𝐓
𝐃𝐈𝐗-𝐇𝐔𝐈𝐓
𝐃𝐈𝐗-𝐍𝐄𝐔𝐅
𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓
𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓 𝐄𝐓 𝐔𝐍
𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓-𝐃𝐄𝐔𝐗
𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓-𝐓𝐑𝐎𝐈𝐒
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𝐄́𝐏𝐈𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄

𝐍𝐄𝐔𝐅

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— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —









𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.









𝐋𝐮𝐧𝐝𝐢 𝟐𝟓 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟐

𝐁𝐨𝐢𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐮𝐢𝐭 𝐥𝐞 𝐌𝐚𝐜𝐮𝐦𝐛𝐚

𝐓𝐨𝐮𝐥𝐨𝐧 – 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞



La musique est assourdissante lorsqu'Hélène pénètre à l'intérieur du club. Toujours entourée par Charles et Pierre qui la domine de toute leur hauteur et empêche quiconque de l'approcher d'un peu trop près, elle s'est rarement sentie aussi privilégiée.

Ses yeux scrutent la salle plongée dans l'obscurité, uniquement traversée par des flashs de lumières aveuglantes et elle se demande vaguement comment un groupe aussi grand que le leur a-t-il pu disparaître aussi rapidement. Elle finit par les retrouver lorsque Pierre pointe du doigt ce qu'elle devine être le carré VIP de l'autre côté de la salle. Ils sont tous installés dans de grands canapés bleus et admirent le défilé des serveurs qui viennent distribuer les commandes.

Hélène ne sait pas vraiment comment les pilotes régulent leur consommation d'alcool pendant la saison, mais ils semblent que l'approche de la pause estivale qui débutera après le Grand Prix de Hongrie le week-end prochain pousse certains à faire une exception. Personne n'est réellement alcoolisé, mais les visages sont détendus et les yeux brillants d'amusement.

Il lui faut quelques minutes pour traverser la salle, encadrée par ses deux gardes du corps d'un soir, et rejoindre le reste du groupe. La soirée n'est qu'à son commencement et l'endroit n'est pas encore bondé, mais elle ne peut pas s'empêcher de remarquer quelques téléphones pointés dans leur direction. La brune baisse la tête, mal à l'aise et Charles semble s'en rendre compte puisque l'emprise de sa main autour de sa taille se raffermit et qu'il fait un pas en avant pour la dissimuler derrière lui. Pierre lui adresse un sourire compatissant et ils accélèrent légèrement la cadence pour rejoindre le reste de leurs amis.

La Toulonnaise se laisse tomber entre Charles et Carlos qui lui a expressément réservé la "place d'honneur" à ses côtés ignorant volontairement le rire des autres et le regard faussement vexé d'Isabel en face d'eux. Elle a à peine le temps de souffler qu'il dépose un verre entre ses mains, un cocktail à la couleur orangé qu'elle regarde avec suspicions.

- Qu'est-ce que c'est ? Elle crie au-dessus de la musique.

- Sex on the beach !

Elle lui fait de gros yeux tandis qu'il s'y reprend à deux fois pour dire beach et pas bitch.

- Carlos ! J'ai dit que je ne pouvais pas boire d'alcool !

- T'inquiètes ! Je leur ai dit de mettre l'alcool dans le mien !

Et il agite son propre verre sous ses yeux avant d'en prendre une grande gorgée assortie d'une grimace crispée lorsqu'il déglutit. De son côté, Hélène avise sa boisson d'un air méfiant, elle hésite à aller chercher un autre verre quand Charles assis à sa droite se saisit délicatement la main qui tient le verre.

Sans jamais la quitter du regard, il penche doucement la tête jusqu'au verre et attrape la paille entre ses lèvres rosées. Il aspire lentement une grande gorgée de la boisson orangée avant de se redresser et de glisser la langue sur les dernières traces de liquide sucré resté sur ses lèvres.

Hélène cligne des yeux. Deux fois.

Elle se demande vaguement si elle n'a pas rêvé et si la scène terriblement sexy à laquelle elle vient d'assister est bien réelle. Le regard surpris de Pierre, assis de l'autre côté de la table, lui confirme qu'il s'agit bien de la réalité. Elle ne sait pas du tout comment gérer ça.

- Sans alcool, il sourit de toutes ses dents.

- Quoi ?

- Ton cocktail, tu peux le boire. Il n'y a pas d'alcool dedans.

- Ah, d'accord. Merci.

La brune se sent carrément stupide, mais heureusement pour elle, Charles ne relève pas et se détourne rapidement pour répondre à une question de Max, assit à côté de lui.

Hélène fixe son verre durant quelques secondes supplémentaires, avant de poser à son tour les lèvres sur la paille pour en aspirer le liquide. La boisson est sans alcool, évidemment, mais elle a un goût d'interdit qui lui picote la langue.

Elle cogite quelques minutes avant de balayer ses questionnements dans un coin de son esprit et de se concentrer sur la soirée et toutes les personnes passionnantes qui l'entourent. La brune ne voit pas le temps passer, occupée à échanger avec Isabel et Carmen à propos de la manière dont elles conjuguent vie sociale et vie privée. Elle plaisante beaucoup avec Lando et Daniel, qui rivalisent d'inventivité pour la faire rire et la charrie toute la soirée sur son accent français.

Carlos se fait un devoir de la ravitailler en boisson, dévalisant la carte des cocktails sans alcool tout en affirmant à qui veut l'entendre qu'il est de son devoir de prendre soin de ses fans. Au bout d'un moment, elle lui conseille d'arrêter de boire et il l'invite à venir le voir en Espagne, Hélène refuse poliment pendant que les autres ris à gorge déployée.

De toute la soirée, sa jambe ne quitte pas celle de Charles, fermement pressée contre la sienne.

Selon Hélène, le plus grand avantage du Macumba, c'est bien sa playlist rétro. Elle qui a souvent du mal à entrer dans l'ambiance des soirées techno auxquelles elle participe avec ses amis ne s'amuse jamais autant que sur un bon vieux titre d'ABBA ou des classiques des années 2000. Qui plus est, lorsque l'on essaie de faire bonne impression, rien ne vaut un rythme dansant et des titres iconiques dont on adore hurler les paroles.

Aussi, lorsque les premières notes d'un titre qu'elle apprécie résonnent dans les enceintes surpuissantes, elle n'hésite pas à sauter sur ses pieds, entraînant Carmen et Isabel dans son sillage jusqu'au centre de la piste, usant de ses pas de danse disco les plus cliché pour faire rire ses nouvelles amies. Elles sont ponctuellement rejointes par Carlos et Daniel qui se dandinent bras dessus bras dessous renversant leurs verres sur les pauvres danseurs qui ont le malheur de se trouver un peu trop proche d'eux.

Extatique, un bras enroulé autour des épaules d'Isabel, la Toulonnaise ne se rappelle pas d'avoir autant ri qu'en admirant le spectacle de Daniel Ricciardo twerkant grossièrement sur Carlos Sainz, le tout sur Anaconda de Nicki Minaj.

Toutes les chansons qui se succèdent sont "sa chanson" et elle ne s'arrête plus de danser, elle a chaud et la transpiration fait glisser son bandage, mais elle ne s'en aperçoit même pas, trop prise par l'instant. Plus tard, ils sont rejoints par Lando qui dansait avec Luisa dans son coin depuis un moment, elle lui jette un regard curieux auquel il répond par un simple haussement d'épaule tandis que sa petite amie rejoint les canapés pour aller surfer sur son téléphone. Hélène laisse tomber, après tout elle ne les connaît que depuis quelques heures, ce n'est pas à elle de s'immiscer dans la vie couple. Au lieu de ça, elle se saisit de la main du Britannique qu'elle entreprend de faire tourner sur lui-même avant d'entamer une valse improvisée. Elle éclate de rire lorsqu'il lui marche sur les pieds pour la deuxième fois et décide de s'écarter avant qu'il ne lui casse quelque chose. La brune effectue une brève courbette assortie d'une grimace douloureuse et il lui rend un sourire penaud.

Ses pieds commencent à devenir vraiment douloureux aussi, elle décide de retourner s'asseoir quelques minutes. Elle n'a aucune idée de l'heure qu'il est, sans doute tard, la soirée bat son plein et il y a de plus en plus de monde dans la salle, rendant difficile la traversée de cette marée humaine. Après avoir joué des coudes pendant quelques minutes, elle passe enfin de l'autre côté du cordon de sécurité et se laisse tomber aux côtés de Charles qui glisse un bras autour de ses épaules, abandonnant sa conversation avec Pierre et Max.

- Ça va ? Il demande.

Elle acquiesce simplement.

- Mal aux pieds, elle explique. Tu ne danses pas ?

- Ce n'est pas vraiment mon truc et puis j'ai une réputation à préserver.

- Ah, parce que Carlos n'en a pas lui de réputation à préserver ?

Il glisse un regard par-dessus son épaule, cherchant son coéquipier dans la foule et Hélène sait qu'il va y trouver un Carlos en pleine représentation de la danse du ventre. Charles semble bloquer un instant avant de finalement reposer les yeux sur elle, un rictus accroché aux lèvres.

- Un point pour toi, il admet.

- Danse avec moi. Rien qu'une chanson, elle insiste.

La brune voit bien qu'il hésite ou plutôt qu'il ne sait pas comment lui dire non, mais elle ne s'avoue pas vaincue et le destin semble pour une fois lui donner un coup de pouce. Alors qu'elle s'apprête à abandonner pour retourner seule sur la piste, les premières notes d'une chanson qu'elle connaît sur le bout des doigts résonne, déclenchant un tonnerre d'acclamations partout autour d'eux.

- Oh mon Dieu Charles ! Elle s'exclame.

- Non, même pas en rêve.

- Mais c'est la macarena !

Il secoue de nouveau la tête et Hélène lève les yeux au ciel avant de se rendre compte que Pierre et Max ont arrêté de discuter et suivent leur petit échange avec beaucoup d'attention.

- Dites-lui ! Elle les apostrophe. On ne peut pas dire non à la macarena.

- Je suis presque sûr de pouvoir dire non à la macarena, semble réfléchir Max.

Hélène baisse les bras devant tant de mauvaise foi.

- Attendez que je balance ça à vos fans, votre carrière est finie, grogne-t-elle.

Et sans demander son reste, elle tourne les talons et s'enfonce dans la foule, pas assez vite cependant pour ne pas entendre les rires des trois pilotes dans son dos. Ils ne veulent pas danser, ils sont trop snobs pour la meilleure chorégraphie de tous les temps, c'est leur problème, Hélène n'a qu'à retrouver les autres, eux au moins ils sauront reconnaître la toute-puissance de la macarena.

La brune joue des coudes pour essayer de se frayer un passage jusqu'à ses amis à grand-peine. Il faut dire que sa petite taille ne l'aide pas et n'avoir qu'une main est un sacré désavantage. Elle s'apprête d'ailleurs à remettre à sa place un inconnu l'ayant bousculé quand un bras s'enroule solidement autour de sa taille, la main venant reposer à plat sur son ventre et que son dos vient cogner contre le torse musclé de Charles juste derrière elle.

Elle n'a pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agit de lui, elle le sait, c'est tout. C'est Charles.

Sans un mot, ils reprennent leur route, le monégasque faisant barrière de son corps entre la jeune fille et le reste des danseurs. Ils ne tardent pas à trouver Carlos et Isa tous les deux au centre de la piste, Hélène se détache de Charles pour les rejoindre et reprendre la chorégraphie. Lorsqu'elle remarque quelques secondes plus tard qu'il l'a suivie faisant de son mieux pour suivre le rythme des danseurs, elle laisse échapper un rire ravi.

Ils passent encore quelques minutes ainsi, suivant la chanson, alignés dans la plus improbable des soirées à laquelle elle n'ait jamais participé. Carlos, Isabel, Charles et elle dansent en rythme la macarena au milieu du Macumba de Toulon. Hélène pourrait croire à un rêve dont elle ne veut pas se réveiller.

Et de nouveau le temps passe sans qu'elle ne le voit filer, elle réussit à convaincre Charles de se détendre et de l'accompagner pour quelques chansons supplémentaires, il la laisse faire, riant de ses pas de danse les plus étranges. Plusieurs fois, il la fait tourner sur elle-même sans faire attention aux autres filles qui tentent de s'immiscer entre eux si bien qu'Hélène ne s'en aperçoit même pas.

Après plusieurs autres danses, la jeune femme est en nage, son t-shirt lui colle à la peau et elle sautille d'un pied à l'autre pour atténuer la douleur qu'ils lui provoquent. Charles semble s'en rendre compte puisqu'il la tire doucement à lui, passant de nouveau un bras autour de sa taille avant de se pencher pour glisser à son oreille :

- On sort ?

La brune déglutie et hoche la tête, elle a soif.

Le Monégasque joint leurs mains et la tire délicatement vers la terrasse du club, évitant le coin fumeur, ils s'assoient tous les deux dans les escaliers menant à la plage devant eux. Il est encore trop tôt pour qu'il fasse jour, mais déjà, la nuit n'est plus aussi noire et les rayons de lune leur permettent de distinguer sans mal la rive et le remous des vagues à quelques dizaines de mètres d'eux.

Hélène laisse doucement retomber sa tête contre l'épaule de Charles, elle commence à ressentir la fatigue de la journée et de toutes les émotions fortes qu'elle a ressentie. Le contrecoup ne tarde pas à se faire ressentir et elle papillonne des yeux, relaxée par les petits cercles que le pilote trace dans la paume de sa main.

Aucun des deux ne ressent le besoin de briser le silence tranquille dans lequel ils se sont installés, de toute manière, ils n'ont pas besoin de parler pour exprimer ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre. Charles est finalement le premier à parler, chuchotant pour ne pas briser leur bulle de douceur.

- Hélène... ?

- Hm ?

- Je voudrais te demander quelque chose... Évidemment, tu as le droit de refuser.

Captant la soudaine tension dans les épaules du pilote, la brune relève la tête pour plonger dans son regard hésitant. Il la dévisage un moment dans la lumière de la lune, caressant du regard la courbe de son visage, butant sur le contour de ses lèvres.

Il y a quelque chose dans son regard, une émotion qu'Hélène n'arrive pas à déchiffrer, qui fait s'accélérer les battements de son cœur. Elle révèle à peine les yeux lorsque l'une de ses mains s'approche de son visage glissant le long de sa pommette pour venir dégager une mèche rebelle collée sur son front par la chaleur et la transpiration.

Ils ne se quittent pas des yeux, se dévorant l'un et l'autre du regard jusqu'à en oublier l'existence même du monde autour d'eux.

Et il n'y a pas besoin de parler, il n'y a rien à dire, tout est là, dans les yeux de l'autre.

Elle exhale un soupir tremblant.

- Je crois que j'ai envie de...

Un cri bestial les fait tous les deux sursauter alors que Lando saute littéralement au-dessus d'eux dans sa course effrénée vers la mer dans laquelle il se jette sans hésiter suivis quelques instants plus tard par un Carlos tout aussi motivé portant sur son épaule une Isabel plus récalcitrante.

La bulle est brisée, mais Hélène n'en tient pas rigueur à ses nouveaux amis, ils lui arrachent même un rire amusé lorsque Lando et Isa se liguent pour noyer Carlos qui hurle en espagnol des insultes qu'elle n'a jamais entendues de sa vie.

Petit à petit, ils sont rejoints pas les autres, beaucoup moins éméchés, qui prennent le temps de retirer une partie de leurs vêtements avant d'entrer dans l'eau pour se joindre aux prémices de bataille navale. Hélène ne peut pas aller se baigner à cause de ses bandages, mais elle incite Charles à y aller lorsque les autres crient son nom. Elle sait très bien qu'il resterait avec elle si elle le lui demandait, mais elle a envie qu'il aille s'amuser avec ses amis.

Un sourire aux lèvres, elle récupère les affaires qu'il lui tend, les ajoutant au petit tas de vêtements laissés là par les autres. Elle détourne le regard par pudeur lorsqu'il retire son t-shirt, mais ne peut s'empêcher d'admirer son dos musclé lorsqu'il s'éloigne en courant vers la mer après lui avoir lancé un dernier sourire.

Bientôt, à l'exception de Luisa disparue on ne sait où, il ne reste plus qu'elle et Pierre sur le sable, celui-ci ne tarde pas à la rejoindre, prenant la place occupée par Charles quelques minutes plus tôt.

- Tu ne te baignes pas ? Elle demande.

- Elle est trop froide pour moi, il explique.

- C'est le Normand qui dit ça ?!

Il balaie son exclamation d'un sourire moqueur avant de reporter son regard vers la plage et les autres qui barbotent dans l'eau comme des enfants. Le silence s'installe entre eux, mais Hélène ne le trouve pas gênant, simplement reposant.

- Sacrée journée hein ? Il la regarde.

- J'ai l'impression qu'il s'agit d'un rêve, elle avoue.

- Je comprends, les émotions fortes tout ça, on finit par s'y faire avec le temps.

- Je ne suis pas certaine d'avoir envie de m'y faire, elle doute.

- Ça aussi, je peux comprendre. Après tout, ça fait beaucoup de choses d'un coup.

- Depuis...elle hésite à se confier. Depuis l'accident, j'ai l'impression que le temps s'est figé, mais qu'en même temps, il passe à toute allure, un peu comme si j'étais devenue spectatrice de ma propre vie.

Pierre hoche la tête et n'ajoute rien. Ils regardent tous les deux vers la mer, vers Charles.

- J'ai cru qu'il était mort.

Surprise, Hélène tourne la tête vers lui qui n'a toujours pas détourné les yeux de l'horizon. Silencieusement, elle pose une main sur son bras qu'il maintient fermement autour de ses genoux.

- Quand je suis rentré au stand et que j'ai vu l'accident sur les écrans et Charles qui ne répondait pas, j'ai pensé qu'il était mort.

Il semble avoir du mal à déglutir, il cherche ses mots, les yeux humides d'émotion et Hélène n'ajoute rien, elle lui laisse le temps, luttant contre ses propres souvenirs qui remontent à la surface avec les mots du Rouennais.

- Le pire dans tout ça, c'est que j'ai même pas pensé à lui, je n'ai pensé qu'à moi. Je me suis dit que je devais être maudit, que je n'arriverai jamais à supporter un enterrement de plus. Je me suis vue, penché au-dessus de son cercueil et c'était juste trop dur.

Il retient à grand-peine un sanglot et les ongles d'Hélène s'enfoncent dans la chair de son bras.

- Mais ensuite tu l'as sorti des flammes et ça a été encore pire parce que, pour moi il était mort, il ne pouvait être que mort. J'ai pas vu Anthoine ce jour-là, on n'avait pas vu Jules non plus, mais là, vous étiez tous les deux sur les écrans géants. Il ne bougeait pas et la seule chose à laquelle j'arrivais à penser, c'est qu'au moins il était entier, qu'il y aurait quelque chose à mettre dans la tombe. C'était horrible.

Il prend deux grandes inspirations, comme coupé de la réalité avant d'ajouter d'une voix brisée par l'émotion.

- On n'est rien que des menteurs, toujours à plaisanter sur le fait qu'on est prêt à mourir, qu'on est conscient des risques. C'est un putain de mensonge, tout ce qu'on arrive à faire, c'est se convaincre que ça ne nous arriveras pas, pas à nous, pas à ceux qu'on aime. Mais c'est faux, ça arrive et personne n'est prêt pour ça.

Hélène inspire lentement, retenant ses propres larmes là où les joues de Pierre en sont inondées. Au bout d'un moment, elle ne saurait dire combien de temps, il finit par tourner les yeux vers elle, quittant son ami du regard pour lui adresser un doux sourire qui la touche en plein cœur.

- Mais il n'est pas mort et c'est grâce à toi.

Elle hoquette légèrement, prête à diminuer son rôle dans tout ça, mais il la coupe.

- Je voulais te remercier, de l'avoir sauvé, de l'avoir ramené parmi nous. On t'est tous tellement reconnaissant, nous tous les pilotes, sa famille, on le sera toujours et on fera notre possible pour t'aider à notre tour.

Elle lui adresse un sourire touché, à court de mot pour exprimer sa reconnaissance, il darde sur elle un regard qui l'empêche d'ouvrir la bouche.

- J'ai bien vu la manière dont vous vous regardez, il commence. Ce n'est pas un reproche, au contraire, personne ne sait ce que vous avez vécu là-bas et ce lien que vous avez, il vous aide à surmonter ça.

Hélène fronce les sourcils, pas certaine de comprendre ce que Pierre veut dire.

- Je te le dis parce que je sais que tu es intelligente et que je sens au plus profond de moi que tu ne lui feras jamais de mal volontairement, mais vous devez faire attention à la manière dont vous vous comportez en public. Les gens pourraient se méprendre sur votre relation.

- Mais il n'y a rien de cela entre Charles et moi, on est pas du tout...elle bégaie.

- Je sais, il coupe. C'est pour ça que je te le dis, parce que je ne veux pas que ce que vous avez ce retourne contre vous.

Il semble chercher ses mots pendant une seconde.

- Vous n'êtes pas du même monde tous les deux, et même si pour le moment vous évoluez dans une bulle privilégiée, c'est une personnalité publique, il est scruté, jugé, les gens ont beaucoup d'attentes le concernant, tout le monde ne peut pas supporter ça.

Hélène hoche la tête pour montrer qu'elle comprend, elle sait parfaitement qu'elle n'est pas faite pour la lumière des projecteurs. Elle n'a rien à voir avec une Isabel ou une Carmen, elles ne sont pas faites du même bois et la Toulonnaise ne s'est jamais imaginé être à leur place, pas une seconde. Pierre poursuit.

- Et puis il a Charlotte, il est heureux avec elle, vraiment heureux. C'est quelqu'un de bien, je sais qu'elle essaiera de comprendre ce lien entre vous et de le soutenir, même si c'est impossible, ça finira par la blesser.

Elle sent une boule de culpabilité enfler au fond de sa gorge. Elle sait que Pierre essaie de l'aider, la main rassurante qu'il frotte dans son dos en est la preuve indubitable. Elle sait aussi qu'il a raison et pourtant, elle aurait tellement aimé qu'il n'y ait qu'elle et Charles, juste eux deux et cette chose étrange et si forte qu'il y a entre eux ce lien sans lequel elle ne s'imagine plus vivre.

Mais il n'y a pas qu'eux, ils n'ont jamais été seuls et elle ne peut pas prendre le risque de tout détruire, elle préférerait affronter les flammes mille fois que de blesser Charles. Charles et sa vie heureuse, Charles et ce monde où elle n'aura jamais sa place.

Cette constatation lui brise le cœur. Vingt-quatre heures, c'est le temps qu'il lui aura fallu pour espérer. Mais Pierre a raison, il est temps pour elle de se réveiller et de le laisser partir, retourner à sa petite histoire pendant qu'il vit la grande.

Son regard croise celui de Pierre et elle force un sourire qui n'a rien de joyeux. Étonnamment, elle ne voit aucun soulagement dans le regard azur du Normand, c'est même plutôt l'inverse.

- Je ne te demande pas d'arrêter de lui parler, juste...Je veux juste...il cherche ses mots.

Elle attrape sa main qu'elle serre doucement pour lui montrer qu'elle comprend ce qu'il essaie de faire pour son ami. Ça n'en fait pas moins mal pour autant.

- Tout va bien, Pierre. Je sais que tu as raison, je comprends. Ça n'aurait pas pu durer.

Il hoche la tête difficilement, il a l'air tellement coupable, impacté, elle ne sait plus quoi dire pour le rassurer. Elle n'a pas le force de le consoler.

- Il va te demander de venir avec lui en Hongrie, il m'en a parlé.

Le cœur d'Hélène se fissure, c'est si douloureux, elle peut le sentir dans sa chair. Elle essaie de lutter, de résister parce qu'elle le sait, elle a besoin de lui, elle a besoin qu'il la regarde, qu'il la fasse se sentir vivante, mais elle ne peut pas s'imposer, elle ne peut pas espérer une place si importante dans sa vie.

Elle lève les yeux au ciel pour contenir les larmes qui n'en finissent plus de couler, inconsciemment elle broie la main de pierre lorsqu'elle lui répond.

- Je lui dirais non, je trouverais quelque chose.

- Je suis tellement désolé, murmure Pierre.

- Ce n'est pas grave, ça va aller, elle ment.

Et elle continue de lui broyer les doigts pendant que le soleil se lève à l'horizon sonnant le glas de cette parenthèse enchantée.

Il est temps de se réveiller.


════════



Plot twist : The boy is not single !

Un très gros chapitre que je n'avais pas prévu si long à l'origine et que j'ai dû découper en deux parties, il vous faudra donc attendre un chapitre de plus avant de connaître la fin des aventures de Charles et Hélène à Toulon.

Grosse mise en avant du personnage de Pierre dans ce chapitre, de son ressenti par rapport à l'accident et de sa vision du lien qui unit Charles et Hélène ainsi que de la manière dont il pense qu'il risque d'impacter la vie de son ami. Il ne cherche pas à les séparer, mais plutôt à leur rappeler qu'ils avaient une vie avant l'accident, que cette vie existe toujours et avec elle les relations, les attentes et les obligations. Toulon était une bulle et cette bulle vient d'éclater pour Hélène, reste à savoir comment elle compte gérer la suite et si Charles la laissera faire.

Plusieurs petites sous-intrigues commencent à se dessiner au fur et à mesure, peut-être les avez-vous déjà repérées sinon il faudra prendre votre mal en patience !

Dans le prochain chapitre, c'est l'heure des aurevoirs... ou pas ? 

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