# Partie 40 #
On va passer le temps parce qu'il ne s'est rien passé d'intéressant.
La vie a repris son cours et je n'ai pas trouvé le temps de rendre cette putain clé !
Et c'est comme si j'avais une dette en suspens. Moi qui l'ai prise pour me venger, je regrette.
Sans cette clé, je n'aurai pas cette sensation de devoir quelque chose à quelqu'un.
J'attends l'appel de Moïse avec une impatience. Même si je dois faire 3h de route pour lui rendre, je le ferai.
Je peux la jeter et passer à autre chose mais j'ai envie d'être mieux que lui et ne pas me rabaisser à son niveau. J'espère qu'il ne sera pas là quand je la rendrai à Moïse parce que je risque de la jeter sur sa face.
Mise à part ça, rien d'intéressant.
Le boulot; et avec Zahra, on se voit de temps en temps ou on s'envoie des messages.
Pareil avec Isaac
Et voilà quoi.
Bref, aujourd'hui j'avais rendez-vous pour la fameuse réunion chez Alioune.
Une fois arrivée là-bas, la réunion se passe à merveille. On finit et tout le monde quitte la salle. J'étais la dernière du coup avec Kiari, on se dirige vers la porte quand il me dit:
Alioune : Attends, j'aimerai te parler.
Moi : Me parler de quoi ? On ne s'est pas tout dit ?
Alioune : Si, mais c'est d'ordre personnel.
Qu'est-ce qui se passe encore?
Moi : Personnel? Tout va bien ?
Alioune : Moi ça va, c'est toi. Qu'est-ce qui ne va pas ? Il s'est passé quelque chose avec Nûr à cette fameuse soirée?
Moi : Stp Alioune, déjà ça a été difficile pour moi de vous rencontrer, et tout ce qui a suivi derrière. Toi tu m'as prouvée que tu étais différent c'est pour ça que jusqu'aujourd'hui, on se parle encore et aussi grâce au boulot mais en ce qui concerne ton cousin, mettons ça de côté stp, ne parle plus de lui.
Alioune : Ok je ne te parlerai plus de lui mais dis moi, tu vas bien au moins?
Moi : Oui ça va.
Alioune : Ça n'a pas l'air! D'habitude, on rigole un peu.
Moi : Je sais. C'est passager, ça va aller, ne t'inquiète pas.
Alioune : Ok je ne m'inquiète pas.
Moi : Elle n'est pas là Maria aujourd'hui ?
Alioune : Je l'ai envoyée en voyage d'affaires, elle a besoin de se changer les idées.
Moi : Elle m'en veut toujours ?
Alioune : Mais non, c'est passé.
Moi : Cool alors.
Alioune : Et ta soirée avec les filles ce jour là?
Moi : J'ai un peu géré, je ne me suis pas laissée faire juste quand on a parlé de ma grand-mère, ça m'a refroidie mais ça va.
Alioune : Elle te manque ?
Moi : À un point, laisse tomber! J'aimerai tellement la serrer dans mes bras.
Alioune : J'ai l'impression de voir la Sabah d'il y'a 4 ans à cet arrêt de bus parlant de sa grand-mère. Je voulais vraiment la rencontrer quand on parlait ce jour là. Ahlala, si les choses se seraient passées autrement, j'en suis sûr que tu serais ma nièce adoptive aujourd'hui !
Moi : Petite sœur ! Arrête de te prendre pour mon père.
Alioune : 😂 C'est pareil, la nièce correspond plus. Même si ce n'est pas la joie, je te sens plus apaisée et ça fait plaisir à voir.
Moi : Merci. En parlant d'apaiser, tu sais, tu me dois un repas.
Alioune : Je le sais. Passe quand tu veux à la maison, même ce soir si tu veux !
Moi : Non, la maison c'est finie. Je ne veux plus le voir.
Alioune : Un restaurant aussi, ça me va très bien.
Moi : Moi aussi ça me va.
Alioune : Parfait! Vas pour un restaurant.
Moi : Yes! Mise à part ça, toi ça va ? Le moral et les recherches par rapport à ta femme.
Alioune : J'ai reçu une photo hier.
Quand il m'a dit ça, son visage s'est décomposé. Il est passé de l'Alioune rigolo à un Alioune super triste. Ça ne lui ressemble tellement pas. Il s'est direct retourné et est allé s'asseoir.
Je l'ai rejoint et je me suis assise à côté de lui et je lui dis:
Moi : C'est difficile, la photo elle était dure ?
Alioune : Elle est particulière cette photo.
Moi : Pourquoi ?
Et là, contre tout attente, il la sort de sa poche et me la montre. Je ne m'y attendais pas du tout.
Je regarde la photo et je vois sa femme. Elle est juste magnifique mais elle avait l'air affaibli.
Et je lui dis:
Moi : C'est une très belle femme.
Alioune : T'as vu ça? Toujours aussi belle. Mais à première vue, quand tu vois la photo, quelles sont tes impressions?
Moi : Elle a l'air affaibli et son sourire a l'air forcer.
Alioune : Donc je ne suis pas fou. Elle n'a pas pu me trahir.
Moi : C'est Nûr qui te dit encore ça ?
Alioune : Il est persuadé mais il n'a aucune preuve. Et si je lâche l'affaire hors qu'elle a besoin de moi? Tant qu'ils la prendront en photo et me l'enverront, elle sait que je l'attends et que je fais mon possible pour elle.
Moi : La police ne peut vraiment rien faire?
Alioune : J'y suis tellement allé. Ils ont enquêté mais ça n'a rien donné.
Moi : Ça ne doit pas être facile.
Alioune : Même si c'est un con, j'ai mon cousin. Mais toi, qui es seule, ça ne doit vraiment pas être facile. Je sais que c'est difficile pour toi d'accorder ta confiance après tout ce qui s'est passé mais si ça ne va pas, je suis vraiment là pour toi Sabah ok.
Moi : Oui merci Alioune. C'est vrai que ces jours-ci, c'est un peu dur mais si j'en parle, ça revient à parler de lui et je veux vraiment mettre un trait sur tout ce qui le concerne. Je ne veux plus perdre mon temps.
Alioune : Je comprends mais mise à part ça, quand tu es à la maison ça va ? Moi aussi j'ai vécu seul, je sais ce que c'est.
Moi : Comme j'ai perdu ma grand-mère récemment, c'est un peu difficile mais je tiens le coup, il le faut. Et puis, j'ai une amie.
Alioune : Ah bon qui ça ?
Moi : Zahra.
Alioune : L'amie d'enfance de Nûr ?
Moi : Oui. Décidément, on sera toujours obligé de dire son nom. Mon entourage tourne autour de lui maintenant.
Alioune : Au moins, tu as des gens qui sont là pour toi.
Moi : Oui. Ce restaurant, on le fait demain, tu es disponible ?
Alioune : Demain oui. Je dois rencontrer une amie dans sa boutique et ensuite je suis dispo.
Moi : Elle a quoi comme boutique ?
Alioune : Je suis un petit collectionneur de pièces de monnaies. C'est mon petit hobby si on peut dire ça comme ça.
Moi : Ça fait longtemps que tu fais ça ?
Alioune : Oui. Juste après ma sortie de l'hôpital, je me suis réfugié dedans. Ça m'a beaucoup aidé. Je suis toujours dessus quand j'ai le temps et cette amie quand elle trouve des pièces, elle n'hésite pas à m'appeler.
Moi : Tu dois avoir un paquet de pièces.
Alioune : Ça, tu peux le dire! Je te montrerai à l'occasion. Si ça te dit, tu peux m'accompagner demain, ça te fera une petite sortie oncle nièce.
Moi : 😂 Tu me saoules !
Alioune : 😂😂Quoi? Je n'aime pas grand frère.
Moi : T'es sûr t'es un adulte ?
Alioune : Oui, quand j'en ai envie mais avec les gens proches, je peux être moi. Ça ne fait pas de mal.
Moi : Tu as raison. Ahlala, je vagabonde trop en ce moment, tout le monde veut me faire sortir.
Alioune : Écoute, rien n'est fait au hasard, profite un peu.
Moi : Bon ok. C'est vraiment loin ?
Alioune : 3h de Paris.
Moi : Ok ça tombe bien, on ira manger après.
Alioune : Ok ma nièce 😊.
Moi : Merci tonton. T'es insupportable.
Alioune : 😂.
Franchement, j'ai une autre image de lui. Je l'aime vraiment beaucoup Alioune.
On faisait que de rigoler jusqu'à ce que ça toque à la porte. C'était la secrétaire et elle dit:
Secrétaire : Monsieur Tandia, Isaac Carter est là !
Alioune : Installe le dans mon bureau, j'arrive.
Secrétaire : Très bien.
J'ai bien entendu Isaac carter. Ils se connaissent ?
Et il me dit.
Alioune : Bon, le devoir m'appelle. Je passerai te prendre.
Moi : Oui.
Du coup, on se lève et sort de la salle et au même moment on croise Isaac !
Je ne me trompais pas, c'était vraiment lsaac. Celui que je connais.
Alioune, il avait le sourire jusqu'aux oreilles donc ça se voyait qu'il ne le connaissait pas.
Et Isaac aussi avait l'air de ne pas le connaître donc je ne vais pas faire ma parano. Il me voit étonné et dit:
Isaac : Bonjour Monsieur Tandia, j'espère que je ne vous dérange pas.
Alioune : Pas du tout, je raccompagnais ma nièce.
Moi : Alioune ! Il dit n'importe quoi, ne l'écoute pas, je ne suis pas sa nièce.
Alioune : Si.
Isaac : Ahaha. Sinon, tu vas bien ?
Moi : Oui et toi ?
Isaac : Ça va !
Alioune : Vous vous connaissez ?
Moi : Oui.
Alioune : Doucement avec ma nièce hein.
Moi : Je vais me jeter du haut d'un pont.
Isaac : 😂😂.
Alioune : Quoi? je te protège.
Moi : Je ne suis pas un bébé. Bon, j'y vais. Tu m'appelles.
Alioune : Ok.
Moi : Isaac.
Isaac : Sabah.
Et je m'en vais prendre l'ascenseur.
Le pauvre Kiari doit m'attendre en bas.
J'ai accéléré le pas et une fois devant l'ascenseur, j'appuie le bouton et attends que ça s'ouvre.
Il s'ouvre enfin et là je vois qui ?
Nûr 👿.
Tout, mais vraiment tout sauf ce connard.
DANS LA PEAU D'ALIOUNE.
Je vais dans mon bureau avec Isaac. Les petits regards qu'il lançait à Sabah me dérangeaient un peu. Je ne dis pas que je me mêle de sa vie amoureuse mais je ne le sens pas. J'ai peur qu'elle se fasse avoir. On arrive dans le bureau, il s'installe et je lui demande :
Moi : Quelle est votre relation avec ma nièce ?
Isaac : Purement amicale. C'est votre nièce adoptive ?
Il sait qu'elle n'a pas de famille.
Alioune : On peut dire ça. Je la considère en tant que telle donc les regards, doucement.
Isaac : Voyons monsieur Tandia, nous sommes de simples amis.
Alioune : Tant mieux.
Je ne le crois pas. Il ne veut pas être ami, mais ce n'est pas ça le problème. Je ne le sens pas ce mec! Et pourquoi il a voulu me rencontrer?
J'étais dans mes pensées quand il me dit d'un coup:
Isaac : Attendez, je reviens.
Alioune : Vous revenez ?
Isaac : J'ai oublié quelque chose.
Alioune : Allez y.
Il s'en va et je le regarde partir. Je ne l'aime vraiment pas.
DANS LA PEAU DE SABAH
Il s'ouvre enfin et là je vois qui ?
Nûr 👿.
Tout, mais vraiment tout sauf ce connard.
J'ai reculé en gardant la tête levée pour le laisser sortir. Il sort et m'ignore comme je le fais. J'étais sur le point de monter quand j'entends:
: Sabah !
Hein ?
Isaac ?
Je m'arrête et lui continue à avancer. Je tourne la tête et je vois Isaac venir vers moi et il me dit:
Isaac : J'oubliais! Je voulais te demander.
Moi : Oui, dis moi.
Isaac : T'es disponible demain ?
L'autre idiot marchait mais quand il a entendu Isaac me dire ça, il s'est arrêté sec.
Ne me dites pas qu'il va encore me foutre la honte.
Il s'arrête et je vois il se retourne et avance vers nous. J'ai à peine eu le temps de dire A à Isaac qu'il attrape ma main, me tire pour monter dans l'ascenseur et appuie le bouton. Isaac et moi, nous étions tellement choqués qu'aucun de nous n'a réagi.
J'étais dans l'ascenseur et il attrapait toujours ma main. Mais, il est malade ou quoi ce mec ?
J'ai retiré ma main de la sienne et je l'ai poussé.
Moi : Tu joues à quoi ?
Nûr : C'est toi, tu joues à quoi ? C'est qui iui 👿 ?
Moi : J'ai raté une épisode! J'ai des comptes à te rendre ? Vas te faire voir! C'est clair ça? Aucun savoir-vivre, tu me fous encore la honte.
Et je le pousse. Il m'a direct lâchée.
Il est dingue ou quoi? Pourquoi il a fait ça ?
Il connaît Isaac ?
L'ascenseur s'ouvre, j'étais prête à descendre et il m'attrape de nouveau, me tire et me bloque 😱. Mais, qu'est-ce qu'il a ?
J'étais choquée.
Les gens étaient sur le point de monter et il leur dit:
Nûr : On est occupé, prenez un autre ascenseur 👿.
Moi : Non mais, ça va pas ? 😡
Nûr : Ça va très bien.
Moi : Laisse moi passer.
Nûr :....
Moi : C'est quoi ton problème ?
Nûr :....
L'ascenseur se ferme et il continuait à m'attraper. C'est quoi son but ?
Il me bloquait. Il ne va pas bien! Et je lui dis:
Moi : À quoi tu joues ? Pourquoi tu me fais ça? Ce que tu m'as fait la dernière fois, ça ne suffit pas?
Nûr :...
Moi : Je te parle, sale con.
On arrive au dernier étage et je le pousse. Il m'attrape de nouveau et l'ascenseur s'ouvre. Il n'y avait personne à l'étage, il me sort de force et me ramène dans une salle. Je me débattais mais il avait plus de force que moi. Ça ne servait à rien.
Une fois dans la salle, il ferme la porte à clé et je lui dis:
Moi : Ouvre cette porte! Qu'est-ce que tu fais ? T'es malade ?
Nûr :...
Moi : Nûr, à quoi tu joues ?
Nûr :...
Mais, qu'est-ce qu'il a à ne pas me répondre ?
Je commençais à avoir peur du coup je reculais pour aller vers la porte et je vois qu'il commence à avancer vers moi.
Je ne faisais que reculer jusqu'à me cogner contre la porte et il continuait à avancer. Mon cœur battait tellement vite, c'était de la folie.
J'étais en flippe total.
Il continue à avancer jusqu'à arriver à ma hauteur et là je me suis dit ça y est, c'est fini, il va me faire quelque chose.
Et là, je n'ai rien compris.
Il s'arrête pile devant moi et attrape mon visage avec ses deux mains puis me regarde droit dans les yeux 😳.
Mais, qu'est-ce qu'il a ?
Moi : Qu'est-ce tu fais ? Je v...
Nûr : Chut.
Moi : Quoi Ch....
Nûr : Chut ! Laisse moi te regarder.
Moi : Je t'ai dit de me lâcher, ça va pas ! J...
Nûr :....
Moi : Je te parle !
Je lui parlais mais il n'en avait rien à foutre. Il ne me regardait pas, il me contemplait. Il avait un regard que je n'ai jamais vu.
Je ne sais pas trop, c'était spécial. J'essayais de comprendre mais je ne comprenais rien et il pose son front sur le mien et ferme les yeux.
Ça m'a calmée direct.
Il était calme et doux. Rien à voir avec le taré de d'habitude.
Je voulais le pousser mais je n'y arrivais pas.
Mon cœur battait de plus en plus vite, je ressentais la même sensation que la dernière fois. Et il dit d'un coup avec une voix calme.
Nûr : Qu'est-ce que tu m'as fait Sabah ?
Moi : Tu me fais peur.
Nûr : Et toi alors? Tu crois que tu ne me fais pas peur ?
Moi : Je ne t'ai rien fait, c'est toi qui me prends de force, empêches les gens de monter dans l'ascenseur et m'emmènes je ne sais où.
Nûr : À qui la faute?
Moi : À toi ! Je ne t'ai rien fait, laisse moi partir !
Nûr : Non, je ne peux pas, je n'y arrive pas.
Moi : Mais pourquoi? Qu'est-ce qu'il y'a ?
Et là d'un coup, il lève la tête, me regarde puis sourit.
Ce n'était pas son sale sourire. C'était un vrai comme s'il était heureux. Il me souriait mais vraiment. Je le regardais, j'étais choquée et limite éblouie.
Et d'un coup il lâche ces mots :
Nûr : Tu m'as manqué.
Hein 😳 !!!!
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