22 août 2022
Paris
- Ne vous rappelons que l'utilisation de tout appareil électronique se fait en mode avion du décollage jusqu'à l'atterrissage, merci de votre compréhension.
Esmée boucle sur sa ceinture et s'installe sur son siège aux côtés d'une quadragénaire, elle se penche pour attraper son téléphone dans son sac pour passer en mode avion. Elle sursaute presque quand ce dernier vibre dans ses mains face à un appel entrant de Pierre.
Elle n'a pas le temps puisque l'avion va bientôt décoller. Son cœur se serre aussitôt quand elle est obligée de raccrocher pour activer le mode avion. Les lèvres pincées, elle ne peut s'empêcher de douter, peut-être
que le français voulait lui annoncer que c'était terminé entre eux.
- C'était un appel important ? demande la femme assise à ses côtés.
Esmée est prise de court et elle alterne son regard entre son portable coupé et la quadragénaire qui porte un air compatissant sur son visage à peine marquée par l'âge.
- Oui, souffle Esmée.
- C'est le père de votre enfant ? demande-t-elle en désignant l'écran.
Esmée reporte son regard sur la photographie de Timéo sur le fond d'écran de son portable et elle déglutit difficilement en murmurant :
- Non, ce n'est pas lui. C'est mon petit ami, enfin j'espère que nous serons encore ensemble quand j'arriverai chez lui.
Sa voix tremble légèrement durant cette phrase et Esmée sent une main se poser sur la sienne sur le petit accoudoir séparant les deux sièges de ce petit vol.
- Tout va bien se passer, il ne faut pas trop penser au négatif, déclare la femme.
Esmée ne serait dire si sa voisine parle du décollage terrifiant s'apprêtant à débuter ou au doute planant sur ses épaules quant à son arrivée dans la ville italienne et celui de revoir Pierre. Elle se contente d'acquieser en soufflant fortement pour tenter d'évacuer le stress lié aux événements bien trop oppressants quand l'avion décolle pour de bon.
Esmée a la nausée durant tout le trajet, son ventre brûlant par l'anxiété de le revoir à l'improviste. Elle ne fait que repenser à son appel et son stress ne fait qu'augmenter. Elle a peur de présenter devant lui et qu'il lui annonce que c'est terminé, qu'elle peut rentrer chez elle. La brune préfère qu'il le fasse face à elle plutôt qu'au travers d'un combiné.
Esmée a retenu le code de l'immeuble de Pierre et elle se présente devant la porte de son appartement avec anxiété, en ayant ce doute qu'elle n'aurait jamais dû venir. Heureusement, elle sait par Pascale que Pierre est bien à Milan avant la reprise de la deuxième partie de la saison, c'était prévu qu'elle soit à ses côtés avant la Belgique au cœur de l'Italie.
Elle frappe à la porte avec précaution craignant qu'il ne veuille pas la voir depuis leur dernière conservation. Esmée se sent si mal en son absence que c'est devenu intolérable de ne pas l'avoir à ses côtés.
La porte s'ouvre après quelques secondes sur le sportif et son cœur s'arrête presque en détaillant son visage. Elle croise un regard azur brisé, dont les blancs de ses yeux tirent sur le rouge à cause des larmes que Pierre peine à contenir.
- J'ai cru... que... tu voulais plus me parler quand t'as raccroché avant même la fin de mon appel et que c'était terminé... entre...
Sa voix est fébrile et il s'arrête en plein milieu de sa phrase, n'étant pas prêt à continuer. Esmée meurt d'envie de passer les doigts dans ses cheveux bruns pour les recoiffer, ils sont beaucoup plus longs que la dernière fois. Pourtant elle continue de le fixer, incapable d'esquisser le moindre geste tellement elle est peinée de le trouver dans un tel état.
- Esmée... dis-moi que ce n'est pas terminé.
- J'étais dans l'avion, c'était le décollage, souffle-t-elle d'une petite voix.
Esmée aperçoit vaguement le relâchement de ses traits avant qu'il ne s'avance pour la serrer dans ses bras. Cette étreinte est puissante et elle l'entend lâcher une injure alors que son menton pique le haut de son front.
- Putain... je pleure depuis tout ce temps alors que...
- Je suis là, murmure Esmée en passant une main dans ses cheveux jusqu'à sa nuque pour attirer sa tête contre la sienne.
Elle dépose un baiser affectueux sur la mâchoire de Pierre alors que ce dernier lâche des sanglots déchirants contre son cou, en accentuant son étreinte. Il écrase presque Esmée dans ses bras musclés, elle se contente de bredouiller d'une voix tremblante :
- Je suis désolée, j'ai tout gâché.
- Moi aussi, souffle-t-il. J'aurais pas dû raccrocher comme ça et...
- On en parle plus, c'est derrière nous.
- Je veux juste te dire que j'aurais dû t'appeler avant.
- C'est rien, Pierre. J'aurais aussi pu t'appeler ou venir avant. Les tords sont partagés, ok ?
Esmée le sent acquiescer et elle se détache légèrement de lui pour l'observer les lèvres pincées. Elle encadre son visage peiné entre ses paumes pour essuyer ses larmes. Pierre fronce les sourcils en apercevant son poignet entouré d'une attelle.
- Qu'est-ce que...
- Je t'expliquerai après, pour le moment je veux juste t'embrasser, dit-elle simplement.
Elle l'observe l'hésitation dans ses yeux lorsqu'il approche son visage du sien, restant à quelques centimètres de ses lèvres. Esmée peut sentir son souffle sur sa peau et peut lire le doute dans ses yeux, il a peur de faire un faux pas.
Pierre se pince les lèvres fortement tout en continuant de fixer la pianiste. Il replace une mèche ondulée derrière son oreille tout en l'observant, tiraillé entre l'hésitation de commettre une erreur et l'envie de l'embrasser.
Sa main glisse sur la joue d'Esmée et elle esquisse un petit sourire encourageant, ne voulant pas le brusquer en le sachant encore chamboulé par les événements. Elle pose implement une main sur son flanc gauche pour le rassurer qu'elle est bien devant lui.
Il n'en faut pas plus pour que Pierre se penche pour l'embrasser avec avidité, sous l'effet de ce simple contact embrasé. Un soupir rauque s'échappe de ses lèvres quand elle plaque son corps avec fermeté contre le sien pour approfondir leur échange. Pierre tire la brune à l'intérieur et referme aussitôt la porte derrière elle, ne lâchant plus ses lèvres qu'il dévore avec avidité.
- Tu m'as manqué, souffle-t-il.
- Tu me l'avais déjà dit avant de partir en vacances.
Et il esquisse un petit sourire en aggripant ses hanches pour la porter vers la cuisine et la déposer sur l'îlot central. Il s'immisce entre ses deux jambes pour continuer de l'embrasser, retirant son t-shirt d'un geste sec avec l'aide de la brune.
Esmée finit par s'arrêter sans prévenir, elle se détache de ses lèvres sous un râle de frustration de la part de Pierre, il s'apprête à demander ce qui cloche mais Esmée murmure à bout de souffle, les sourcils froncés :
- J'ai oublié mon piano dans le couloir.
- Qu'est-ce...
Il s'arrête en plein milieu de sa phrase en constatant que la brune fixe la porte d'entrée d'un regard inquisiteur. Pierre repose ses yeux bleus sur Esmée, ses lèvres sont gonflées et son teint est devenu rouge pivoine sous l'effet de l'adrénaline et elle paraît vraiment troublée.
- T'as vraiment ramener un piano ou c'est une blague ?
- C'est un synthétiseur, souffle-t-elle.
Pierre passe une main dans ses cheveux estomaqué par ce qu'elle lui annonce. Il comprend qu'elle n'est pas prête de continuer tant qu'il n'a pas récupérer l'objet, il se dépêche d'ouvrir la porte d'entrée. Il tourne la tête à gauche puis à droite avant d'apercevoir la pochette contenant le clavier qu'il s'empresse de rentrer à l'intérieur.
- Je vais pas m'en remettre, t'as vraiment ramené un piano ?s'exclame-t-il en revenant dans la cuisine.
Esmée hausse simplement les épaules avec un petit sourire timide. Elle s'empresse d'attirer le pilote vers elle, elle murmure simplement au creux de son oreille d'une voix suave :
- On peut reprendre où on en était ?
- Sans piano pour nous interrompre, complète Pierre en se jetant de nouveau sur ses lèvres.
J'ai pas vu les qualifs aehrhhghg
Bon gp à tous pour demain !
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