Esmée se réveille sans le pilote à ses côtés, elle fronce aussitôt les sourcils en se remémorant la veille, elle quitte la chambre précipitamment pour rejoindre la cuisine, seulement vêtue de son débardeur de pyjama et de sa culotte. Elle se frotte les yeux face à la lumière du matin et aperçoit Charlotte qui lui lance un sourire bienveillant, assise devant son bol de céréales.
- Il est parti avec Charles, rassure la monégasque. Un café ? Thé ?
- Est-ce que tu as du jus d'orange ?
Charlotte acquiesce en se levant, elle attrape une bouteille de jus d'orange dans le frigidaire ainsi qu'un verre qu'elle dépose sur la table sous les yeux de la pianiste. Esmée est soulagée de constater que la monégasque est, elle aussi, en pyjama.
Elle ne porte aucune attention à la tenue qu'Esmée porte où les tâches blanches nacrées sont visibles sur ses cuisses, le témoignage d'une grossesse qui a laissé des marques indélébiles sur sa peau.
- Merci, murmure Esmée en se servant. Et désolée pour hier soir, c'était...
- T'as pas besoin de t'excuser, dit-elle simplement. J'étais soulagée ce matin quand je ne t'ai pas vu dans le canapé parce qu'il est hyper inconfortable, ça s'est arrangé ?
- Oui, ça va mieux.
- Je savais que j'allais te revoir après ce restaurant à Barcelone.
- Tu ne t'es pas trompée alors, dit Esmée en souriant.
Esmée déjeune rapidement avant de se diriger vers la douche. Elle soupire de soulagement en repensant aux événements de la veille, que tout se soit finalement arrangé. Elle tient à Pierre plus qu'elle ne souhaite l'admettre, elle reste de longues minutes sous l'eau brûlante pour chasser ses pensées négatives.
Et en sortant de la salle de bain, habillée, Esmée aperçoit le pilote assis sur le lit juste en face d'elle. Pierre relève aussitôt la tête de son téléphone pour l'observer, il sourit avant de tendre la main vers la brune s'approchant avec timidité.
- J'étais toute seule ce matin, dit-elle d'une petite voix.
- J'ai kidnappé Charles pour aller m'entraîner et je ne voulais pas te réveiller, répond Pierre en l'attirant sur ses genoux.
Esmée ne le quitte pas des yeux tandis qu'elle passe une main sur sa joue, le trouvant toujours aussi beau. Il frissonne sous ce contact et soutient son regard en souriant doucement comme pour rassurer la brune.
- T'as fait ta valise ?
- Non, je t'attendais, souffle-t-elle.
- Ça presse pas, Charles nous attend pour jouer et on partira après, d'accord ?
Esmée acquiesce en passant ses mains dans la nuque du brun pour l'embrasser. Elle laisse ses lèvres glisser sur celles de Pierre en essayant de calmer la sensation brûlant son bas-ventre.
- On ferait mieux d'y aller sinon je ne pourrai plus m'arrêter, dit Pierre en rompant l'échange laissant la brune frustrée.
Il décale la pianiste de ses genoux pour se relever, il tend sa main à Esmée, assise sur le lit, pour qu'elle puisse le rejoindre. Ils se dirigent tous deux dans le salon où les monégasques discutent. Charles s'arrête aussitôt en les voyant et il s'exclame avec entrain :
- Un jeu, on fait un jeu de société ? Tiens, regarde dans la placard à droite.
Charles indique l'armoire en question à la pianiste qui l'ouvre pour dévoiler une pile de jeux de sociétés empilés les uns sur les autres.
- Il y a la Bonne Paye, un monopoly, le cluedo, dénombre-t-elle. Et un jungle speed, ce jeu est exceptionnel !
- Surtout pas ce jeu, râle Charlotte. Je vais finir dernière, toi aussi d'ailleurs, et tu vas regarder les deux fauves terminer le jeu en quarante secondes.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, dit Charles en haussant les épaules en jetant un coup d'œil à Pierre.
- J'ai même pas le temps de regarder la carte que t'as déjà pris le totem avec tes réflexes de fou furieux, lâche la monégasque.
- Allez, on joue !
- C'est bien les filles, vous perdrez ensembles, lâche Pierre avec un sourire narquois.
Pierre distribue les cartes avec habileté et il finit par placer le totem du jeu au milieu de la table, sous les protestations de Charlotte qui trouve que le totem est plus près d'eux que d'elle.
La pile des filles s'agrandit considérablement au contraire des deux sportifs qui terminent à tour de rôle au bout de plusieurs minutes, Pierre l'emporte haut la main devant Charles.
- Tu m'as charcuté le bras, se plaint Esmée en montrant le dos de sa main griffée par les ongles de son amie.
- C'est pas tout mais on a terminé, rajoute Charles. Dépêchez-vous de finir, on attend nous.
- Chut, ne me déconcentrez pas, murmure Esmée en fixant les cartes avec attention.
Pierre sourit en la voyant attraper le totem à l'apparition de deux cartes similaires. Il s'éclipse pour aller faire fermer sa valise et faire celle de la brune tandis qu'elle termine sa partie. Quand il revient dans le salon, Esmée l'emporte sur la monégasque dans un hurlement de joie.
- Ce n'est définitivement pas ton jeu, dit Charles à sa copine.
- Tu nous poses à l'aéroport, mec ?
Le pilote de la scuderia acquiesce. Esmée se rapproche de Charlotte pour la saluer dans une étreinte affectueuse. En mettant sa valise dans le coffre de la voiture de Charles, Pierre se moque gentiment :
- J'ai cru que vous alliez toutes les deux pleurer, c'était mignon.
- Arrête de te moquer, elle est gentille, rétorque Esmée en effectuant la moue.
- Tu l'aimes bien ?
- C'est toi que je préfère quand même, esquive la pianiste en montant dans la voiture pour rejoindre Charles.
Durant tout le trajet jusqu'à l'aéroport, elle sent le regard de Pierre posé sur elle à travers le rétroviseur intérieur. Ils ne mettent que quelques minutes à arriver à l'aéroport de Monte-Carlo, elle observe les deux amis se saluer d'une accolade suivie d'un check.
- On se verra peut-être sur un grand-prix, lâche Charles en la saluant à son tour d'une bise.
Esmée rejoint rapidement Pierre, qui enfonce une casquette sur sa tête en rentrant dans l'aéroport. Ils se présentent devant l'embarquement, avant que Pierre ne râle face aux billets qu'il tient dans ses mains, il donne le billet à la brune en déclarant :
- Les places sont pas à côté, je me suis fait avoir comme un couillon.
- C'est pas grave, ça dure qu'une heure trente.
Il fait une petite moue triste en avançant dans l'avion, suivie de la brune. Pierre installe sa valise dans les compartiments au dessus des sièges avant de discuter avec la femme assise près d'Esmée, il finit par demander doucement :
- Vous êtes toute seule ? Ça serait possible d'échanger pour que je sois à côté de ma copine.
La vieille dame acquiesce, Pierre lui indique sa place à l'avant de l'avion avant de récupérer la sienne. Il s'installe à côté de Esmée, près du hublot en souriant, tout content d'être à côté d'elle.
- Tu caches quelque-chose, souffle-t-elle en voyant la moue qu'il tire.
- Est-ce que tu me dis où tu m'emmènes ce soir ?
Esmée secoue négativement la tête en voyant son air enfantin, il essaye de la faire craquer en la suppliant presque :
- Allez, s'te plaît !
- T'es un enfant...
- Dis-moi, je veux savoir. On m'a jamais emmené en date avant, c'était toujours à moi d'organiser et d'inviter.
- Qui te dit que c'est un date, d'abord ? questionne Esmée.
Pierre fronce les sourcils sous cette interrogation et ne cache pas sa surprise. Esmée se sent obligée de déposer un baiser sur sa joue et d'ajouter doucement :
- C'est bien un date, et moi non plus, je n'ai jamais invité quelqu'un à un date.
- Attends, t'as jamais fait de date ?
- Si, j'ai déjà été invitée mais je n'ai jamais invité quelqu'un, avoue Esmée.
- C'est la première fois qu'on m'invite, souffle Pierre au creux de son oreille. Et je suis content que ça soit toi, juste toi.
Esmée sourit en attrapant sa main, elle joue avec ses doigts pour tenter de faire disparaître l'effet qu'il lui procure par ses simples mots. Elle fait glisser sa chevalière le long de son auriculaire, en demandant doucement :
- Je peux te demander quelque chose ?
- Vas-y, je t'écoute.
Il détourne le regard du hublot pour l'observer sérieusement, il resserre ses doigts dans ceux de la brune par crainte qu'elle ne le lâche. Pierre s'attendait à toutes les questions du monde sauf celle qui va suivre :
- Est-ce que t'aimes bien manger des poke-bowl ?
Il rit en acquiescant.
- Tant mieux sinon mon date serait en péril. Il faut juste qu'on atterrisse en un seul morceau, elle sourit.
hellooo
je vous invite à lire ma fiction intitulée Strike Gold, c'est pas une fanfiction mais je pense que ça peut vous plaire 😇
hâte de voir le gp de ce week-end et les moteurs de Ferrari sous cette chaleur lol
profitez bien ceux qui y vont !