- Au moindre ronflement, tu décales sur le canapé ! menace Esmée en pointant du doigt le pilote.
Pierre lève les yeux au ciel en retirant ses chaussures et ses vêtements, il se glisse aussitôt dans le lit après s'être brossé les dents. Il observe la brune, faire des allers-retours entre la chambre et la salle de bain, en étantbsur son téléphone. Elle finit par revenir vêtue d'un pyjama d'hiver.
- On dirait une vieille, rit Pierre tandis qu'elle se met dans le lit.
Leurs pieds se touchent et elle s'exclame soudainement :
- Comment tu peux dormir avec des chaussettes ? C'est horrible !
- Mais ça va oui, t'as fini de te plaindre, râle-t-il les yeux rivés sur son téléphone.
- Retire ça, râle-t-elle. Et j'espère que ma publication a été "liked by Pierre Gasly".
- Tu es le genre de filles à se moquer de ton copain, donc ?
- Oui.
Elle s'arrête en froncant les sourcils, n'ayant pas été sûre de ce qu'il a dit.
- Tu as dit copain ?
- Mademoiselle préfère petit ami ou petit copain, peut-être ?
Pierre ne sourcille pas pendant qu'elle maintient son regard azur avant qu'ils n'éclatent de rire simultanément, se rendant compte de la stupidité de la réponse du pilote.
- T'es bête, dit-elle à bout de souffle en se tenant les côtes.
- Cette réponse n'est pas acceptable.
- Quelle réponse serait valable aux yeux de Monsieur ?
- Un bisous, murmure-t-il tout bas.
Esmée devient encore plus rouge que lorsqu'elle était pliée de rire face au regard brûlant du pilote. Elle finit par prendre son courage à deux mains pour l'embrasser. Quand ses lèvres joignent les siennes, des frissons parcourent son corps accentués par les mains de Pierre, aggripant la peau nue de ses cuisses, pour la tirer vers elle.
- Est-ce que cette réponse est désormais acceptable par mon copain ? murmure-t-elle au creux de son oreille.
Pierre hoche la tête, il embrasse sa tempe et Esmée se calle contre son torse alors que ses bras musclés se referment contre elle.
- Est-ce que tu veux venir au grand prix d'Espagne ?
- Espagne ?
- Barcelone, précise-t-il.
Un petit hoquet de surprise s'échappe de ses lèvres quand Esmée constate qu'il se déroulera sur ses terres natales, en Catalogne.
- Ce dimanche ?
Il acquiesce. Cette réponse s'ensuit d'un sourire triste sur le visage de la brune quand elle ajoute :
- Je suis désolée, je dois accompagner Céleste au mariage de sa cousine sinon je serai venue, un grand prix chez moi, la question ne se poserait pas !
- Et celui de Monaco, la semaine prochaine ? surenchérit Pierre.
Esmée acquiesce, observant un soupir de soulagement émanant de la cage thoracique du français. Il se penche pour poser son portable et pour éteindre la lumière de la table nuit sur ces derniers mots, restant près d'Esmée pour lui murmurer doucement :
- Bonne nuit.
- Enlève tes chaussettes, Pierre. Je les sens contre ma jambe, c'est tout rugueux.
- T'es pénible quand tu t'y mets, dit-il en se penchant pour jeter ses chaussettes par terre.
- Bonne nuit champion, souffle-t-elle simplement en embrassant sa joue.
Et Pierre sourit.
•••
15 mai, Paris
Esmée émerge lentement devant une vision particulièrement agréable, Pierre debout, tout juste sorti de la douche, habillé seulement de son pantalon en toile. Elle l'observe ramasser sa chemise, remettre les manches correctement, ses yeux glissent sur ton torse musclé.
- J'aimerais bien me réveiller tous les jours avec cette vue, souffle-t-elle.
Pierre rit en passant une main dans ses cheveux humides, il dépose sa chemise sur le lit avant de s'asseoir sur le bord du matelas. La brune se redresse en s'étirant de tout son long.
- Faut pas trop d'habituer après ça ne te fera plus d'effets, relève-t-il.
Elle secoue la tête comme une enfant avant d'enlacer la nuque de Pierre de ses mains pour l'attirer vers lui et l'embrasser sans une once d'hésitation. Pierre fait glisser sa main le long de sa cuisse, ne lâchant pas ses lèvres un seul instant et il peut la sentir frissonner sous ce contact.
Ses cheveux humides retombent sur son visage, qu'elle chasse d'un revers de main alors que Pierre se presse contre elle, ne laissant pas le moindre centimètre pour les séparer. Il glisse ses lèvres sur la peau sensible de son cou, lui arranchant un soupir de satisfaction face aux picotements de sa barbe contre sa chair.
- Et merde, murmure-t-il quand son téléphone sonne.
Pierre se sépare de la brune pour décrocher. Le regard désolé un court instant, aussitôt ses sourcils se froncent quand il entend les premières paroles de son meilleur ami entrecoupés de sanglots :
- J'ai tapé le mur... dans le... le virage de... la Rascasse.
Esmée n'entend que faiblement les paroles émanant du téléphone, seules les expressions de Pierre sont perceptibles, il s'inquiète immédiatement en demandant :
- Et t'as rien ? Ça va ?
- Oui, enfin non ça ne va pas ! s'exclame-t-il en pleurant. C'était la voiture de Lauda, putain !
- T'inquiètes mec, personne t'en voudra pour ça, c'est que matériel, tente Pierre.
- Ouais c'était un matériel de merde, la plaquette de frein m'a lâché comme une merde et ils sont...
Esmée n'entend pas la suite puisque Pierre s'éloigne vers le salon, visiblement préoccupé. Elle reste quelques minutes seule dans le lit, songeuse en entendant les éclats de voix de Pierre au téléphone et des bribes de phrases entrecoupées.
- Arrête de les écouter, ils y connaissent rien ! Ils t'ont dit de faire ça sur les réseaux ? Fais-le alors, allume cent cierges, dit Pierre sur un ton ironique.
Il revient dans la chambre pour jetter un coup d'œil à Esmée, il s'excuse d'un regard azur et continue d'écouter son meilleur ami d'une oreille attentive durant quelques minutes.
- Ça va aller mec, t'inquiètes pas. Esmée viendra te porter chance à Monaco, se moque Pierre.
- Vas te faire foutre, rit Charles.
- Bisous à toi aussi, ajoute-t-il en raccrochant.
Pierre se laisse tomber sur le lit en soupirant, Esmée se penche légèrement au dessus de lui pour l'observer. Elle passe une main dans ses cheveux encore humides par sa douche, il ferme les yeux sous ce contact, encore préoccupé par la discussion qu'il a eu avec son ami.
- Ça va ?
- Charles pense être maudit pour Monaco, il n'a jamais terminé une course là-bas, explique Pierre en soupirant.
- Je suis sûre que ça ira, murmure-t-elle.
- J'espère, c'est toujours bizarre d'entendre un ami en train de pleurer, on ne sait jamais comment réagir.
Esmée pense à son hypersensibilité, en se disant que ça ne soit pas être facile tous les jours pour ses proches et ses amis.
- Pierre, souffle-t-elle.
Ses pensées s'évaporent bien vite face au regard azur de Pierre, l'observant la tête à l'envers attendant qu'elle parle.
- Tu fais toujours de ton mieux, c'est ça qui compte, dit Esmée.
Un sourire solaire étire ses lèvres et Esmée espère qu'il restera le plus longtemps possible, car à ses côtés, elle se sent mieux et retrouve une partie d'elle-même que la pianiste pensait disparue à tout jamais.
journée de merde, j'ai pas mon deuxième et derniers concours mdr.
sinon ce chapitre ? 😇