Tant que tu es avec moi

By ConstanceP29

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Cette histoire se passe après la série "Lily Potter et Hugo Weasley" que j'ai écrite, avec les enfants des pe... More

Chapitre I - La naissance des jumelles
Chapitre II - Dernière journée de vacances
Chapitre III - Une Répartition inattendue
Chapitre IV - Une première journée compliquée
Chapitre V - Kobbey et Inès
Chapitre VI - Bec de toucan
Chapitre VII - Bastian
Chapitre VIII - Prisonniers d'un tentacule
Chapitre IX - Le professeur Boyle
Chapitre X - La vérité sur Léo
Chapitre XI - La famille, c'est compliqué
Chapitre XII - Petit déjeuner à 18h
Chapitre XIII - Parler ou chanter
Chapitre XIV - Vacances de Noël
Chapitre XVI - L'anniversaire de Bastian
Chapitre XVII - Une nouvelle bouleversante
Chapitre XVIII - Discussion houleuse
Chapitre XIX - Décision difficile
Chapitre XX - Ne jamais énerver l'infirmière
Chapitre XXI - La meute de loups
Chapitre XXII - Chez Kobbey
Chapitre XXIII - La baguette de Léo
Chapitre XXIV - Dans les montagnes
Chapitre XXV - Nuit au chalet
Chapitre XXVI - Le courage d'une Gryffondor
Chapitre XXVII - Le Sorceleur
Chapitre XXVIII - Vol au Ministère
Chapitre XXIX - Vingt ans et huit mois
Chapitre XXX - Génie un jour, génie toujours
Chapitre XXXI - Sacrifice
Chapitre XXXII - Revers final
Épilogue

Chapitre XV - La gaffe de Lolli

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By ConstanceP29

Les garçons repartirent le lendemain matin, même s'ils avaient tous les deux l'air de ne pas vouloir rentrer chez eux. Il ne restait que trois jours avant la rentrée et les jumelles en profitèrent pour faire découvrir Pré-au-Lard à Inès, qui n'était jamais allée dans un village sorcier avant. Elle s'émerveilla de tout ce qu'elle vit dans les boutiques et demanda à retourner à certains endroits plusieurs fois. Le dernier soir avant la rentrée, les parents de Lisa et Lolli les emmenèrent même dans un restaurant. Inès n'arrêtait pas de les remercier de l'accueillir, répétant que c'étaient les meilleures vacances de sa vie.

— Tu pourras revenir pour Pâques, lui proposa joyeusement Lolli tandis qu'elles se préparaient à aller se coucher. Pour les deux semaines, si tu veux !

— J'aimerais quand même aller voir mes parents, dit Inès d'un ton hésitant. Ils sont distants la plupart du temps, mais parfois, je peux passer de très bons moments avec eux. Les premiers jours avant Noël, nous avons fait plusieurs balades ensemble et mon père m'a même emmenée à un match de base-ball !

— C'est quoi du base-ball ?

— Un sport où un joueur doit taper dans une balle avec une batte, un peu comme les batteurs dans une équipe de Quidditch. Mon père en est fan, nous sommes allés voir plusieurs matchs tous les deux. Ce sont les meilleurs souvenirs que j'aie avec lui !

— Et tu en as déjà joué ? lui demanda Lisa.

— Il a essayé de m'apprendre, mais j'ai cassé trop de vitres pour qu'il persévère, dit Inès avec un sourire dépité.

— Si nous jouons au Quidditch ensemble, un jour, on te donnera la place de batteur, proposa Lolli. Tu pourras t'entraîner et montrer tes progrès à ton père en rentrant !

Les trois filles continuèrent de discuter un moment, puis elles se couchèrent pour se préparer à dormir. Lolli s'endormit aussitôt, mais Lisa entendit Inès s'agiter pendant un moment avant de trouver le sommeil à son tour. Quant à elle, il lui fallut encore plus de temps : elle était tellement stressée à l'idée de retourner en cours qu'elle ne parvenait pas à se détendre.

Lorsqu'elle parvint enfin à s'endormir, ce fut pour être hantée par des cauchemars. Au départ, elle se trouvait dans la Grande Salle et tous les élèves la regardaient en riant, jusqu'à ce qu'elle réalise qu'elle était encore en pyjama. Elle tenta de sortir de la pièce, mais les filles qui partageaient son dortoir lui bloquèrent le chemin, se moquant d'elle en la pointant du doigt. Le décor changea alors et elle se retrouva dans le bureau du professeur Boyle, qui était là aussi. Il n'avait pas remarqué sa présence, lui tournant le dos. Lisa essaya donc de sortir discrètement, mais la porte était fermée à clé. C'est à ce moment-là qu'elle réalisa que le sol était recouvert de serpents, qui levèrent tous les yeux vers elle en même temps...

La jeune fille se réveilla en sursaut, tremblant de tous ses membres. Il lui fallut un moment pour calmer sa respiration, mais l'image des serpents continuait de la hanter. Il faisait encore nuit et elle regarda son réveil pour savoir l'heure. Lisa soupira de frustration en voyant qu'il était seulement une heure du matin. Elle n'arriverait jamais à se rendormir ! Surtout que l'obscurité l'inquiétait encore plus. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander s'il n'y avait pas des serpents par terre, ou si le professeur Boyle n'était pas tapi dans un coin de la pièce. Avec Inès et Lolli qui dormaient, elle ne pouvait pas se permettre d'allumer la lumière pour vérifier.

Finalement, Lisa décida de sortir de la chambre. Elle ne savait pas encore où elle allait se rendre, mais elle avait besoin de changer d'air. Elle mit donc sa robe de chambre et ses chaussons, puis elle quitta la pièce à pas feutrés. Une fois dans le couloir, elle commença à se diriger vers les escaliers, mais elle s'arrêta en voyant que la lumière était allumée dans le bureau de ses parents. Elle hésita un bref instant, puis elle se dirigea vers la porte et donna quelques coups timides avant de l'ouvrir.

À l'intérieur, son père était installé à son bureau, griffonnant sur un parchemin d'un air concentré. Il ne paraissait pas l'avoir entendue, alors Lisa se racla la gorge pour attirer son attention. Il sursauta et se tourna vers elle en attrapant sa baguette d'un mouvement vif. Voyant que c'était elle, il se détendit et lui demanda d'un air surpris :

— Tu ne dors toujours pas, Lisa ? Quelque chose ne va pas ?

— J'ai... j'ai fait un cauchemar, avoua-t-elle.

Une lueur de compréhension passa dans le regard de son père, et il lui fit signe de la rejoindre. Elle referma la porte derrière elle, puis alla s'installer sur une chaise à côté de son bureau.

— Tu veux en parler ? lui demanda-t-il gentiment.

— Je ne sais pas, dit-elle en gardant les yeux rivés sur le sol. C'était à propos du professeur Boyle et des serpents. Je sais que je suis stupide d'avoir peur de ça.

— Ce n'est pas du tout stupide, la réprimanda son père. Nous sommes tous inquiets, c'est normal que ça te tracasse.

— Lolli ne fait pas de cauchemars, elle !

— Nos angoisses n'apparaissent pas toujours dans nos rêves, elles se manifestent différemment pour chacun de nous. Ce n'est pas parce que ta sœur ne fait pas souvent de cauchemars qu'elle n'est pas aussi inquiète que toi.

— Elle ne pourra jamais l'être autant que moi, marmonna Lisa. Elle n'a jamais peur de rien.

Son père soupira et passa une main dans ses cheveux en ayant l'air de réfléchir.

— Vous devriez vraiment arrêter de vous comparer, toutes les deux. À mes yeux, vous êtes aussi exceptionnelles l'une que l'autre !

Lisa haussa les épaules, peu convaincue. Elle ne voyait pas comment elle pourrait être aussi bien que sa sœur. Ses parents avaient forcément un jugement biaisé, puisqu'elles étaient leurs filles. Il ne servait donc à rien qu'elle tente de discuter de ça avec eux.

— Pourquoi tu travailles à cette heure-ci ? demanda-t-elle pour changer de sujet, jetant un regard à son bureau.

— J'essaye d'avancer sur la potion. Votre mère a dû repartir pour Poudlard, un élève a fait une indigestion. J'attends qu'elle rentre avant d'aller me coucher.

— Ça te dérange si je reste un peu ici ? demanda Lisa d'une petite voix. Je n'arriverais pas à me rendormir pour l'instant...

— Bien sûr que tu peux rester, répondit son père en lui ébouriffant les cheveux. Tu dois te changer les idées ! Et, sans vouloir me vanter, je suis plutôt doué pour trouver des moyens d'oublier les mauvais rêves.

— Pourquoi ? Tu en fais souvent aussi ?

— Non, je suis comme ta sœur, avoua Lorcan avec un demi-sourire. J'ai presque toujours un sommeil calme. En revanche, votre mère faisait beaucoup de cauchemars après notre affrontement avec Ludwig. Alors, j'ai de l'expérience dans le domaine...

— Elle n'en parle jamais, pourtant, dit Lisa d'un air dépité. J'aimerais être aussi courageuse qu'elle...

— Être courageux, ce n'est pas garder ses peurs et ses angoisses pour soi, lui répondit son père. Faire ça ne peut que te détruire intérieurement !

— Alors je suis censée faire quoi ? Me plaindre sans arrêt auprès des autres jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus me supporter ?

— Lisa, les gens qui t'aiment vraiment te supporteront toujours. Même s'ils disent parfois le contraire, comme Lolli : en vérité, elle sera toujours là pour toi. Un jour, elle se rendra compte qu'elle préfère t'entendre te plaindre en permanence plutôt que de savoir que tu souffres toute seule dans ton coin.

Lisa resta silencieuse, peu convaincue. Son expérience lui avait appris que les gens fuyaient quand elle partageait trop ses angoisses, ou alors ils restaient, mais levaient les yeux au ciel, agacés par celle qu'elle était. Les seules personnes qui ne lui avaient jamais reproché de se plaindre, c'étaient ses parents et Léo.

— Pense à ton frère, reprit son père en voyant qu'elle ne semblait pas le croire. En sachant tout ce qu'il peut ressentir au quotidien, tu n'aurais pas envie qu'il partage son fardeau avec toi ?

— Si, bien sûr. Mais lui, il aurait raison de se plaindre...

— Et pourquoi pas toi ?

— Ma situation n'est pas aussi terrible que la sienne !

— À partir du moment où tu souffres, peu importe ta situation, tu as raison de te plaindre. Ce que tu ressens est vrai, Lisa, même si les autres ne le comprennent pas toujours. Tes émotions ne peuvent pas être fausses ou non-fondées.

Avant que Lisa puisse répondre, ils entendirent soudain du bruit provenant d'en bas. Supposant que c'était Lily qui rentrait, Lorcan se leva avec un grand sourire :

— Ta mère va sûrement prendre une tisane avant d'aller dormir. Allons lui tenir compagnie, elle pourra te donner des conseils pour dormir !

Lisa acquiesça et ils sortirent tous les deux de la pièce pour rejoindre Lily. Ils passèrent une petite heure tous les trois à discuter dans la cuisine, puis Lisa retourna se coucher. Bien plus sereine qu'avant, elle se sentit à nouveau gagnée par le sommeil. Mais cette fois-ci, lorsqu'elle s'endormit, aucun cauchemar ne vint la déranger.


Le lendemain, les jumelles et Inès retournèrent à Poudlard en début d'après-midi. Kobbey et Bastian devaient arriver en fin de journée avec le Poudlard Express et elles décidèrent d'aller les attendre dans le hall après s'être réinstallées dans leurs dortoirs. Elles n'étaient pas les seules : d'autres personnes qui étaient restées au château pour les fêtes attendaient aussi leurs amis. Lorsque le reste des élèves arrivèrent enfin, Lolli repéra rapidement leurs deux amis et se fraya un chemin dans la foule pour les rejoindre.

— Salut ! dit-elle joyeusement en essayant d'attraper Kobbey pour lui faire un câlin. Comment allez-vous, les gars ?

— Très bien, et toi ? répondit Bastian tandis que l'elfe de maison se cachait derrière lui pour éviter Lolli.

— Pareil ! Un peu déprimée à l'idée de reprendre les cours, par contre. J'ai oublié de faire mes devoirs pour demain.

— Super, ça veut dire que nous allons passer la soirée dans la salle commune, marmonna Kobbey d'un air mécontent. Je suppose que tu vas encore avoir besoin de mes notes ?

— Personne ne les prend aussi bien que toi, mon cher Kobbey, dit Lolli avec un grand sourire pour l'amadouer.

Il grommela quelque chose qu'elle ne comprit pas très bien, même si elle était certaine qu'il avait glissé une ou deux insultes à son égard.

— Si tu dois travailler ce soir, peut-être qu'on pourrait aller dans la Salle sur Demande, proposa Lisa. Je n'ai aucune envie de rester dans mon dortoir ce soir, les autres filles vont sûrement passer des heures à se raconter leurs vacances...

— Moi aussi j'aimerais éviter ça, renchérit Inès avec une grimace. À tous les coups, elles vont se montrer les cadeaux qu'elles ont reçus. Et douée comme je suis, je vais les casser d'une manière ou d'une autre...

— J'accepte n'importe quelle proposition qui me permet de ne pas être seul avec Lolli, dit Kobbey en ramassant sa valise, qu'il avait lâchée en essayant de la fuir.

— Je vais venir aussi, dans ce cas, ajouta Bastian. Mais d'abord, il faut que je passe déposer mes affaires dans mon dortoir et saluer les autres. On se retrouve dans la Grande Salle après pour manger, puis on y va ?

— Ça marche, dit Lolli en hochant la tête. On vous attend ici !

Les deux garçons partirent donc chacun de leur côté pour aller ranger leurs affaires dans leurs dortoirs. Pendant ce temps, les trois filles restèrent dans le hall, qui commençait à se vider puisque tous ceux qui venaient d'arriver allaient s'installer. Elles se mirent quand même le plus à l'écart possible des autres pour être tranquilles.

— Je vais essayer d'écrire une lettre pour mes parents pendant que tu travailleras, Lolli, dit Inès. Au cas où ça les intéresserait de savoir comment s'est passé le reste de mes vacances...

— Je peux le faire à ta place et te laisser mes devoirs, si tu veux, plaisanta Lolli. Mais bon, à choisir, je préférerais faire comme Lisa et continuer notre enquête sur le professeur Boyle.

— Je n'ai jamais dit que je ferais ça, fit remarquer cette dernière en haussant les sourcils.

— Mais c'est ce que tu dois faire, dit Lolli sur un ton d'évidence. Il faut qu'on en sache plus sur ses intentions et ces histoires de serpents. Si Léo dit vrai et qu'il a créé les mêmes que Méduse, nous sommes dans de beaux draps...

— Encore plus si nous continuons de fouiner dans sa vie, répliqua Lisa. S'il le découvre, il pourrait essayer de nous changer en pierre aussi !

— Non, il n'y arriverait pas. J'y ai beaucoup réfléchi, et je crois que j'ai compris son problème : Méduse pouvait contrôler les serpents et leur pouvoir, puisqu'elle était une Gorgone et qu'ils étaient une partie de son corps. Ses cheveux, en l'occurrence. Mais le professeur Boyle ne peut pas contrôler les serpents à qui il a donné les mêmes pouvoirs ! Ils sont autant un danger pour lui que pour nous.

— C'est pour cela qu'il cherche à donner ce pouvoir à un humain à la place ? demanda Inès, à qui elles avaient raconté tout ce qu'elles avaient découvert pendant les vacances.

— Je pense que oui. Heureusement, impossible pour lui d'en trouver un qui survivrait à l'expérience !

— Parle moins fort, Lolli, dit soudain Lisa à voix basse. Il ne faut pas que des gens nous entendent parler de ça...

La jeune fille regarda autour d'elles, puis haussa les épaules :

— Il n'y a personne autour de nous !

— On n'est jamais trop prudents. Si le professeur Boyle apprenait que nous savons tout ça, je ne pense pas que ça le dérangerait de tester sa petite expérience sur nous, même si ça nous tue « accidentellement ».

— Peut-être que vous y résisteriez, fit remarquer Inès. Vous descendez de sorciers très puissants, après tout !

— Ce n'est pas parce que nous sommes du même sang que nous avons la même puissance qu'eux, dit Lisa.

— Le même sang, répéta Lolli d'un air absent.

Elle repensa soudain au drôle de comportement que ses parents avaient eu quand elles avaient discuté avec eux dans la cuisine. Ils avaient regardé Léo avec de drôles d'expression avant de changer de sujet très rapidement, ce que Lolli avait trouvé très bizarre... Les pièces du puzzle commencèrent à s'assembler dans sa tête, si bien qu'elle ne remarqua pas que Lisa et Inès avaient changé d'attitude et regardaient avec inquiétude quelque chose derrière elle.

— Mais bien sûr ! s'exclama-t-elle en se frappant le front. J'ai compris ! Léo pourrait y résister, lui, il a la magie du Quartz du Soleil dans son sang !

Sa sœur la fusilla du regard, ce qui aurait pu la déstabiliser si elle n'avait pas été si fière de sa théorie.

— C'est pour ça que papa et maman ont paru inquiets quand nous parlions de ça dans la cuisine ! N'importe qui pourrait faire des expériences sur Léo sans craindre qu'il en meure !

— Lolli, tais-toi, marmonna Lisa entre ses dents.

— Je ne parle pas si fort que ça, répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel. Tu t'inquiètes vraiment pour un rien, Lisa !

Sa sœur l'attrapa alors par les épaules et la força à se retourner. Le cœur de Lolli manqua un battement dans sa poitrine lorsqu'elle réalisa que le professeur Boyle était arrivé près d'elles avec deux autres professeurs. Il leur tournait le dos, mais il aurait très bien pu entendre ce qu'elle disait à la distance où il se trouvait. S'il avait porté son attention sur elles plutôt que sur la discussion de ses collègues, c'était même sûr qu'il avait tout entendu...

Lisa tira Lolli par le bras et l'entraîna vers les escaliers qui conduisaient dans les cachots. Elle s'arrêta lorsqu'il n'y eut plus personne autour d'elles et se tourna vers sa sœur d'un air furieux.

— Tu es complètement stupide ! Je t'ai dit de ne pas parler aussi fort, pourquoi tu ne m'écoutes jamais ? Le professeur Boyle était juste à côté de nous, il a sûrement tout entendu !

Les ayant suivies, Inès intervint d'une petite voix :

— Les deux autres professeurs discutaient près de lui, il ne faisait peut-être pas attention à nous...

— Il y a quand même de fortes chances, étant donné qu'il s'intéresse au travail de nos parents ! Je l'ai déjà vu écouter nos conversations plusieurs fois avant !

— Inutile d'imaginer le pire, dit Lolli d'un ton nerveux. C'était probablement un effet de ton imagination les autres fois, et...

— Non, stop, s'emporta Lisa. Arrête de dire que c'est moi qui imagine des choses ! Je sais que tu penses que je suis une trouillarde qui voit le mal partout et qui m'inquiète pour un rien, mais là, c'est justifié ! Il ne s'agit pas de prouver que tu n'as pas peur de rien, Lolli, ni de chercher un moyen de passer le temps : il s'agit de Léo ! Il n'y a rien d'amusant dans cette petite enquête, notre petit frère est peut-être en danger ! Et toi, tu es tellement occupée à fuir l'ennui et à ne penser qu'à toi-même que tu cries sur les toits son secret. Alors que papa et maman nous ont dit de n'en parler à personne ! Même si le professeur Boyle ne nous a pas entendues, ça aurait pu être le cas de n'importe qui d'autre. Franchement, je ne comprends pas ce que tu fais à Serdaigle. Tu ne réfléchis jamais avant d'agir, tu fonces juste tête baissée sans te soucier des conséquences, c'est insupportable !

Lolli resta sans voix, n'ayant jamais entendu sa sœur lui parler de cette façon. Ses mots lui firent l'effet d'une gifle, parce qu'elle eut l'impression de se voir pour la première fois du point de vue des autres. Est-ce que c'était vraiment comme ça que sa sœur la percevait ? Comme une personne qui cherchait le danger pour s'amuser ? En plus, c'était la première fois que Lisa lui disait directement qu'elle ne voyait pas ce qu'elle faisait à Serdaigle. Lolli, elle, ne lui avait jamais caché qu'elle ne la voyait pas comme une Gryffondor, mais sa sœur avait toujours eu plus de délicatesse qu'elle. Lolli était partie du principe que Lisa avait été surprise de sa répartition à Serdaigle parce qu'elle la considérait plus comme une Gryffondor, mais visiblement, ce n'était pas ça le problème. C'était qu'elle ne la considérait pas du tout comme une Serdaigle. Et Lolli ne pouvait être que d'accord avec elle...

— Maintenant, nous n'avons plus qu'à prier pour que le professeur Boyle n'ait rien entendu, marmonna Lisa en s'appuyant contre le mur.

Inès regarda alternativement les deux sœurs, l'air de ne pas savoir où se mettre. Lisa avait les bras croisés et un air sombre, tandis que Lolli se tenait toujours au milieu du couloir, les bras ballants et la bouche entrouverte sous l'effet de surprise.

— Je... j'essaierai de découvrir s'il m'a entendue, balbutia Lolli. Et j'avertirai papa et maman.

— Non, arrête d'enquêter sur lui, dit sèchement Lisa. Va juste avouer la vérité à papa et maman au cas où, mais arrête de te mêler de ces histoires, par la barbe de Merlin !

Elle se redressa avant de repartir en direction du hall, sans ajouter un mot. Lolli n'eut pas le courage de la suivre, ses paroles lui faisant toujours mal. Elle avait envie de pleurer tellement elle s'en voulait, mais elle se retint puisque Inès était toujours là. Son amie semblait très mal à l'aise, mais elle essaya de la réconforter quand même :

— Il n'a peut-être rien entendu, Lolli. Et même si c'est le cas, il ne sait pas forcément ce qu'est le Quartz du Soleil, non ? Il ne comprendra pas ce qu'il y a de particulier chez Léo.

Bien sûr que si, il allait comprendre, songea Lolli. Avec ce qu'elle avait dit juste après, c'était évident... Et il ferait des recherches sur le quartz, même si tout le monde avait dû en entendre parler étant donné le rôle qu'il avait joué dans la guerre contre Ludwig. Non, si le professeur Boyle l'avait entendue, il n'y avait aucune chance qu'il ne comprenne pas que Léo était la personne qu'il cherchait. Il n'avait pas besoin de la potion de leurs parents contre le Sortilège de Mort quand il avait une arme bien plus puissante déjà à portée de main : leur fils.

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