The Curfew

By trashygirly

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Quand June s'interpose dans une bagarre entre Mason, le populaire du lycée et un inconnu, tout va changer. De... More

The Curfew: chapitre 1
The Curfew: Chapitre 2:
The Curfew: Chapitre 3:
The Curfew: Chapitre 4:
The Curfew: Chapitre 5:
The Curfew: Chapitre 6:
The Curfew: Chapitre 7:
The Curfew: Chapitre fucking 8:
The Curfew: Chapitre 9:
The Curfew: Chapitre 10 :o
The Curfew: Chapitre 11 // PARTIE I
The Curfew: Chapitre 11 // PARTIE II
The Curfew: ...Chapitre 12...
The Curfew: Chapitre 13:
The Curfew: Chapitre 14:
The Curfew: Chapitre 15 (fin) *sobs*
Guess who's back, back again?
The Sunrise: chapitre 1
The Sunrise: Chapitre 2
The Sunrise: Chapitre 3
The Sunrise: Chapitre 4
The Sunrise: Chapitre 5
The Sunrise: Chapitre 6
The Sunrise: Chapitre 7
The Sunrise: Chapitre 8 (lol)
The Sunrise: Chapitre 10 // PARTIE 1
The Sunrise: Chapitre 10// PARTIE 2
The Sunrise: Chapitre 11 (hi)
The Sunrise: Chapitre 12 (hellohellohello)
The Sunrise: Chapitre 13. THE END.

The Sunrise: Chapitre 9 (pls read me)

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By trashygirly

12/04/15

Bonsoir! 
Oui, je sais ça fait un mois que je n'ai rien publié. (je suis sure que ça fait plus mais je n'ose pas regarder tellement j'ai honte) Je suis terriblement désolée! voilà un chapitre riche en rebondissement pour me faire pardonner. J'ai fais une altérnance entre le passé de Aaron qui est sous un point de vue omniscient et le présent qui est sous le point de vue de June (je suis sur que c'est incorrect de faire ça dans un récit et que ma prof de français s'arracherait les cheveux mais honnêtement je ne me sens pas coupable!)
Petit rappel de ce qui s'est passé le chapitre dernier:
June est très malade, elle est paralysée, on apprend que Emma et Ryder ont rompu, que sa mère revient du Pérou (huehuehuehue), on assiste à une dispute entre Aaron et Mason, et pour finir en beauté, on apprend que CARA EST ENCEINTE! *yay*

Bonne lecture.
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-Il ne parlera pas avant un bon moment, dit le docteur Jones en croisant les bras, l'expression grave.
Cara couine en se blottissant contre sa tante.

-Comment cela se fait-il? Demande Annette Davis, inquiète, en posant une main sur l'épaule de sa nièce.

-Grand choc émotionnel. Ça peut se comprendre.

Un silence pesant tombe pendant lequel le docteur Jones essaye de ne pas laisser voir sa pitié pour le garçon.
-Encore une fois… je suis désolé… pour votre famille. (Il s'empresse de changer de sujet lorsqu'il remarque qu'Annette est au bord des larmes) Euh… J-J-je veux dire… c'est vraiment… euh… triste. Bref, euh. Ouais. Il fait froid dans cette chambre! Je vais demander à l'infirmière de vous réchauffer!
Il s'empresse de les quitter et cinq minutes après, une femme de cinquante ans, obèse, arrive avec un radiateur.

-Appelez moi en cas de besoin, fait-elle en reniflant de manière peu féminine.
Dès qu'elle fut partie, Annette s'assit à côté de son neveu en laissant les larmes couler.

-Oh mon pauvre garçon… qu'est-ce qu'on va faire de toi…? C'est injuste.
Le garçon en question fixait le vide. Il n'arrivait pas à formuler une seule pensée normale. Ni a prononcer aucun mot. Il ne se sentait plus lui même. Il avait envie de crier mais c'était impossible. Il voulait pleurer mais il n'y parvenait plus. Ses yeux étaient fatigués de pleurer, et lui aussi.

Trois mois plus tard et Aaron s'était habitué à la routine de l'hôpital, à sa nourriture fade et à son odeur clinique et stérile. Il passait ses journées à lire tout ce qui lui passait par la main pour essayer de ne pas laisser des pensées sombres envahir son esprit. Trois mois et pourtant, il ne connaissait personne. Il n'osait plus aller vers les autres à cause de la perte de sa voix, il avait peur d'être rejeté. Sa psychiatre lui a alors proposé d'apprendre le langage des signes, et c'est ce qu'il fit. Il trouvait ça singulier de s'exprimer avec les mains et il aimait beaucoup ça même si il était encore en apprentissage.
Un soir, après avoir pris une canette de soda avec lui, il décida d'explorer un peu l'hôpital. Il monta les escaliers jusqu'au quatrième et dernier étage et tomba sur une porte en métal qui menait au toit. Il l'ouvrit en s'attendant à prendre un peu d'air frais, seul, tranquille… mais ce qu'il vit changea tout ses plans. Juste en face de lui, un  inconnu se tenait au bord de la rambarde, sur le point de sauter. "Oh merde!" s'écria Aaron dans sa tête. Il se précipita vers la personne en laissant tomber sa cannette et la tira vers lui de toutes ses forces, le cœur battant. "Lâchez moi, espèce de vieux cinglé!" hurla la fille après s'être débattue. Aaron la lâcha, paniqué en voyant ses épaules se secouer. Elle sanglotait en prenant sa tête à deux mains et en murmurant des mots incompréhensible. L'idée qu'elle fut possédée ou quelque chose dans le genre lui traversa l'esprit, mais il se secoua en se disant que cette gamine avait actuellement besoin de lui. Il posa une main sur son épaule mais elle le rejeta.
-Laissez moi espèce de vieux pervers! Je voulais partir, moi! Je ne vous ai rien demandé!
Aaron l'observa, convaincu qu'elle était possédée.
-Oh, super, tu n'est même pas un vieux pervers. Génial. Maintenant je passe pour une malade mentale.
Il songea a partir et la laisser dans son délire pour appeler un exorciste. Mais il n'arrivait pas à bouger. "Oh mon dieu, je suis pris sous son emprise"
-Ne reste pas là à me regarder comme ça! Ça t'arrive de parler?
Aaron ne put s'empêcher de regretter sa voix à ce moment là. Il avait l'impression de se retrouver en face d'un mur, incapable d'exprimer une idée, une pensée. Effrayée par cette situation nouvelle, il voulut faire demi tour. Mais il n'oublia pas la fille qui a failli mourir sous ses yeux. Il ne pouvait pas la toucher, ni parler. Alors pris de court de par se manque de choix pour essayer de communiquer et de l'aider, il décida juste de lui donner la canette qu'il avait acheté, puis rentra à l'intérieur.

Aaron détestait cette situation et sa voix inexistante. Son inutilité. Il ne s'aimait plus.
*

"June!" Je sursaute tellement brusquement que je perds mon équilibre et tombe à la renverse, faisant tomber au passage sur moi une étagère de rangement.

"-Ouch! Je m'exclame.

-Euh… ça va? Besoin d'aide? Ça fait une heure que t'es dans cette salle de bain! Me dit Cara à travers la porte.

-Non, non… je veux dire, oui! Je veux dire… non, je n'ai pas besoin d'aide et oui ça va! J'arrive!"

Je me lève péniblement en remettant sur pieds l'étagère. Lorsque tout est en place, je lève la tête et me fixe dans le miroir en fronçant les sourcils. Ces trois jours au lit m'ont tué. Mon teint est d'une pâleur fantomatique et mes yeux sont si rouges qu'on dirait que j'ai fumé de la cocaïne. Actuellement, je ne suis même pas en colère contre le moustique, je suis même assez impressionnée! Une si petite chose pour autant de dégâts…

J'arrange un peu mes cheveux et mes vêtements et sors de la salle de bain.

Lorsque j'arrive en bas, Ryder est assis sur le canapé sur son téléphone et Elliot regarde la télé.

-Bonjour! Dis-je en m'adressant à eux.

Elliot me fait signe de la main en souriant mais Ryder ne dit rien. L'atmosphère est tellement pesante que l'envie de remonter en haut me prend. Je me dirige vers Cara qui se servait un verre d'eau.
-C'est quoi cette horrible tension? Je lui chuchote.
-C'est tout le temps comme ça quand ils sont dans la même pièce tous les deux. Ça a commencé depuis qu'on a appris que Elliot était gay et qu'il a embrassé Ryder… tu ne te souviens pas?
-Si. Comment puis-je oublier? (Je regarde autour de moi et remarque qu'il n'y a personne à part nous quatre) Où sont-ils tous? Je demande.

-À la plage avec Anne, ta maman. Elle est devenue super pote avec Daisy et sa petite-sœur, Samsarah (Elle s'approche pour regarder mes yeux) June… tu as encore fumé un joint?!

Je m'étouffe avec ma salive et tousse.

-Quoi? Attend… Quoi?! Je n'ai jamais fumé de joint de ma vie…!

-Ouais, ta réaction est encore plus suspecte. Passons, on y va?

Avant même que je réponde, elle est déjà dehors.
*

-Désolée.
Aaron se retourna et tomba sur la fille du jour précédent.
-Désolée pour ce qui s'est passé… ce que je t'ai dit. Pardon. Je ne savais pas que tu étais muet et que tes parents étaient morts d'une façon aussi tragique.
Aaron grimaça en entendant la fin de sa phrase et mit ses mains dans ses poches pour essayer de masquer son malaise. Il se demanda qui avait bien pu lui dire ça.
-Je pense qu'on a pas eu vraiment l'occasion de bien se présenter et faire connaissance… c'est vrai quoi! J'étais sur le point de mourir. C'est le comble de renoncer à la vie dans un hôpital! dit-elle en riant.
Elle avait dit ça sans aucune gêne ni hésitation comme si c'était normal. Aaron sourit en l'observant. Pour lui c'était très étrange et pourtant ça lui faisait ressentir des choses.

Elle s'appelait Gertrude (elle était assez complexée de son prénom). Le problème avec Gertrude, c'est qu'elle puait tout le temps de la bouche, mais Aaron sut en faire abstraction. Elle avait seize ans, alors que Aaron n'en avait que treize à l'époque. Pour lui, l'hôpital était la forme la plus écœurante de la réalité. Durant ces trois mois, il mangeait, dormait, vivait avec les malades. Il s'ennuyait. Depuis cette nuit ou ils se sont rencontrés, Aaron voyait les choses autrement. Gertrude était fascinante. Elle avait vécu tellement de choses, et avait énormément d'humour. Elle était d'une beauté sanguine et il aimait être avec elle.

Dans la noirceur et la terreur que Aaron avait vécu des mois plus tôt, cette fille était un refuge. Il la voyait comme un abri, ne réalisant pas qu'elle était la tornade.

Au début il ne savait pas pourquoi elle avait essayé de se suicider, cette nuit là. Puis un jour, alors qu'ils étaient sur le toit de l'hôpital, elle se décida à se livrer à lui.

-À l'école, c'est l'enfer. On me déteste et je ne sais même pas pourquoi. Ça a commencé quand j'étais en première année, au collège, je venais d'emménager en ville. J'étais timide, pas sure de moi, frêle. Je bégayais quand je parlais et mes cheveux étaient constamment sur mes yeux. Alors ça s'est passé comme dans la jungle: la loi du plus fort. Ils faisaient ça comme pour se soulager la conscience. Je vais t'épargner les détails mais sache que c'était dur. Vraiment dur.
Aaron pleurait parce que c'était triste mais aussi parce que l'haleine de Gertrude était si forte que ses glandes lacrymales ne pouvaient s'empêcher de faire leur job. Il hocha néanmoins la tête en essayant d'être compréhensif et de ne laisser aucune émotion paraître sur son visage, ce qui n'était pas facile, car il était très peiné pour elle. Gertrude reprend son récit après un profond soupire qui le fit un peu souffrir.
-Au bout de plusieurs années, j'ai décidé de mettre fin à ma vie, qui était pour moi la seule issue. (Aaron déglutit en sentant son pouls accélérer) Ma tentative a raté, on m'a emmené à l'hôpital et ça fait à peu près trois mois que j'y suis. Et me voilà. 
Aaron tourna la tête vers elle et la dévisagea pendant quelques instants.
-Tu dois me trouver dégoutante maintenant, dit-elle après avoir forcé un rire.
Il se demanda alors comment devait-il se sentir après toute ces révélations. Il ressentait de la tristesse, de la haine pour ces personnes, de la compassion pour Gertrude, mais surement pas du dégout. Aaron lui prit la main en secouant la tête, sincère. Il a à peine eu le temps de s'exprimer un peu plus que les lèvres de Gertrude s'écrasèrent contre les siennes. Et sur le toit de cet hôpital, ils s'embrassèrent avec une telle passion qu'Aaron ne sentait plus ses lèvres. Il tombait doucement pour elle.
Mais ça, il ne le su que bien après.

*
-Un jour mon professeur de sport qui était obèse a fait un accident de voiture… La légende raconte que ses fesses rebondissaient encore une heure après. Mais c'est juste une légende.

Cara ne répond pas et sort son téléphone de son sac. Une musique que je pourrais reconnaître entre mille, résonne. Un frisson me parcours, et lorsque je tourne ma tête vers elle, mon cou grince.

-C-C-C-C-Candy Crush?!

Et pour la première fois de ma vie, je vois Cara Davis rougir.

-Te fou pas de ma gueule, je joue à ce truc quand je stresse.

-C'est pas ça qui me choque le plus… c'est que tu préfères jouer à ce jeu débile que de m'écouter parler de ma prof obèse!
Je croise les bras en soupirant, puis je repense à ce qu'elle vient de dire.
-Attend… tu…tu… stresses?

Quelque fois, j'oublie que Cara est humaine au fond.

-Oui…! On est à l'hôpital. Je déteste l'hôpital. J'ai tellement de mauvais souvenir ici. Et surtout celui-là.

-Est-ce que c'est là où tes parents ont été…

Je mes ma main devant ma bouche pour m'empêcher de continuer. On devrait inventer un frein à ceux qui ne réfléchissent pas avant de parler! Mais Cara n'a pas l'air de s'en occuper puisqu'elle me répond sans hésitation.

-Non! Je n'arriverai jamais à y poser les pieds sinon. C'est ici que Aaron a été pendant plusieurs mois.

Aaron était à l'hôpital? Mais avant que je ne puisse poser plus de questions, un médecin sort d'une salle.

-Cara Davis? (Elle lève brusquement la tête) Vous pouvez venir. La gynécologue vous attend.

Elle expire un bon coup puis se lève raide comme un bâton. Elle s'avance lentement et entre dans le bureau en silence.
D'après elle, Cara est enceinte de mon frère. Elle est en retard dans ses règles, elle ne s'est pas sentie bien depuis pas mal de temps… je ne connais pas tout les détails car elle était tellement bouleversée qu'elle ne disait que un mot sur trois. Elle ne voulait pas acheter un test de grossesse parce qu'apparemment c'est question de faible estime de soi et que sa mère lui a appris que blabla… Mais ce qui m'a surpris le plus c'est que Finn ne le sait même pas! Je l'imagine, là, maintenant, à la plage avec tous les autres en train de faire la nage du chien tel un enfant naïf ne se doutant de rien et les larmes me monte aux yeux. Oh! Finn, si tu savais! Et je manque de m'évanouir quand j'imagine la réaction de maman quand elle apprendra ça. Non, non, n'imagine rien, c'est mieux…
Bon, Cara aura finis d'ici un quart d'heure… qu'est-ce que je peux faire? Autant aller explorer l'hôpital où Aaron a passé trois mois de sa vie. Je monte les marches, surexcitée, telle une groupie s'infiltrant illégalement dans l'intimité de son idole. Pfiou! Quelle métaphore!
Au premier étage et au deuxième, il n'y a rien d'impressionnant à part des couloirs interminables et des infirmières en blouse blanche, riant entre elle. C'est au troisième que je remarque une légère différence. Les lumières sont plus chaudes et il y a une forte odeur de café. C'est surement l'administration… Je ne devrais pas être là. Mais néanmoins, je monte au quatrième, et une unique porte s'offre à moi. J'ouvre, et une bouffée d'air frais me souffle au visage. Je m'avance vers la rambarde et respire. Je remarque qu'un grillage a été installé quelques centimètres après la rambarde. Sur celle-ci est écrit en feutre indélébile: " N… aute… pas." L'écriture a un peu été effacée avec le temps, mais il ne faut pas être débile pour comprendre qu'il est demandé de ne pas sauter. Il ne faut pas non plus être d'une grande intelligence pour réaliser qu'une tentative de suicide a été faite, ici. Je reste, figée, l'expression impassible, à fixer cette marque puis je fais demi-tour et sprint comme si ma vie en dépendait vers l'intérieur de l'hôpital. Trop flippant pour mon coeur!

*


Gertrude avait des  problèmes avec ses parents. Ou du moins, ses parents avaient des problèmes entre eux. C'est le cas depuis que leur fille était à l'hôpital et cette dernière en souffrait beaucoup. Elle pensait que tout était de sa faute.
Un jour, trois semaines après le jour où Aaron et Gertrude se sont rencontrés, la mère de cette dernière lui rendit une visite. C'était pour annoncer une nouvelle à sa fille, et pas une bonne. Elles s'assirent dans un endroit tranquille, isolé. À ce moment là, Aaron quittait sa chambre après un rendez vous avec sa psychiatre. Cette dernière venait de lui apprendre qu'il allait pouvoir quitter l'hôpital et rentrer chez lui. Il était si heureux qu'il voulait que ce soit Gertrude qui le sache en premier. Il s'apprêtait à lui annoncer la nouvelle mais se stoppa quand il vit avec qui il était. Il devina tout de suite que c'était sa mère car elles se ressemblaient beaucoup.
Quelque chose clochait avec l'attitude de Gertrude. Elle était agitée, et n'arrêtait pas de secouer la tête. Sa mère essaya de prendre sa main mais sa fille la repoussa d'un coup sec. Gertrude se leva alors en raclant sa chaise et partit en courant. Aaron se dirigea vers la mère de son amie après s'être résigné à la suivre. Il posa alors une main qui se voulait rassurante sur l'avant bras de la dame, le regard le plus sincère et le plus sérieux possible.
Lorsqu'on ne peut pas s'exprimer avec les mots, tout réside dans le regard, les gestes, et l'expression faciale, et ça Aaron l'avait appris assez rapidement.
La mère de Gertrude sursauta et le dévisagea, pendant longtemps. Très longtemps. Puis brusquement, elle se leva, les yeux pleins de cœur en prenant sa main.

-Oh mon dieu! S'exclama t-elle. Tu es magnifique! Tiens! (Elle lui tend une carte ou il y a écrit "Catherine Adam" avec un numéro) je travaille pour une agence de mannequin! Tu es exactement ce qu'on cherche, nom d'un chien!

Aaron reste figé, un peu surpris de son attitude, puis lui rend sa carte. Il fait signe qu'il ne parle pas en secouant la tête, désolé. De toute façon, ce genre de profession ne l'intéresse pas et l'ennuie profondément.
-Oh. J'ai compris. Tu dois être Aaron. Gertrude m'a parlé de toi la dernière fois que je l'ai appelé, il y a deux semaines, je crois.
Annette et Cara lui rendaient visite presque tous les jours, alors pour lui, deux semaines c'était énorme.
-Mon mari et moi divorçons. C'était une décision difficile à prendre étant donné que notre fille n'est pas en bonne santé, mais on s'est dit que c'était mieux pour elle que de toujours se disputer. Gertrude pense que c'est de sa faute tout ça. (Son téléphone sonne) Mince! J'aimerais vraiment pouvoir continuer à discuter avec toi mais je dois y aller, je vais être en retard.
Elle prend la main de Aaron, les yeux inquiet et concerné.
-S'il te plait, prend soin de ma fille, joli jeune homme. Je vous donne mon consentement.
Puis elle s'échappe après avoir pris son sac. Aaron la regarda partir.
Il ne l'aimait pas beaucoup, cette Catherine Adam, parce qu'elle ne jouait pas correctement le rôle d'une mère. Elle n'a pas l'air de s'inquiéter pour sa fille. Et pour Aaron, la présence des parents est l'une des choses les plus importante dans la vie de quelqu'un.
Deux jours passèrent pendant lesquels Gertrude fit plusieurs crises. Aaron n'arrivait jamais à lui parler, soit parce qu'elle était constamment entourée d'une équipe médicale soit parce qu'il était trop tard. Un soir, plus ou moins tranquille, il était décidé à lui parler. Il sorti et circula dans les couloir le plus doucement possible pour ne pas se faire attraper par une infirmière. Mais à la porte de la chambre de Gertrude, il se figea.
Et si jamais… Il voit qu'elle n'est pas dans son lit, alors il monte jusqu'au toit. Il ne veut pas qu'elle y soit. Il ne veut surtout pas qu'elle y soit. Car étant donné son état… S'il te plait, Gertrude! Dit moi que… Il ouvre la porte si violemment qu'il trébuche. La pluie bat son plein mais il arrive à distinguer sa silhouette à travers le brouillard. Le souffle saccadé, aux portes de la crise de panique, Aaron coure vers elle et l'attrape à plein bras. Il pleure, pleure en la serrant fort dans ses bras. "Ne saute pas… Ne saute pas… s'il te plait!"

Mais heureusement que ce scénario n'arrivera pas et n'arrivera jamais car elle était bien dans son lit en train de lire un livre. "Ne tuez pas l'oiseau moqueur", de Harper Lee.

-Aaron? Fit-elle en fermant son livre.
Ce dernier soupira de contentement, et il était tellement soulagé qu'il se laissa tomber au sol. Oh mon cœur… dit il en portant sa main à sa poitrine.

-J'ai vomis là tout à l'heure!
Il sursaute et se dépêche de se lever. Après avoir vérifié qu'il n'avait rien, il se dirige vers son lit et s'assoit sur la chaise juste à côté. Ce soir là ils communiquèrent jusque tard le soir (ça avait pris beaucoup de temps parce que Aaron était lent à écrire sur papier)

Il lui annonça qu'il allait bientôt quitter l'hôpital. Elle ne dit rien, elle se contenta de sourire, mais il savait qu'elle était concernée.
Il allait rentrer en troisième, au collège, et tout se passera bien. Pour lui, et pour elle. Lorsqu'il fut sortis, il se dépêcha de changer de vêtement, puis il vola un feutre indélébile dans le bureau des infirmières qui était vide (elles étaient surement en train de prendre leur café dieu sait où) et monta jusqu'au toit. Il s'approcha alors de la rambarde et écrivit "Ne saute pas". Il avait tellement peur qu'il fallait qu'il le fasse. Au moins pour lui. Il réalisa alors dans quel état l'idée que Gertrude disparaisse l'avait mis, il en conclut qu'il était amoureux. C'était la première fois.

*

Cara n'est pas enceinte. Son retard des règles était à cause d'une perturbation hormonale, et son mal être était, selon le médecin, lié au changement de climat ou le voyage qu'elle a fait. Sur le trajet pour rentrer à la maison, elle m'explique combien elle est soulagée.

-Tu vas le dire à Finn?

-Euh. Peut-être que oui… peut-être que non…
-Cara!
-Mais sérieusement June! Tu m'imagines lui dire ça? À lui et sa face de petit chiot?!

-Tu marques un point. Mais je pense que c'est son droit de savoir ça.
-Ouais. C'est pour ça que tu lui as dit que il y a quatre jours tu es allé chercher ton père à des kilomètres de la ville. Avec Mason en plus.
Je sursaute et me cogne la tête au plafond.
-Hic! Comment tu sais ça?!
-Ça ne se pose pas, ce genre de questions. (Je fronce les sourcils) Je te propose un marché: Tu lui annonces que tu as essayé de rencontrer ton père sans lui et avec, tu lui annonces qu'on pensait que j'étais enceinte et en échange… Je t'explique comment j'ai su ça.
-C'est le pire marché qu'on m'ait jamais proposé.
-Et je te dis tout ce que tu veux sur mon frère.
-OK.
Aaron n'a pas de prix. Je ne peux que dire oui! Durant le reste du trajet, j'apprend que le plat préféré de Aaron est l'omelette au fromage, son signe astrologique est Sagittaire, quand il était petit, il voulait faire pêcheur au nord du pays et qu'il adore les chats.
-…C'est tout?
-Quoi? Ça ne te suffit pas?! Ça ne te suffit pas de savoir que Aaron voulait faire pêcheur?! Tu es peut-être la seule à savoir ça!
Je pensais qu'elle allait me raconter qu'à quinze ans déjà, il faisait des street fight en veste en cuir avec sa moto noire qui brille sous le soleil. Je me suis fait avoir! Nous entrons dans la maison pour constater que tout le monde y est, en train de jouer à la console de jeux.
-Je rêve! Vous jouez sans moi?! Je m'exclame.
Mason nous demande où nous étions et Cara s'empresse de lui répondre qu'elle voulait me montrer quelques recoins de la ville. J'apprend que cela fait une heure que Samsarah, que nous avons décider de seulement appeler Sarah, (parce que c'est plus joli), les bat à plat de couture à Tekken, un jeu de combat.
-Elle a trois ans la gamine, me dit Ryder en écarquillant les yeux.
-Je te dis que c'est tous des fous dans cette famille.
Finn est en train de masser les épaules de Mason tel un coach d'un boxer, le sourire aux lèvres, amusé de la situation. Je me tourne vers Cara, horrifiée.
-Je ne peux pas lui dire. Je. Ne. Peux. Pas. Lui. Dire. Regarde sa tête d'enfant naïf!
Elle jette un coup d'œil derrière mon épaule, soupire, puis me secoue un peu.
-June. Un marché est un marché. Et de toute façon il faudra qu'il le sache un jour où l'autre. Juste, fait le, ne réfléchis pas.
Je hoche la tête en essayant de me booster un peu.

-FINN! Je l'appelle, un peu trop fort.
Tout le monde se tourne vers moi sauf Sarah qui continue à taper furieusement sur sa manette. Finn avance vers moi, l'expression inquiète. Je lui fais signe de me suivre, et on se dirige dehors.
-Écoute. On s'est déjà vu nus, on s'est toujours foutu de notre gueule mutuellement, mais j'étais là quand tu avais besoin de moi et vice versa.
-June, qu'est-ce qui se passe?
Je respire un bon coup.
-Tu vois il y a quatre jours?
-Oui.
-J'étais avec Mason.
-Oh June, ne me dit pas qu'il se passe un truc entre vous.
-Non! Enfin si! Mais non! Ce n'est pas ça le problème. Bref, j'étais avec Mason en dehors de la ville à la recherche de papa.
-Quoi?! De Richard Cass?! Pourquoi tu ne me l'as pas d-
-OH UN ÉLÉPHANT RO-
-Ça ne marche plus, June, ton excuse merdique d'éléphant ro-
-OH UN PIGE-
-Ça aussi ça ne marche p-
-OH UN LIVREUR DE PIZ-
-Arrête, June! Arrêtons de se couper la parole, bordel de die-
-Cara est encein-
-Ne me dit pas qu'elle est encein-
-Elle a failli l'êt-
-Puta-
-Ne jure pas.

Finn soupire en passant une main sur son visage puis s'assoit sur le palier de la maison. Je m'assois à côté de lui et lui explique que l'histoire de Cara était une fausse alerte mais qu'on pensait qu'il fallait qu'il le sache. Puis je lui raconte tout ce que je sais et découvert de la journée qu'on a décidé de baptiser journée sacrée de la recherche et approfondissement de la découverte de notre généalogie, soit JSRADG.
-C'est quand même bête que tu sois allée chercher dans l'annuaire. Celui de Christian et Françoise date de mille neuf cent quatre vingt dix.
-Sérieusement…?
Putain quelle conne je suis! Je retiens dans mon bloc-notes mental juste après "toujours laver les vêtements après les avoir acheté dans une friperie": "toujours vérifier la date quand on utilise un annuaire" Finn prend son téléphone et compose le numéro de renseignements en silence.
-Quelle ville?
Finn lui répond la ville où nous sommes actuellement, pas très sur que ce soit le bon endroit à chercher.
-Quel nom?
-Cass. Richard. C-A-S-S.
-Un instant je vous prie.
La voix enregistrée cite le numéro et Finn appuie sur la touche 1 pour être mis en relation. Au bout de quelques instants, une voix grave répond.
-Allô?
Finn se fige. Il me tend le téléphone, alarmé. Je le lui retourne en secouant frénétiquement la tête. Il me le repasse.
-Allô? Qui est à l'appareil?
Je raccroche et nous soupirons de soulagement.
-Vous faites quoi vous deux? Nous demande Daisy en mettant ses poings sur ses hanches.
Finn se tourne vers moi, les yeux pétillants.
-J'ai un putain de plan, chère sœur.
Je crois qu'il a oublié Cara.

*

-T'as compris? On sonne à la porte, on leur dit qu'on est livreur à Domino's Pizza -je suis sur qu'il adore Domino's Pizza parce que c'est un Cass- il va accepter, on en profite pour entrer dans la maison, prendre quelques photos, lui poser des questions en prétextant faire un sondage de la part du fastfood et on se tire. Compris?
-Oui capitaine!
-C'est le pire plan que j'ai jamais entendu de toute ma vie! S'exclame Ryder en prenant sa tête entre ses mains.
-Ferme la et admire les en costume de livreur de pizza, lui dit Mason.
-Moi je dis que ce n'est pas si foireux que ça! Fait Elliot.
Je me retourne vers les sièges passagers et les regarde tous se serrer et se briser les os mutuellement. Ils sont six à l'arrière.
-Rappelez moi pourquoi vous êtes tous là? Je demande en plissant les yeux.
-On voulait célébrer avec vous la JSRADG, dit Emma levant son pouce après avoir essayé tant bien que mal de retirer sa main qui étaient sous les fesses de Daisy.
-On voulait surtout vous voir en costume de livreur de pizza! Répète Mason.

Finn lève les yeux au ciel et on sort tous les deux de la voiture qu'on a loué au Parrain. Nous avons réussi à trouver l'adresse de Richard Cass grâce à son numéro de téléphone, puis nous avons eu (j'ai eu) l'ingénieuse idée de se faire passer pour des livreur de pizza. Arrivé sur le palier de la maison (très grande) de notre père, je me fige.
-j'ai l'impression que mon cerveau s'est envolé, je dis.
-Ça ne change pas de d'habitude.
-Finn. Je suis sérieuse. Je ne peux pas mentir. Toi non plus. On va rater, vite, faisons demi tour!
Mais c'était trop tard, il avait déjà sonné. Un homme, jeune, au polo vert ouvre à demie la porte et nous sourit.
-Oui?
Je suis tellement figée que je ne peux cligner des yeux. Finn réajuste sa casquette et prend la parole.

-Bonjour, c'est Domino's pizza! Nous venons sous la commande de Richard Cass, est-ce… est-ce… est-ce VOUS?
Finn a un peu disjoncté à la fin mais ça peut se comprendre. Il a réussit à faire une phrase entière de mensonge. Bravo.
Je remarque cependant derrière le jeune homme au polo vert de l'agitation. Il y a des enfants.
-Non, ce n'est pas moi. Richard est au travail, dit-il d'une voix chaleureuse. Mais je ne crois pas avoir commandé de pizza. (il se tourne) les enfants, c'est vous qui avez commandé une pizza?!
-Non! Répondirent-ils tous en cœur.
-Désolé mais je crois que vous vous êtes trompés.
-Mais pourtant c'est bien ici que réside Richard Cass? Demande Finn.
-Oui. Mais de toute façon, mon mari n'aime pas vraiment les pizzas. Vous vous êtes trompé je crois.
-Votre quoi? Je demande, brusquement, choquée.
-Mon… mari. Richard Cass est mon mari, dit l'homme d'une voix neutre en souriant.
-Oh putain! Je m'exclame en lâchant la boite de pizza.

_____________________________________________
DUM. DUM. DUM. 
grande révélation. je crois que c'est la plus grande révélation de toute l'histoire de "The Curfew"! hohohohohoho! 
J'ai déjà commencé à écrire le chapitre 10, j'essaye vraiment de poster dans la semaine qui suit, cette fois.
Bisous, et merci d'avoir lu!
N'oubliez pas de commenter, voter, et partager!!!! 

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