Tant que tu es avec moi

By ConstanceP29

1.2K 91 70

Cette histoire se passe après la série "Lily Potter et Hugo Weasley" que j'ai écrite, avec les enfants des pe... More

Chapitre I - La naissance des jumelles
Chapitre II - Dernière journée de vacances
Chapitre III - Une Répartition inattendue
Chapitre IV - Une première journée compliquée
Chapitre V - Kobbey et Inès
Chapitre VI - Bec de toucan
Chapitre VIII - Prisonniers d'un tentacule
Chapitre IX - Le professeur Boyle
Chapitre X - La vérité sur Léo
Chapitre XI - La famille, c'est compliqué
Chapitre XII - Petit déjeuner à 18h
Chapitre XIII - Parler ou chanter
Chapitre XIV - Vacances de Noël
Chapitre XV - La gaffe de Lolli
Chapitre XVI - L'anniversaire de Bastian
Chapitre XVII - Une nouvelle bouleversante
Chapitre XVIII - Discussion houleuse
Chapitre XIX - Décision difficile
Chapitre XX - Ne jamais énerver l'infirmière
Chapitre XXI - La meute de loups
Chapitre XXII - Chez Kobbey
Chapitre XXIII - La baguette de Léo
Chapitre XXIV - Dans les montagnes
Chapitre XXV - Nuit au chalet
Chapitre XXVI - Le courage d'une Gryffondor
Chapitre XXVII - Le Sorceleur
Chapitre XXVIII - Vol au Ministère
Chapitre XXIX - Vingt ans et huit mois
Chapitre XXX - Génie un jour, génie toujours
Chapitre XXXI - Sacrifice
Chapitre XXXII - Revers final
Épilogue

Chapitre VII - Bastian

27 4 1
By ConstanceP29

Lisa finit par arrêter de pleurer en sentant Tikki se frotter contre sa joue. Elle caressa son Boursouflet avec un sourire triste, puis elle essuya ses larmes et se moucha. Se morfondre ne lui servirait à rien, il fallait qu'elle se change les idées. Et comme à chaque fois qu'elle se sentait mal, il n'y avait qu'une chose qui pouvait lui remonter le moral : la musique. Elle prit donc sa guitare et regarda les cordes pendant un moment, réfléchissant à une chanson qu'elle pourrait jouer. Mais aucune ne semblait aller avec ce qu'elle ressentait, alors elle finit par jouer une mélodie qu'elle avait elle-même composée un jour. Petit à petit, des paroles lui vinrent et elle commença à les chanter doucement. Tout ce qu'elle ressentait, elle le dit à voix haute, qu'importe si c'était ridicule pour les autres. Il n'y avait personne pour la voir, de toute façon. 

Enfin, c'était ce qu'elle croyait...

Lorsqu'elle arrêta de jouer, elle reposa sa guitare sur ses genoux en soupirant. Soudain, une voix s'éleva à côté d'elle :

— C'était très beau.

Elle sursauta violemment et se tourna vers le bout du couloir, où un garçon se tenait à quelques pas d'elle. Il lui fallut quelques secondes pour le reconnaître : c'était un vampire diurne qui était en première année à Poufsouffle. Elle avait déjà eu des cours avec lui, mais ils ne s'étaient jamais adressés la parole avant.

— Depuis combien de temps tu es là ? bredouilla-t-elle en devenant toute rouge à l'idée qu'il ait pu l'entendre chanter.

— Euh... quelques minutes...

Lisa eut l'impression de mourir de honte. Elle avait le sentiment que son intimité avait été bafouée, comme si quelqu'un était entré dans une pièce pendant qu'elle se changeait. Elle se leva avec la ferme intention de fuir, mais le vampire essaya de la retenir :

— Excuse-moi, j'aurais dû manifester ma présence dès le début...

— C'est bon, c'est moi qui n'aurais pas dû traîner ici, dit-elle précipitamment en ramassant sa guitare et en vérifiant que Tikki était bien sur son épaule. Au revoir.

Sans plus attendre, elle s'éloigna à grands pas, espérant que le Poufsouffle ne la suivrait pas. Comme elle ne voulait pas retourner dans son dortoir, elle se résolut à aller trouver refuge à l'infirmerie, espérant que voir sa mère et son frère la consolerait un peu.

Lorsqu'elle entra dans la pièce, elle eut la surprise de découvrir que Léo attendait près de la porte, l'air tendu. Sa mère était en train de refaire un lit, mais s'arrêta en la voyant.

— Tout va bien, Lisa ?

Celle-ci n'eut pas le temps de lui répondre, car Léo lui sauta dans les bras sans prévenir. Lisa le serra contre elle, un peu déconcertée par son comportement.

— Il était agité depuis tout à l'heure, alors je commençais à m'inquiéter, dit Lily en les rejoignant. Il s'est passé quelque chose ? Tu as l'air d'avoir pleuré...

Lisa finit par relâcher son petit frère, mais il resta collé à elle quand même.

— Rien de grave, répondit-elle en haussant les épaules. Je voulais juste savoir si je pouvais laisser ma guitare ici. Je crois que ça dérange les autres filles que je la garde dans notre dortoir...

— Bien sûr, tu peux la laisser dans mon bureau, dit sa mère en lui faisant signe de la suivre.

Lisa savait bien que sa mère ne la croyait pas quand elle disait que rien de grave ne s'était passé, mais elle avait toujours le tact de ne pas insister jusqu'à ce que Lisa se livre d'elle-même.

— Lolli est passée ici tout à l'heure, lui dit sa mère en la laissant poser sa guitare où elle voulait. Elle m'a dit que vous aviez passé du temps sur le terrain de Quidditch avec Inès, c'est ça ?

— Oui, dit Lisa en hochant la tête. C'était sympa. Elle est avec moi en cours de Potions, je ne sais pas si Papa t'en a parlé...

— Un peu, mais je l'avais déjà rencontrée de toute façon. Elle s'est blessée plusieurs fois en cours.

— Ah oui, elle est très maladroite, dit Lisa avec un sourire dépité. La pauvre...

— Tu t'entends bien avec elle ?

— Oui, ça va. Mais je pense qu'elle préfère Lolli. Comme tout le monde...

Lisa regretta aussitôt d'avoir dit ça à voix haute. Elle ne voulait pas que sa mère sache qu'elle se sentait moins aimée par les autres que sa sœur !

— Qu'est-ce que tu racontes ? dit Lily d'un air indigné. Les gens ne préfèrent pas tous Lolli à toi. Ils la comprennent juste mieux puisqu'elle s'ouvre plus facilement. Si tu te rapproches d'Inès, tu verras qu'elle t'appréciera autant que Lolli.

— Je n'en suis pas si sûre, murmura Lisa. En tout cas, ce ne sera jamais le cas des filles qui sont à Gryffondor avec moi. Elles me détestent toutes, c'est horrible ! À cause de ça, je n'arrive pas à me détendre même dans mon dortoir. J'aimerais tellement pouvoir être seule juste quelques minutes dans la journée ! Mais on dirait qu'il n'y a aucun endroit où je puisse être tranquille, ici...

Sa mère la regarda d'un air pensif pendant quelques secondes, puis un sourire apparut sur son visage.

— Ton père a cours cet après-midi, mais tu devrais aller lui parler quand vous aurez tous les deux un moment de libre. Il te montrera un endroit où tu pourras être tranquille. Je lui dirai ce soir de t'y emmener dès qu'il aura le temps !

Même si cela avait éveillé la curiosité de Lisa, elle ne posa pas plus de questions, car elles entendirent la porte de l'infirmerie s'ouvrir à ce moment-là. Sa mère dut donc aller s'occuper de l'élève qui venait d'entrer, laissant Lisa seule avec Léo. Celui-ci continuait de la suivre à la trace et de la regarder d'un air inquiet. Lisa s'agenouilla devant lui en souriant :

— Tu aimerais qu'on fasse un jeu de cartes que tonton Hugo nous a appris ?

Un grand sourire apparut sur le visage de son petit frère et il répondit en hochant vigoureusement de la tête :

— Oui. Je veux jouer avec toi.

Lisa se sentit envahie d'affection pour son petit frère et le serra à nouveau dans ses bras avant d'aller chercher le jeu de cartes. Il avait vraiment un don pour lui remonter le moral !


Même si Lisa ne lui en parla pas, Lolli devina facilement qu'il lui était arrivé quelque chose qui lui avait fait de la peine. Elle essaya de lui remonter le moral, mais ce n'était pas facile puisque sa sœur prétendait que tout allait bien. Finalement, elle se dit qu'elles auraient plus le temps de parler toutes les deux durant le week-end. La semaine avait été longue, ça allait leur faire du bien de pouvoir respirer un peu ! Lolli espérait qu'il ferait beau pour qu'elles puissent aller dehors. Avec un peu de chance, elle pourrait traîner Kobbey et Inès avec elles, ce qui montrerait à Lisa qu'elle n'était pas toute seule au château. L'elfe de maison et la Serpentard pouvaient tous les deux devenir leurs amis, elle en était certaine.

Durant leur dernier cours de la semaine, vendredi après-midi, Lolli et Kobbey firent équipe pour réaliser une potion. Lorcan essayait d'aider des élèves qui avaient des difficultés au premier rang, laissant les autres parler tranquillement en même temps que travailler. C'était pour cette raison que le cours de Potions était l'un des préférés de Lolli : il y avait toujours plus de pratique que de théorie ! Sans compter que son père était leur professeur le plus drôle (même Kobbey l'avait admis, quand elle l'avait forcé à faire un classement pendant qu'il faisait ses devoirs d'Astronomie).

— Est-ce que tu prends seulement la peine de lire les consignes ? lui demanda l'elfe après l'avoir empêchée de mettre le mauvais ingrédient dans leur potion. Je ne comprends pas comment une Serdaigle peut autant manquer de rigueur !

— Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je n'ai pas trop le profil d'une Serdaigle en général, répliqua-t-elle. Pourquoi tu me réprimandes dès que je fais quelque chose ?

— Parce que tu le fais tout le temps mal !

Lolli s'apprêtait à protester quand quelqu'un les interrompit en venant s'arrêter devant leur chaudron :

— Excusez-moi, est-ce que je pourrais vous emprunter une planche à découper ? J'ai cassé la mienne par accident...

Lolli leva les yeux vers leur interlocuteur, un élève de Poufsouffle à qui elle n'avait jamais parlé. C'était un vampire diurne à l'allure élancé et aux cheveux noirs légèrement bouclés.

— Oui, tu peux prendre la mienne, dit-elle en lui tendant la planche en question. Je ne pense pas que je m'en servirai, puisque je fais tout mal !

Elle jeta un regard noir à Kobbey en disant ça, qui leva les yeux au ciel d'un air agacé.

— Euh... merci, dit le garçon avec incompréhension.

Au lieu de repartir, il la regarda avec insistance avec de demander :

— Tu t'appelles Lolli, c'est ça ?

— Oui, c'est ça. Lui, c'est Kobbey, ajouta-t-elle en désignant son camarade. Et toi ?

— Je m'appelle Bastian. J'ai rencontré ta sœur, l'autre jour...

Il s'arrêta d'un air gêné, comme s'il ne savait pas quoi ajouter d'autre. Lolli finit par dire en riant :

— C'est plutôt normal, vous avez un quart des cours ensemble ! Ce serait inquiétant que tu ne l'aies pas encore croisée.

— En fait, je l'ai vue en dehors des cours, dit-il en s'agitant nerveusement. Et je crois que je l'ai mise mal à l'aise... J'ai essayé de m'excuser, mais j'ai l'impression qu'elle me fuit. Tu pourrais lui dire que je suis désolé ?

— Si tu veux, dit Lolli, un peu surprise. Mais tu sais, tout le monde la met mal à l'aise. Et elle fuit la quasi-totalité des gens. Ne le prends pas personnellement !

Bastian haussa les épaules et commença à s'éloigner en ajoutant :

— Dis-lui quand même, juste au cas où. Ah, et aussi... tu peux lui dire que je trouve qu'elle est très douée !

Lolli le regarda partir avec incompréhension.

— Très douée pour quoi ? se demanda-t-elle à voix haute.

— Lisa ne t'a pas parlé de lui ? s'étonna Kobbey à côté d'elle, tout en continuant d'avancer sur leur potion.

— Non... J'ai remarqué qu'elle n'avait pas l'air bien depuis mercredi, mais je ne suis pas sûre que ce soit à cause de lui.

— Tu pourras lui en demander plus après, dit Kobbey en haussant les épaules.

Lolli hocha la tête, réfléchissant silencieusement. Elle finit par se tourner vers l'elfe :

— Que sais-tu au sujet de ce Bastian ?

— Pas grand-chose, pourquoi ? dit-il en fronçant les sourcils. Tu comptes enquêter sur lui pour savoir s'il a fait du mal à ta sœur ?

— Peut-être bien ! Elle ne me donnera jamais d'explications par elle-même, sinon.

— Si tu veux mon avis, cette histoire ne te regarde pas. Laisse ce pauvre Bastian tranquille, tu embêtes déjà assez de personnes comme ça !

Lolli ignora sa remarque et observa le Poufsouffle de loin.

— Qui sont ses amis ? Si ça se trouve, ils s'en sont pris à Lisa en groupe ! Il suffit que plusieurs personnes l'entourent pour qu'elle panique... Ils lui ont peut-être juste posé une question, et ça a suffi à la traumatiser...

— Il n'a pas d'amis proches, dit distraitement Kobbey en mettant dans un doseur une infusion d'orties. Il est toujours tout seul, mais il se met en binôme avec une autre fille de Poufsouffle qui est la plus sociable de son groupe pour les travaux de groupe.

Lolli se tourna vers lui en écarquillant les yeux.

— Je croyais que tu ne savais pas grand-chose sur lui !

— Je sais ce que j'observe, répliqua-t-il. Chose que tu ne fais jamais, visiblement ! Ça fait une semaine que nous sommes ici, tu aurais dû remarquer tous ces petits détails !

— Au bout d'une semaine ? Tu me prends pour qui ? Pour une Serdaigle ?

Kobbey leva un sourcil significatif et elle soupira d'un air frustré.

— Laisse tomber. Je vais continuer d'enquêter sur lui discrètement, que tu m'aides ou non. Je finirai bien par savoir ce qui s'est passé entre Lisa et lui...

— Tu te prends trop la tête, marmonna Kobbey. Il suffirait de leur demander directement !

— Mais une enquête, c'est plus excitant !

— Ça prend surtout plus de temps...

— Tu détestes vraiment t'amuser, pas vrai ?

— Oh, toi, tu es vraiment insupportable !

— J'essaye juste de pimenter un peu notre existence !

— Avec des enquêtes stupides et inutiles !

— Tout va bien, vous deux ? intervint soudain Lorcan en arrivant devant eux avec un sourire en coin.

— Oui, répondirent Lolli et Kobbey d'une même voix avant de se fusiller du regard.

— J'ai l'impression que vous avez fait une erreur dans votre préparation, dit Lorcan en remuant le contenu de leur chaudron avec la louche. Elle devrait être de couleur rouge, pas verte. Vous avez mis trop d'infusion d'orties, je pense.

Une expression d'horreur se peignit sur le visage de Kobbey, tandis que Lolli se tournait vers lui d'un air triomphant.

— Aha ! Qui fait tout n'importe comment, maintenant ?


Lolli et Lisa furent toutes les deux soulagées de voir le week-end arriver : la première parce qu'elle n'en pouvait plus des cours et la deuxième car son père allait enfin pouvoir lui montrer la salle dont sa mère lui avait parlé. Comme il n'avait pas de cours le week-end, il restait généralement chez eux pour garder Léo, mais Lisa savait qu'il passait toujours le samedi après-midi pour que les élèves qui avaient des difficultés viennent lui poser des questions. Lorsqu'elle arriva devant son bureau, elle eut la surprise de voir Remus en sortir, un de ses cousins éloignés qui était en sixième année à Serpentard.

— Salut Lisa, dit-il en lui souriant.

— Salut Remus ! Que fais-tu là ?

— J'étais venu voir ton père pour savoir si c'était possible que je continue de suivre son cours, finalement. J'avais prévu d'arrêter, mais j'ai changé d'avis...

— Alors, il a accepté ?

— Oui, j'avais eu la note requise aux BUSEs de toute façon. Ta rentrée s'est bien passée, au fait ?

— Ça va, mentit Lisa en se forçant à sourire.

— Si tu as besoin d'aide ou de conseils, n'hésite pas à me demander !

Lisa le remercia avant qu'il reparte de son côté, puis elle entra dans le bureau de son père. Il rangeait ses affaires, s'apprêtant à partir, mais il s'arrêta en la voyant.

— J'allais justement passer te voir ! dit-il joyeusement. Ta mère m'a dit que tu avais besoin d'un endroit où être tranquille. Je vais t'en montrer un génial, tu vas voir !

Lisa fut rassurée qu'il ne lui demande pas de s'expliquer, n'ayant aucune envie de devoir lui raconter tous ses malheurs.

— Il faut que je me dépêche, par contre, ajouta son père alors qu'ils sortaient de son bureau. Léo est à la maison avec Hugo, Milo et Artie, mais je ne voudrais pas les laisser seuls trop longtemps. Chaque fois que Léo passe du temps avec Hugo, il apprend un nouveau jeu auquel il veut jouer pendant des semaines après ! Je crains le jour où il lui apprendra les échecs...

— Léo gagne à presque tous les jeux auquel il joue, fit remarquer Lisa. Surtout aux cartes. C'est à croire qu'il sait lesquelles on a à chaque fois.

Son père eut soudain l'air mal à l'aise, et il détourna le regard en faisant semblant d'observer un portrait à côté duquel ils passaient. Lisa fronça les sourcils, songeant que ses parents devaient réellement leur cacher quelque chose au sujet de leur petit frère. Il fallait vraiment que Lolli et elle les interrogent dès qu'ils auraient le temps d'avoir une conversation en famille...

Alors qu'ils montaient les escaliers entre le cinquième et sixième étage du château, ils croisèrent Lolli qui descendait en sens inverse.

— Lisa, je te cherchais ! s'exclama-t-elle. Kobbey est allé travailler à la bibliothèque, il faut absolument que tu me proposes une activité moins ennuyeuse !

Elle s'arrêta en observant alternativement son père et sa sœur, puis elle demanda :

— Vous allez quelque part ?

— Papa va me montrer une salle où je pourrais m'isoler quand j'en ai besoin, avoua Lisa d'un air gêné.

— Ah, je vois... Je peux venir avec vous ? Comme ça, je saurais où te chercher si tu disparais pendant trop longtemps !

— À condition que tu ne viennes pas me déranger à tout moment, dit Lisa avec un sourire amusé.

Elle n'avait vraiment rien contre le fait que sa sœur puisse aller et venir dans son espace privé, puisqu'elle en avait toujours fait partie. En revanche, Lisa ne put s'empêcher d'ajouter d'un ton inquiet :

— Mais tu n'en parleras pas à Kobbey, pas vrai ? Ni à qui que ce soit d'autre...

— Tu peux me faire confiance, promit Lolli.

— Très bien, si vous êtes toutes les deux d'accord là-dessus, suivez-moi ! dit leur père en recommençant à monter les escaliers, qui avaient commencé à bouger. Nous devons aller jusqu'au septième étage !

Les deux filles se dépêchèrent de rattraper leur père. Une fois au septième étage, il les conduisit dans un couloir désert et s'arrêta devant une tapisserie de trolls faisant de la danse classique. Lorcan la regarda un instant d'un air exaspéré.

— Il faudrait vraiment qu'ils songent à changer la décoration de ce château...

Il se tourna ensuite vers le mur qui se trouvait en face et déclara avec un grand sourire :

— C'est ici. La Salle sur Demande !

— La Salle sur Demande ? répéta Lolli d'un air surexcité. C'est là que vous avez appris à vous changer en Animagi ?

— Oui, quand nous étions en cinquième année, dit Lorcan avec un sourire en coin. Vous vous souvenez du fonctionnement de la pièce ?

Les deux filles hochèrent la tête, se remémorant tout ce que leurs parents leur avaient raconté là-dessus.

— Lisa, à toi l'honneur, dit-il en lui faisant signe de s'avancer. Passe trois fois devant le mur en pensant clairement à ce que tu as besoin de trouver !

Elle s'avança d'un pas hésitant, réfléchissant à ce qu'elle voulait voir derrière le mur. Tout ce qu'elle souhaitait, c'est être quelque part où elle se sentirait chez elle... Mais aussi où Lolli pourrait se sentir bien. Il fallait donc que ce soit spacieux et lumineux ! Elle ferma les yeux, puis elle commença à faire les allers-retours devant le mur en se focalisant sur ces pensées. Lorsqu'elle fut passée trois fois devant, elle s'arrêta et rouvrit les yeux. Une porte était apparue dans le mur et Lolli trépignait sur place en se retenant d'aller l'ouvrir.

— On y va ? demanda Lisa en regardant sa sœur d'un air amusé.

— Sauf si vous préférez rester devant la porte pour la fixer, plaisanta Lorcan. Elle est très belle, je dois l'admettre, mais quitte à fixer quelque chose, je choisirais les trolls. Ils sont plus distrayants, eux...

Lisa se mit à rire tandis que Lolli s'avançait enfin vers la porte pour l'ouvrir.

— Waouh, c'est génial ! s'exclama-t-elle en entrant à l'intérieur. Tu as pensé à quoi, Lisa ?

Elle entra dans la pièce à la suite de sa jumelle et fut stupéfaite par ce qu'elle découvrit. Comme elle l'avait souhaité, la salle était spacieuse et lumineuse. Mais il y avait aussi plusieurs instruments de musique un peu partout, des fauteuils et des coussins, une étagère, et même quelques plantes qui décoraient !

— J'ai juste demandé à être dans un endroit où on se sentirait toutes les deux bien, dit-elle en s'approchant d'un piano, émerveillée.

— J'adore, en tout cas, dit Lolli avec un grand sourire.

— Moi aussi, dit leur père en observant la pièce. Ce sont de très jolies fleurs...

Lisa les regarda avec un peu plus d'attention et s'aperçut que c'était du lilas et du gui, les fleurs préférées de leurs parents. Ils en avaient même planté dans leur jardin quand les jumelles étaient petites !

— Ce sont des vraies ? demanda Lisa.

— Sûrement pas, dit Lolli en allant les renifler. Elles en ont l'aspect et l'odeur, mais elles sont créées par la magie. Papa ne pourrait pas les utiliser dans ses potions !

Celui-ci hocha la tête avant de regarder sa montre :

— Il faut vraiment que j'y aille, les filles. Profitez bien de votre salle secrète, on se revoit lundi !

— Dis bonjour à tonton Hugo de notre part, dit Lisa. Et à Milo et Artie aussi !

— Compte sur moi, dit son père en cueillant un peu de lilas tandis qu'il se dirigeait vers la sortie. Je passe voir votre mère, puis je file !

— Je suppose que c'est pour elle que tu nous voles des fleurs, dit Lolli en levant les yeux au ciel.

— Tu penses vraiment que je m'amuserais à ramener des fleurs à Hugo ?

Tandis que ses deux filles éclataient de rire, il sortit de la pièce en leur adressant un dernier signe de main. Lorsqu'il fut parti, Lolli se tourna vers Lisa avec un grand sourire.

— Alors, qu'attends-tu pour jouer du piano ? Je sais que tu en meurs d'envie !

Lisa s'assit sur le siège devant l'instrument en question, faisant craquer ses doigts d'un air théâtral.

— Prépare-toi, miss, parce que je vais jouer jusqu'à ce que mes doigts ne puissent plus bouger !

— Très bien. Moi, je vais bouger jusqu'à ce que tu ne puisses plus jouer !

Sur ces mots, elle attrapa une boîte en carton rempli d'outils de bricolage et se dirigea vers le fond de la salle pour construire un nouveau jeu dangereux qui lui permettrait de se défouler. Sans plus attendre, Lisa se mit à jouer.

Continue Reading

You'll Also Like

134K 7.7K 39
Parfois, un sourire ne fait pas illusion Victoria est la jeune recrue de McLaren après un an passé chez Williams, elle compte bien mener son équipe a...
235K 8.6K 76
« Personne ne sait ni quand, ni comment l'amour ou la foudre vont tomber, mais tout ce qu'on sait, c'est que ça ne tombe jamais deux fois. » Charles...
4.3K 189 26
Les Avengers est une organisation de maintien de la paix composée de nombreuses personnes renforcées et déterminées pour protéger le monde de toute m...
8.4K 445 8
Lili Reinhart et Cole Sprouse sont separés, seulement ils sont liés à jamais par un énorme secret que Camila et Dylan aide Lili à cacher.