- J'espère qu'Alastyn ne t'as pas trop embêtée, dit Ikar.
Après avoir planté Alastyn dans le parc, Muiri était retournée directement dans sa chambre où elle avait retrouvé Merle et Ikar. Merle était aussi blonde qu'Ikar était brun, mais ils avaient tous les deux de très mignonnes oreilles pointues.
- Nous ne t'attendions pas si tôt mais nous avons quand même eu le temps de préparer ta robe pour ce soir, ajouta Merle.
- Il n'a pas l'air de beaucoup m'aimer, répliqua la jeune femme. Et je ne suis pas sûre que le fait de s'occuper de moi l'enchante beaucoup. En même temps, je le comprends un peu.
- Ne t'inquiète pas. Il est comme ça avec tout le monde. Il n'y a que le roi qui trouve vraiment grâce à ses yeux. A part Ikar et moi, mais ça, c'est parce que le roi nous a recueilli quand nous étions petits. Les Nephi vivent en clan au coeur de la forêt et sont très exigent en ce qui concerne leur projéniture, expliqua Merle en voyant la moue interrogatrice de Muiri. Ils doivent être grands et forts un mois après la naissance pour ne pas être des poids morts sur le groupe. Malheureusement, avec Ikar, nous ne devions pas convenir car nos mère nous ont laissé à l'orée de la forêt. Elles auraient pu nous laisser dans la forêt, où nous serions probablement mort, mais elles nous ont déposé près de la forêt de Redora où beaucoup de gens venaient. Elles ne voulaient pas nous tuer, contrairement à d'autres mères, mais espéraient que quelqu'un nous adopterait.
- C'est un point de vue, la coupa Ikar. Tu es trop gentille avec elles. Si elles avaient voulu, elles auraient pu s'occuper de nous. Elles auraient pu trouver d'autres solutions.
- Ikar, répondit tristement Merle, tu connais comme moi les dangers de la forêt. Tu te rappelles le jour où on a voulu les retrouver. Si Alastyn ne nous avait pas suivi, nous serions mort. La forêt profonde n'est pas faite pour ceux qui ne peuvent s'y défendre seul. Nous étions trop faible petits. On demandait trop d'attention pour que cette attention soit utilisée pour prendre soin de tout le reste du groupe.
Ikar souffla, dubitatif, et profondément triste. Le coeur de Muiri se mit à fondre. Elle s'approcha de lui et lui pris la main.
- Tu sais, je suis contente qu'elles vous ai laissé. Si elles ne l'avaient pas fait, je ne vous aurais pas rencontré. Et j'aurais vraiment raté quelque chose.
Ikar plongea son regard dans le sien, puis un petit sourire nacquit sur ses lèvres.
- Étant donné que je ne peux pas vraiment compter sur Alastyn pour me montrer de l'affection et de la gentillesse, voulez-vous être ces personnes ? Après tout, dans un monde bizarre, on a besoin d'amis. Et ça me plairait vraiment que vous soyez mes premiers amis.
Cette fois, le sourire d'Ikar se fit plus franc et il enlaça Muiri et invita Merle à faire de même. Après quelques secondes, il relâcha tout le monde et sauta sur le lit en rigolant.
- Maintenant, il faut te préparer pour la soirée !! Commence par prendre un bon bain. Je ne peux pas venir mais Merle peut te tenir compagnie si tu veux. Elle aussi doit se laver pour ce soir. Moi je vais aller dans ma chambre. Je reviens dans environ trente minutes avec ta robe Merle.
- Je crois qu'il ne nous laisse pas le choix, pouffa Merle quand la porte fut refermée. Je peux aller prendre mon bain ailleurs si ça te gène. Je vais te montrer comment marche la baignoire.
Dans la salle de bain, Merle expliqua à la jeune femme que la température de l'eau était contrôlée pour qu'on ne s'ébouillante pas. Elle lui montra les sels de bain dans le placard et en mis dans la baignoire qui commençait à se remplir. Elle prépara deux peignoirs tout doux et sorti un savon qui sentait le lilas. La jeune Nephi aida Muiri à enlever sa robe (aussi facile à mettre qu'à enlever !) et elles plongèrent dans l'eau délicieusement chaude et parfumée en soupirant de plaisir.
- Ça fait du bien, murmura Muiri d'une voix cotonneuse. La dernière fois que j'ai pris un vrai bain, c'était quand je vivais encore chez mes parents. Ça fait 2 ans que je ne prend que des douches. Et la relaxation d'un bon bain m'a vraiment manqué.
- Je ne sais pas ce qu'est une douche mais c'est vrai qu'un bain relaxe vraiment. Tiens le savon.
- Et j'adore l'odeur du lilas. Cette fleur existe ici ?
- Oui ! C'est ma préférée. Ce n'est pas forcément la plus jolie mais elle sent si bon. Dommage qu'elle soit si éphémère.
- Je suis parfaitement d'accord. On a à peine le temps de les voir fleurir qu'elles fanent déjà. Ikar a dit qu'il revenait dans trente minutes. On peut donc en profiter un peu. Alastyn m'a dit qu'un clône de moi avait été créé quand je suis arrivée ici pour que ma famille et mes amis ne se doutent pas que je suis partie. Tu crois qu'il pourrait me mentir ? Je sais qu'on attend beaucoup de moi ici...Et je trouve ça complètement fou ! De toute ma vie, je n'ai jamais eu qu'un seul objectif : rester dans l'ombre. Je n'aime pas être le centre de l'attention. Je n'ai aucun talent particulier alors faire de la magie ? Comment en serais-je capable ? J'y ai toujours cru, au fond de moi. Mais pas que j'aurais un jour à vraiment en faire.
- Ne t'inquiète pas. Alastyn est difficile à cerner et il aime bien embêter le monde et montrer qu'il est plus grand, plus fort, plus intelligent que tout le monde. C'est dans son caractère - il pourrait essayer de changer - et ça fait des siècles qu'il est comme ça. Mais justement, comme il a vécu des siècles, il connaît énormément de choses. Il pratique lui-même la magie. Il t'apprendra. Sauf si tu veux comme professeur un des sorciers de la Cour mais là, je te le déconseille fortement ! Si Alastyn est prétentieux, on l'excuse parce qu'il a tout de même des qualités. Mais les sorciers...en particulier Magusar, lui, il est vraiment mauvais. Il est imbu de lui-même, impatient et...je sais pas comment l'expliquer, mais je le sens pas. L'intuision féminine sans doute.
- Oui sans doute. Dis-moi, tu as quel âge ?
- J'ai trente années humaine. Le roi nous a trouvé il a trente ans. Oui, j'ai l'air d'une enfant, et Ikar aussi. Nous grandissons plus lentement. Ce qui fait que nous avons un corps d'enfant de quinze ans alors que nous sommes bien plus âgés. Nous vivons longtemps donc on a le temps de grandir. Être pris pour des enfants nous amuse en général mais parfois c'est vraiment pesant.
- Tu m'étonnes. Les gens ne doivent pas vous prendre au sérieux.
Merle hocha la tête et passa la tête sous l'eau pour se laver les cheveux et Muiri fit de même. Elles restèrent ensuite dans l'eau à profiter de ce moment de détente. Quand elles entendirent du bruit venant de la chambre, elles se séchèrent et enfilèrent leurs peignoirs. Ikar les attendait près du lit, sur lequel il avait étalé deux merveilleuses robes et des masques pour les yeux, assortis.
Ils se préparèrent tout en discutant. Contrairement à ce que pensait Muiri, la somptueuse robe bleue nuit n'avait pas été difficile à mettre. Ikar avait juste du l'aider pour la fermer dans son dos. Quand elle se regarda dans le miroir, elle en fut toute émerveillée. Jamais dans ses rêves les plus fous, elle n'avait pensé un jour pouvoir mettre ce genre de robe. On dirait un ciel étoilé. Suivant les indications de Merle, elle passa ensuite au maquillage pendant que cette dernière la coiffait. puis elles inversèrent les rôles.
Après plus d'une heure, de la musique commença a résonner dans les couloirs. La fête commençait. Ils mirent leurs masques ornés de plumes et se rendirent tous les trois vers la salle de réception où plusieurs centaines de personnes discutaient et riaient par petits groupes. Le roi n'était pas là mais Muiri se doutait bien qu'il arriverait une fois que tout le monde serait là. Une ombre passa devant elle et elle leva les yeux pour rencontrer un regard perçant et argenté.
- Je vois que Merle et Ikar ont fait des miracles sur toi, railla-t-il.
- Et moi je vois que tu as réussi à te relever.
- Il m'en faudrait bien plus pour me garder à terre. Et je suis difficile à fatiguer, lui susurra-t-il à l'oreille.
Son souffle donna des frissons à Muiri mais elle n'eut pas le temps de réagir qu'elle fut violemment poussée sur le côté pendant qu'une grande brune se jetait au coup d'Alastyn.
- Alastyyyyyyn ! Dit-elle un peu trop fort. Tu m'as manqué. Où te cachais-tu ? Je suis contente que tu ai accepté d'être mon cavalier pour cette soirée.
- Lena, ça fait seulement deux jours que nous ne nous sommes pas vu.
- C'était une éteeeeeernité ! Oh pardon, je vous ai un peu bousculé, rigola la brune en se tournant vers Muiri que Merle et Ikar avaient retenus. C'est que mon petit Alastynou m'a tellement manqué. Je n'ai pas fait attention à ce que je faisais.
- Lena, ne m'appelle pas comme ça, je te l'ai déjà dit. Je te présente Muiri. C'est la nouvelle petite protégée du roi.
- Oh ! Mon oncle est toujours en train de récupérer tout ce qui traîne. Tu viens, je dois absooooolument te présenter à un de mes ami.
Sans autre mot, elle emmena - traîna plutôt - Alastyn vers le fond de la salle, laissant Muiri et ses deux amis abasourdis.
- C'est qui celle là avec ses grosses loches ? Demanda la jeune quand le choc fut passé. C'est moi où elle nous a en gros traité de déchets ? Et ils ont quelle relation avec l'autre taré ?
- Lena Cardera, répondit Ikar d'une voix mauvaise. Elle est la nièce du roi. Comme tu peux le voir, ils sont totalement différents tous les deux. Elle pense que son rang lui permet d'être hautaine, irrespectueuse et mesquine avec tout le monde et de posséder tout ce qu'elle veut. Quant à sa relation avec l'autre taré, comme tu dis, je préfère ne pas savoir. Rentrons maintenant. Le roi ne va plus tarder.
Dans la salle, Muiri se sentit un peu perdue. Il y avait tant de monde. Tant de visages inconnus. Et tellement de brouhaha. Un homme immense vint se poster devant elle. A cause du masque elle ne pouvait réellement voir ses traits mais ses cheveux étaient aussi noirs que les ailes d'un corbeau. Son regard était d'un bleu profond mais d'une extrême froideur.
- Monsieur Magusar, dit Merle en s'inclinant, aussitôt suivit par son frère et Muiri. Je ne pensais pas que vous viendriez.
- La reine m'a invité. Il parait que nous avons une nouvelle Redorane, ajouta Magusar d'une voix profonde et grave en se tournant vers la jeune femme. Alors comme ça, vous êtes l'héritière de Seena. Quel âge avez-vous ?
- J'ai vingt-cinq ans, Monsieur.
- Vous êtes plus âgée que Seena quand elle est venue ici. On m'a dit que vous ne connaissiez rien à la magie. Savez-vous que je suis moi-même sorcier ?
- C'est moi qui me charge de son instruction, intervint Alastyn en se plaçant devant Muiri. Ses pouvoirs sont trop précieux pour qu'on vous les laisse. De plus, c'est le roi qui a demandé à ce que je l'instruise.
- Alastyn, souffla le sorcier avec une grimace. Toujours aussi irrespectueux. Je suis sorcier et c'est à moi que devrait revenir le rôle de l'instructeur. Mais si le roi l'a voulu ainsi, soit, je m'inclinerai. Cependant, ajouta-t-il en cherchant le regarde de la jeune femme, si cet...chose ici ne vous convient pas, vous me trouverez au dernier étage de la tour des mages.
- Je vous remercie de votre proposition. Et je ne manquerai pas d'y penser.
- Sur ce, sourit le sorcier, je vous souhaite un bonne soirée.
Il s'inclina et elle fit de même. C'était rigolo de passer son temps à s'incliner mais ça deviendrait vite énervant s'il fallait le faire pour tout le monde.
- "Je ne manquerai pas d'y penser" singea Alastyn. Il est hors de question que tu apprennes la magie avec cet homme. Il se servira de tes pouvoirs pour ses propres fins.
- Parce que personne d'autre ne veut se servir de mes pouvoirs à ses propres fins ? Je ne veux pas entrer dans une guerre mais on attend de moi que je me batte avec ces pouvoirs dont personne ne doit profiter. Mais si je fais cette guerre - Dieu que je déteste ce mot ! - à qui va profiter mes pouvoirs ? Pas à moi puisque je ne veux pas être ici.
- Pourtant tu ne pourras pas partir tant que se ne sera pas fait. Et il ne s'agit pas du même profit. Il te fera faire des choses mal. Aucune personne avec de la morale n'accepterai de travailler avec cet homme. Alors on dit "merci de m'avoir sauvée" et tout rentre dans l'ordre.
Dans tes rêves !
Qu'il l'énervait ! Mais qu'il l'énervait ! Était-ce une façon de parler à quelqu'un qui doit essayer de s'adapter à un nouveau monde, à de nouvelles règles ? Il pouvait se brosser pour qu'elle le remercie. Et elle préfèrerait se coudre la bouche plutôt que d'admettre que le sorcier lui avait fait peur.
Alastyn s'impatientait et riait intérieurement. Il n'aimait pas l'idée de se coltiner une idiote qui ne connaissait rien à rien, sans en plus avoir à faire avec un caractère de cochon. Une idiote très mignonne dans cette tenue avec ses yeux verts comme l'herbe après la pluie, qui lançaient des éclairs. Mais c'était si rigolo de l'embêter. Rien que pour voir se regard. Il allait vraiment beaucoup s'amuser avec elle. Il n'eut malheureusement pas le temps de continuer à l'embêter car Lena venait de nouveau de lui prendre le bras.
- Alastyyyyn ! Pourquoi es-tu parti ? Cette jeune femme ne peut-elle donc pas se défendre seule face à un pauvre magicien ? Alleeeez ! Vieeeeens !
Muiri vit Alastyn pousser un soupir, mais il était presque imperceptible, et il la suivit. En l'entrainant, Lena tourna la tête et jeta un regard noir à Muiri. Quand elle fut de nouveau seule avec Merle et Ikar, elle soupira et laissa échapper un petit rire nerveux.
- Ne t'inquiètes pas. Ça ira mieux dans quelques jours. Tout le monde n'est pas aussi effrayant que Magusar ni aussi détestable de Lena.
Une musique de trompette empêcha Muiri de répondre. Le roi et la reine firent leur entrée. Ils étaient magnifiques dans des vêtements richement ouvragés. La reine était plutôt petite - plus petite que Muiri - et très blonde. De ce qu'elle pouvait en voir, ses traits étaient fins et ses yeux d'un magnifique bleu clair. Elle portait une magnifique couronne argentée. Tout comme son mari, elle respirait la bonté. Heureusement que les personnes les plus importantes de se pays ne lui étaient pas hostile. Elle aurait eu bien du mal à survivre plus d'une demie journée. Sur le passage, tout le monde s'inclina et Muiri les imita. Ils s'assirent sur les deux immenses trônes placés sur une estrade et les festivités continuèrent. Les gens dansaient un menuet. C'était intéressant à regarder. Mais la jeune femme aurait été bien incapable de reproduire cette danse.
- Le roi veut nous voir, dit Ikar en la sortant de sa contemplation.
En les voyant arriver, le roi leur sourit et présenta Muiri à sa femme.
- Ah ma chère enfant, sourit-elle d'une voix très douce. J'espère que mon époux n'a pas été trop brusque avec vous. Peu importe que vous soyez l'héritière, vous venez de très loin. Un minimum de tact est de rigueur. Sachez en tout cas que vous avez mon entière sympathie. J'espère que la chambre que nous vous avons préparer vous convient. Elle n'est pas très grande mais je l'aime bien. Et l'une des tapisserie montre Seena sur le dragon Finn.
- Je vous remercie, Votre Majesté. Et ne vous inquiétez pas pour la chambre. Je la trouve immense et somptueuse. Et je regarderai plus longuement cette tapisserie quand j'y retournerai.
- Parfait. Que pensez-vous de cette soirée ? Je trouvais qu'il était important de rappeler aux gens que malgré le danger qui les menace, la vie peut continuer dans la joie et la bonne humeur.
- Et vous faites bien. Je trouve cette fête merveilleuse. J'aime regarder les gens danser. Chez moi, les fêtes ne sont pas du tout comme ça. Surtout celle à laquelle j'étais avant d'arriver ici. Dans les fêtes fréquentées par des jeunes, il n'y a pas vraiment de danse à plusieurs. La grande majorité des danses se font en solitaire sans mouvement prédéfini. En fait, on bouge juste en ryhtme avec la musique. Alors que là, je vois tout le monde danser ensemble. C'est beau et harmonieux.
- Tant mieux si vous appréciez. Dans quelques minutes nous ouvrirons la session des danses en couple. Connaissez-vous les carnets de bal ? Oui ? Et bien dans cette session, nous dansons avec les personnes de notre carnet de bal. Peut-être un homme vous invitera-t-il a danser, ajouta elle en lui faisant un clin d'oeil.
Une reine qui fait un clin d'œil ? S'exclama Muiri mentalement. C'est pas commun...
- Je ne pense pas être à la hauteur pour danser avec qui que ce soit.
- Il vous faut le bon cavalier c'est tout ! Un bon conducteur vous fera faire inconsciemment les bons pas.
- Oh oui ! Comme au rock n' roll.
- Au quoi ?
- Oh ! Hum...bredouilla la jeune femme gênée. C'est une danse avec des rythmes assez rapide. On balance les hanches, les jambes, on tourne. Heu...
- Désolée, sourit la reine. Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise. Très cher, ajouta-t-elle en se tournant vers son mari quand la musique s'arrêta, je crois qu'il va être temps de nous mettre en piste.
- Très bien, soupira le roi en se levant et en tendant la main à sa femme. Madame, me feriez-vous l'honneur de m'accorder cette danse ?
- Très volontiers, gloussa la reine.
Tout le monde s'écarta sur leur passage et forma un cercle autour d'eux. Des notes de violons s'élevèrent et après une révérence, le roi et la reine se mirent à tournoyer lentement. Ils étaient si gracieux, si charismatiques. Muiri était hypnotisée. Après une minute, ils levèrent la main et les danseurs les rejoignirent sur la piste.
- Elle est cool la reine.
- Oui, lui répondit Merle qui, même si elle n'avait pas compris ce nouveau mot en avait tout de même saisi le sens. Je n'aurais pas employé ce terme mais oui, elle est...cool. J'ai faim. Viens, on va au buffet.
Le buffet était immense. Il y avait tant de mets que Muiri ne savait où regarder. Elle s'attendait à trouver de nombreuses choses inconnues mais elle repéra des tranches de poulet, des toasts de saumon fumé, du homard et beaucoup d'autres choses toutes plus appétissantes les unes que les autres. Elle essaya de prendre un petit peu de tout, histoire de gouter au plus de choses. Tout était infiniment bon. La nourriture fondait dans sa bouche, c'était un régal. Quand elle ne put plus rien avaler, elle soupira de contentement en s'enfonçant plus profondément dans sa chaise.
- Muiri ? Ça t'embête si j'emmène Merle faire une danse ?
- Non. Non. Allez-y. Je vais rester là en attendant que mon ventre dégonfle.
C'est l'heure de la sieste maintenant, songea-t-elle quand Merle et Ikar partirent danser.
- Hey ! fit une voix qui la fit sursauter. C'est pas le moment de dormir. Viens donc te dépenser un peu.
- Alastyn ? Mais je peux pas me dépenser sur une danse si calme. Et puis je ne sais pas danser.
- Peu importe. Tu as besoin de bouger.
Un sourire commença a apparaitre sur les lèvres de Muiri. Il voulait la faire danser ? D'accord. Mais il devrait faire ça correctement.
- Tu me demandes ça comme il faut ?
- Madame, souffla Alastyn avec un léger sourire, me feriez-vous l'honneur de danser avec moi ?
- Très volontiers, répondit-elle après une pause en prenant la main qu'il lui tendait.