L'héritière de Seena [en pause]

Chapitre 6 - Un peu de douceur dans ce monde de brutes

        L'homme se relevait avec difficulté. Muiri n'y comprenait rien. Comment cela avait-il été possible ? Avait-elle utilisé un de ses pouvoirs sans s'en rendre compte ? Improbable. Une aura glaciale la fit tourner la tête. Alastyn se tenait près d'elle. Il émanait de lui une immense colère. Glaciale. L'air semblait vibrer autour de lui. Mais mis à part la tension de son corps et son regard, il paraissait si calme. Il regardait l'homme se relever. Sans expression.

        - Putain ! T'es qui toi ?

        - Je suis Alastyn, répondit le kelpie d'une voix calme. Et toi tu es le violeur et assassin de jeunes filles. Tu comptais faire de ma protégée ta nouvelle victime ?

        - Ta protégée ? ricana l'homme. Laisse moi rire ducon ! Si elle était vraiment ta protégée, tu ne l'aurais jamais laissé aller seule jusqu'ici.

        - Normalement je devrais t'emmener pour que tu te fasses juger, répliqua Alastyn en l'ignorant. Mais après tout ce que tu as fait. Et ce que tu as failli lui faire. Je ne peux pas te laisser en vie. De toute façon, ton jugement sera la mort. Donc choisi :tu préfères mourir de ma main, ou de celle du bourreau ?

        L'homme le toisa puis se jeta sur lui. Il avait sorti deux dagues de son dos. Avec un sourire mauvais, Alastyn para le premier coup. L'homme était rapide. Mais il l'était plus encore. Cependant, l'assassin ne manquait pas de technique. Il disparu deux secondes et le cri que Muiri l'averti qu'il était réaparu derrière lui. Il se retourna d'un bond et l'une des lames lui griffa le ventre. Il vit la deuxième lame fondre sur lui à toute vitesse et l'arrêta de justesse. Sa prise faite, il le désarma, puis s'occupa de son autre main avant de le mettre à genoux. Il pris sa tête à deux mains et la tourna d'un coup sec qui le tua sur le champ.

        Muiri poussa un cri et se cacha les yeux. Un mort ! Elle n'en avait jamais vu à part dans sa famille. Et pas de mort aussi violente. Elle se sentait un peu nauséeuse. Elle avait eu peur. Très peur. Elle avait froid, mais elle suait à grosses gouttes. Ce fut à peine si elle remarqua qu'Alastyn s'était agenouillé près d'elle. Quand il posa la main sur son épaule, elle leva la tête vers lui sans vraiment le voir.

        - Ça va ? Muiri...

        - Je...Tu...Il t'a...Tu es...

       Elle était tellement choquée qu'elle n'arrivait plus à parler. Elle ne pouvait que trembler, les yeux écarquillés. Alastyn l'observa, vérifia rapidement qu'elle n'était pas blessée puis soupira de soulagement. Il passa la main sur sa joue et essuya d'un doigt la larme qui venait de couler. Puis doucement, il attira sa tête contre son épaule et elle s'agrippa à sa tunique de toutes ses forces.

        - Tout va bien, dit-il d'une voix douce. Il ne fera plus de mal à personne. Je suis là. Personne ne te fera de mal tant que je serais là. Et ne t'inquiète pas pour moi. Je n'ai rien.

        Il continua à lui dire des mots réconfortant pendant qu'elle pleurait à chaudes larmes contre son épaule. Jamais de sa vie elle n'avait ressenti ça. Cette impuissance et ce sentiment de se sentir sale. Il n'avait rien fait à par lui tripoter les seins mais ça suffisait amplement. Il aurait pu la tuer. Et il l'aurait fait - et bien pire - si Alastyn n'était pas arrivé. Elle n'osait pas imaginer la scène si elle avait été seule. La peur avait bloqué toute pensée qui aurait pu l'aider. Trouver une ouverture pour lui mettre un coup entre les jambes, le mordre ou le griffer. Tout ce qu'elle avait pu faire c'était se tortiller comme un ver de terre et prier pour que celui qu'elle détestait alors le plus vienne la sauver. Et il était arrivé. Même si elle avait crié son nom, elle était certaine qu'il savait avant ça qu'elle avait des soucis. Peut-être avait-il capté son appel au secours mental. Elle resserra encore plus la prise dans son dos. Là, contre la poitrine d'Alastyn, elle s'apaisa doucement au son des battements de son coeur. Calmes, tranquilles. D'une main il lui caressait les cheveux pendant que l'autre montait et descendait dans son dos. Elle s'efforça de ne plus penser qu'il y avait un mort à quelques centimètres d'elle. Elle avait toujours froid, mais dans les bras d'Alastyn, elle se sentit dans un cocon. Au chaud et protégée. Elle se concentra donc sur ces sensations et sur le mouvement de ses mains sur elle et elle frissonna de plaisir.