Lilith
A mon réveil, je repense à la nuit que j'ai passée et mon regard se porte aussitôt sur... la place vide à côté de moi. Jungkook n'est plus dans le lit. Je plaque la couverture blanche contre ma poitrine tout en me redressant pour tenter de l'apercevoir dans la pièce mais personne n'est là. Il s'est barré pendant que je dormais et je reconnais que je n'apprécie pas cela.
Tant pis, je file sous la douche pour me laver des récents événements puis j'enfile des vêtements simples mais élégants car je refuse de montrer une apparence bâclée devant Nina, Evandre et toutes les personnes que je serais susceptible de croiser.
En prenant mon courage à deux mains, je quitte la chambre sans mon bandeau parce que je ne sais pas si Jungkook a pris le sien. Je rejoins la salle à manger et justement ma mère et Nina prennent leur petit-déjeuner. Ma génitrice se lève et m'accueille par une étreinte chaleureuse. Néanmoins, la jeune mariée m'accorde un regard moins sympathique. Je ne peux pas dire que j'ai envie de lui sourire non plus. Elle a pris le mec que j'aimais, récupéré mes titres, ma chambre, ma robe de mariée, tout ! Elle m'a tout volé et ne s'est pas gênée de m'exposer sa joie comme si tout ne m'avait pas appartenu auparavant.
« Comment a été ta nuit ? ma mère me demande en souriant.
— Elle était... »
Je me rappelle les mains de Jungkook sur moi et ses lèvres sur les miennes. Je n'oublierai sûrement jamais la douceur des pétales de rose sur mon corps. Mais ce qui restera à jamais, c'est ce sentiment d'avoir été vivante. Pour une fois, j'ai été moi. Je ne saurais m'expliquer mais je n'ai pas culpabilisé, je n'ai pas regretté et je me suis sentie bien. Jungkook avait raison, seuls les ressentis sont importants et pas le sexe. Je ne connais rien du sexe hormis les clichés et les fantasmes qu'on y mêle mais le ressenti d'un orgasme est puissant. La sensation de bien-être est fascinante et peut-être qu'une part de notre corps peut rapidement en devenir dépendante.
« Ma nuit a été fascinante. J'étais très contente de faire venir Jungkook sur mes terres natales. Je l'ai emmené sur ma tombe. J'ai vu les nombreuses roses rouges.
— Oui, nous t'en mettons souvent. » ma sœur répond.
Je m'assois en face d'elle alors que ma mère reprend sa place. Je me prépare une tartine de beurre puis je remarque le regard dur de Nina.
« Et ta première nuit ? »
La question de Nina me surprend. Pourquoi veut-elle que nous évoquions ma virginité à table ? Je ne sais pas comment parler de sexe avec mon propre mari alors avec mes soeurs ou ma mère !
« Quoi, ma première nuit ?
— Comment c'était ? Dans les rues, on raconte que tu t'es très bien acclimatée à la sauvagerie des Gandharva. On dit même que tu pratiques tes rapports à trois. Comment s'appelle-t-elle déjà ? elle fait semblant de réfléchir. Oh ! Merryl ! »
Ma mère baisse la tête vers sa tasse de café et je ne sais pas quoi répondre.
« Ma vie sexuelle ne regarde que moi. Si ta question est de savoir si mon mari me comble, la réponse est oui. Je t'en souhaite autant avec Evandre. »
Bien sûr que non !
« Les filles, ne vous chamaillez pas. » ma mère tente de calmer les tensions.
Nous sommes coupées par la porte qui s'ouvre brusquement. Mon mari, aussi beau soit-il, m'ignore pour s'adresser à ma génitrice.
« Pouvons-nous nous voir un instant ? Je dois vous parler expressément. »
Sans discuter ma mère le rejoint mais avant de quitter la pièce, Jungkook me dit :
« Nous partons dans vingt minutes. Jay va bientôt ranger nos bagages alors fais attention à ne rien avoir oublié. »
Ils quittent la pièce et me voilà seule avec Nina mais Evandre entre et s'installe à côté de sa femme. Quand je songe à ce qu'ils ont fait pour leur première nuit officielle en tant que mari et femme, j'en ai l'appétit coupé alors je termine ma tartine et m'arrête de manger.
« Ton mari pourrait dire bonjour lorsqu'il entre dans une pièce. Nina dit.
— Tout comme le tien. Tu excuseras Jungkook mais il ne fait pas partie des Phoenix.
— Effectivement, ce n'est pas un Phoenix alors il pourrait se montrer poli. Evandre parle sèchement.
— Qui parle de politesse ? » je le regarde.
Je ne peux plus regarder l'homme que j'aimais avec un peu de plaisir à l'avoir devant moi. Lorsque je portais ses vêtements pour me rappeler notre amour, il embrassait Nina et quand je songeais à m'enfuir pour le retrouver, il prévoyait de se marier avec elle. Ils s'aimaient sur ma tombe et j'en suis dégoûtée.
La brisure dont j'avais besoin pour me détacher de mon clan vient d'être réalisée. Je ne suis pas très heureuse avec les Gandharva mais ils ont l'honnêteté de dire s'ils s'aiment ou non et si tel n'est pas le cas alors ils participent à des soirées libertines pour justement trouver l'équilibre qui leur manque dans leur relation. C'est affreusement bizarre et presque rabaissant mais lorsqu'on se retrouve à la place d'une personne qui en aime une autre et qui est pourtant mariée, cela prend soudainement tout son sens. C'est une question de bonheur malgré les responsabilités des clans.
***
Je salue une dernière fois ma meilleure amie ainsi que ma mère puis je monte dans le véhicule noir et blindé que conduit Jay. Durant le trajet, Jungkook discute dans une langue que je ne comprends pas avec notre conducteur alors je me permets de prendre la parole.
« Pourquoi parlez-vous dans une langue que je ne connais pas ?
— C'est notre langue natale, madame. Peut-être devriez-vous l'apprendre pour être plus proche de votre mari. Jay me sourit depuis le rétro intérieur.
— Ceci ne sera pas nécessaire. » Jungkook intervient.
Je ne veux pas paraître parano mais j'ai l'impression qu'il est contrarié et principalement à cause de moi. Je ne lui ai rien fait. Nous ne nous sommes pas parlés depuis que nous nous sommes réveillés et nous n'avons même pas eu de conversation. Lorsque nous nous sommes couchés, nous nous entendions bien. Je ne comprends pas. Il n'a trahi aucune promesse envers Merryl puisque nous n'avons pas couché ensemble et je suis encore vierge donc où est le problème ?
Arrivés à l'aéroport, nous montons dans l'avion et quand il décolle, je rejoins Jungkook dans la chambre du jet privé. Il est allongé sur le lit. Je ferme la porte étroite derrière mon entrée puis je parle :
« Est-ce qu'il y a un souci ?
— À toi de me le dire. »
Je ne comprends pas. Je joue avec mes mains parce que je suis gênée et il m'intimide. Le regard de Jungkook a toujours été très lourd à supporter parce qu'il est dangereusement sombre, malsain.
Il se lève du chevet pour venir à ma hauteur, même s'il me dépasse.
« Pourquoi est-ce que j'aurais un problème ? Si tu parles de cette nuit...
— Je ne te parle pas de cette nuit. Je pensais que nous nous faisions confiance, Lilith.
— Écoute, je ne sais pas où tu veux en venir. Qu'est-ce que tu as ?
— Il semblerait que tu m'aies menti. Parce que je veux l'entendre de ta bouche, je vais te poser la question clairement ! As-tu réellement le gène d'Alexandrie ?
— Je te demande pardon ? » je ris, gênée.
Jungkook ne plaisante pas du tout. Devant son expression de marbre et sérieuse, je me calme.
« Je ne savais pas exactement ce qu'était le gène d'Alexandrie car ce n'est pas quelque chose qui court les rues. Tu as dit que tu avais ce gène. Tu l'as signalé sur le questionnaire et je ne savais pas complètement ce que cela signifiait mais tu n'as pas ce gène.
— J'ai les yeux violets. je lui montre l'évidence.
— J'ai entendu ta mère parler de ton gène avec Héra ce matin. Elle parlait d'une potentielle grossesse. Héra a dit qu'elle ne savait pas si tu pouvais tomber enceinte puisque ce gène bloque le moindre cycle menstruel. Lors de notre nuit de noces, tu as dit ne pas prendre de pilules car tes règles étaient réglées.
— Et ?
— Le gène d'Alexandrie ne donne pas aux femmes des règles. Elles sont fertiles mais elles n'ont pas de règles. Elles sont brunes, très brunes mais tu es encore plus claire que blonde platine.
— Je n'ai pas menti. J'ai dit que j'étais fertile. Je le suis. J'ai les yeux violets. »
Je ne comprends pas sa réaction.
« As-tu oui ou non ce gène ? Dis-moi clairement si tu as menti lorsque tu as donné tes renseignements sur ton questionnaire. »
Maintenant une sonnette d'alarme vient de retentir. Jungkook est le donneur de sanction et il décide de qui meurt ou qui vit. Il décide des destins et il est encore plus cruel si c'est lui qu'on trahit. C'est ce que j'ai retenu des multiples conseils des autres : Ne jamais le trahir.
« Non. »
Il pose tendrement sa main sur ma nuque et là, j'ai peur. Une étrange sensation se ressent dans mon corps que je ne saurais décrire. Le regard de Jungkook est si vif que je crains le pire.
« Pourquoi avoir menti ? Je t'ai dit que je ne te mentirai jamais et je ne l'ai jamais fait. J'ai tenu toutes mes promesses et toi, tu as menti. C'est le moment où ton excuse doit être recevable pour limiter la sanction. »
J'aimerais reculer mais sa main monopolise la totale position de mon corps.
« Ce n'est pas mon mari que j'ai trahi. Je n'ai jamais contredit mon père, c'est une nuance. Nous n'étions pas mariés et cela remonte à des années. Depuis ma naissance mes yeux sont ainsi et personne n'avait mes yeux dans notre famille, même pas dans mes ancêtres. Les gens ont trouvé ça suspect alors la seule explication était le gène d'Alexandrie. Mes cheveux étaient différents de ce brun intense dont nous parlions mais rien n'était contradictoire, autrement. »
Jungkook ne change pas un seul instant d'expression.
« Mon père voulait que je sois une fille exceptionnelle alors dire que j'avais ce gène rendait les choses encore plus prestigieuse. Ensuite, j'ai su que je n'avais pas ce gène parce que j'ai eu mes règles. Moi, j'étais persuadée de l'avoir parce que la pilosité, les yeux, étaient synonymes du gène. J'ai eu mes règles et on m'a dit que ce n'était rien d'alarmant. Mes cheveux n'étaient pas bruns alors je me suis dit que ce syndrome était juste bancal. Puisqu'il est rare, il ne devait pas être très bien connu. Je n'ai aucune pilosité, hormis mes cheveux, mes cils et mes sourcils... Je pense que tu peux le confirmer. » je rougis.
Il me relâche puis me détaille de la tête aux pieds.
« Donc tu as ce gène ou non ? Je ne comprends plus rien !
— Je pensais que j'avais ce gène aussi parce que mon père m'a bercée petite en disant que je l'avais. Mon père a convaincu tout le monde aussi. C'est lorsque j'ai dû remplir ton foutu questionnaire que j'ai commencé à me poser des questions plus sérieuses. En fait, j'ai juste eu des doutes.
— Ton père veut toujours avoir ce qu'il y a de plus merveilleux. Il a voulu rendre tes yeux précieux par un gène que tu ne possèdes même pas et tu n'as jamais rien dit.
— Que voulais-tu que je dise ? Papa, j'ai mes règles ? je réponds sarcastiquement. Non, je ne l'aurais pas fait. Mon père pensait seulement que j'étais infertile. »
Comme si Jungkook venait de comprendre un truc, il sourit méchamment.
« Et tu te demandes encore pourquoi ton père a accepté de me donner ta main ? Il t'a toujours vue comme une faible, Lilith. Une pauvre fille qui n'était même pas foutue de vivre par elle-même, au point qu'elle ait dû subir une greffe. Tu n'avais même pas ton gène et en plus, il te pensait infertile. Et tu ne comprends pas pourquoi il n'a pas voulu te garder près de lui ?
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Tu n'es qu'un échec à ses yeux. Il veut une personne flamboyante pour reprendre les rênes de son maudit clan mais en plus d'être une femme, tu n'avais aucun gène, pas la capacité de rapporter des gosses et en plus, tu étais faible à cause de ton cœur. Il a voulu se débarrasser de toi. Crois-moi, ma demande en mariage est tombée à pique.
— N'importe quoi ! Mon père m'aime !
— Vraiment ? Où était-il pour te dire au revoir ou t'accueillir à ton arrivée ? T'a-t-il demandé comment tu vivais ? Quand tu aimes ton gosse, tu ne l'envoies pas dans la gueule du loup. Je n'accepterai jamais que ma fille épouse l'ex de son aînée. Tu n'étais que son échec. Et tu veux que je te dise, heureusement que tu ne lui as jamais dit que tu étais fertile. Ta mère a vu ton questionnaire mais elle n'a rien démenti devant ta meilleure amie ce matin.
— Qu'est-ce que tu crois que mon père aurait fait s'il savait que j'étais fertile ?
— Je n'en sais rien. Mais tu n'aurais représenté qu'un problème pour lui si tu n'étais pas partie. Les gens de ton clan t'ont regardée comme une paria pour t'être mariée à un Gandharva mais tu n'as jamais été toi chez eux. Tu as été une fausse Lilith et tu t'es acceptée comme ça. Et tu m'as menti. Tu aurais dû me dire que le gène d'Alexandrie disait que les femmes n'avaient pas de règles mais qu'elles étaient fertiles et que toi, tu n'avais pas ça ! Même dans mon clan, ils pensent que tu as ce foutu gène. Tu n'en as pas marre de te cacher derrière les instructions de ton père ? »
Il se rallonge dans le lit et je reste debout. Je me fais clairement engueuler. J'aurais dû lui dire que je savais que je n'avais pas ce gène mais je ne savais plus ! On m'a toujours dit que j'avais ce gêne alors je pensais que j'avais juste quelques particularités de plus.
« Je suis désolée. Je ne pensais pas que ça avait de l'importance. Je suis fertile, je te donnerai des enfants. Je ne suis juste pas brune et j'ai des règles. Je ne pense pas que ce soit monstrueux.
— Tu as parlé de tes menstruations avec Taehyung lorsqu'il t'a prescrit une pilule. Il est médecin et adore se renseigner sur le moindre syndrome. Il est sûrement déjà au courant que tu as menti. Sais-tu ce qu'on fait aux gens qui mentent ?
— Je te demanderai plutôt, qu'est-ce que tu fais aux gens qui mentent puisque tu es celui qui décide.
— M'as-tu menti sur autre chose ? N'envisage pas de me mentir deux fois, Lilith ! Une fois, c'est déjà beaucoup trop !
— Non. Je ne t'ai menti sur rien d'autre.
— Promets-le.
— Je te le promets. »
Je veux temporiser les choses alors je m'allonge à côté de lui alors que nous ne nous quittons pas du regard.
« Tu vas me punir ?
— Oui mais moins sévèrement.
— Qu'est-ce que tu comptais me faire ?
— Les personnes qui me mentent personnellement reçoivent le fouet. Je me l'inflige à moi-même alors je n'hésite pas à le faire sur les autres. Tu y échapperas. »
Je ravale ma salive avec un goût amer.
« Alors, quelle sera ma punition ?
— Ne t'attends plus à ma protection. Crois-moi, sans ma protection, la vie te semblera plus complexe.
— Ce n'était qu'un petit mensonge ! Des petits détails qui ne comptaient pas !
— Les détails sont importants ! Je ne t'ai jamais menti, même sur un petit détail. Je t'ai toujours dit la vérité. J'ai horreur des gens qui profitent de ma parole pour me mentir. Un mensonge, peu importe la grosseur de la trahison, elle reste une trahison ! Je t'ai accordé du temps pour que tu puisses me le dire. Tu aurais dû trouver le temps de me le dire.
— Je suis désolée. »
Au-delà du fait que j'aie menti sur un malheureux détail, je me rends compte que ce n'est pas l'acte qui le dérange. Il est blessé. Je le vois dans son regard et parce que tout semble me submerger, je pose ma main sur sa joue pour qu'il se taise.
« Tu as toujours dit que seuls les ressentis étaient importants. Tu te sens trahi et c'est pour ça que tu m'en veux. Je n'ai pas trahi mon mari, j'ai prouvé ma loyauté envers les miens mais je n'ai rien fait contre toi. J'aurais pu demander aux miens de te tendre un piège pour ne pas que tu puisses repartir sagement sur tes terres. J'aurais pu balancer vos projets à mon père. Je ne l'ai pas fait !
— Pourquoi ne l'as-tu pas fait ? »
Honnêtement ? Je ne le sais pas. Je crois que je ne voulais pas les trahir.
« Je... Je ne voulais pas vous trahir. Je ne parle pas seulement de toi mais de ton clan. J'étais en colère contre Evandre et Nina alors je crois qu'inconsciemment, je voulais une vengeance. J'ai... Je me suis même dit que tu étais peut-être même finalement mieux qu'Evandre. »
Je ne saurais jamais décrire ma relation avec Jungkook. Sommes-nous amis ? Est-ce que nous sommes solidaires ? Pouvons-nous réellement nous faire confiance ? Allons-nous être plus que de simples amis ?
La nuit que nous avons passée ensemble, je pensais qu'une chose s'était développée entre nous. Je ne lui aurais jamais confié mon corps si je ne me sentais pas en confiance.
« J'aurais pu laisser Evandre faire ce que nous avons fait cette nuit parce que j'aurais toujours été vierge mais je ne le voulais pas. Avec toi... Je le voulais. »
Je prends le risque de poser mes lèvres sur les siennes mais il ne me repousse pas. Ce n'est pas pour autant qu'il participe à ce simple baiser mais je le sens déjà plus calme.
« Pardonne-moi, Jungkook. Je ne savais pas que tu m'avais choisie pour ce gène.
— Je ne t'ai jamais choisie pour ton gène et je te l'ai déjà dit. »
Il coince une mèche derrière mon oreille.
« Je crois que j'ai quand même été assez punie pour les prochaines semaines. L'homme que j'aimais me mentait. Nina m'a trahie et mon père... On se passera des commentaires.
— Choisis-tu les Gandharva ou les Phoenix, Lilith ?
— Je choisis les Gandharva mais je choisirai toujours ma mère et ma meilleure amie. »
Cette fois, il semble totalement calmé.
« Nous devrons trouver une manière d'avouer que tu n'as pas ce gène. Les Gandharva te prennent pour un ovni créé par les Dieux eux-mêmes. Ils ne t'aiment pas parce qu'ils voient en toi une sorte d'immortalité et une arrogance. Leur avouer que tu n'as pas ce gène te rendra plus humain à leurs yeux et ce n'est pas plus mal.
— Je croyais que tu ne voulais plus me protéger.
— Si tu choisis réellement les Gandharva alors tu deviens sous ma protection. Tu es ma femme, je suis obligé de te protéger, il en va de mon honneur mais tu auras une punition, un jour ou l'autre pour m'avoir menti. Ne recommence plus jamais ! Dans le cas contraire, je te ferai sévèrement passer l'envie de recommencer ! »
Je regarde sa main sur laquelle ses tatouages descendent et je sais qu'ils sont là pour cacher ses marques qui n'ont jamais pu cicatriser joliment alors je prends sa main et pose un baiser dessus pour apaiser cette douleur qui semble encore loger en lui.
« Quoi que tu aies pu faire dans le passé, je te pardonne, Jungkook. »
Je ne veux pas connaître ses multiples erreurs et elles ont l'air d'avoir été graves et honteuses donc je ne veux rien savoir mais le fait de lui pardonner devrait nous mettre sur un pied d'égalité qui n'en sera que positif pour nous.
Jungkook caresse ma joue.
« Tu ne sais pas encore à quel point la vie est toxique, Lilith. Si tu réussis à me pardonner, moi, je ne le pourrai jamais. »