Hades Legacy (Trilogie Hadès...

By winchestered_author

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Ellie est comme toutes les autres filles de dix-huit ans dans le monde, excepté pour une grande différence. ... More

TEXTE DE PRÉSENTATION
Prologue
Chapitre un
Chapitre deux
Chapitre trois
Chapitre quatre
Chapitre cinq
Chapitre six
Chapitre sept
Chapitre huit
Chapitre neuf
Chapitre dix
Chapitre onze
Chapitre douze
Chapitre treize
Chapitre quatorze
Chapitre quinze
Chapitre seize
Chapitre dix-sept
Chapitre dix-neuf
Chapitre vingt
Chapitre vingt-et-un
Chapitre vingt-deux
Chapitre vingt-trois
Chapitre vingt-quatre
Chapitre vingt-cinq
Chapitre vingt six
Chapitre vingt-sept
Chapitre vingt huit
Chapitre vingt-neuf
Epilogue
FAQ
Bonus de Noël

Chapitre dix-huit

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By winchestered_author

Chapitre dix-huit

Je recule brusquement comme s'il m'avait giflé. Ma gorge se ferme tant que je peux à peine dire deux mots.

—Depuis quand ?

Il ne répond pas.

—Depuis quand ? répété-je, ma voix s'élève dramatiquement à cause de son silence.

Il ne répond pas. Je m'approche, mes yeux s'embrasent de rage.

—Je jure devant Dieu Eric, si tu dis rien je vais-

—Un mois, m'interrompt-il, sa voix est basse. Je le sais depuis un mois. Ou plutôt deux.

—Depuis deux mois ? je le dévisage.

On dirait qu'on m'a donné un énorme coup de poing à l'estomac. Soudainement, tout semble se mettre en place.

—Tu savais quand tu m'as rencontré ?

—Oui.

—Alors pourquoi t'as rien dis ? chuchoté-je. Même quand je te l'ai dit, pourquoi t'as rien dis ? Tu connaissais mon inquiétude ! Je pensais être la seule à le savoir excepté pour Jasmine, je pensais... je secoue la tête et ma gorge est soudainement sèche. Je pensais que j'étais toute seule face à tout cela.

—Tu m'aurais laissé t'aider si je t'avais dis que je le savais ? demande-t-il en haussant des sourcils, j'ouvre la bouche pour répondre et il lève un doigt pour m'arrêter. Ou est-ce que tu m'aurais repoussé pour me "protéger" ?

—Ça justifie toujours pourquoi tu m'as rien dis. Alors pourquoi Eric ? 

—Car je savais que tu me détesterais, sourit-il faiblement. Je le voulais pas.

—Que je te détesterais ? une soudaine pensée à me rendre malade me prend et je recule encore plus. Tu es celui qui m'envoie ces messages ? Est-ce que tu essaies de me faire chanter pour déclarer la guerre ? 

—Quoi ? Non ! ses yeux s'écarquillent et il secoue la tête avec véhémence, je continue de le dévisage, incapable de faire confiance à ses mots. Ellie, bordel, non ! Je te ferais jamais ça ! 

—Alors comment est-ce que tu le savais Eric ? Mes parents et moi étions censés être les seuls à savoir pour cette prophétie, personne d'autre ! m'exclamé-je en levant mes mains en l'air. Pourquoi tu connaitrais la prophétie si tu veux pas que je cause une guerre civile ? 

—Ellie ! Eric attrape mes poignets en me regardant dans les yeux. Je veux pas cela. J'en ai rien à faire.

—Ne me touche pas, craché-je en retirant mes mains de son emprise et je le repousse avec mon pouvoir avant qu'il se rapproche.

Eric croise ses bras contre son torse, sa mâchoire se durcit, mais heureusement il obéit et reste où il est. 

—Qu'est-ce qui te fais croire que je vais te faire confiance, Eric ?

—Car depuis dix minutes je suis la même personne et tu m'as que dis tu me faisais confiance ? dit-il et je plisse des yeux. Ellie, je te mens pas. Je m'en fiche que tu sois prophétisée à faire cette guerre, car je te connais, et je sais que tu ferais tout pour l'empêcher.

—Ça explique toujours pas comment tu es au courant de la prophétie.

Eric soupire en frottant sa mâchoire. Je trouve que c'est presque drôle de voir comment il est mal à l'aise.

—Ma mère me l'a dit.

—Aphrodite ? je fronce des sourcils, ce n'était vraiment pas la réponse à laquelle je m'attendais. Comment est-ce qu'elle le sait ?

—Je sais pas.

Je presse mes lèvres en une fine ligne.

—Eric, si tu penses-

—Je mens pas Ellie, dit-il sèchement. Je ne sais pas comment elle l'a découvert et elle a pas daigné à me l'expliquer. Apparemment, je suis pas assez important pour que je connaisse les paramètres de ma "mission", dit-il amèrement et ses lèvres se lèvent comme si les mots laissaient un mauvais goût dans sa bouche.

—Mission ? ma poitrine se serre, je recule en pliant mes bras d'un air protecteur. Quelle mission ?

—C'est exactement ce que tu penses, soupire Eric et je pense que je déteste ses silences résignés plus que ses explosions défensives. Ma mère est une écervelée et elle a toujours été obsédée par les prophéties. Elle croit toujours en elles, et elles lui fichent la trouille.

—Tu dévies la conversation Eric, dis-je doucement et ma voix est aussi basse qu'un chuchotement. Qu'est-ce qu'elle t'a dit de faire ? continué-je en faisant attention à mes mots.

—De garder un œil sur toi quand tu viendrais. De m'assurer que tu ne causes pas une guerre, hausse-t-il des épaules. Et te renvoyer aux Enfers si je pensais que tu allais accomplir la prophétie.

J'étais la mission ? demandé-je et il hoche de la tête; je déglutis. Alors la première fois qu'on s'est vu, tu savais qui j'étais et tu m'as approché seulement pour t'assurer que je cause pas une guerre ?

—Oui, confirme-t-il.

Cette confirmation brise le dernier espoir que j'avais; pour une fois je voulais avoir tort. Mais j'ai raison, comme toujours.

Je commence lentement à me renfermer.

Eric aperçoit clairement les traits de mon visage qui changent, car ses yeux s'écarquillent et il se précipite pour se justifier.

—Mais Ellie, je te jure, que c'était avant, quand je te connaissais pas, quelle genre de personne tu es. Si j'avais su-

—Si tu avais su ?  l'interromps-je et mes yeux se haussent d'incrédulité. Quoi ? Si tu avais su tu ne te serais pas lié d'amitié avec moi sous de fausses intentions ? Eric, c'est exactement faire ce que je déteste. Juger un livre par la couverture, juger quelqu'un par ta perception; ou, dans ton cas juger quelqu'un par une prophétie qu'elle connaissait pas, et qu'elle voulait pas. Tu penses que je voulais que mes parents me disent que je suis destinée à démarrer une guerre civile qui apparemment causerait le monde surnaturel se déchirer ? Tu penses que je voulais être retenue aux Enfers pendant dix-huit ans car mes parents étaient terrifiés d'une prophétie ? 

—Je savais pas, Ellie, dit Eric et son visage est peiné.

—Mais c'est le problème Eric. Tu savais. Tu as choisis d'agir en connaissance de cause sans me donner une chance, réponds-je et il fléchit. Tu te considères comme un chef; tu te vantes même de diriger la sphère surnaturelle qui règne ici. Mais serais-tu le chef que tu proclames être si tu jugeais un être surnaturel à l'Orphelinat aussi durement que tu m'as jugé ? Si l'un d'eux était venu et que tu savais pas qu'il était ou quel genre de personne il était vraiment. Si tu savais seulement qu'il pouvait être potentiellement dangereux, tu ferais semblant d'être leur ami comme tu l'as fais avec moi ? Prétendrais-tu de te soucier de lui, de te rapprocher de lui, purement pour le renvoyer d'où il vient s'il montre le moindre signe de, peut-être, devenir cette personne ? Tu le jugerais avant de le connaître ?

Il ne dit rien pendant un si long moment et je sais que je l'ai touché. Je ne sens aucune satisfaction face à sa réaction; seulement de la douleur. Quand il parle enfin, sa voix est si basse que je l'entends à peine.

—Ellie, j'ai pas prétendu me soucier de toi; je pourrais jamais faire ça, même si je le voulais. C'était vrai.

—Comment dois-je te croire, Eric ? dis-je doucement. Comment suis-je censé te croire après tout ce que tu m'ais que tu t'es lié d'amitié avec car tu tu pensais que j'allais être une terrible personne ? Je croyais tu m'appréciais pour moi, pas à cause d'une destinée qui me pend à la tête comme une guillotine, et j'avais tort. Je pensais que... je déglutis en m'arrêtant avant de finir ma phrase infortunée.

Je pensais que tu ressentais ce que je ressens pour toi.

—Tu pensais quoi ? demande-t-il doucement et mon visage se durcit.

—J'avais tort, répond-je.

Cette fois il recule face au manque d'émotion dans ma tonalité. J'ignore la petite voix dans ma tête qui me hurle d'arrêter, je continue et délivre le coup de grâce.

—Alors félicitations Eric, car tu as réussi dans ta mission; une partie en tout cas. Tu as découverts que non, je vais pas causer une guerre civile, et que je le veux pas; en fait, je vais tout faire pour empêcher que ça se déroule. Mais je vais le faire à la surface et je vais le faire sans ton aide.

Je retire sa veste comme si elle me brûlait et lui lance à la figure, je m'enveloppe dans mon invisibilité et m'en vais.

—Ellie, attends !

Eric a à peine le temps de réagir et il rattrape sa veste avant qu'elle tombe au sol. Il me court après, enroulant ses doigts autour de mon poignet.

—Bambi, aller. Écoute-moi au moins avant de partir furieusement.

—Je t'ai écouté. Et tu en as dis assez, craché-je en retirant mon bras de sa main - ironiquement de la même façon dont il m'a apprise il y a plusieurs semaines - et je le pousse avec mon pouvoir à plusieurs mètres.

Je le dévisage froidement, sentant mon pouvoir s'enrouler et se fondre dans l'air qui nous entoure comme des serpents affamés, prêts à frapper et le dévorer.

—Reste loin de moi, Eric.

Et cette fois, quand je me tourne et pars, il ne me suit pas.

Je frisonne et enveloppe mes bras autour de moi, j'ai soudainement trop froid. La petite voix dans ma tête proteste depuis tout à l'heure, espérant que malgré avoir dis explicitement à Eric de rester loin de moi, il m'ignorait et me courait derrière Mais je la laisse tambouriner méchamment et le silence m'accompagne sur le chemin du retour.

C'est à ce moment que je décide que je déteste la pluie.

———

Je ne sais pas combien de temps j'ai marché sous la pluie. Je suis consumée par la douleur accablante et le choc d'avoir découvert qu'Eric m'a utilisé depuis le début de notre rencontre que je perds la notion du temps. Une pensée ricoche dans ma tête, revenant encore et encore, comme un cercle; comment ne l'ai-je pas remarqué ? Comment ai-je raté ce qui est flagrant ?

Ce qui me torture encore plus c'est que je ne trouve pas de raison plausible.

—Ellie ? une voix horriblement familière se fait entendre, elle est remplie de confusion.

Quand je regarde à ma gauche je vois Alex me dévisager par la fenêtre de sa voiture, son sourcil est haussé avec perplexité. Je cligne des yeux à plusieurs reprises, et remarque lentement que je ne suis plus invisible. J'ai dû être si perdue dans mes pensées que j'ai laissé mon voile tomber sans m'en rendre compte. 

—Que fais-tu sous la pluie ? Il est presque six heures du matin.

Je le regarde videment pendant quelques secondes de plus avant de me tourner pour continuer mon chemin.

J'entends la portière s'ouvrir hâtivement et Alex apparaît devant moi. Il attrape mon poignet quand j'essaie de le contourner, il m'arrête alors dans mes pas. Il me tire légèrement vers lui et me force à le regarder.

—Sérieusement El, ça va ? demande-t-il et son ton s'adoucit avec inquiétude, ses yeux gris me regardent de haut en bas. Depuis combien de temps es-tu dehors ? Tu es mouillée jusqu'à l'os.

—Je vais très bien, Alex, dis-je d'un ton monotone. Laisse moi.

—Ouais, j'y crois pas du tout, répond-il en secouant la tête. Monte. Je te dépose à l'Orphelinat. 

—Non ! dis-je en retirant ma main de la sienne et je recule. Je n'y retourne pas.

—D'accord, Alex lève ses mains en l'air. On n'y va pas. Mais laisse-moi au moins t'abriter de la pluie.

Je le fixe dubitativement, pas certaine si je peux lui faire confiance. Il soupire.

—Ellie. C'est moi. Qu'est-ce que tu penses que je vais faire, te jeter dans ma camionnette et t'attirer dans mon repère ? il hausse un sourcil.

Je plisse des yeux suspicieusement et il lève ses mains encore plus haut, comme si ce simple acte appuyait le fait que sa suggestion était ridicule. Je presse mes lèvres et hoche durement de la tête.

—Bien.

Alex pousse un long soupire de soulagement.

—Oh dieu merci. Pendant une seconde, je pensais que je devrais te jeter dans ma camionnette. 

Je ne réponds pas, grimpant dans le siège passager de la voiture avec réticence.

Après un moment, Alex entre à côté de moi et claque la porte derrière lui. On s'assied en silence avant qu'il se tourne pour me faire face, m'observant de près. 

—Tiens, dit-il enfin en retirant son sweat-shirt gris clair pour me le donner, ses cheveux mouillés lui collent au visage. Mets-le.

—J'en ai pas besoin, réponds-je immédiatement en le repoussant. J'ai pas froid.

—Ouais, heureusement, sinon tu serais déjà morte d'hypothermie, répond-il sèchement et il me le redonne. Je rigole Ellie. Mais tu me donnes froid en étant comme ça.

—Alors c'est pas toi qui en a le plus besoin ? 

—Mets-le, dit-il en me fusillant du regard et il démarre la voiture.

Je me mords la lèvre pour retenir une remarque acerbe quitter mes lèvres et enfile son haut à contrecœur. Le haut m'enveloppe d'odeurs, un mélange d'agrume et d'eau de mer.

Il ne mérite pas mon aigreur, me rappelé-je. Il essaie simplement d'aider.

—Alors, Alex tapote le volant et je peux dire qu'il essaie vraiment de ne pas me regarder. Tu vas me dire pourquoi je t'ai trouvé vagabonder dans les rues à six heures du matin et tu as l'air aussi sèche qu'un rat ? 

—Non.

—C'est en rapport avec le fait qu'Eric a débarqué incroyablement furieusx à l'Orphelinat il y a une heure ? demande Alex en ne prenant pas la peine d'être délicat.

—Quoi ? je sursaute en le regardant d'un œil noir.

—Ouais, il était pas content. Il m'a presque donné un coup de poing pour avoir dis salut, il jette un rapide coup d'œil à mon expression et de la compréhension traverse ses traits. Ah. Donc oui. Vous vous êtes disputés ?

—C'est pas tes oignons, Alex, réponds-je sèchement en regardant par la fenêtre.

—Alors oui, hoche-t-il de la tête et je serre mes dents.

Pourquoi il n'abandonne pas ?

—À propos de quoi ?

—Rien.

—Ellie, aller. Tu peux me parler, tu le sais, dit-il légèrement mais je ne réponds pas. Ok, super, dis rien. Mais tu sais que je te laisse pas sortir de cette voiture tant que tu me réponds pas ?

—Sérieusement Alex ? haussé-je des sourcils incrédulement et il hausse des épaules, je grogne doucement en pressant mes doigts sur ma tête avec frustration. C'est excessivement enfantin.

—Mais efficace.

Je m'arrête un instant. Eh bien. Il n'a pas tort.

—Alors ? me presse Alex en grognant d'impatience face à mon silence et je soupire en tirant les manches de son sweat-shirt sur mes doigts.

—J'ai découverts qu'il m'a menti dès l'instant où on s'est rencontrés, admits-je. Je sais pas qu'il est. 

—Il a menti sur quoi ? 

Je hausse des épaules, secouant la tête avec nonchalance. 

—Ça n'a pas d'importance. Tout ce qui compte c'est que j'avais tort à son sujet.

J'avais complètement tort.

—Ah, dit Alex après une pause et je l'observe, il croise furtivement mon regard. Je vais pas te dire que je suis surpris.

—Vraiment ? demandé-je en me surprenant moi-même à sa réponse blasée. Du tout ?

—Pas vraiment, réplique-t-il. J'ai toujours suspecté qu'Eric apportait du malheur. Il a toujours été bizarre avec moi, comme s'il cachait quelque chose de nous tous.

—J'ai jamais dit qu'il apportait du malheur.

—Ellie, tu es la personne la plus altruiste et moralement bonne que je connaisse. Si tu dis que tu t'es complètement trompée sur lui, alors il apporte pas du bonheur, non ? dit-il amusé.

Je n'ai pas de réponse. Je décide plutôt de lui relancer une question.

—Si tu pensais cela, pourquoi t'as jamais rien dis ?

—Tu te fiches de moi ? Le mec m'a accepté et m'a donné un endroit où vivre; je dois ça à Eric. Je vais aller l'agacer avant d'avoir trouvé un endroit où me cacher.

—Oh, réponds-je doucement et mes yeux tombent sur mes doigts.

—Hey, dit Alex en s'approchant pour serrer mes doigts.

Je lève le regard pour le voir s'avancer, de l'inquiétude est visible sur son visage. 

—Ne le laisse pas t'atteindre, ok ? On se trompe tous sur les gens, même les grandes déesses comme toi. C'est pas de ta faute si les gens sont meilleurs acteurs que tu le pensais, puis il me fait un clin d'œil en me faisant un sourire immense. Si ça peut te rassurer, je suis toujours dans le coin et je peux te promettre que je ne joue pas un rôle. Je suis toujours le nymphe incroyablement beau et génial.

Je souris légèrement, secouant la tête. Comment peut-il être si exubérant en ayant une conversation sérieuse ? Je ne sais pas.

—Merci Alex.

—Mais je t'en prie Ellie, sourit-il. 

De loin je peux apercevoir la maison de Jasmine apparaître, éclairée par le doré du soleil qui est à l'horizon. Alex s'arrête devant, éteint le moteur et il se tourne vers moi.

—Tu sais quoi ? Je viendrais un peu plus tard et on ira manger de la glace, on va montrer à Eric ce qu'il rate. Marché conclu ?

—Pourquoi de la glace ?

—Car la glace est la réponse universelle à tous les problèmes; même pour les surnaturels, s'esclaffe-t-il et je ricane malgré moi.

J'imagine qu'Alex ne va pas me laisser du temps de recoudre mon cœur et m'inquiéter sur mes problèmes.

Je décide encore si c'est une bonne ou mauvaise idée.

—Marché conclu, promets-je.

—Parfait, il saute de la voiture pour aller m'ouvrir la porte avec il me sourit impunément. Mademoiselle. Tu vois, je t'ai dit que je n'allais pas te balancer dans ma camionnette et te kidnapper, non ?

Je roule des yeux et lui fais un petit sourire comme si c'était un merci silencieux et je sors de la voiture. Quand je ferme la portière, la porte de la maison de Jasmine s'ouvre en grand et Spencer apparaît avec un short qui lui arrive aux genoux et des baskets, comme s'il allait courir. Il croise les bras contre son torse, me regardant avec une expression impassible.

—Tu es là, dit Spencer et sa voix reflète son visage. Je m'inquiétais. Je ne savais pas comment dire à Evie que je t'ai perdu. Encore. Je dois vraiment te mettre une cloche ou quelque chose comme ça.

—Pardon, geins-je. J'étais... dehors. Dans une discothèque.

—Cette discothèque avait un toit ? Ou des murs ? Ou le thème était "sous la pluie" ?

—Bien sûr qu'il y avait un toit et des murs, roulé-je des yeux face à sa théâtralité.

Avait ? Au passé ? les sourcils de Spencer volent comme des fusées et il sourit. Ellie, s'il te plaît me dis pas que t'as démolis un bâtiment. En fait non, attends, s'il te plaît, dis-moi oui; dans ce cas je pourrais plus jamais me fâcher contre toi.

—J'ai pas démoli un bâtiment Spencer.

—Je sais pas si c'est la réponse que je voulais entendre, plisse-t-il son nez avec déception.

—Je l'ai trouvé vagabonder toute seule dehors, sous la pluie, ajoute Alex en décidant que c'était le moment d'intervenir. Elle a dit qu'elle s'est disputée avec Eric, donc je l'ai raccompagné.

Toutes plaisanteries quittent l'expression de Spencer quand il étudie le nymphe à côté de moi. Ses yeux se plissent une fraction de seconde.

—Tu l'as trouvé ? Alors tu conduisais comme par magie à cet endroit au même moment qu'elle et tu as réussi à la trouver ? 

—J'arrivais pas à dormir, Alex hoche des épaules avec nonchalance. Je conduis sans but quand j'arrive pas à dormir.

Pour moi, son excuse semble raisonnable, mais vu la façon dont les yeux de Spencer se plissent, je sais qu'il ne le croit pas. La seule chose que je ne comprends pas est pourquoi.

Finalement Spencer cesse de scruter Alex et me fait signe de rentrer.

—Allez El. Vas te laver avant que le monstre de la cave apparaisse et demande à savoir pourquoi tu as l'air d'avoir été noyée.

Je m'arrête et regarde Alex. Il sourit et agite ses doigts pour me faire signe d'au revoir, il agite la clé de sa voiture autour de son index. 

—À plus tard ?

—Oui, hoché-je de la tête en lui faisant signe d'au revoir alors que Spencer ferme la porte.

Et comme ça, j'oublie presque la nuit dernière. J'oublie presque la discothèque et la danse sous la pluie avec Eric et notre presque baiser. J'oublie presque sa mission et la blessure quand il a admit qu'il devait se débarrasser de moi et j'oublie presque la douleur que son honnêteté a laissé dans mon cœur.

Mais quoi Spencer pose sa main sur mon épaule avec un sourire sournois et dit "Alors. Quelle horrible chose Eric a fait cette fois ?' tout me revient comme une vague qui m'accable et me noie de douleur.

Presque.

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