Dirty heart I - isn't me -

By Jade_uchiwa

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- La fureur de son corps est la douleur de son cœur. - Moi, je suis morte mais pas ma vie. Je devais être... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Épilogue

Chapitre 5

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By Jade_uchiwa

Lilith

    J'avais pensé qu'après cette rencontre officielle avec ce clan, je pourrais me promener dans les couloirs sans être retenue dans ma chambre mais encore une fois, mes espérances étaient démesurées. Je n'ai pas revu mon fiancé, mon beau-père, ni personne d'autre hormis ma femme de ménage qui n'est pas désagréable mais qui a tendance à être un peu manipulatrice, pourtant je ne la connais pas.
    Aujourd'hui, c'est mon mariage. Je suis stressée et je m'en rends même malade ! J'ai passé la nuit au-dessus des toilettes à vomir tout ce que mon estomac me permettait mais là, je n'ai plus rien hormis l'acerbe sensation du désespoir. J'aimerais me réveiller de ce cauchemar mais je n'y arrive pas. Je n'arrête pas de penser à Evandre et j'ai l'impression de le trahir.
    Voilà maintenant plusieurs heures que je regarde cette tenue de mariée plus que différente de la robe de mariée à laquelle je m'attendais. Elle n'est pas blanche, elle n'est pas courte, elle n'est pas d'un esthétisme tendre. Elle n'est pas faite pour moi. Je continue d'essuyer mes larmes alors que la femme qui me sert de tout entre dans la pièce.

« Je vais vous aider à vous préparer. La cérémonie aura lieu à la tombée de la nuit. Vous devriez avoir mis votre robe depuis longtemps déjà. »

    Je m'assois sur le lit et au-delà de l'horreur de cette union, je ne pense qu'à une chose... Je vais perdre ma virginité avec un homme odieux, cruel et sans gêne.

« Ne vous en faites pas. Tout se passera bien. elle me tapote gentiment l'épaule.

— Pourquoi cette robe ne ressemble pas à une robe de mariée ? »

    Elle regarde la robe puis elle fronce les sourcils.

« Je crois que les robes ne sont pas les mêmes chez nous. »

    Ceci devrait simplement me rassurer mais je suis accablée. Je devrais être enthousiaste et impatiente mais je suis écœurée, triste et seule. Je devais me marier avec Evandre. Ma mère aurait dû me sourire parce qu'elle serait émue et mes sœurs auraient dû me complimenter sur mon choix de robe.

« Il est cependant important que vous sachiez une chose. » elle dit.

    Son sourire a disparu et le ton de sa voix est devenu plus grave. Je saisis rapidement l'urgence de sa prochaine confidence.

« La fureur de son corps est la douleur de son cœur. »

    Je ressasse sa phrase mais je ne suis pas sûre de comprendre.

« Que voulez-vous dire ?

— Jungkook est un homme dangereux mais il n'a pas eu la vie facile. Si parfois son comportement dépasse certaines limites, rappelez-vous qu'il n'est pas ainsi sans raison.

— Pouvez-vous m'en dire plus ?

— Malheureusement, je pourrais être tuée si j'en disais plus. Mais sachez que son rôle est de punir. Ici, il décide de qui doit recevoir une sanction et il décide aussi de votre destin. S'il décide de votre mort alors rien ni personne ne peut vous sauver. »

    J'en tremble jusqu'à l'os mais je ne sais pas comment m'enfuir. Cet homme me fait peur.

« Est-il vraiment violent ? je demande, hésitante.

 — Il l'est. Il est violent mais jamais sans raison. Il crée les lois au cas par cas. Je vous l'ai dit. Il décide des destins et des sanctions.

— Il n'est pas encore le chef.

— Non mais on ne dit jamais non sous la peur. Soyez gentille et ne le provoquez pas. Il a un dangereux penchant pour la rébellion. »

    Maintenant, j'ai de nouveau envie de pleurer. Alors que j'avais un homme gentil, de mon clan, et de confiance, je vais devoir me marier à une brute, violente et qui choisira de m'envoyer ou non dans un cercueil. Je crois que c'est une malédiction.

***

    Je regarde mon reflet dans le miroir et je ne suis pas la jolie mariée que j'imaginais. Ma robe est noire, je n'ai pas de bouquet de fleurs. Aucun bijou, les bras nus, les cheveux détachés. Le tissu noir retombe sur le sol et le satin de cette dernière donne une impression de sensualité trop assurée pour être associée à la pureté d'un mariage. J'ai l'impression de me rendre à un enterrement avec une tenue sexy... Beaucoup trop sexy pour être vue en public. Rien n'est transparent mais le choix du textile, le design, le tout est trop impudique. Mon visage n'est maquillé que par du mascara et une fine couche de fond de teint mais je ne rayonne pas. Il me manque l'outil le plus important pour être comblée. Il me manque mon sourire. Le cœur lourd de peines, j'enfile mes talons aiguilles noirs et la porte se rouvre sur la femme de ménage.

« C'est le moment. Vous êtes prête ?

— Si je dis non, me laisseront-ils du temps ?

— Non. » elle avoue.

    Mon cœur bat fort mais pas d'amour et c'est de pire en pire à chaque pas que je fais. En quittant ma chambre, Jay et d'autres hommes se présentent face à moi.

« Veuillez nous suivre. » Jay parle.

    Nous déambulons dans les couloirs jusqu'à gagner une sortie que je ne connaissais pas. Arrivée dehors, je suis troublée. Une allée a été créée par deux petits chemins incendiés et un tapis noir a été étendu entre les deux. La nuit est tombée et je sursaute quand des bruits de tambours et des chants graves, un peu bourrus se font entendre. Je me retourne pour voir des hommes torses nus, tous musclés avec un masque noir sur les yeux pour les priver de la vue alors qu'ils battent en rythme sur les tambours. Ils portent des pantalons noirs et ils chantent mais je ne comprends pas cette ambiance. Où est le joli lâché de colombes, les rires, la lumière, les fleurs, le blanc, les connaissances ?

« Vous devez aller dans l'allée, mademoiselle. » Jay m'explique.

    Je n'en vois pas la fin et je suis inquiète. Parce qu'il me bouscule doucement, je n'ai pas le choix que d'obéir. Paniquée, je m'aventure sur le tapis noir qui est cerné par du feu et qui me guide vers la sortie alors je m'exécute tandis que les hommes aux tambours me suivent en étant derrière le feu. C'est absolument impressionnant, troublant, fou ! Je ne comprends toujours pas les chants mais cela ne devient qu'un détail.
    Au bout du tapis noir, un gros cercle de feu entoure mon fiancé, un homme qui sera, j'imagine, celui qui nous unira et quelques personnes. Je reconnais le chef du clan et il y a l'homme avec qui Jungkook riait à la soirée. Encore une fois, ce n'est pas du tout une cérémonie traditionnelle. Il n'y a pas de joli smoking noir et de chemise blanche. Tous les hommes sont torses nus et portent un pantalon noir. Les femmes présentes portent toutes une tenue rouge terne qui couvre leurs bras, leurs jambes et même leur décolleté. J'aurais préféré avoir la même que de mettre une robe noire pour mon mariage.

« Retirez vos chaussures pour venir dans le cercle. » l'homme de la cérémonie me prévient.

    Les gens longent le feu pour laisser l'épicentre du cercle être occupé par le mari et moi, à présent. J'obtempère et laisse mes escarpins sur le tapis avant de rejoindre mon promis. Je constate que personne ne porte de chaussures et c'est de plus en plus glauque. Il y a une sorte de vase sur un portant en fer alors qu'un petit feu trône dessous. Hormis les chanteurs, il n'y a aucun bruit et ça me fait peur. J'ai l'impression d'être tombée dans un rituel satanique.

« Tu étais presque en retard. » j'entends mon beau-père chuchoter sous la musique.

    Dans l'obscurité de la nuit, je regarde les reflets des flammes danser sur le torse admirablement travaillé de Jungkook et j'ai du mal à avaler. Je me sens coupable de le regarder. Et lorsque son regard sombre et dangereux atteint le mien, je me sens si petite et faible. Il est dangereux et je culpabilise de trouver son physique envoûtant. L'homme face à nous lève la main et les tambours cessent de s'entendre ainsi que les chants. Il n'y a plus que le crépitement du bois dans le feu pour distraire notre audition.

« Lilith West du clan Phoenix ? »

    Je hoche la tête.

« Je suis Lalzo le lieur d'âmes. » l'homme se présente.

    Mon regard n'arrête pas de glisser discrètement sur les nombreux tatouages de Jungkook que je ne soupçonnais pas. Au contraire de moi, il semble détendu.

« Jeon Jungkook du clan Gandharva ?

— Oui. »

    Le son de sa voix résonne comme une sentence à mon oreille.

« Donnez-moi vos mains. »

    Jungkook est le premier à lui tendre alors je fais de même mais Lalzo le lieur d'âmes pose la mienne sur celle de Jungkook puis il regarde l'homme qui me dépasse par sa grandeur ainsi que sa froideur.

« Le bandeau, Jungkook. »

    Mon fiancé sort un bandeau noir de sa poche et le tend à l'homme qui le récupère. Je constate que ce bandeau est identique à celui que les musiciens portent et je crois même que c'est également un du même genre que j'ai porté lorsqu'on m'a amenée ici. Cependant j'en doute car je ne voyais strictement rien alors j'espère que les musiciens ne portent pas ça puisque cela pourrait être dangereux avec le feu qui nous entoure.

« Vous êtes prêts ? » Lalzo le lieur d'âmes nous demande.

    Jungkook le confirme par son silence et parce que je n'arrive pas à parler, mon mutisme répond également à sa question. Soudain, les tambours reprennent, les chants aussi mais dans un autre registre. Plus agressifs, plus graves et avec une sonorité ancienne. L'homme qui nous tient les mains chante aussi en liant nos mains par le bandeau de Jungkook. Jungkook reste silencieux, pourtant même les hommes qui assistent en tant que convives chantent. Les femmes restent muettes mais la tête haute. Je suis vraiment troublée. Lorsque nos mains sont liées, tout s'arrête de nouveau. Jungkook et Lalzo s'échangent de courtes phrases dans une langue que je ne comprends pas puis Jungkook retourne sa main contre la mienne afin que nos paumes soient l'une contre l'autre.

« L'humain fait de chair et de sang, pour la vie, pour la mort est relié à un autre pour son destin. »

    J'écoute le lieur d'âmes parler mais je panique encore un peu plus quand il glisse une lame entre nos deux mains couvertes du bandeau. Je tente de retirer la mienne mais les doigts de Jungkook s'accrochent aux miens et Lalzo retire sèchement la lame qui nous coupe la peau. Je lâche un gémissement de douleur se faire entendre alors que Jungkook ne sourcille pas. Je sens du sang sur ma main et je sais qu'il n'y a pas que le mien. La pression de nos mains collées et du bandeau noué autour de ces dernières laissent des gouttes de sang s'en échapper pour tomber dans le fond du vase en terre brûlée. Je regarde notre sang et je suis abasourdie. Les mariages se font par le biais du sang, ici ? C'est mortuaire !

« Vos âmes sont liées. Vos destins emmêlés et vos vies connectées par le rythme du battement de vos cœurs. » Lalzo déclare.

    Une nouvelle fois, les tambours changent de tempo et les chants aussi. Je ne comprends pas l'ordre de la cérémonie alors je me contente d'être là, silencieuse et de faire ce qu'on me dit mais j'ai peur qu'on me dise de perdre ma virginité devant tout le monde. Au point où j'en suis, je n'élimine pas cette éventualité bien qu'elle me révulse. Je regarde Jungkook tremper le bout de ses doigts de sa main libre dans le fond du vase qui détient notre sang puis il me fait face. Son regard bouscule totalement le mien et je me dis que cet homme, c'est mon homme.

« Tu n'es plus Lilith West du clan Pheonix. » Lalzo avoue.

    J'écoute ce qu'il dit mais je reste concentrée sur Jungkook qui glisse son majeur et son index le long de ma gorge me laissant une trace sanglante. Et de son pouce et son index, l'un après l'autre, il trace une ligne horizontale sur mes joues. Je mets un instant à comprendre que c'est la suite de la cérémonie. Parce que cela semble être à mon tour, je trempe aussi mes doigts dans le sang puis je fais comme lui. Mon majeur et mon index, le long de sa gorge en passant sur sa pomme d'Adam puis mon pouce et mon index sur ses joues. Le feu continue de rendre Jungkook diaboliquement hypnotique et c'est dangereux pour mon esprit. J'ai l'impression que cette cérémonie est pour me corrompre.

« Tu es maintenant la femme du fils héritier Jeon du clan Gandharva. »

    Voilà, maintenant je n'ai plus rien à voir avec les miens et pourtant, je ne suis pas à ma place ici.
    Lalzo retire le bandeau autour de nos mains et les tambours continuent mais il n'y a plus de chant. Tout semble peser lourd mais mon cœur encore plus. Je reste de plus en plus frustrée lorsque Lalzo met le bandeau noir et imbibé de notre sang sur le visage de Jungkook. Comme pour les musiciens, il lui bande les yeux puis le noue avant de reprendre sa place initiale. Maintenant, je ne sais pas quoi faire et Jungkook ne bouge plus. Tout le monde me regarde et je sais que je dois faire quelque chose mais quoi ? En croisant le regard de l'ami de Jungkook, il me fait signe que je dois embrasser mon mari. Je reste dubitative mais je crois qu'on ne partira jamais si je ne le fais pas alors je m'avance d'un pas puis sur la pointe des pieds, je pose mes lèvres sur celles de Jungkook. Encore les yeux bandés pour sa part, il ne bouge pas mais je ferme les yeux pour être moins dérangée par l'environnement. Nous aurions pu nous faire un simple bisou mais sa main couverte de sang se plaque sur ma nuque pour me retenir contre lui puis sa langue rencontre la mienne. J'ai un sursaut mais mon corps se soumet aussitôt à ses envies et je le laisse faire. Pire, j'aime comme il m'embrasse. Doucement nous nous séparons et lorsque je rouvre mes yeux, tout le monde a un genou à terre hormis nous deux et les musiciens qui tapent toujours sur les tambours.

« Vous êtes maintenant mariés. » Lalzo conclut.

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