Dirty heart I - isn't me -

By Jade_uchiwa

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- La fureur de son corps est la douleur de son cœur. - Moi, je suis morte mais pas ma vie. Je devais être... More

Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Épilogue

Chapitre 1

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By Jade_uchiwa

Lilith

    Je laisse retomber la pelle à mes pieds puis je descends prudemment dans le trou difficilement creusé.

« C'est bon ! C'est assez grand. » je les préviens.

    Je me relève alors que ma meilleure amie plante sa pelle dans la terre dure.

« Alors on t'enterre vraiment ? mon copain m'interroge.

— Je suis déjà morte alors pourquoi faire comme si ce n'était pas le cas ? »

    Je suis morte depuis plusieurs années et pas un seul jour, je n'oublie ce drame.

« Je n'aime pas devoir faire ça ! » Evandre explique.

    Je caresse tendrement la joue de l'homme que j'aime puis retire mon collier et le balance dans la tombe.

« Pourtant, je suis morte. »

    Héra, ma plus fidèle amie, jette une rose rouge suivie par mon petit ami et mon cœur se serre. Chacun notre tour, nous faisons nos adieux à celle que j'étais puis je laisse mes biens qui me définissent le plus dans le fossé que nous avons durement creusé sous le soleil. Parmi les nombreuses pierres tombales autour de nous, je discerne la silhouette de ma mère entrer dans le cimetière.

« Je vous laisse reboucher le trou. Ma mère arrive. »

    Je relève le grand tissu de ma robe et cours pour rejoindre ma mère avant qu'elle ne découvre notre acte.

« Maman, qu'est-ce que tu fais ici ?

— À ton avis ? Tu n'as pas terminé ta valise et tu n'as pas non plus terminé de remplir le questionnaire. »

    En soupirant et parce que je n'ai pas le choix, je quitte le cimetière et traverse le petit chemin dans la forêt. Arrivées au bout de celui-ci, ma mère saisit mon poignet et m'accorde un regard désolé.

« Si nous avions pu faire autrement, tu sais que nous n'aurions pas fait ces choix. Ton père est tout aussi navré que moi. Nous t'aimons. »

    Ces mots me font mal parce que je dois tout quitter mais cela fait des années que je ne me sens plus à ma place.

« Est-ce que tu es sûre qu'ils ne me tueront pas ?

— J'en suis certaine. »

    Nous revenons dans la maison et les hommes de mon père me saluent tous formellement puis je remonte dans ma chambre. Sur mon bureau trône encore le questionnaire que j'ai refusé de remplir depuis plusieurs jours maintenant. Il signe mon deuxième arrêt de mort.

« Allez, Lilith ! Tu savais bien qu'un jour ça devait arriver. » je soupire.

    Je prends un stylo puis m'assois sur la chaise. Je ressens les palpitations de mon cœur se faire plus fortes et cela me fait peur. Par réflexe, je dépose ma main sur ce dernier et tente de calmer mon rythme.

« Tout se passera bien. » je me rassure.

    Les questions s'enchaînent sur ces feuilles et elles sont toutes plus personnelles les unes que les autres et je n'ai pas le droit d'en louper une. Mise à nue sur ce papier, mes larmes s'échappent et j'ai peur. Comment ai-je pu en arriver là ? Pourquoi n'ont-ils pas choisi quelqu'un d'autre et pourquoi mes parents ont-ils accepté ?

***

    Pour ma dernière soirée, que je crois être la toute dernière auprès de mes proches, je me sens mal. Je suis incapable de toucher à la nourriture joliment disposée dans mon assiette.

« Tu ne manges pas ? mon père me demande.

— Je n'ai pas d'appétit, ce soir. »

    Il coupe sa viande comme si rien n'allait changer entre nous alors que ma mère ne cesse de me regarder d'une manière abattue.

« Tu partiras demain matin. L'un de leurs hommes viendra te chercher et il t'emmènera dans ta nouvelle maison.

— Serez-vous là pour mon mariage, au moins ? » j'interroge mes parents.

    Coupables de leurs actes, ils baissent la tête.

« C'est trop dangereux pour nous. Après ton mariage, nous pourrons penser à te rendre visite si ton mari est d'accord. Avant, ce n'est pas possible. On pourrait nous tendre un piège. »

    Je repense au doux sourire d'Evandre et je me sens si triste. Je ne pourrai plus l'aimer, le voir, le serrer dans mes bras. Je pourrai uniquement repenser à nos conversations, à nous.

« Tu es la clé d'une paix entre nos deux clans et tu le sais. Tout dépend de toi... Le monde entier dépend de toi. » mon père me répète.

    Je ne me considère pas comme une sauveuse. Je me considère comme une vendue par ses propres parents. Pour une paix qui me semble plus illusoire que possible. Je suis une femme aux rêves déchus.

« Et moi ? Qu'est-ce que je vais devenir ?

— Une épouse qui tentera de penser à la paix avant tout. C'est ton rôle. Tous les enfants des chefs de clan ont cette responsabilité.

— Et pourquoi ne pas avoir demandé à l'une de mes sœurs ? je m'énerve.

— Parce que c'est toi qu'ils voulaient. Nous n'étions pas en possibilité de refuser. Si nous avions refusé, ils nous auraient écrasés. Des gens comptent sur nous. Des pays également et certains présidents attendent de nous une attitude digne de notre lignée. Tu dois en être digne. »

    Je repose mes couverts sur la table et je suis furieuse. Je pourrais m'enfuir mais je sais que je serais traquée et une petite voix me dit que si je ne suis pas définitivement morte la première fois, c'est qu'il me reste à accomplir une mission. Je sais quelle mission est à réaliser mais j'aimerais la fuir. Je le souhaite tellement.

***

    Au cours de la nuit, Evandre me serre un peu plus fort dans ses bras et nous regardons mes valises près de la porte malgré la pénombre de la pièce. Chaudement couverts par la couverture, il dit :

« Est-ce que nous nous reverrons ?

— Mon père dit que ce serait trop dangereux de venir me voir avant mon mariage. Je ne sais même pas où j'irai et je ne sais même pas à quoi ressemble mon futur mari. Evandre, je suis tellement désolée. »

    Je pose mes lèvres sur les siennes et une larme s'échappe de mon œil.

« Alors, c'est aussi à lui que tu dois donner ta première fois ?

— C'était sur les papiers, oui. J'aimerais mourir une deuxième fois.

— Je viendrai te chercher, Lilith. Je te jure que je ne te laisserai pas finir tes jours dans un environnement aussi malsain que le leur. Nous réussirons à être ensemble et nous serons heureux. Je te le promets. »

    Pour cette nuit, ce sont nos promesses que nous gravons dans la mémoire du temps. Nous tentons de retenir l'odeur du parfum de l'autre. Nous essayons de nous souvenir du timbre de voix que nous avons lorsque nous parlons et je me sens peu à peu me perdre. Cette fois, je suis sûre de retourner à la mort.
    Au réveil, les gens s'agitent dans tous les sens pour préparer mon départ et je suis ensevelie sous la tristesse. J'enfile mes vêtements sans prendre le temps de regarder mon reflet dans le miroir. Je ne mange rien de très consistant et je démêle lentement mes cheveux alors que ma mère reste assise sur mon lit. Je sais qu'elle est anxieuse et je le suis aussi mais je suis avant tout déçue de constater l'absence de mon géniteur que je ne vais pas revoir de sitôt.

« Tu sais comment on s'y prend, n'est-ce pas ? » elle me demande.

    Je reviens sur Terre lorsque la voix de ma mère résonne dans la pièce vide de tous mes effets personnels.

« Pardon ?

— Les enfants ?

— Maman, j'ai vingt ans ! Tu crois que je sors de maternelle ? » je ris amèrement.

    Je sais comment les gens font pour se reproduire. Ce n'est pas parce que je n'ai jamais pris part à des actes charnels que j'ignore ces choses-là.

« Je sais mais je veux dire, tu es sûre que ça ira ?

— Ai-je vraiment le choix ? »

    À regret, nous savons que non. Mon destin est celui qu'il est, tel qu'il est.

« Si tu peux me donner de tes nouvelles, fais-le. Je me sentirais mieux si j'avais un mot de ta part. »

    Elle s'effondre en larmes sur mon lit alors je la prends dans mes bras et tente de retenir les miennes qui me menacent de couler et de ne jamais s'arrêter.

« Fais attention à ton cœur, ma chérie. Protège-le quoi qu'il puisse se passer. »

    J'aimerais trouver la phrase réconfortante pour nous quitter dans une atmosphère moins sépulcrale.

« Mademoiselle, la voiture vient d'arriver. Il vous attend. »

    Je me redresse et je m'avance à la fenêtre de ma chambre alors que la femme de ménage repart après son annonce assommante. Par la vitre, je regarde Evandre qui a dû remettre son uniforme d'homme de main de mon père. Il aide l'inconnu à mettre mes valises dans le coffre de la grande voiture noire aux vitres teintées.

« Je dois partir. » je fais face à ma mère.

    Une étrange force naît en moi. Je redresse la tête et une grande respiration m'aide à garder mon calme.

« Je t'aime, Lilith ! »

    Ma mère me prend la main et nous descendons pour pouvoir retrouver mon chauffeur. Tous les employés de mon père sont ici pour mon départ mais il manque mon géniteur et mes deux jeunes sœurs. Où sont-ils ? Parce que je ne veux pas me montrer faible devant le chauffeur que je ne connais pas, je lance un simple sourire à mes proches avant de monter dans la voiture. Je m'installe sur la banquette arrière et je regarde Evandre prendre ma mère dans ses bras. J'aimerais les rejoindre et renoncer à mon destin mais je suis bloquée. Le chauffeur ferme le coffre puis il s'installe sur le siège conducteur et nous voilà sur la route. C'est silencieux. Nous ne parlons pas. Aucun mot ne pourrait exprimer mon ressenti. Je me contente de me souvenir du moindre détail qui a fait de moi ce que je suis. Avant de tomber dans un profond sommeil, je regarde le cimetière dans lequel je repose et j'espère que mes proches trouveront du réconfort à me savoir enterrée près d'eux, parmi les miens.

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