⚡️19h04,⚡️
Je rentre chez moi après avoir subi les pires crasses possibles de Bisket. Quelle tortionnaire ! Mon corps me fait mal de partout et rien que marcher me demande un effort incommensurable. Même Aoi qui fait plus de conneries que moi ne morfle pas autant.
Je m'engage enfin dans ma rue, la dernière, quand mon téléphone se met à vibrer, me signalant un nouveau message. J'avais oublié l'existence de cet appareil...
Mes yeux s'arrêtent sur l'écran et un fin sourire s'étire sur mes lèvres. Je ne m'attendais pas à ce que ça vienne d'elle. De T/p. Enfin je peux toujours m'attendre à tout, cette fille est douée quand il s'agit de faire quelque chose auquel personne ne s'attend.
Je déverrouille mon téléphone, mon code me paraît bien plus précieux depuis que T/p a cherché à l'apprendre.
Rien qu'une petite attention d'une personne que l'on apprécie sur un objet du quotidien peut lui donner bien plus de valeur qu'il n'en vaut réellement.
T/p
| J'ai croisé un chat tout à l'heure. Je pense que c'est ton fils caché.
Moi
| C'est pas un peu particulier comme idée ?
T/p
| Tu comprendras quand tu le verras.
Moi
| Il n'y a rien à comprendre. Ce n'est pas quelque chose de possible...
T/p
| Bon alors pars du principe que la technologie a bien progressé, tout ça...
Moi
| Il doit être mignon si t'insiste comme ça.
T/p
| Tu me laisseras te le présenter ?
Moi
| On verra.
T/p
| YES YES YES !! Tu me remercieras plus tard.
Elle a de ces idées tordues des fois...
Je passe la porte de chez moi et la première chose que je fais après avoir posé mes affaires c'est venir caresser Mike, le seul qui ne se plaint pas quand je rentre transpirant à la maison. Il me lèche même la joue.
— Pouah ! Cette partie là n'était peut-être pas obligatoire...
J'entends quelqu'un descendre les escaliers.
— Killu, tu es enfin rentré ?
— Désolée m'man mais la coach ne m'a pas fait de cadeaux, c'est pour ça que je suis en retard.
— Oui je vois ça... va donc te laver et viens manger.
un instant plus tard,
Nous sommes tous les cinq à table. Depuis que mes deux grands frères vivent en appartement j'étouffe moins dans cette maison.
— Au fait Alluka...
— Oui ?
— Tu n'as rien à nous dire par hasard ?
Elle fait mine de réfléchir mais ma mère enchaîne.
— Ton principal m'a appelé cet après-midi. Il paraît que tu as donné de violents coups de pieds dans l'entre-jambe d'un garçon.
Je recrache mon eau sur la nappe et ma soeur sursaute.
— Degeu..., se plaint-elle.
— Tu plaisantes ?
Je me mets à rire mais mon père me fusille du regard. Il sait que si je l'encourage, elle continuera.
— Pourquoi t'as fais ça ?
— Il m'a piqué mon dessert ce midi.
— Je ne veux pas de prochaine fois Allu. C'est clair ?
— Oui papa.
— Tu es punie de sortie jusqu'à la compétition de ton frère.
— La compétition de... ?
Elle regarde mon frère qui lui sourit amèrement. Ils ne se sont jamais bien entendus ces deux-là et j'ignore pourquoi.
— Votre mère et moi allons devoir nous absenter trois jours avec Kalluto, reprend notre père.
— C'est quel genre de compétition ? Celui qui obtient le QI le plus bas ?
— Ma compétition sportive. Mais tu ne dois pas connaître ça toi, tu sais... le
S-P-O-R-T.
Leur animosité dérange énormément mes parents, ça ne date pas de hier mais ça ne s'atténue pas avec le temps, au contraire.
— Depuis quand tu fais des compet' ? demandai-je.
— Je m'y suis inscrit cette année.
— Donc vous serez seuls pendant ces deux-trois jours. On compte sur vous pour ne pas foutre la maison s'en dessus-dessous.
— Ça serait pour quand ? s'informe ma soeur.
— Le week-end prochain.
Kalluto adore le sport depuis quelques temps, je ne sais pas ce qui lui plaît exactement étant donné qu'il est très réservé mais avant il détestait ça.
— Pas de fête. On est d'accord ?
Ma soeur et moi hochons la tête.
— Arrête de faire semblant Alluka.
— Je fais pas semblant gros naze.
— Hé ! Depuis quand t'es devenue aussi méchante avec ton grand frère chéri ?
— On est frère et sœur uniquement sur le papier.
Je pouffe de rire et comme d'habitude nos parents roulent des yeux.
— Je peux reprendre les rollers que je t'ai offert l'année dernière du coup ?
Elle me tire la langue comme une gamine. Au fond c'en est encore une.
— Touche-les et je t'étrangle dans ton sommeil.
— Faut l'envoyer à l'hôpital à ce stade.
— Arrête de dire des sottises pareilles Killu.
1 demi-heure plus tard
Je monte les escaliers quatre à quatre et m'effondre lamentablement sur le lit. Mon sac à l'autre bout de la pièce me fait de l'œil. Il faut que je fasse mes devoirs.
Dans un mouvement fatigué je me lève et l'ouvre. Je commence à sortir mes affaires et tombe sur le snack de T/p. Finalement je n'ai pas eu le temps de le manger. Je suis certainement chanceux qu'elle me l'ait offert. Cette fille et la nourriture c'est comme Roméo et Juliette revisité.
🐰19h04,🐰
— Fais chieeer...
— Tu t'es perdue ?
Je sursaute et me retourne sur mon interlocuteur.
— Tu me suis Aoi ?
— J'ai autre chose à faire...
— Non je ne me suis pas perdue. Tout le monde va à l'hôpital juste pour saluer le personnel.
— Tu veux faire un tour ?
— Où ça ?
— Je sais qu'on est en hiver mais la vue sur la jetée reste pas mal.
J'acquiesce et on s'y rend, lui devant moi. Sa présence me perturbe. Depuis que je connais le goût de ses lèvres, je n'arrive plus à rien.
— Tu te souviens de ce jour là ?
— Euh quel jour ?
— Celui où tu m'as embrassé.
— Bah c'était l'action.
— Je me disais qu'on pouvait en parler. Je ne veux pas de gêne entre nous.
Il regarde l'eau à l'horizon. Il sait être avenant quand il le faut malgré son comportement de débile. Comme mon regard est fixé sur lui je ne vois pas le trou devant moi et manque de tomber. Heureusement pour moi, Aoi l'a vu avant moi et me tire vers lui.
— T'es vraiment tête en l'air dis donc.
Je sens son souffle sur ma joue. Il est trop prêt !
— Je ne pense pas qu'il y est quoi que ce soit à dire tu sais. Ce n'est pas comme si on avait couché ensemble.
— Je sais mais j'avais peur que ça ne nous bloque.
Je secoue la tête à la négative. Je me détache de lui et on atteint le bout de la jetée. Il se penche sur la barrière pour observer l'eau en-dessous de nous. Je le regarde faire de derrière, un vrai gamin.
— Tu fais quelque chose demain ?
Il se retourne vers moi mais je ne peux pas dire la tête qu'il fait.
— Pourquoi ?
— Ça te dirait qu'on aille à la patinoire ?
🍬samedi 09h56,🍬
— Je suis en avance !
— Je dirai plutôt que t'es à l'heure.
— On a failli t'attendre.
— J'ai été distraite par une horde de gendarmes.
— Ah bon ? Qu'est-ce qu'ils faisaient là ?
— Je crois qu'elle parle des insectes Miyu.
— Ah je vois...
Ils me guident tous les deux vers la patinoire de la ville. Comme je ne viens pas souvent ici je suis un peu perdue. Les buildings sont gigantesques ! Les publicités ne sont pas mal non plus. Si il arrive que l'une d'entre elles se décroche et nous tombe sur la gueule, je n'imagine pas les dégâts.
— T/p reste avec nous, me reprend Mahiru.
J'accélère le pas pour ne pas perdre mes deux amis.
— On aurait peut-être dû prévenir Gon au moins non ?
— Je ne préfère pas qu'il soit au courant.
Killua me regarde du coin de l'œil. J'ai dis une bêtise ? Et pourquoi est-ce que j'ai l'impression d'être leur gosse ?
une fois les patins aux pieds,
— Ça fait mal leur truc.
— Tu t'y habitueras vite.
— Pire que les chaussures de skis.
— Wouaah regarde ce gars sur la piste !
— C'est Killua. Tu le fais exprès ?
— Hein ? Il n'est pas aussi classe que ce que je pensais finalement...
— Tu m'aides à entrer ?
Je lui prends le bras et on entre sur la patinoire.
— Il faut bouger tes pieds si tu veux avancer.
Elle manque de glisser en arrière et je la rattrape comme je peux. Je lui montre comment faire et lui tiens la main pour qu'elle reproduise mes gestes.
— Oh ! J'ai fais un pas !
Je pouffe rire devant son air tout fier. Killua nous rejoint juste après et m'aide a lui expliquer.
— Vas-y essaye toute seule.
— Je ne suis pas sure que-
Il la pousse et elle panique.
— C'est fourbe !
— Fais comme tout à l'heure mais sans nous.
— Je ne vais pas y arriver !
— Essaye.
Elle titube d'abord puis petit à petit elle commence à bouger. Bon ça reste lent mais c'est déjà ça.
— Elle panique.
— Je sais mais attends encore un peu.
Une fille très douée sur la piste me bousculer et je tombe la tête la première sur la glace. Je le voyais bien venir ce coup-là.
— Ouah ! Ça brûle !
— Qu'est ce que c'était que cette chute ? ricane t-il.
— J'allais reproduire la même scène que dans les cinq légendes.
— En plus ridicule ouais.
— J'aurai pu être célèbre quand j'y pense...
— On a tous le droit de rêver.
— Hé ! Ça serait trop demandé de m'aider ??!
— Oups...
Mahiru n'arrivait plus à avancer alors on l'a aidé. C'était drôle parce qu'elle paniquait alors qu'elle n'avançait même pas. Au final elle a réussi à avancer sans nous les dix dernières minutes. Et seulement les dix dernières minutes.
une fois sortis,
— On va manger ?
— Je vote pour !
— Vous voulez quoi ?
— Du poulet !
— J'étais plus partie sur une raclette mais soit.
— T/p on ne va pas manger raclette en ville.
— Je vois pas pourquoi.
— Flamenkuche !
— Décide toi Miyu.
— Un bon vieux mcdo ?
— Ce n'est pas une raclette mais ça fera l'affaire.
Une nouvelle fois je les suis. En haut des escalators un magasin de pop attire mon regard. Je me suis peut-être un peu trop arrêtée dessus parce que dès que j'ai tourné la tête j'avais perdu mes amis.
— Oh non quelle cruche !
Je scrute les alentours mais les gens me cachent la visibilité. Tant pis je vais sortir de cette foule en priorité. Je traine donc devant les magasins. Un vrai plaisir pour les yeux.
— Hé ! Fais gaffe où tu marches.
— Ah pardon.
Je crois que mon épaule s'est entrechoquée avec celle de Lilly vu sa tête.
— T/p ? Tu t'es perdue ?
— Ouais en quelques sortes...
— Comme c'est triste.
— C'est rhétorique...
— Ça fait bizarre quand tu n'es plus avec tes copains.
— Comment ça ?
— Rien. Tu cherches quoi ? Je peux te ramener.
— Euh tu connais beaucoup de fast-food ici ?
— Un tas. Suis moi.
Je l'ai suivis jusqu'à une ruelle moins passante qui ne m'inspire pas confiance.
— Euh je ne crois pas que ça soit la bonne direction Lilly.
— C'est juste un raccourci.
— Je préférerais qu'on passe par la place centrale...
— Tout dépend de toi. Tu veux y aller ou pas ? Si tu veux y aller c'est par là ou débrouille toi toute seule.
Elle a raison. Sans elle je suis larguée à moi-même. Mais je remarque que le centre est de l'autre côté. Je commence donc à vouloir faire demi tour.
— Tu sais quoi ? Je vais faire demi tour. Ça ne me met pas en confiance ici.
Elle se retourne, me juge du regard et hausse les épaules satisfaite. Je ne sais pas à quoi elle joue mais je préfère rebrousser chemin.
Je reviens donc vers le fameux magasin de pop, soulagée d'être en pleine foule. Finalement la foule c'est pas si mal. Honnêtement je ne sais pas où donner de la tête. Il y a énormément de monde, les bâtiments sont immenses et il y a du bruit partout. Je pense que je peux camper ici. Je tourne mes yeux vers les escalators que j'ai emprunté pour monter et je vois Killua. C'est ma chance.
Je cours après lui. J'ai du mal mais je finis par le rattraper.
— Tu peux courir moins vite ?
En premier lieu, il est tellement soulagé que je peux voir son âme s'envoler. Mais juste après... c'est la tempête.
— T'étais où ? Pourquoi tu répondais pas au téléphone ?? Qu'est qu'il t'est arrivé ???
— Doucement...
Il m'attrape par les épaules. Alerte enfant maltraité.
— Ça fait trente minutes qu'on te cherche !
— Je suis désolée je me suis perdue dans la foule. Je n'avais pas l'intention de m'éloigner.
Il se recule et quand j'ai l'impression que la tempête s'est calmée (la tempête = Killua, oui oui) il me fait la plus grosse pichenette de ma vie. Je porte mes mains à mon front qui aura beaucoup souffert aujourd'hui. Paix à mon front.
— Nom d'une pipe, ça fait super mal ! Était-ce réellement nécessaire ?
— Idiote.
Il me tourne le dos. Il est fâché ?
— Miyu t'attend.
à l'heure du rendez-vouuuuus,
— Bon je vous laisse ici, il faut que j'y aille.
— Bonne chance Miyuuu !
Je lui souris et Miyu s'en va en rigolant, me laissant seule avec mon bourreau. Il m'examine du regard.
— On rentre ?
Je hoche la tête mais en vérité il y a un tas de truc que je veux voir. Enfin, je ne suis pas pressée. Je pourrai revenir.
— T'as envie d'aller où ?
— Comment ça ?
— Tu as envie de rester non ? Tu ne viens pas souvent alors fais-toi plaisir.
— Comment tu sais ça ?
— La façon dont tu regardais autour de toi tout à l'heure.
— Tu me surveilles ?
— Appelle ça comme tu veux.
— Tu comptes me suivre ?
— Sans moi t'es perdue.
— Pas tout à fait, le tram c'est par là.
Je lui indique ma gauche. Il secoue la tête à la négative.
— Nope. C'est plus au sud...
— C'est où le sud ?
Il se moque de mon ignorance. Il tourne mon poignet vers lui.
— C'est dans cette direction-là le sud.
— T'essaye de me dire que t'es ma seule chance de rentrer chez moi ?
— C'est le cas non ?
— Peut-être mais t'as dit que tu me suivrais avant de rentrer.
— Je sais.
— Donc je peux t'amener n'importe où ?
— En évitant les clubs de strip tease, ouais.
— Dommage je pensais que ça te plairait.
— Tu comptais vraiment y aller ?
— Non mais c'est une vraie question. Ça t'attire pas ce genre d'endroit ?
— Pas du tout.
Il se met à rire devant ma surprise.
— Qu'est ce que ça fait de savoir que je ne suis pas aussi pervers que ce que tu pensais ?
— Tu restes un pervers à mes yeux.
— Pourtant tu restes avec moi.
— Parce que t'es un gentil pervers.
— C'est totalement con.