- Je m'appelle Stanley et je m'occupe de ton dossier afin que tu puisses retourner convenablement à la vie active. Prononce un vieux monsieur avec les cheveux gris et les yeux noirs. Il porte une chemise blanche et un pantalon de costard noir.
- D'accord. Dis-je un peu mal à l'aise face à cet homme.
- Alors pour commencer, j'aurais besoin de savoir ce que tu aimerais faire comme étude, si tu préfères vivre en colocation ou seule ?
- Je dois encore finir mon année de terminale mais pour l'année prochaine, je n'ai pas encore vraiment d'idée. Et, je préfère vivre seule si ça ne pose pas de soucis.
- Non aucun. Je m'occupe de trouver ça et je te recontacte. Dit-il froidement sans un sourire.
En définitive, je ne pense pas que je vais réussir à m'entendre avec lui. Il ne sent pas très bon et te regarde méchamment sans aucune raison apparente. Il finit par quitter en silence le bureau dans lequel nous étions installés, aucune politesse. Je me lève à mon tour et m'en vais à la cafétéria. Le juge Matelot avait réussi à obtenir le droit de mon émancipation avec aide de l'état, ce qui fait qu'une nouvelle personne, ici Stanley, aidait à ma réintroduction dans la vie quotidienne. En soit, ça ne devait pas poser vraiment de problèmes puisque je ne l'avais quitté, il n'y a pas si longtemps que ça. Il fallait juste trouver un appartement et une nouvelle école qui voudrait bien m'accueillir. C'est sur ces pensées que je rejoins les filles à notre table habituelle. Elles sourient toutes les deux à mon arrivée et me bombarde de question pendant tout le repas.
- Willow ? Carl Mikaël, mon - nouvel - éducateur se tient à côté de notre table. Il a l'air content mais je ne sais pour quelle raison.
- Oui ? Demande-je.
- Tu dois préparer tes affaires, on a trouvé un petit appartement pour toi près de plusieurs écoles qui pourraient possiblement t'accueillir.
- Aussi vite ? Dis-je incrédule.
- Stanley avait déjà plusieurs possibilités, il attendait seulement tes préférences pour savoir quoi.
- Ah. N'y croyant pas mes yeux tant les choses s'enchaînent, peut-être même trop vite.
- Et je dois aussi te prévenir que Camil aimerait te voir.
- D'accord, vous savez où il se trouve ?
- Sûrement dans sa classe.
J'hoche la tête et tourne ma tête et regarde mes deux compatriotes. Elles ont le regard triste mais en même temps, elles ont l'air heureuse pour moi. Je sens que ça ne va pas être facile de recommencer une nouvelle fois depuis le début. J'avais enfin réussi à trouver une certaine stabilité et même si je suis contente de pouvoir partir, j'ai cette angoisse qui me tiraille l'estoma. J'ai peur d'être une cible plus facile à atteindre en dehors de ses murs. Je sais que James et Mathéo vont sûrement en profiter, je sais qu'ils vont vite savoir où est ma nouvelle adresse et cette histoire d'un possible traitre n'a toujours pas été régler.
- J'y vais, je reviens après. Dis-je tristement aux filles. Elles ne répondent rien mais elles me font un sourire encourageant.
Je pars dans ma chambre, enfin, ce qui va être mon ancienne chambre. Je longe les couloirs, les touchent du bout des doigts et laisse les souvenirs m'envahir. Je revois Evans me courir après alors que je lui disais qu'il faisait un bon petit chien. Je vois aussi Nowëla et Jeanne bras dessus bras dessous entrain de venir me rejoindre dans notre heure de liberté. Il y a aussi Camil, le plus fou des profs de dessins mais aussi, le plus gentil qui attend chaque étudiant à la porte avant de commencer son cours. Tout ses souvenirs sont douloureux parce que dans quelques instants ce ne seront justement plus que des vestiges du passé. Je me retrouverais seule face à des ennemis qui sont trop forts pour que je puisse les affronter. Je serais aussi seule dans ma nouvelle école, plus de Nowëla pour supporter les heures de math, plus de Jeanne pour nous décrire les belles fesses de professeurs. Tout ça va terriblement me manquer.
Je range mes affaires mollement, je vérifie que je n'ai rien oublié dans chaque tiroir des meubles. Et dans un de celui de mon bureau, je vois les lettres que je devais écrire chaque soir pour une punition. Autant dire qu'elle n'a pas tenu longtemps, mais je les prends en main et souris tristement à ma trouvaille. Evans. Je relis chaque mots qui constituent ses textes, chaque pensées que je laissais et je me dis que j'ai bien avancé. Je comprends peut-être enfin le but de cette punition. Notre état d'esprit change de jours en jours, on voit son évolution et on se rend compte des conneries auxquelles ont a pu penser ou dire. Je tombe sur mon premier texte, et qu'est-ce que mon petit con d'éducateur me manque ! J'essuie les quelques larmes qui ont coulées sur mes joues et je mets les lettres dans mon sac noir.
Je décide après avoir fait le tour de rejoindre Camil dans sa salle de classe. Une fois devant la porte, je remarque qu'elle est ouverte et que mon professeur est assis à son bureau entrain de dessiner. Je m'annonce en toquant à la porte, il relève la tête et me voit. Il m'invite à rentrer tout sourire. Ce serait tellement bien d'avoir un professeur comme lui dans ma nouvelle école.
- Mademoiselle jus d'orange ! Dit-il en s'exclamant ouvertement .
- Bonjour Monsieur, vous avez demander à me voir ?
- Pas de ça entre nous, tutoie-moi. Et oui, j'ai demandé à te voir.
- D'accord. Dis-je en attendant qu'il continue de lui-même.
- Alors, comment tu te sens dans tout ça ?
- Ça va bien même si tout va très vite.
- J'imagine. Dit-il avec le sourire aux lèvres. Mais tu ne dois pas oublier que ce n'est parce que tu ne vois plus tes amis ou ceux qui t'ont aidé qu'on t'oublient pour autant. On aura toujours une petite pensée pour toi et ce que tu as fait pour nous et puis ce n'est qu'un au revoir.
- Comment tu peux savoir qu'on va se revoir ?
- Quand on le veut vraiment, on peut et puis j'ai mes sources. Dit-il avec un clin d'œil.
- Comment ça ?
- Tu comprendras mieux en lisant cette lettre. Camil me tend une enveloppe contenant sûrement la dite lettre. Elle est de Evans. Dit-il finalement voyant mon incompréhension.
- tu ne trouves pas ça bizarre ? Demande-je craintive qu'il puisse être au courant de ce qu'il s'est possiblement passé.
- Je sais des choses mon petit que même toi, tu ne sais pas. Dit-il avec un sourire sincère.
- Comment ça se fait ?
- Dans la mesure ou Evans est mon neveu.
- Sérieux ?
- Oui, il est le fils de ma meilleure amie, c'est d'ailleurs pour ça qu'on a pas vraiment de ressemblance physique. Du coup, tu comprends mieux pourquoi ?
- Il t'a dit des choses ?
- Evans ? J'hoche la tête en signe d'affirmation.
- Beaucoup, il me racontait surtout ses angoisses vis à vis de la situation, que c'était mal et impossible, mais je ne vais pas t'en dire plus, la lettre le fera pour moi.
- Merci d'avoir fait le messager et pour tout tes conseils.
- Ne t'en fait pas mon petit, ce n'est qu'un au revoir et je suis sûr qu'on va finir par se revoir autour d'un petit repas de famille. À peine qu'il finit sa phrase que je deviens aussi rouge qu'une pivoine, il est vraiment particulier comme professeur. Il n'a aucun tact mais ça lui rajoute tellement de sincérité dans sa façon d'être.
Je sors de la classe après avoir salué Camil et je me rends dans ma chambre afin de lire la lettre. Je ne tiens plus en place et je veux découvrir ce qu'Evans a écrit. J'espère que ce soit une sorte de promesse.
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The Delinquents (Ancienne Version)
Novela JuvenilWillow Neis est envoyée pour sa dernière chance dans une maison de redressement. Mais l'adolescente sera t'elle prête à faire des efforts sachant que la prison lui pend au nez ? Sera t'elle prête à faire des efforts également pour lui ?
