Harry était sur son balai, en plein entraînement de Quidditch. Il avait repéré le Vif d'Or, et il volait vers lui, uniquement focalisé sur la petite balle dorée. Peut-être aurait-il dû tout de même faire attention aux poteaux du stade, car il fonçait droit dans l'un d'eux, sans pouvoir ralentir ou le contourner. Il tenta de tenir sur son balai, mais trop tard, il dégringolait vers le bas, vers le sol, sous les cris horrifiés de l'équipe de Quidditch. Il sentit soudain que quelque chose bloquait sa chute, probablement un sort, puis l'impact avec le sol fut violent et inévitable. Tout devint noir.Il se réveilla à l'infirmerie, il n'avait aucune idée du temps qui avait pu s'écouler. Probablement longtemps, car il faisait nuit. Sa tête était douloureuse, et il avait des courbatures partout. Il entendait des voix. Celles de l'infirmière, Pomfresh et celle de McGonagall.
-Et comment va Harry Potter ? demanda McGonagall.-Il se remet lentement. Il est surmené, ce petit. Il faudrait vraiment qu'il se calme sur le Quidditch et les risques pour rien. Il faudra qu'il reste à l'infirmerie au moins trois jours, et pas de Quidditch pendant deux mois.
-Mais c'est bientôt la coupe, et sans Potter, les Gryffondor n'ont aucune chance !
-Vous préférez gagner ou risquer de blesser un élève gravement ?
-Vous avez raison. Et comment va Malefoy ? Que lui est-il arrivé ?
-On ne sait pas très bien, il ne parle pas. Mais il a des traces de coups, sur le visage et les bras. Il a été salement amoché. Tout cela m'inquiète, demandez à son directeur de maison de venir lui parler, peut-être qu'il pourra en tirer quelque chose.
-Je le ferais.
Les deux femmes s'éloignèrent. Drago Malefoy était à l'infirmerie ? Il devait aller très mal, car il détestait montrer ses faiblesses. L'esprit un peu trop embrumé pour réfléchir, Harry se tourna avec difficulté sur le côté, et s'endormît immédiatement.
Il se réveilla quand le soleil était déjà haut dans le ciel. La douleur s'atténuait un peu, et quand il tourna légèrement la tête sur le côté, son cœur battait un peu plus vite. Drago Malefoy avait les yeux fermés, la respiration calme. Harry sourit un peu, sourire qui s'effaça dès qu'il remarqua l'œil au beurre noir du blond. Sa mâchoire était enflée. Il lâcha un petit hoquet de stupeur, et Drago ouvrit brusquement les yeux. Les deux garçons s'observèrent juste en silence, regard bleu acier contre regard vert émeraude. Ils ne disaient rien, mais la tension entre eux était palpable.
L'infirmière arriva à ce moment, constata que les deux ne semblaient pas se battre, puis ferma le rideau qui séparait les deux lits, avant d'aller du côté de Drago pour s'occuper de lui. Le lendemain, Harry pouvait quitter l'infirmerie. Mme. Pomfresh vint lui faire un petit sermon sur les risques qu'il devait arrêter de prendre. Il m'écouta d'une oreille distraite, avant de demander :
-Est ce que... Je peux parler à Drago Malefoy avant de partir ?
-Je vais lui demander s'il veut bien te voir.
Quelques instants plus tard, elle lui fit un signe de tête pour signifier qu'il pouvait aller lui parler. Harry s'approcha dès rideaux qui entouraient le lit de Drago, et les ouvrit d'un coup sec. Mais à l'intérieur, il n'y avait pas le blond, mais un première année à l'air terrifié.
-Potter, ce n'est pas le lit de votre camarade !
Il rougit, s'excusa et ouvrit les rideaux du bon lit, avant de s'asseoir sur le bord, et de lancer un « Assurdiato ».
-Qu'est ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il. Drago détourna le regard.
-Je ne veux pas en parler.Harry posa son front contre celui du blond, et souffla doucement, si bien que l'autre frissonna :
-Tu sais très bien que tu vas me parler... Tu ne peux pas résister.
Drago leva le menton, comme pour essayer de l'embrasser, mais l'autre garçon recula avec un air sournois.
-Harry... S'il te plaît.
-D'abord tu me dis pourquoi tu es là, avec ces blessures sur le visage. Ensuite, on fait autre chose que parler.
-Pfff... Si je te dis, tu vas t'énerver... Et je ne veux pas que tu t'énerves... Je t'aime bien, quand tu es calme.
-Drago, je sais que tu t'es fait tapé dessus. La question, c'est : par qui ? Que je puisse moi aussi aller le taper un peu.
Drago regarda ses pieds qui étaient enfouis sous un draps. Il marmonna quelque chose, et Harry lui demanda de répéter.
-Zacharias Smith... Et d'autres, mais c'est lui qui les menait...
-Et pourquoi ils ont fait ça ?
-Ils prétendent que je suis un « sale con arrogant », ce qui n'est pas complètement faux, mais ils m'accusent des agissements de mes parents...
Harry soupira profondément, puis se pencha sur son petit ami, et l'embrassa délicatement sur le front, et descendit afin de déposer ses lèvres sur les siennes.
-Je ne les laisserais pas te faire du mal... Je vais en parler au directeur des Poufsouffle, et à Rogue. Je vais essayer de rester avec toi le plus possible. Je t'aime trop, Drago, je ne veux pas qu'ils te traitent comme ça.
Le blond sourit faiblement. Il avait envie de pleurer, de soulagement et de gratitude.
-Merci, Harry.
-C'est normal, Drago.
