Je me dirige doucement vers eux, et ils relèvent tous les deux en même temps leurs yeux pleins de tristesse vers moi.

Ma mère me fait signe de venir m'asseoir à côté d'elle. Je le fais.

Je la prends dans mes bras, en m'excusant auprès d'elle.

- Mais tu n'y es pour rien ma chérie, me murmure-t-elle entre deux sanglots.

On se fait un câlin a trois. Je laisse quelques larmes s'échapper, ça fait du bien.

On se détache puis je demande, craignant la réponse :

- Où es papa?

Mon frère m'informe qu'il est parti pour cette nuit, qu'il a pris seulement quelques affaires.

- On s'expliquera plus tard, à chaud ce n'est pas bon, rajoute ma mère.

On discute quelques instants, se promettant de rester tous les trois soudés quoi qu'il arrive après.

Après cette discussion je comprends que ma mère, restée fidèle à mon père jusqu'à présent, ne compte pas vraiment lui pardonner ça. Au fond je la comprends, c'est juste que penser qu'ils pourraient envisager de divorcer me fait froid dans le dos.

Je monte dans ma chambre, et me couche directement a 21h50, fatiguée de cette soirée.

*********************************

Quand je me réveille le lendemain, mardi, je n'ai pas le courage d'aller en cours. Pourtant voir mes amis me remontera le moral et me changera les idées. Voir Liam me fera peut être oublier un peu.

Je mets un jean bleu clair avec un débardeur blanc et un gilet fin et long avec mes converses et pars avec ma voiture chercher Nelly. Puis on arrive au lycée.

Le fait de ne plus la voir courir vers son petit ami dès qu'on arrive, car elle faisait toujours ça avant, me fait bizarre. Mais je commence à m'y habituer.

Nelly, elle, semble aller mieux. Même si je sais que derrière son beau sourire, elle cache toute la peine du monde.

En revanche ses traces de mutilation commence à partir, tout comme sa douleur intérieur, je l'espère.

Alors que l'on est toutes les deux dans les couloirs, je décide de lui raconter dès maintenant ce qu'il s'est passé hier. Elle est choquée, car elle n'était au courant de rien, mais elle tente de me réconforter. Et elle trouve les bons mots. Comme toujours.

Pour une fois je reste forte et ne pleurs pas. Je suis fière de moi, je ne vais pas le cacher.

Je n'ai jamais eu de grande affinité avec mon père, mais je me dis que je vais devoir le railler de ma vie, définitivement. Malgré tout, c'est dur. Il reste mon père.

Mais sinon il va continuer à nous faire du mal, et je ne le laisserai pas faire ça. Pas encore.

Dans la vie on souffre, on a pas le choix, mais on peut choisir qui nous fait souffrir . C'est dit dans le film The Fault In Our Stars. Et c'est la vérité.

Et au cours de ma vie, je vais choisir des personnes ayant le droit de me faire souffrir. Mon père n'en fera pas parti.

La sonnerie pour le début des cours retentit. Je cherche une dernière fois Liam dans les couloirs, mais ne le voit pas. En plus une foule d'élèves parcoure les couloirs, ce qui ne facilite pas la tâche.

J'ai besoin de le voir, rien que son visage. Mais je ne le trouve pas. Alors je me dirige vers mon premier cours : Anglais. De toute façon on est sensé être à côté.

The Perfect Bad BoyWhere stories live. Discover now