Chapitre 11 / Dario

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Sans me retourner, je m'en vais, en laissant Saddie dans son coin. Elle a réussi, je suis dans tous mes états. Je perds le contrôle et ça ne me plaît pas. Mon instinct animal se réveille, j'aimerais lui montrer, lui faire sentir, les réactions de mon corps à son contact. Ma queue me fait encore un mal de chien et mon niveau de frustration à atteint son paroxysme. Sans le travail qui m'attend, je serais certainement partie me soulager dans les chiottes ou peut-être même avec Mia, pour me l'enlever de la tête.

C'est excitant et douloureux à la fois. Je suis devenu pire qu'un drogué en manque, je n'ai pourtant goûté qu'une seule fois à ses lèvres, mais ma peau et mon esprit en redemande plus, beaucoup plus. Le simple fait, d'avoir plaqué mon corps contre le sien, m'a collé une trique d'enfer. Je ne me reconnais plus quand je suis avec elle.

Je devrais lui en vouloir, d'être sortie de la maison pour nous surveiller toute la journée, mais même ça, j'y arrive pas. Je souris en pensant à la tête qu'elle a dû tirer quand Nina m'a embrassé tant mieux qu'elle nous ai vu, c'est préférable pour nous deux. Les fausses illusions ce n'est jamais bon, je ne veux pas la faire souffrir, mais je ne peux rien lui promettre non plus.

L'emmener dans un coin, lui parler de sa virginité, je repasserai avec mes idées de merde. Je suis certain que personne nous a aperçu, mais c'est jouer à un jeu dangereux.

Je traverse l'entrepôt pour me diriger vers Alma restée seule. En me rapprochant, je constate que mon pote Cisco lui tient compagnie. Je confirme, Saddie n'est pas la seule à faire tourner les têtes. Alma n'est pas en reste, après Johan, voilà que Cisco s'y met aussi. Différente, physiquement de Sad, elle n'en est pas moins tout aussi jolie.

Et puis qu'est-ce qu'elles ont avec leur tenue, Alma et son pantalon en cuir, qui je dois bien l'admettre lui fait un cul d'enfer, puis Saddie...Non Dario pense pas à sa tenue, il faut que tu débandes là ! Son shirt en jean, et ses collants résilles, Joder ! Elles veulent notre mort !

J'approche et j'entends Cisco faire la morale à la meilleure amie de Saddie.

— Ici, on ne s'amuse pas Al. Nos affaires ne se résument pas à une partie de Monopoly, il désigne du doigt la table pleine de billet de banque.

— Ce ne sont pas des fausses coupures que tu as sous les yeux. Pour ce pognon, un tas de mecs serait prêt à nous buter. Réfléchis bien Alma, une fois un pied dedans, c'est impossible de reculer. Tu vends ton âme jusqu'à ta mort.

— Tu as fini ? Je demande à Cisco sur un air moqueur.

— Ouais, je mettais en garde la miss, en attendant que tu finisses de peloter la fille du patron. Rétorque-t-il avec un sourire aux lèvres.

— Ce n'est pas mon genre Cisco, tu me connais ! Dis-je en lui faisant un clin d'œil.

— Ouais, d'ailleurs, reprends tes esprits Dario, me balance-t-il en appuyant son regard vers la bosse en dessous de ma ceinture.

— T'es jaloux ? Dis-je en mettant la main sur mon entrejambe.

— Vu la taille de la bosse, non ça va ! Riposte Cisco mort de rire.

Mes yeux se posent sur Alma qui ne rit pas. Livide, un air perplexe plaqué sur son visage. Je souhaiterais lui dire que mon frère à tort, que la vie au sein d'un gang, c'est tout rose, que personne ne tue personne, mais ce serait lui mentir. Il faut qu'elles aient toutes les cartes en main pour prendre la meilleure des décisions possible. Par contre, si elles veulent survivre, elles vont devoir sacrément s'endurcir et vite, c'est un monde de dingue et il n'y a jamais de deuxième chance.

Hasta siempreWhere stories live. Discover now