Chapitre 47- Lueur d'espoir

Depuis le début
                                    

Alors que j'ouvre la bouche pour m'apprêter à parler, je me trouve interrompu par la sonnerie du téléphone de Rebekah.

— C'est Marcel. Il me demande de me tenir loin du manoir.

Elle ne semble pas plus comprendre que moi le but de ce message.

Des cris s'échappent nous faisant sursauter. Davina.

Alors que nous accourons ensemble dans les couloirs, la jeune sorcière, hystérique, dévalise les marches à toute vitesse.


Kol


Après ma conversation avec Niklaus, j'ai eu besoin de temps pour me retrouver seul avec moi-même. Je suis forcé de reconnaitre qu'il n'avait pas tort sur ce qu'il a pointé du doigt.

Je ne veux pas qu'il parte mais puis-je vraiment l'en empêcher ?

S'il disparait avec ses tourments que nous restera-t-il ? À quoi notre ainé passera-t-il son temps ?

Si Elijah est justement le pilier, Niklaus en est, sans aucun doute, les fondations. Il a beau être une pièce ajoutée au puzzle de notre famille, Rebekah et Elijah n'ont jamais cessé de vouloir lui trouver une place. J'en ai longtemps été jaloux. Je possédais le même sang qu'eux et pourtant je n'ai jamais réussi à gagner leurs cœurs comme lui l'a fait. Et cela malgré tout ce qu'il a fait, toutes ses trahisons, ils lui pardonnent sans cesse. Pour toujours et à jamais, tel a été leur satanée devise.

Ils m'en ont exclu. On m'a catalogué comme instable, irrécupérable. Ça m'a valu un séjour dans mon cercueil bien plus long que celui de la belle au bois dormant. La haine, la jalousie s'est alors emparée de mon cœur.

Cependant, depuis mon retour, quelque chose a changé. Je le vois, le ressens. Niklaus est différent. Désormais, il est plus accessible et parait s'intéresser à moi. Même si mon égo ne me permettra jamais de l'avouer de vive voix, cela me plait. Je suis peut-être moins dans l'émotion qu'eux et pourtant moi aussi j'ai besoin d'être aimé. De trouver ma place au sein de cette famille fracassée. C'est la mienne et j'en suis un membre à part entière.

Alors que je franchis le seuil de la maison, je vois les deux blondes qui hurlent le nom de la sorcière.

— Kol, attrape là ! cri ma sœur.

Alors que Davina arrive à ma hauteur, je l'intercepte au vol. Bien que la jeune femme possède une petite silhouette, elle se débat comme une guerrière.

— Laisse-moi partir, il faut que je sorte d'ici ! s'époumone-t-elle

Après un moment de lutte qui m'a paru interminable, elle se calme petit à petit. Nichée contre mon torse, sa respiration reprend un rythme normal. Je le sens, l'entends résonner en moi telle une musique excitante pour le prédateur qui vit en moi.

Ses yeux s'ancrent dans les miens. Sa peau de porcelaine est si moite que quelques mèches de cheveux se sont collées sur son visage.

— Il fait chaud ! suffoque-t-elle.

Je fronce les sourcils.

— Très bien, alors tu vas retourner sagement dans ta chambre et je vais mettre la climatisation !

— Non ! tu ne comprends pas, les flammes sont partout, il fait si chaud, trop chaud ! Je ne peux pas rester ici !

Sans avoir pu anticiper son mouvement, la petite sorcière m'échappe. Je tente de la rattraper mais j'échoue. Alors que j'accours, elle s'attaque à moi. Pris d'un anévrisme foudroyant, je m'écroule dans un hurlement.

— Putain ! Arrête ça !

Impuissant, je la regarde s'enfuir à toutes jambes, pieds nus et dans la vieille chiffe qui lui sert de robe.

— Ne l'a laisse pas partir ! me cri ma sœur.

Une fois la douleur disparue comme si elle n'avait jamais existé, je me redresse.

— Kol !!!

— Oh ! C'est bon ! je m'agace, cette fille n'a plus toute sa tête et puis je ne suis pas sa nounou !


Klaus


Ma colère n'a pas diminué. Quand je songe qu'il s'en est pris à ma famille, l'envie de faire couler le sang me stimule.

Caroline a essayé de me raisonner et au fond ces mots m'ont quand même atteint. Je le sais et elle aussi. Son pouvoir qu'elle a sur moi est trop grand, je ne le supporte plus. Ce bébé vampire qui se rattache à son humanité souhaite coute que coute à museler le monstre en moi.

Je ne sais pas où tout ça va nous mener. Tout comme j'ignore où lui cherche à me conduire et pourquoi.

Car, oui, ce loup roux a laissé son odeur partout.

Je déteste devoir utiliser les sens du loup qui sommeille en moi. Et pourtant, je suis en train de le faire en ce moment même. Pour le trouver, je me dois de flairer encore et encore. Et cette manie de tout renifler est plus qu'agaçante.

L'odeur se termine à Jackson Square.

J'avance progressivement comme pour m'assurer qu'aucun piège ne se referme sur moi.

Près de la fontaine, un homme est présent. Bien que d'un certain âge, il se tient encore bien droit. Je le rejoins ne le quittant pas des yeux, tout comme il le fait avec moi. L'odeur du tabac qui s'échappe de sa pipe chatouille mes narines. Tel un prédateur, je tourne autour de lui, l'épiant, analysant tout ce qui peut l'être. Son corps autrefois devait être bien musclé, cela se voit. Tranquille, comme si je n'étais en aucun cas une menace, il continue de fumer sans se soucier de mon examen visuel.

Ce n'est pas notre première rencontre. Je me souviens parfaitement de la fois où je me suis heurté à lui et que mon épaule s'en est déboité.

« Il est comme toi » la voix de Caroline résonne comme un murmure dans ma tête.

— Qui es-tu ? je lâche sans essayer de faire preuve de tact.

L'homme à la pipe prend une grande inspiration avant de répondre :

— Je m'appelle Sam. J'étais le bêta mais aussi meilleur ami de ton père.


Entre rêves et réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant