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je commence un peu à perdre le contrôle. j'ai envie de prendre l'air, de pendre mes douleurs une bonne fois pour toute. la clope que tenaient mes doigts a été remplacée par une lame si fine qu'on pourrait croire qu'elle ne laisse aucune douleur. je n'ai pas l'intention de l'utiliser sur moi,

(je l'ai déjà trop fait)

                                                           tout ce que je veux c'est tout saccager. ne rien laisser de cette pièce qui m'enferme, de cette attente qui me broie. j'ai la folie de la dernière fois dans les veines, j'éteins la musique et laisse mon corps se déchaîner. il hurle ce qu'il a à dire, ce qui était couvert par le bruit de mes pensées, et de la musique.

je danse dans des mouvements convulsifs qui ne ressemblent qu'à moi. des coups dans les murs qui ne trembleront même pas tant ils en sont habitués

(pas comme les voisins qui appelleront la police pour tapage nocturne, une fois de plus).

                  je déchire les cousins, lacère le canapé, tente de briser les murs. l'alcool dans mes veines me brûle douloureusement, mes oreilles bourdonnent et je hurle à mon tour. parce que mon corps est trop faible, trop lâche pour oser tout dire. la folie court sur les murs, s'aggripe aux rideaux rouges, rampe sur l'horrible moquette et m'entraîne dans sa chute.

et puis mon regard percute la fenêtre. je m'arrête net, comme une statue de marbre qui attendrait d'être délivrée de sa prison. dans celle d'en face, la lumière est enfin éteinte.

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il va bientôt arriver

dans l'immeuble d'en faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant