Part 4.

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"Les choses simples sont parfois les plus belles"

J'observe Thomas et Dylan s'affronter aux échecs depuis une petite heure environ, ils sont doués. Mais Thomas finit toujours par prendre le dessus. Il est impressionnant, c'est comme s'il réfléchissait à mille à l'heure, considérant toutes les possibilités de son adverse et sachant comment les contrecarrer.

Bien qu'ils soient tous les deux très concentrés, Thomas me jette souvent des regards en coin. En échange, je lui souris sincèrement, essayant de lui apporter mon soutien comme je peux. Dylan soupire et tend la main vers son ami pour s'avouer vaincu. C'est la cinquième fois consécutive.

-C'est bon j'ai eu ma dose pour aujourd'hui. Je vais descendre ranger quelques livres avant de fermer la boutique.

-C'était un bon jeu. Je le console en lui pressant l'épaule. Il me sourit et s'éclipse.

Voilà maintenant deux semaines que je passe une bonne partie de mes journées ici. Parfois j'arrive même avant Thomas. Dans ces moments là je salue Dylan et monte à l'étage pour travailler mes cours en l'attendant. Et puis quand il me rejoint nous parlons beaucoup, de livres, de psychologie, d'échecs. Mais il arrive aussi que nous profitions juste de la présence de l'un et l'autre en silence et que nous lisions chacun de notre côté.

Thomas a l'air épuisé. Des cernes creusent exagérément ses yeux depuis hier et je commence à me sentir coupable, nous n'avons fait que nous retrouver jusque tard le soir. Parfois rien que nous deux, parfois avec Dylan.

-Est-ce que tu vas bien ? J'ose lui demander alors qu'il se lève et s'étire. En guise de réponse il hausse les épaules et s'approche de moi. Tu as l'air vraiment... je laisse ma phrase en suspens, surprise par son geste. Thomas vient de s'échouer contre moi, ses bras autour de ma taille, sa tête contre mon épaule. Comme si c'était une habitude, je lui rends son étreinte. En réalité c'est la toute première fois que ça arrive. Nous nous accolons souvent pour se saluer mais rien de plus. Je l'entends soupirer de bien-être et à cet effet, le serre davantage contre moi. Son parfum me rend ivre, je chavire pour son être tout entier.

Quelques minutes passent, pendant lesquelles nous restons ainsi. L'un contre l'autre, sans un mot. Puis lorsque Thomas a entrepris de se redresser, j'ai laissé ma main glisser contre sa joue. Nos visages l'un en face de l'autre, je décèle une certaine incertitude dans son regard. Il vient placer sa main sur ma mienne et ferme les yeux quelques instant. Quand il les ré ouvrent, ils sont de nouveaux impénétrables.

-Je dois y aller, il faut que je me repose. La semaine prochaine s'annonce rude niveau répétitions.

-Je sais. Tu vas très bien t'en sortir.

-Merci... Pour tout.

Je reste interdite alors qu'il se détache de moi et disparaît dans les escaliers. Me laissant seule et déconcertée.

Échec et Mat (OS)Where stories live. Discover now