Chapitre 4

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Naïra se réveilla avec un horrible mal de tête. Elle n’avait pas les idées très claires et n’arrivait pas à réfléchir correctement. Elle était épuisée et avait mal partout, ses articulations refusant d'esquisser le moindre mouvement. Elle ne comprit pas tout de suite où elle était à cause de la noirceur du lieu dans lequel elle se trouvait. Elle savait cependant qu’elle n'était pas chez elle, enfin pas dans la chambre qu’elle louait dans une auberge depuis plus d’un an maintenant. Elle n’était pas dans son lit moelleux dont les draps dégageaient une légère odeur de lavande, elle sentait qu’elle était allongée sur une planche de bois dure et peu confortable. Un petit tissu recouvrait son corps, mais ne l’empêchait pas de ressentir le froid. Ses yeux s’habituèrent peu à peu à la pénombre et elle comprit enfin où elle était. Elle se trouvait dans les geôles du château d’Étangith. Le commandant de l’armée des hommes lui avait déjà fait visiter cet endroit  une fois. Elle n’avait pas particulièrement apprécié la visite la première fois qu’elle était venue et ne pensait plus jamais y retourner, et pourtant, elle s’y trouvait bel et bien. Naïra se demanda alors comment elle avait pu atterrir ici. Elle essaya de se remémorer ses derniers souvenirs, mais après son horrible repas et l’attaque des chasseurs de prime, elle ne souvenait plus de rien. Elle ne savait même pas comment elle avait fait pour échapper à ses agresseurs. Elle entendit alors des pas se diriger vers sa cellule la sortant immédiatement de ses pensées. La jeune femme ferma instinctivement les yeux, mais elle pouvait percevoir une petite lumière à travers ses paupières. La porte de sa prison s’ouvrit en grinçant et le cœur de Naïra se mit à tambouriner de plus en plus fort dans sa poitrine. Elle préférait faire semblant de dormir plutôt que d’affronter quelqu’un dans son état actuel.

- Je sais que tu ne dors pas Naïra… chuchota une voix qu’elle connaissait bien.

- Edbert ? prononça la jeune femme d’une voix cassée.

Elle puisa dans le peu d’énergie qui lui restait encore et dans un effort presque surhumain, elle se redressa. Un éclat insoutenable lui frappa les yeux. Elle mit quelques secondes à s’habituer à la vive lumière que produisait la lampe à huile d’Edbert. Malgré la pénombre, elle arrivait à distinguer les traits du commandant de l’armée royale. Il n’avait pas changé d'un pouce depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Il avait toujours les mêmes cheveux bruns mi-longs légèrement bouclés. Sa barbe quant à elle avait bien poussé depuis un mois, elle devait être agréable au toucher se disait Naïra. Elle trouvait que ses yeux bleus gris étaient absolument magnifiques et sa peau blanche légèrement bronzée était marquée par les diverses missions qu’il effectuait chaque jour.

Il s’approcha d’elle et lui caressa tendrement le visage en s’agenouillant.

- Tu t’es mise dans de beaux draps, lui susurra-t-il en se rapprochant de son oreille.

- Comment ça ?

- Tu ne te rappelles pas de ce qu’il s’est passé quelques heures plus tôt ? s'étonna-t-il.

- Vaguement, pourquoi ?

Edbert soupira avant de reprendre.

- Tu as été retrouvé inconsciente autour de dizaines de corps d'hommes. Ils étaient tous morts quand les gardes vous ont trouvé. Les soldats t’ont donc arrêté pour t’interroger à ton réveil. De plus, certains passants affirment avoir aperçu une vive lumière blanche provenant de la rue où vous étiez.

- Quoi ? Je n’ai rien fais ! Enfin je crois… paniqua la jeune femme.

Le visage perturbé de Naïra inquiéta Edbert. Il ne pensait pas qu’elle les avait tous tués comme le croyaient tous les autres, mais sa réaction le faisait à présent douter. Il alla s’asseoir aux côtés de la jeune femme et lui prit une main qu’il fourra dans les siennes.

Naïra : Fille de FreyaWhere stories live. Discover now