BILLIE

Chapitre 11 : "Il n'y avait rien"

Cela faisait déjà une bonne demie-heure qu'Ange avait disparu dans le blizzard. Harassée, Naomi s'était adossée au mur de l'observatoire, toujours assise sur le banc. Malgré le froid, elle avait une irrésistible envie de dormir. Cependant, les derniers mots que lui avait lancé le jeune homme avant de partir tournait en boucle dans sa tête.

"– Je vous conseillerais de ne pas faire trop de bruit."

La jeune femme était perplexe. Pourquoi diable lui avait-il dit cela ? Qu'avait-elle à craindre, au beau milieu de nul part, où la présence vivante la plus proche était un groupe de villageois qui ne quittaient sûrement pas leurs maison des trois-cent soixante cinq jours de l'année ? Peut-être faisait-il référence à des bêtes sauvages ? Non, il ne l'aurait pas laissée là en sachant qu'elle pourrait finir broyée dans la gueule du premier ours qui passerait.

Elle inspira un grand coup, elle avait besoin de se détendre. Seulement, elle le regretta instantanément : l'air glacial emplit ses narines et brûla ses poumons, lui provoquant une forte toux. Elle sentit un léger goût de sang dans sa bouche.

– Rah... la pire sensation... souffla-t-elle.

Sa toux s'arrêta brusquement lorsqu'elle entendit un bruit sourd. Une vague de froid lui traversa le corps, puis, après quelques secondes de silence, elle se leva doucement du banc, se maintenant au mur. Ce son était semblable à un corps assez lourd, se laissant tomber sur le sol. Inquiète, elle contrôla sa respiration et ses battements de cœurs, afin de percevoir les sons les plus faibles. Seulement, seul le vide se fit entendre.

– J'ai dû rêver... il faut que je me repose... soupira Naomi en se rasseyant sur le banc.

Puis, après avoir bien resserrer le manteau pour garder un maximum de chaleur, elle s'allongea sur son lit de fortune. Ce n'était pas bien confortable, mais c''était mieux que rien. Même si elle n'avait rien entendu de plus, et qu'elle essayait de se persuader que ce n'était que son imagination, elle n'était vraiment pas tranquille.

– Bon sang... à l'heure qu'il est, je devrais être avec ma tante... en train de boire un bon thé chaud... et à parler de livres. J'en ai marre. Je veux me barrer d'ici. 

Elle ferma les yeux, et essaya de respirer profondément. La chaleur de son manteau et de son propre corps l'aidait à se détendre, tandis qu'elle plongea peu à peu dans une agréable léthargie.

Mais celle-ci fût brutalement interrompue. Elle ouvrit brusquement les yeux, son cœur rata un battement. Avait-elle vraiment entendu ce qu'elle venait d'entendre ?  N'osant pas faire le moindre bruit, elle se redressa lentement, et parcourut la pièce du regard : il n'y avait rien. Rien qui pourrait faire le moindre bruit de pas... car elle en était presque persuadée : elle en avait bien entendu quelque uns, feutrées mais audible, venait de quelques part dans le bâtiment. Ce dernier n'était pas très grand, elle avait une chance sur deux pour que la chose quoiqu'elle soit, savait que la jeune femme était là.

Naomi, de plus en plus inquiète malgré le silence, tentait de se rassurer. C'était peu-être bien un animal ? Ou un être humain, quoique cette solution était loin d'être rassurante au vu des villageois de ce maudit patelin. 

Finalement, elle descendit du banc et fit quelques pas dans la pièce, sondant les environs. Le silence était pesant, et grincement du sol lui faisait peur. Tremblante, ne sachant pas si elle avait chaud ou froid, Naomi serra tellement la mâchoire que ses dents commençait à lui faire mal. Elle faisait bien attention à ne pas faire reposer son poids sur son pied endolori, redoutant de devoir déguerpir en courant.

Elle fini par repérer une porte qu'elle n'avait jamais remarqué, au fond de la pièce. Cette dernière était en bois et semblait moisie. Quelques trous perçaient la surface de la porte, mais aucune lumière n'en sortait. Elle devait donner sur une autre pièce. Après une hésitation, elle s'en approcha, et posa sa main dessus : elle ne bougeait pas, elle devait être fermée. Naomi ferma les yeux quelques secondes pour écouter autour d'elle : toujours aucun son. Elle devait avoir rêvé. Jeter un œil à travers un trou de la porte ne devrait pas poser de problème, dans ce cas... même si elle n'était pas vraiment sûre que ce soit une bonne idée.

Elle se pencha et regarda à travers l'un deux : il faisait complètement noir de l'autre côté, elle ne distinguait pas conséquent absolument rien, et surtout pas une présence. Elle se redressa et souffla un grand coup : elle n'en était pas certaine, mais il y avait peu de chance, au final, qu'il y ait quelqu'un ou quelque chose dans ce bâtiment à pars elle. Elle allait se retourner et se recoucher sur le banc, fermant les yeux et attendant le retour de son guide de fortune.

Seulement, quelque chose l'en empêcha. Quelque chose qu'elle pensait pourtant ne pas être présente, là avec elle. Quelque chose qui se tenait sûrement juste derrière elle, au souffle glacial, et poussant un long et imperceptible gémissement.

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Salut ! J'ai mis du temps à sortir ce chapitre, il s'est passé pas mal de truc et je n'avais pas le courage...

J'espère quand même qu'il vous plaira, et à bientôt j'espère :)

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