Chapitre 35 : " On ne t'a encore rien fait, ma poupée..."

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Point de vue Ariana

Je courais pour évacuer toute ma colère et pour aussi agrandir la distance qu'il y avait entre Zayn et moi. En cet instant précis, je ne voulais plus le voir. Comment avait-il pu ne pas me défendre dans une telle situation ? J'étais terriblement déçue. Une fois que j'estimais être assez loin, je m'arrêtais et posa mes mains sur mes genoux, courbant légèrement mon dos et laissa les larmes que j'avais retenu jusqu'à présent couler.

J'étais à fleur de peau en ce moment. À la moindre contrariété, je me mettais facilement à pleurer.

Je souffla un bon coup pour essayer de les faire partir mais une brusque envie de vomir me prit. Je mis une main sur ma bouche et courus vers un gros rocher échoué sur la plage pour y vider tout mon estomac derrière. Une fois fini, je repris mon souffle et essuya ma bouche du dos de la main. J'allais me la rincer dans l'eau salée de la mer et laissa divaguer mes pensées. La soirée aurait tellement pu bien se passer, et me voilà à vomir toutes mes tripes derrière un rocher, en pleurs et seule.

Je repris ma route en marchant lentement dans une direction que je ne connaissais pas. Mais je m'en fichais, tant que je m'éloignais de Zayn, tout m'allait.

Il faisait sombre, plus j'avançais et plus la végétation se faisait présente, tout comme les gros rochers.

J'avais un peu peur de m'aventurer seule comme ça, un soir dans un lieu qui m'était inconnue. Mais je ne voulais pas faire marche arrière.

J'étais entourée de buissons et d'arbres, où des tas de bestioles plus bizarres les unes que les autres devaient se trouver. Quand j'entendis un bruit dans un buisson qui se rapprochait petit à petit de moi, je me retourna rapidement pour faire demi-tour mais je me pris quelqu'un en pleine face. Je recula en me frottant le nez et vis que plusieurs hommes, quatre, se trouvaient alignés devant moi. Une forte odeur d'alcool me prit au nez ce qui m'arracha un haut le coeur. Je me retourna encore une fois pour reprendre le chemin que j'avais entamé mais je me recogna une nouvelle fois la tête contre quelqu'un d'autre, me faisant échapper un petit "aïe", ce qui fit rire les hommes. Je vis que deux hommes se tenaient là, donc six hommes m'encerclaient pour des raisons, je suis sûre, très peu joyeuses vue leurs apparences. Ils paraissaient plus âgés que moi, dans les environ de vingt-cinq ans je dirais. Ils me regardaient tous avec des yeux remplient de sous-entendus. Ça me dégoûtait tellement que je préféra ne pas y réfléchir trop longtemps.

-Ariana Lane ?

Comment me connaissent-ils ?
-Euh... O-oui ? couinai-je.

Comment connaissait-il mon nom ?

-C'est bon, c'est elle...

Certains commencèrent à rire et à se frapper dans les mains, comme si ils avaient gagné quelque chose. Mon rythme cardiaque avait augmenté, des gouttes de sueur commençaient à perler sur mon front et mes jambes menaçaient de se dérober sous mon poids à tous moments.

Je me sentis d'un coup propulser vers le côté où se trouvait le plus d'hommes puis un d'eux me réceptionna pour me tenir les bras fermement dans le dos, il me faisait même mal.

-Qu'est-ce qu'on va faire d'elle ? On l'emmène au patron ?

Au patron ? Quel patron ?

-Non, amusons-nous un peu avec elle avant...

Un des cinq hommes restant hormis celui qui me tenait s'approcha de moi et fit descendre la fermeture éclair de mon blouson. Je fermais les yeux pour retenir les larmes qui voulaient couler et pour me réveiller de ce cauchemar.
-Dan n'apprécierait pas ça, je pense...
-Il ne sera pas obligé de le savoir.

Dan ? Dan comme Dan Lane ? Mon père ? Ou plutôt mon ex beau-père ?

Je releva vite la tête vers l'homme qui venait de parler.

-C'est mon père qui vous envoie me faire ça...?
-On ne t'a encore rien fait, ma poupée..., dit l'homme qui m'avait enlevé mon manteau à l'oreille.

Il fit glisser son doigt du haut de ma mâchoire jusqu'à la base de mon cou, me faisant arrêter de respirer pendant son contact.

Je le vis s'approcher dangereusement de ma bouche, il avait l'intention de m'embrasser. Mais à peine il eut le temps de poser sa bouche contre la mienne que je lui mordis de toutes mes forces sa lèvre inférieure, ce qui me donna un goût métallique sur le bord des lèvres. L'homme que je venais de mordre recula en hurlant, et un autre s'approcha pour me donner une grande giffle, me faisant tourner la tête sur le côté.

-Tu te prends pour qui salope ?! hurla-t-il.

Je sentis du sang s'écouler d'entre mes lèvres, cette fois-ci c'était le mien. Les larmes dévalaient mes joues sans s'arrêter. Je savais ce qui allait se passer et je ne pouvais rien faire face à ces hommes beaucoup plus fort que moi.

Je me mis à crier du plus profond de mes poumons avec un peu d'espoir qu'on m'entende et qu'on vienne à ma rescousse. Mon cri ne fut pas long puisqu'on me donna une deuxième giffle pour m'arrêter, aussi grosse que la précédente.

-Ferme ta gueule putain ! Emmenez-la dans le fourgon avant que quelqu'un se ramène !

On me poussait pour que j'avance dans la direction souhaitée mais je clouais mes pieds au sol pour ne pas bouger. Au moment où l'homme qui me tenait s'apprêtait à me prendre sur ses épaules, on pût tous entendre quelqu'un recharger son arme. Ce bruit stoppa tout le monde et je fermais fermement les yeux en priant le ciel, bien que je ne sois pas religieuse, que ce ne soit pas encore mon heure.

-Lâchez-la. Tout de suite !

La voix me disait vaguement quelque chose, mais ce n'était pas pour cela que je me sentais en sécurité. Bien au contraire. 

Celui qui me tenait resserra sa prise sur moi.

-Lâche-la je te dis !

Bien que les paroles de l'homme armé soient menaçantes, il n'était pas décider à me lâcher.

Un tir se fut entendre.

-Tu comprends ce que je te dis ou pas ?! LÂCHE-LA !

Cette fois-ci, l'homme obéit et me lâcha. Je m'effondra directement sur le sol et essayais de reprendre mon souffle sans grande peine. J'étais en train de faire de l'asthme...

-Cassez-vous maintenant ! Et dépêchez-vous ! Je n'hésiterais pas à tirer !

Les six hommes qui m'entouraient il y a quelques minutes, marchaient à reculons en faisant face à celui qui m'avait sauvé in extremis du viol. Marchant trop lentement à son goût je suppose, ce dernier tira dans leur direction.

-ALLEZ !

Les hommes détalèrent sans demander leur reste en criant qu'ils reviendraient, ce qui m'arracha un frisson.

En moins de deux, une fois qu'ils furent parti, l'homme se jeta vers moi.
-Hey, tout va bien ?
-Vento... Ventoline... D-dans mon sa-sac... Vite...

Il se dépêcha de ranger son arme dans l'élastique de son jean et de prendre ce que je lui demandais dans mon sac. Il me souleva la tête sur ses genoux pour me faire prendre quelques bouffées du gaz, jusqu'à ce que mon souffle redevienne normal.

Je leva les yeux vers lui et le reconnus.
-Merci infiniment, Bryan.

Une larme coula du coin de mon oeil, suivie d'une autre.
-Ne pleure pas, dit-il en me séchant mes larmes. C'est fini.

Je voudrais bien le croire, mais malheureusement ce n'est pas le cas. "On reviendra !"

Il récupéra mon blouson qui gisait à quelques mètres de nous et me couvra avec, avant de me prendre dans ses bras.
-Je vais te ramener à tes amis.

Il se releva et partit d'un pas rapide vers l'endroit où se trouvait les autres.

Un mal pour un bien... ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant