Chapitre 3 Partie 3 Mon don ne marche pas sur Rachel

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Après cette discussion des plus étranges, je décide de me promener un peu dans les prairies du mur Rose. Seulement, me promener me rend nostalgique du passé. Je passais tellement de temps seule à me promener avant la chute du mur Maria. J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on est ici et pas deux semaines. 

Me promener dans la nature me fait un bien fou. Je me rends enfin compte que depuis la chute du mur Maria, j'étais dans l'horreur continuelle. Comme si l'affreux événement d'il y a 2 semaines n'était pas terminé. 

J'écoute avec un bien fou les oiseaux gazouiller ou bien sentir le vent fouetter mes cheveux. Laisser rentrer la sérénité dans tout mon être.

Je me retrouve, par hasard, devant un orme rouge. Je le regarde un peu par défi avant de me reposer près de son tronc, secouée par l'émotion. Ma première rencontre avec Rachel s'est faite devant un orme rouge. 

****
Il y a quelques années Rachel arriva à Shiganshina avec ses parents. Je l'ai rencontrée devant un orme rouge, totalement perdue. Ses parents lui avaient donné comme mission de rapporter du bois de la forêt. Or, Rachel qui ne connaissait pas encore les environs, s'est perdue lorsqu'elle est sortie de la forêt. Elle avait tourné en rond un bon moment avant de se reposer devant un orme. C'est à ce moment-là qu'elle me vit, en train de faire l'une de mes nombreuses promenades continuelles. 

"Eh oh !" Me héla Rachel.
Je me retourne vers la voix et me rapproche de la jeune inconnue. 
"Bonjour ! Dis-je avec timidité ayant pour habitude qu'on m'ignore. 
- Tu me sauves la vie ! Je me suis perdue en cherchant du bois dans la forêt. J'ai cru que je ne retrouverais jamais mon chemin. 
- Tu viens d'où ?
- Je viens tout juste de m'installer à Shiganshina avec mes parents.
- OH, je viens de là moi aussi ! Je vais pouvoir te raccompagner !
- GENIAL !"
A ma grande surprise, elle enlace ses bras autour de mes épaules, visiblement soulagée de pouvoir retrouver son chemin.

Sur le chemin du retour, on parla énormément. Enfin, surtout moi. Rachel éludait mes questions pour m'en poser d'autres. Elle n'avait aucun a priori sur moi comme elle ne connaissait encore personne. J'étais à la limite de l'euphorie, tellement j'étais contente de pouvoir parler avec une personne de mon âge.

Elle m'écouta avec attention décrire mes parties de pêche avec mon frère, mes nombreuses promenades hors de Shiganshina ou bien les nombreuses idées de mon père sur l'histoire et la préservation du patrimoine. Elle riait beaucoup avec moi, me posait toujours beaucoup de questions quand j'étais trop vague et quand je n'étais pas assez dans le détail. 

Une fois arrivée devant chez elle, je proposai de lui faire visiter Shiganshina le lendemain. Elle accepta avec joie. 

La visite de Shiganshina aurait pu être bien plus rapide mais s'éternisa jusqu'au coucher du soleil. Rachel était toujours aussi avide de mieux me connaître. Je tentais aussi de la faire parler mais en vain. Elle m'avoua qu'elle avait vécu des moments difficiles et qu'elle préférait les oublier. Après une telle révélation, je n'insistai plus et la laissai mener la conversation sur ma propre petite personne. 

Malgré notre entente mutuelle, je ne voulais pas me faire de faux espoirs. Dire que nous sommes amies était bien trop tôt. Je savais que tout basculerait le jour où elle arrivera à l'école et rencontrera mes camarades de classe qui me détestent. Alors, à ce moment-là, quel camp choisira Rachel ? Le mien ? Ou celui de mes camarades de classe ? Choisira-t-elle d'être seule avec moi ou bien d'être avec tous les autres ? Le choix sera vite fait, je présume. 

Rachel était une personne très perspicace. Elle devinait beaucoup de choses sans qu'on en parle. En train de faire visiter le quartier où se situait l'école, elle me posa une question qui semblait la turlupiner depuis le début de la journée :
"Saori,  comment sont tes camarades de classe ? Tu n'en parles jamais. 
- Oh ! M'exclamais-je d'une petite voix surprise. Ils t'accueilleront à bras ouverts je pense. Ils aiment bien les nouveaux venus. 
- S'ils sont tous comme toi, je devrais sans doute m'entendre avec tout le monde."
Je baissai les yeux en entendant ses paroles. Comment lui dire que j'étais mal vue de mes camarades et qu'on me jugeait comme une personne différente ? Comme une personne méprisable. 

Rachel avait compris, bien avant de me poser la question sur les camarades, que quelque chose n'allait pas. Elle était d'une perspicacité étonnante. Comme pour mon don, elle ne voulait pas dévoiler ses soupçons. Elle voulait que ça vienne naturellement de l'autre, dans la conversation. C'est pour cela qu'elle posait énormément de questions.

C'est une conversation un peu contrôlée car elle tourne ses questions de sorte que je dévoile ses propres soupçons. Je ne savais pas à ce moment-là mais elle n'allait pas lâcher l'affaire avant que je lui raconte l'antagonisme entre mes camarades de classe et moi. Elle était d'une curiosité et d'une franchise (à sa manière) déconcertante.

"Tu ne devrais pas t'inquiéter. Tu t'entendras bien avec nos camarades de classe. J'en suis certaine. Déclarais-je dans le but d'en finir au plus vite pour changer de sujet.
-  Alors pourquoi est-ce que tu ne parles jamais d'eux ?
- Parce que je n'ai rien à dire sur eux.
- C'est étrange. Tu devrais bien les connaître. Vous n'êtes pas dans la même classe depuis tout petit ?
- Ce n'est pas parce que je les connais que j'ai à raconter leurs secrets aux autres.
-  Encore heureux que je ne te demande pas de partager les secrets de tes camarades Saori. Je te demande juste comment vous vous occupez hors de la salle de classe.
- On joue dehors.
- Vous jouez à quoi ?"

Le pouvoir des souvenirs (Attaque des titans fanfiction)Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu