Chapitre 26: La Lune reflète les rayons du soleil

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  C'est à peine si j'ai compris le sens de ses paroles. La nervosité semble avoir pris possession de moi, m'enlevant toute capacité de me concentrer ou de raisonner. C'est toute ma vie qui est en jeu. Ma vie. Je suis saisie de violents tremblements. Ma vie... Qu'est ma vie, de toute façon? Réaliser une prophétie et être prédestinée à être haïe par mon propre peuple pour le reste de mon existence. C'est ça, en gros, ma vie. Je ferme les yeux alors que nous nous dirigeons tous vers de petits cabines. Non. Ça va bien aller. Je ne dois pas commencer à déprimer avant même que je n'aie dit mon dernier mot. Je rouvre les yeux, un peu moins nerveuse.

  Je suis nez à nez à une rangée de minuscules cabines noires, à peine assez grande pour qu'une personne de taille normale puisse s'y installer. Elle est munie d'un petit siège en cuir noir et ses murs sont tapissés de petites machines et de fils électriques qui courent un peu partout. J'avale de travers. Mais qu'est-ce que c'est que ce test? Que veulent-ils nous faire faire dans cette minuscule cabine?

  - Non! Non, je n'entre pas là-dedans! hurle la voix déchirée d'Amé à quelques cabines de moi.

  Je tourne la tête et la vois se débattre avec une dizaine d'homme qui tentent de l'installer dans la cabine confinée.

  - Je suis claustrophobe, putain! hoquette Amé en tentant de se défaire de la poigne des hommes. Ne m'enfermez pas là-dedans!

  Je me sens tout simplement démolie. Amé se fait pousser solidement dans la cabine et attacher contre le siège avant de se faire claquer la porte à la figure. Troublée, je rapporte mon regard à ma cabine, de plus en plus angoissée. Je prends mon courage à deux mains et m'installe sur le petit siège. Les murs sont à seulement quelques centimètres de chaque côté de mes épaules, et la plafond à un demi-mètre au-dessus de ma tête. Pour la première fois de ma vie, je suis très heureuse d'être de petite taille... Je me demande comment Valentine va faire pour entrer dans sa cabine. Cette pensé réussit à me faire décrocher un petit sourire moqueur.

  Un homme finit par venir me voir et m'attache à mon siège. Comme si je ne me sentais pas déjà assez confinée...!

  - Ne vous inquiétez pas, je ne risque pas de m'enfuir, maugréé-je.

  L'homme me jette un regard sévère qui me ferme immédiatement le clapet. Il m'installe aussi plusieurs petites machines sur moi, et m'en accroche une plus grosse au niveau de mon coeur. Il branche le tout à des prises sur les murs. Je ne comprends pas du tout ce qui se passe, et ça ne fait que grimper mon niveau d'angoisse. On finit par refermer la porte de la cabine. Me voilà enfermée dans une boîte juste assez grande pour me permettre de respirer, avec pour seule petite source de lumière une petite ampoule qui pend à une chaîne. Et le seul son qui parvient jusqu'à moi est celui d'un petit "bip, bip" rythmique et incessant. Je fronce les sourcils en comprenant d'où il vient.

  Ce son est synchronisé aux battements de mon coeur. Tout cela ne fait aucun sens! Puis j'entends, comme dans le premier et le troisième test, la voix féminine robotisée qui se met à me donner les instructions. Je fais mon possible pour l'écouter malgré ma nervosité croissante.

  - Jennifer Akson, cette épreuve testera votre dévouement pour votre peuple et votre fidélité envers Alteran. Nous tenons à vous rappeler que les résultats des tests auront une influence sur la profession que vous exercerez plus tard, et que ce test-ci est particulièrement important. Il y aura cinq questions. Commençons.

  Et alors, je comprends. Nous sommes tous soumis à un détecteur de mensonge! Je remarque aussi une petite caméra de surveillance qui filme mes moindres mouvements ou réactions. Ils pourront donc savoir si je mens. Mais le problème, c'est que je sais pertinemment que je ne suis pas du tout dévouée ou fidèle à mon peuple. Au contraire, il y a beaucoup de choses qui me déplaisent à son propos. Sa façon de fonctionner, ou sa manière d'haïr la race qui le complète. Je tente néanmoins de me calmer pour ralentir les pulsations de mon coeur, question d'avoir l'air plus calme et en contrôle.

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