Chapitre 17

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June se glissa dernière le plan de travail anxieuse. Non. Elle était en proie à un torrent de questions sans réponses. Jusqu'ici, le dîner se passait parfaitement bien. Au-dessus de la table flottait un parfum de désir auquel elle ne pouvait résister. Attrapant le dessert qu'elle avait mis des heures à confectionner, June se dirigea vers la table du salon pour y déposer l'assiette en verre.

- Voilà ! J'espère que ce final vous plaira.

Le mafieux la suivit des yeux et lorsqu'elle reprit place, June sentit son regard sur elle. Silencieusement il se frotta la barbe en se donnant l'air de réfléchir.

- Quoi ? Il y a un problème ?

- Non, c'est bien ça le problème. Tout est parfait. Je n'ai pas l'habitude que tout soit parfait.

- Tout n'était pas parfait, se sentit-elle obligé de dire avec un rire nerveux.

- Ne soyez pas si modeste cara, vos talents culinaires dépassent de loin toutes mes attentes. Où avez-vous appris à cuisiner ?

- Ma grand-mère, répondit-elle en refoulant son chagrin.

- Alors je suppose qu'elle doit être fière de vous tesoro.

Il lui adressa un léger sourire qui la fit fondre. June termina le dessert le plus tard possible car dès lors qu'elle reposa sa cuillère dans l'assiette elle sut que le reste de la soirée deviendrait pour elle le commencement de tout.

Il se leva, lentement, relevant les manches de sa chemise et se dirigea vers le bar pour se verser un cognac. Il semblait contrarié et elle ignorait pourquoi.

- Vous avez l'air contrarié, lança-t-elle en le rejoignant avec sa coupe de champagne.

Il faisait face aux baies vitrées alors que des éclairs zébraient le ciel noir. Un orage approchait.

- Je n'aime pas goûter à quelque chose de nouveau sans comprendre pourquoi je le mérite.

- Vous parlez du dîner ? C'était trop ? S'enquit June mal à l'aise.

- Non, c'était parfait, mais je ne pense pas l'avoir mérité bella. Bon sang ! Comment pouvez-vous envisager un instant que je suis un homme bon. Je suis pourri de l'intérieur.

Un rictus amer déforma sa bouche.

- Je suis peut-être folle, répondit-elle en haussant des épaules.

Il la foudroya du regard.

- En fait, je crois plutôt que je vous déstabilise monsieur Lazzari, reprit-elle en terminant sa coupe de champagne.

Il leva un sourcil, les traits soudainement plus adoucis.

- Ah oui ? Et pour quelle raison ?

- Parce que vous avez l'habitude d'être en compagnie de femmes qui n'ont rien d'autre à dire que des âneries. Des femmes cupides à qui vous offrez un semblant d'intérêt pour le sexe. Moi en revanche, je vous ai prouvé qu'il existait encore des femmes capables de vous regardez pour ce que vous êtes et non pour ce que vous avez à offrir. Vous êtes impitoyable et vous avez du sang sur les mains. Je sais dans quel terrain miné je m'engage et je sais aussi ce qui m'attends si jamais...

Il posa sa main sur sa bouche pour l'arrêter. Ses yeux devinrent noirs.

- Vous avez raison, vous êtes différente et c'est très dangereux June, murmura-t-il en ôtant sa main.

- Je prends le risque, osa-t-elle dire en soutenant son regard.

- Vous n'avez aucune idée de ce qui vous attends.

Éprise d'un mafieuxWhere stories live. Discover now