SANS ISSUE

Chapitre 2 : Tout le monde à bord!

- «...Bienvenu à bord, nous vous souhaitons là, une agréable croisière et nous vous remercions d'avoir bien voulu choisir le « Lacastique » comme bateau de croisière...»

Je lis à voix haute avant de jeter la feuille à la poubelle et me diriger vers le grand lit et sauter dessus. Je souffle en regardant le plafond. Tsunami, requin, rochers, tueurs en série à bord, se faire pousser hors du bateau, le hublot d'une des chambres peut se casser et nous noyer, le commandant de bord peut s'endormir et nous faire cracher. Voilà toutes les possibilités qui me viennent en tête. Elles sont toutes plausibles. Je suis effrayée et je n'aime pas le fait de ne pas contrôler ces deux prochaines semaines. En pensant à règle numéro 4 je m'empresse de me lever de mettre quelque chose de mieux qu'un vieux training taché par la javel avant de sortir de ma cabine.

Je me balade sur l'avant du bateau, je recherche le bar. Le seul endroit où je pourrais me sentir un peu comme en ville et ne pas trop perturber ma routine. Une fois installée au bar, je commande un simple coca et regarde aux alentours. Il y a le groupe de jeunes dans la piscine, ils écoutent de la musique. Très fort, le volume.

- Ils sont un peu fatiguant hein ?

- Un peu oui.

Je regarde le vieil homme qui me tape la discute à côté de moi, il boit une boisson visiblement alcoolisée.

- Il n'est pas un peu trop tôt pour boire de l'alcool ?

- Je n'ai rien d'autre à faire, mon idiot de fils prend trop de temps à se préparer, je m'ennuie et en plus ça pue le poisson pourri ici.

- Vous êtes un peu sénile. Dis-je en souriant

Il me regarde longtemps, les yeux exorbités avant d'éclater de rire.

- Je vous aime bien. Et non je ne suis pas sénile, juste un peu frustré qu'on m'ait obligé à faire cette croisière.

- Bienvenu dans le club ! Mon patron et mon meilleur ami m'ont obligé à faire cette croisière

- Moi c'est ma femme et mes enfants. Il crie en brandissant son poing en l'air, « Tu ne prends pas assez de vacances » qu'ils disent, n'importe quoi. 20 ans à servir l'armée et maintenant je suis à la tête de la plus grosse entreprise de vente d'arme légale et je ne peux même pas avoir le luxe de faire ce que je veux.

- C'est exactement ça ! dis-je, on passe notre temps à travailler, mais qui a dit que ça nous dérangeait ! les humains sont stupides

- Vous m'enlever les mots de la bouche petite.

On trinque et sirotons nos verres encore un moment en silence avant qu'un homme de mon âge n'arrive en souriant. Il salue le vieil homme avant de me sourire, je le lui rends et continue de boire mon coca.

***

J'étais toujours assise au bar avec le vieil homme et son fils, qui soit dit en passant s'appelait Timothy. J'avais vite laissé tomber mon coca au profit d'une bière. On s'amusait à critiquer les passagers. Ils sont tous passer à la casserole, du couple en face de nous qui se disputait seulement au premier jour de la croisière en passant par le groupe de jeune au style musical très limité jusqu'au groupe de vieux qui jouait à la pétanque. On passait un très bon moment avant que le capitaine du bateau ne vienne vers nous, plutôt vers Timothy et son père. Il se présenta et souhaita la bienvenue aux père et fils avant de les inviter à manger à sa table. Ils acceptent et le commandant sourit avant de me regarder. « Voulez-vous vous joindre à notre table Madame ? » J'accepte avant qu'il ne s'en aille le sourire aux lèvres, sûrement heureux d'avoir un dirigeant d'une grosse entreprise à sa table.