Chapitre 1 : La routine

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Mon réveil sonne, comme d'habitude je me lève effectue la même routine "matinale" pas si matinale étant donné qu'il est 15h, avant de m'habiller, boire mon traditionnel café et sortir de la maison. En démarrant la voiture j'aperçois mes deux seuls amis et accessoirement mes colocataires et collègues courir vers la voiture et monter en grommelant.

– T'aurais pu attendre deux minutes ça ne t'aurait pas tué. Grogne Lina

– Mais ça aurait tué ma routine.

– Routine de mes deux.

Mon autre ami, Jonathan, s'était tout simplement endormi à l'arrière. Je souris face au rétroviseur et conduit vers le bar. En plein centre de la ville, dans une rue remplie de bar, je me gare devant le « Pice Bars ». Ça fait 5 ans que je travaille ici et je ne sais toujours pas ce que « Pice » signifie. Boss n'a jamais voulu le dire.

Une fois Jonathan réveillé, on entre tous et s'en suit une série de salutations interminable avec tout le personnel. Il y a 3 salles dans ce bar et tout le monde travail dans une pièce attitré dès le premier jour. Alexandre, le propriétaire, a instauré une liste de règles. Tout le monde doit suivre cette liste. Lui y compris, 1ère règle : toujours dire bonjour à tout le monde en entrant. Une fois les salutations terminées on se dirige vers les vestiaires et la journée de travail commence dans la joie et la bonne humeur.

Ce soir c'est bondé, il y a un enterrement de vie de garçon. Ils ont commandés toutes les boissons et tous les plats sur la carte, la seule chose qui m'empêche de vriller face à ces abrutis congénitaux est la règle numéro 2 : Aucune insulte ou mot grossier dans le bar sous peine de devoir mettre un billet dans la jarre à insulte. Ils sont arrivés en chantant une hymne cochonne d'une université, les idiots, boss est sorti de la cuisine, furieux et à déposer la jarre devant leurs tables. C'était marrant jusqu'à ce qu'ils trouvent ça drôle et crient à chaque fois qu'une grossièreté est lancée.

Je jonglais entre les habitués et le groupe de mecs quand je renverse toutes les assiettes que je portais sur les bras.

– Putain

Je ramasse tout avant de mettre un billet dans la jarre sous les applaudissements des gars et le regard désapprobateur de Boss.

La soirée c'est fini pour nous trois à 00h00. Je suis rentrée en voiture tandis que mes deux amis sont allés en boîte. Moi ? Hors de question. Ça casserait ma routine.

***

- Et puis, quel enfoiré ! il aurait pu attendre demain pour me quitter, mais pas aujourd'hui ! elle crie en pleurant.

La saint-Valentin. Le jour le plus bondé, entre les amoureux qui viennent prendre un verre, les jeunes couples qui viennent fêter leurs fiançailles et les gens qui se saoulent afin d'oublier leurs solitudes, je ne sais plus où donné de la tête. Cette femme est assise au bar depuis plusieurs heures en s'enfilant tous les cocktails présents derrière le bar.

- Un vrai connard. Dis-je sans lui accorder un regard.

Je pose la jarre devant la cliente avant de m'éloigner du bar et de rejoindre Jonathan en cuisine.

- Ta pause est terminée. J'en peux plus des épaves moi.

Les épaves c'est le nom qu'on a donné aux dépressifs. J'aurais pu faire semblant de ne pas l'écouter mais c'est là que la règle numéro 3 nous tombe tous dessus : Toujours conseiller, écouter et aider les personnes dans le besoin. Sans doute la pire de toute. Boss est monté exprès dans son bureau où il a vu sur l'ensemble des 3 salles. Je respire avant de retourner au bar où d'autres âmes en peine rodent. Lina est serveuse aujourd'hui, elle s'amuse autant que nous. La voilà qui arrive avec un grand sourire sur le visage.

SANS ISSUEWhere stories live. Discover now