4. Pleins de jolies rencontres !

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Et ce fut sans ménagement que Rusard me traîna par les pieds, tandis que je m'agrippais au sol en pleurnichant sur mon triste sort. Le karma, que voulez-vous...

※—※—※

-... Je... vais... mourir... euuurrrrr...

Oh que oui, j'allais finir par mourir si ça ne s'arrêtait pas bientôt !
Je ne savais pas depuis combien de temps on marchait. Combien de couloirs on avait emprunté. Combien d'escaliers on avait monté et descendu. Mais j'étais à peu près sûre que Rusard m'avait fait faire le tour du château et de ses extérieurs. On était passé trois fois dans les mêmes couloirs, descendu dans les cachots, retourné à la Grande Salle, sorti dans le parc, allé faire un tour du côté de la forêt, puis descendu à nouveau dans les cachots, et ainsi de suite.

-C'est pas par là non plus, constatait ironiquement Rusard à chaque fois.

Puis il faisait demi-tour et repartait, m'emmenant visiter d'autres endroits.
Moi je continuais de le suivre dans ce dédale, soufflant tel un phoque, à deux doigts de me mettre à ramper. Lui gambadait comme si de rien n'était, Miss Teigne le suivant de près. Je suis sûre qu'il le faisait exprès... N'empêche il avait de l'endurance, le vioc !

-...Tuez-moi...

Je n'en pouvais plus. Que quelqu'un abrège ma souffrance ! Non mais sérieusement, Rusard voulait ma mort, c'était pas possible autrement ! Un vrai sadique ...! Mais où fichtre Dumbledore allait-il dégoter son personnel ?!

Mais alors que j'étais sur le point de rendre l'âme, je le vis apparaître au détour d'un énième virage dans toute sa divine splendeur. Miracle céleste, que le dieu des poulets soit loué ! Le Griffon d'or était là ! Rusard avait été touché par la grâce et avait eu pitié de moi. Merci Merlin ! Je rassemblai mes ultimes forces et parvins jusqu'à la statue, les jambes en compote, au bord de l'agonie.

Alors que je tentais de reprendre mon souffle, à moitié courbée en avant et les mains appuyées sur les genoux, Rusard, bien décidé à ne pas me lâcher si facilement, se planta pile devant moi, les bras croisés, et me dévisagea au calme.
Au début je ne dis rien, espérant qu'il s'en aille vite vers d'autres activités plus distrayantes, comme par exemple traumatiser des élèves. Mais au bout de plusieurs longues minutes, le concierge n'avait pas bougé, il était encore planté là dans cette posture de "Je te juge espèce de minable".

Oh la la ! J'en avais ma claque de cette pourriture sur pattes ! Je levai des yeux plus qu'égorgeurs vers lui, et lâchai dans un long râle venu du plus profond de ma gorge, du genre possédée par Satan :

-Qu'est-c'vous voulez ?

Ça ressemblait plus à un cri rauque qu'à une question... Il retroussa son nez et dévoila ses dents, dessinant des rides sinueuses sur son visage dans une grimace bizarre, puis il lâcha un petit râle sarcastique, subtil mélange entre un hoquet et un grincement de porte. Je plissai les yeux. C'était donc un sourire, ce qu'il était en train de faire...Eh bah ! Bonjour le fun !

-Non mais vous êtes complètement chtarbé mon pauvre !

Mesdames et messieurs, chers lecteurs, je vais vous donner quelques petits conseils si jamais un jour vous allez à Poudlard. Alors, règle numéro 1 : NE PAS INSULTER RUSARD DEVANT MISS TEIGNE ! Parce que ça, elle n'aimait pas, mais alors pas du tout. Faut pas toucher à Zazard !
«Mais Alice, c'est une règle, ma foi, fort anodine !» me direz-vous. Peut-être, mais à ce moment-là, moi je ne le savais pas, et au grand jamais je ne referais cette terrible erreur !

"Complètement chtarbé". À l'entente de cette offense gratuite envers son maître, Miss Teigne se mit à feuler dangereusement, le poil hérissé et ses petits yeux rouges brillant d'une lueur qu'on croirait tout droit sortie du cul de Satan. Je persiflai méchamment :

Que serait Poudlard sans quelques mystères ?Where stories live. Discover now