Chap VII : Le Passé d'Alpha (3/4)

Începe de la început
                                    

Je rends compte de mes agissements dans un journal pour t'en faire part. Je suis un flemmard tout ce qu'il y a de plus non recommandable. On me dit ambitieux mais réservé. Toi et moi savons ce qu'il en est.

Je me demande si tu doutes à présent ? Lorsque le maître te lira cette lettre, as-tu déjà récupéré tes souvenirs ? T'es-tu perfectionnée ? Te crois-tu plus à même de nous expliquer ce que tu ressens, de ton point de vue ? Possèdes-tu les mêmes sentiments à mon égard ?

J'ai hâte de connaître tes nouveaux projets, en cet instant. Je te souhaite de vaincre sur ta route, Alpha.

Adlann, fils de Demalius et ton bien aimé.

Adlann est un ange de deuxième division espérant atteindre l'élite. Enfin, c'est ce que tout le monde croit. C'est par mes incessantes récriminations qu'il s'est décidé à revoir ses objectifs. Pour être clair, c'est un sans-objectif-précis. Il est bon dans tous les domaines, du moment qu'il s'y donne un minimum de temps. Mais ça s'arrête là. Sa vraie passion a toujours été de contempler un paysage saturé d'êtres vivants, cherchant repentance et faisant pénitence pour leur péché.

— Je dois te dire que le monde est un tantinet plus petit quand il écrit.
— Est-ce que cela t'a fait plaisir ?
— J'ai de ses nouvelles, c'est l'essentiel.

En prononçant ces mots, je me souviens des raisons qui m'ont poussé à entrer dans la Toile et revois la question que m'avait posé l'e-motio de l'orgueil : « que cherches-tu ? »

Lorsque je conclus ma discussion avec le professeur, je retourne me coucher sur l'herbe mousseuse. C'est l'instant où mes pensées se mélangent.

Lorsque j'ai plongé dans l'océan Atlantique ce jour-là, je n'avais que six ans. Je contemplais la majorité des gens se noyer dans cette immensité. Nous étions des dizaines, peut-être des centaines. Impossible de le savoir. J'avais froid et peur. Je ne voyais rien. Je ne percevais rien, juste ce froid qui me dévorait peu à peu.

Je finis pourtant par percevoir de la lumière. Une sorte d'horizon se dessinait au loin. Une trace blanche brillant tel le ciel illuminé par les rayons solaires. Avant même de comprendre quoi que ce soit, je vis un corps passer devant moi, il était glacé et inerte. Je distinguais un veston noir dans tout ce blanc qui l'entourait.

Soudain, je fus comme attirée vers cette lumière lointaine. Plus je m'en rapprochais, plus des images me traversaient. Des cercles impressionnants se dessinaient dans mon esprit et m'effrayaient. Le mouvement se stoppa d'un seul coup. Je me retrouvais à nouveau m'enfonçant. Je me croyais morte. J'étais si proche de cette bande lumineuse que je croyais être un esprit ; que je suppliais à qui pouvait entendre ce hurlement intérieur, que je voulais disparaître et rejoindre le créateur.

Brusquement, je vis un être m'apparaître telle la lumière elle-même. Elle me tendit une main, mais je ne pouvais absolument pas bouger. Je ne sentais même plus mes dents, ni le froid, encore moins l'eau tentant de pénétrer mes pores. À cet instant, je perdis connaissance.

À mon réveil, je me trouvais dans une pièce spacieuse, aux murs dessinés de fresques et de graffitis montrant un partage de cœur et de paix. Deux êtres liés, entourant plusieurs enfants tout autour d'eux. Et cette odeur, un parfum framboise emplissait la pièce jusqu'à m'étouffer. Je ne me souvenais pas avoir été sauvée. Avais-je rêvé ? M'étais-je construite une route vers cet emplacement ? Comment avais-je pu atterrir ici ?

J'écarquille des yeux, à l'entente d'une voix. C'est celle d'Emy. Elle m'appelle.

— Emy ? lâché-je, le corps horizontal, profitant de la vue étoilée que m'offre le firmament.
— Ah, je n'ai donc pas rêvé alors ?

Ce Que Tes Émotions Leur FontUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum