Ce que cache la fumée

V.

Lorsqu'ils revinrent tous à la demeure des del Giocondo, le fils de Lisa se détacha de sa nourrice pour sauter dans les bras de sa mère.

Dans le petit salon, le docteur, Clara et Léonard discutaient :

- Qu'allez-vous faire maintenant ? se demandait le peintre.

- Vous voulez parler de la dimension. Sa place est dans un musée, comme tout artefact de ce genre. C'est une œuvre d'art, certes conçue par des créatures grotesques, les judoons sont grotesques, si vous les voyiez, vous seriez obligé d'en convenir, c'est indéniable !

- Si vous le dites.

- Et puis, je dois également me confectionner un nouveau sonique, j'ai gardé un des patrons de mon ancien, dans les fichiers conservés dans mon vaisseau.

- Un patron pour un tournevis ? Cela ne tourne vraiment pas rond chez-vous... fit remarquer Clara.

Léonard se tordait ces si précieuses mains :

- J'aimerais savoir docteur, vous qui êtes devin... Même si c'est peut-être un abus de ma part... Non, laissez-tomber, cela vaudra mieux !

- Non allez-y ! N'hésitez pas, cela ne me coûte rien !

- Est-ce que ça s'arrange pour moi ? Car je doute que cette commande aboutisse à quoi que ce soit, étant donné ce que je lui ai fait...

L'artiste regardait la jeune femme au loin, elle faisait tournoyer son fils dans les airs pendant que la nourrice la réprimandait :

- N'oubliez pas que vous avez accouché il y a seulement trois mois, vous êtes encore convalescente Madame, faites attention à votre santé madame !

Le docteur donna une petite tape à l'épaule du barbu,

- Cela s'arrange pour vous. Vous avez encore des chefs d'œuvres à accomplir, ne vous en faites pas !

Léonard semblait heureux.

- Combien de lires vous dois-je ?

- Aucune, je vous dis !

Mais Clara se sentit obligée d'intervenir et en demanda 30 lires.

Après avoir salué tout le monde, y compris la joconde qui se contenta d'un froid signe de la tête, Clara et le docteur retrouvèrent leur allée étroite et le Tardis qui allait avec.

- Pourquoi ne lui avait vous pas dit que ça se passerait bien pour son tableau ?

- Parce qu'il faut parfois laisser faire les choses dit le docteur d'un air pensif et mystérieux...

- Bon. Je vous débarbouille de toute cette poudre blanche et puis vous ramenez chez moi, je suis crevée !

- Entendu.