just yOu... [Tome 1]

Chapitre 19

PDV ALYSON

Je reste là, figée. Un peu comme dans mon rêve, quand la voiture me fonçait dessus. J'aimerai regarder ailleurs, j'aimerai détacher mon regard du sien, mai je n'y arrive pas. Alex se tiens juste ici, au pas de la porte. J'ai tellement de mal a y croire que je vais jusqu'à croire que c'est mon imagination qui me joue des tours. Une larme commence à perler sur ma joue. Je réussis à détourner mon regard et fixe le clavier du piano. Moi qui voulais tellement pouvoir arranger les choses avec Alex, moi qui voulais qu'on puisse discuter tranquillement, voilà maintenant que je perd mes moyens face à lui.

- je suis désolé..., commence t-il

Du coin de l'œil je vois qu'il s'est rapproché, et qu'il s'est même permis de s'assoir sur mon banc, à peine à quelques centimètres de moi. Ça y est, je n'ai plus envie de l'entendre, ni même de l'écouter. Cette hallucination est bien trop réaliste, cette rencontre bien trop précipitée. Je me met à pianoter un rythme au hasard, décidant d'ignorer tout ça. De fil en aiguille je me trompe une fois, deux fois, trois fois, et fini par jouer une mélodie carrément immonde, sans rythme, avec aucun sens et surtout avec un nombre incalculable de fausses notes. Deux mains se posent soudains sur les miennes, écrasant chaque touches en dessous. Le son qui en découle est abominable. Mais je comprend au moins que ce que j'ai vu et entendu est loin d'être le fruit de mon imagination. Alex est réellement là, à mes côtés.

- on peut parler ?

Je ne répond pas. Je ne sais pas quoi dire. Tout ce que j'avais sur le cœur, tout ce dont je voulais lui en faire part, tout ça j'ai oublié. J'ai comme un trou de mémoire. J'essaie au moins de garder mon calme. C'est tout ce dont je suis capable pour le moment.

- bon ok, tu n'a pas envie de me parler. J'espère au moins que tu veux bien m'écouter. Alors...je me lance...

Il retire ses mains, comme s'il avait senti mon mal aise. Et s'éloigne un peu, de façon à être assis le plus au bord possible de ce banc. Il croise ses mains et les pose sur ses cuisses.

- alors voilà, je voulais d'abord et avant tout m'excuser de mon comportement. J'ai très mal agit et j'ai pris du temps pour m'en rendre compte. Quand je t'ai vu avec l'autre, j'ai pété un câble et je ne t'ai même pas laisser t'expliquer. Pire que ça, je ne t'ai pas fait confiance. Je pense bien que c'est impardonnable pour toi, mais je voulais quand même que tu saches que j'étais désolé pour ça. J'aurai dû t'écouter, j'aurai dû te faire confiance, et surtout je n'aurai pas dû réagir au quart de tour parce-que... enfin, t'as vu un peu le résultat...

Il s'arrête un instant, guettant le moindre signe de ma part. Attendant même un réponse. Je rassemble le peu de courage que j'ai et me lance.

- il t'aura fallut autant de temps pour te rendre compte de ça ?
- eh bien j'ai surtout pris beaucoup de temps à réfléchir à ce que pourrai bien te dire. Après ce n'est pas une excuse valable, je le sais, mais tu n'imagine même pas comment je m'en suis voulu quand je me suis rendu compte de tout ça. Pourquoi tu ne m'a rien dit avant ?
- à quel propos ?
- que David et toi vous étiez proche
- parce -que je te l'ai dit, et je te le répète : on n'est pas proche. Avant l'épisode du supermarché on n'était même pas ami. On a sympathisé le jour même et il m'a proposé de venir à l'une de ses répétitions et j'ai accepté. Je sais que j'aurai dû t'en parler, je le sais. Mais je voulais mettre les chose au point avec lui avant, je voulais essayer d'arranger les choses rapidement avant que ça parte en cacahuète. Mais il faut croire que je m'y suis mal prise

J'ai du mal à croire qu'après tout ce temps il persiste à croire que moi et David nous soyons proche. Ça m'attriste tellement que je préfère partir avant de craquer face à lui. Je me lève, bien décidé à mettre fin à cette conversation. Il me rattrape aussitôt et me saisit par le poignet.