Pirates des Caraïbes - Le trésor perdu de Lucifer

VII

  Assise sur une couchette aux draps soigneusement tirés, le dos contre le mur de bois, Céleste commençait peu à peu à reprendre ses esprits dans un mal de crâne strident. Au bout de seulement quelques secondes, ses yeux s'ouvrirent complètement, rencontrant tout d'abord plusieurs étagères où elle put voir des dizaines de cartes et de parchemins éparpillés, des objets également pour naviguer, comme un sextant en argent parfaitement propre, et son regard s'arrêta sur un endroit précis quand elle y trouva ses effets personnels, tel que sa montre-à-gousset, son tricorne, les quelques babioles accrochées normalement à ses ceintures, son manteau, ses deux sabres et ses armes à feu. Sur le corps ne lui restaient que son pantalon, ses bottes ainsi que sa chemise en lin blanc enserrée à la taille par un fin corset en cuir noir. 
Tout lui revint alors en mémoire, petit à petit ; elle se souvint du brouillard, de l'embuscade, de la rencontre entre elle et sa mère qui avait viré sur un combat acharné, et pour finir sur la clé de bras qu'elle lui avait fait, et qu'elle avait perdu connaissance quelques secondes plus tard. Enlevée par sa mère semblait être le mot juste, et elle n'en revenait tout simplement pas. 
Sa tête tournait toujours légèrement, et une sensation de nausée la percuta, lui faisant lâcher un grognement de frustration. Elle voulu porter ses mains à son front, mais elle était toutes deux liées par des cordes, ses chevilles étaient également rassemblées, collées l'une à l'autre. Seul un soupir sortit de sa voix, mais elle n'allait surement pas rester les bras croisés à patienter comme cela. C'était la fille de Jack Sparrow, la nièce de Katrina Sparrow, la petite-fille d' Edward Teague et malheureusement de Barbe Noire, qui était lui-même le père d'Angelica Teach, sa mère. Donc c'était certain qu'être enfermée dans un lieu qu'elle ne connaissait pas n'allait guère la faire paniquer, bien au contraire, elle saurait se débrouiller pour sortir de là, sans atteindre qu'on vienne l'aider. 

Tout d'abord, elle inspecta les lieux, et elle en était parfaitement consciente qu'elle se trouvait dans une cabine, ordonnée et parfaitement propre seraient les mots, sauf peut-être pour les tas de parchemins et de papier qui trônaient sur les étagères. Puis Céleste commença à faire tourner ses poignets pour essayer de détendre les liens. Après maintes et maintes essaies, elle utilisa finalement ses dents pour se défaire d'une partie de la corde, ce qui fonctionna. Au fur et à mesure, les liens se détendirent lentement, et elle remua ses poignets pour s'en défaire. Quelques secondes plus tard, elle fut libre de ses mouvements pour ses mains. Elle s'apprêtait à desserrer celles à ses chevilles, mais le verrou de la porte se fit alors entendre et la personne qu'elle voulait le moins voir, apparût.

  — Heureuse de voir que tu es réveillée, lui dit Angelica pour commencer à l'amadouer.

  — Il me semble avoir entendu la voix d'une mère qui a abandonné sa fille, se moqua Céleste en la fusillant du regard.

  Elle reprit son ton froid et désagréable, demandant cette fois-ci :

  — Qu'est-ce que je fais ici ?! Au lieu d'être sur le Pearl avec mon père ?!

  Sa mère laissa un soupir sortir de sa voix, et vint s'asseoir près de sa fille, la regardant longuement en scrutant son visage.
Céleste était une jeune fille très belle, avec une silhouette maigre et aux clavicules très visibles et creusées, et ses yeux à la couleur de la mer ressortaient comme deux pierres précieuses, tels des saphirs d'un bleu turquoise dans des yeux de biche. Son nez fin et son visage rond et mutin la faisant garder une bouille de bébé, ses pommettes hautes mais creusées ressemblant à celles des cadavres, ses lèvres pulpeuses et ses mains assez petites aux doigts fins montrant qu'elle était encore jeune... Angelica eut l'impression de se retrouver en face de son miroir, en bien plus jeune, enfantine et au regard différent évidemment. Mais la beauté de Céleste était encore plus importante qu'Angelica. Une beauté à faire chavirer toute personne croiserait son chemin. Sans compter ses longs cheveux fins et légèrement ondulés.