Chapitre 45 - L'effet d'une bombe

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Je tiens cette enveloppe et je la fixe, ça fait bien dix minutes que je l'ai et je ne l'ai toujours pas ouverte. Je tremble comme une feuille, je déteste Rémy  mais pour vouloir se suicider faut vraiment être mal en point. Je prends une profonde inspiration et fini par ouvrir le courrier à mon nom et je commence à lire, la très longue lettre qu'il m'a écrite.

 Tristan, si tu as cette lettre entre les mains, c'est que j'ai fini par avoir le courage de passer à l'acte et d'en finir avec l'ordure que je suis. Néanmoins, je voulais que tu saches que tu as été la personne la plus importante dans ma vie. Mon plus grand regret c'est d'avoir tout foutu en l'air avec toi. J'étais tellement bien avec toi, je me sentais en sécurité, y'avait qu'avec toi que je me sentais en sécurité. Je sais pas si tu te souviens quand parfois on se quittait et que je te semblais triste. Je te disais que  c'était parce que tu allais me manquer mais ce n'étais pas seulement ça...En réalité, c'est parce-que j'étais mort de peur à l'idée de rentrer chez moi et de le retrouver.

A chaque absence de ma mère, il en profitait pour poser ses mains sur moi. Ça fait déjà deux ans que ça s'est arrêter mais je me souviens encore de sa peau contre la mienne...La première fois qu'il m'a touché, j'avais 12 ans...il faisait ça sous prétexte de m'instruire sur la sexualité. Je savais que ce n'étais pas normal, mais il me disait que ma mère ne me croirait pas et puis, il me terrifiait, alors j'osais rien dire. Je ne pouvais pas me défendre face à ses 90 kilo. Je me suis laissé faire et trois ans plus tard je t'ai rencontré. Tu as changé ma vie. Chaque sévices que je subissais était toujours aussi insupportable mais l'amour qui nous unissait m'aidait à faire face à toute cette souffrance qui me rongeait. Tu étais ma force, ma survie...

 J'ai longtemps été insistant avec toi pour qu'on fasse l'amour ensemble. Je voulais effacer ses traces, que tes caresses effacent les siennes...La veille du jour où tu m'as dit être d'accord pour le faire, il a recommencé une énième fois...Quand on s'est vu le lendemain, j'ai perdu les pédale, j'ai pas fait attention à toi. J'avais ce besoin de te dominer, ce besoin de puissance, de te posséder, de me sentir aimé...mais au final, j'ai tout gâché...je t'ai perdu.

 A cette époque-là, je ne m'étais pas rendu compte de ma violence, du mal que je t'avais fait. Tu m'as quitté et ma vie est redevenue un enfer. Mon père abusait encore et toujours de moi et j'avais l'impression que tu m'avais abandonné. Tu m'avais privé du réconfort que j'avais dans tes bras. Peu de temps après notre séparation, ma mère l'a surpris en train de me toucher, elle l'a assommé, je sais plus comment et a appelle la police. Mon cauchemars a pris fin la, mais le manque de ton amour ne m'a jamais quitté, ni la colère que j'éprouvais contre toi.

 Ce que m'a fait mon père m'a endurci et je suis devenu ce qu'on appelle un Bad boy. Je faisais ma loi partout et tout le monde me craignait, j'avais besoin de me sentir fort. J'ai tout fait pour me faire virer de mon bahut et me retrouver dans le tien.  Quand je t'ai revu, j'étais encore en colère contre toi et  j'ai agis comme un connard. Pour moi, tu m'appartenais, je voulais que tu me reviennes. Et, puis quand tu m'as dit avoir un mec, je t'ai pas cru mais pour être sur je t'ai quand même suivi...et t'avais dit vrai. Je suis rentré dans une jalousie excessive, je ne voulais qu'une chose foutre ton couple en l'air alors j'ai utilisé tous les moyens. Si t'étais pas à moi, tu devais être à personne d'autre.

Mais j'ai échoué...Au final, t'étais encore avec lui et heureux alors que moi, j'étais seul et malheureux...j'avais perdu la bataille...Puis aujourd'hui alors que je rentre chez moi après une semaine d'internat, ma mère m'annonce que ça y est le jugement de mon père va être prononcé, dernière étape avant que je puisse me sentir enfin "libéré"...mais je me sens pas libéré non , je me sens comme une minable merde, une sale ordure...au final, en repensant a lui, j'ai pris conscience que  je suis comme lui, je t'ai fait subir les même souffrances que j'ai subis...je suis un être aussi mauvais que lui...un monstre...lui il peut peut-être se regarder dans un miroir mais moi je peu plus, je peux plus voir celui que je suis devenu...je veux plus penser à lui, j'ai pas la force de le revoir et d'assister au verdict....je veux plus rien...je veux plus  vivre...

Si tu ne crois plus à l'amour, laisse-moi te faire croire en nous...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant