Chapitre 8 - Dérapage incontrôlé...

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Je passe la porte d'entrée et la ferme d'un coup de pied avant d'aller poser les sacs de course sur la table de la cuisine.

- Alors mon chéri, tu as passé une bonne après-midi? me demande ma mère qui se sert de quoi boire.

- Quelque peu déroutante...je dois dire. Comme tu le vois je suis allé faire des provisions et j'ai vu Loïs.

A ces mots, elle lâche le verre d'eau qu'elle tenait. Il explose en mille morceaux.

- Ta sœur?...T'es sur...? dit-elle la voix tremblotante.

- J'en suis persuadé dis-je en récupérant les débris au sol, les jetant à la poubelle avant d'éponger avec une éponge.

- Maman, j'en ai marre d'être dans l'ignorance et je t'assure que cette fois-ci je ne céderais pas, j'ai le droit de savoir, c'est ma soeur! Je veux que tu me dises pourquoi elle est partie! Dis-je déterminé en me relevant.

Ma mère tremble de la tête au pied, et des larmes commencent à rouleur sur ses joues.

- Je me sens trop faible pour te parler...pourquoi il faut que ça arrive maintenant quand je commence à sortir de ma dépression...dit-elle alors qu'elle pleure de plus belle.

- Pardon Maman, je voulais pas te brusquer, excuse-moi dis-je en la prenant dans mes bras. - C'est juste que je comprends pas pourquoi elle m'a laissé, on était si proche et du jour au lendemain, j'entends plus parler d'elle...je veux juste comprendre.....Tu t'imagines, je rentre de voyage scolaire et j'apprends que ma sœur est partie sans même une lettre pour dire au revoir.

- Si, elle t'a écrit... mais ton père la déchiré...j'ai ramassé les morceaux, je vais te les donner mais je doute que tu arrives à la déchiffrer.

- C'est pas grave, donne-la moi, je t'en prie...

Elle essuie ses yeux et se dirige vers sa chambre avant de revenir une enveloppe à la main. Je la prends, remercie ma mère et part m'installer dans mon lit après avoir trouvé du scotch. Après une bonne demi-heure de rafistolage, je finis par reconstituer la feuille de papier.

" Hey mon pti Clarkinou , je pouvais pas vraiment partir sans te dire au revoir...Je suis désolé... j'imagine que tu as appris mon départ au retour de ton voyage scolaire...j'espère que tu as de beau souvenir même si j'ai du gacher ton plaisir de les raconter...mais d'un autre côté, j'aurais pas pu supporter de te voir en larmes si tu m'avais vu partir loin de vous. Je pouvais plus rester avec eux, c'était plus possible...j'avais besoin d'air, besoin d'espace, de liberté...j'en pouvais plus...Tu sais, ça fait maintenant  une semaine que je les ai quitté et je me sens tellement mieux...enfin tu me manques énormément, c'est toi qui faisait mon bonheur à la maison, qui me permettait de supporter mes clash avec Papa. J'adorais nos petites séances confidence, tous ces moment qu'on partageait tous les deux...mais y'a des moments, ou les tensions deviennent insupportable et fallait que je parte...je sais pas quand est-ce que je pourrais t'écrire à nouveau, je sais même pas si tu auras l'occasion de lire cette lettre vu que la dernière altercation que j'ai eu avec notre père fut très violente et qu'à ses yeux je suis un très mauvais exemple pour toi...il le dit pas mais je le sais...enfin bref si je peux je te donne de mes nouvelles. En tous cas toi ne change rien, t'es un pti gars parfait et ne laisse jamais quelqu'un te dire le contraire.

Ta Loïs Lane qui t'aime de plus profond de son cœur et qui ne t'oublieras jamais "

Elle avait raison, mon père m'a empêché de lire cette lettre mais j'ai fini par l'avoir entre mes mains " Tu vois malgré tout ce qu'il aura fait, je l'aurais lu et mieux vaut tard que jamais" lançais-je comme si elle pouvait m'entendre. C'est dingue mais de lire ces quelques mots m'a fait un bien fou, j'ai retrouvé ma sœur à travers ces phrases, ma Loïs lane comme elle dit si bien. Je l'ai appelé comme ça suite à la vision du film superman, dont l'actrice porte ce nom dans l'histoire. Je devais avoir dans les dix ans, quand ça m'a pris et en retour elle me surnommait " son pti Clarkinou" en référence à Clark Kent. Et puis c'est resté tout simplement. Allongé dans mon lit, calé contre un oreiller, je cherche dans mon pc, la fameuse œuvre du septième art pour me replonger dans mes souvenirs avec elle. Ma mère m'appelles en plein milieu de mon visionnage pour me dire de venir dîner, je reste évasif sur le contenu de la lettre, je ne veux pas qu'elle se sente plus mal qu'elle ne l'est déjà. Je m'en veux de l'avoir fait pleurer mais c'est tellement frustrant de ne pas savoir. Enfin j'ai un début de réponse avec ce courrier c'est déjà ça.

Si tu ne crois plus à l'amour, laisse-moi te faire croire en nous...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant