Dernière danse

Avant l'ombre et l'indifférence.

Javais failli. Elle avait tardé à dire ces mots. Je savais que cétait dur pour elle de les dire. Elle maimait vraiment. Ce nétait pas faux, pas un jeu. Ses pupilles se dilataient dès quelle me voyait, son pouls saccélérait dès que je la frôlais et elle bégayait dès que je la complimentais. Je men voulais davoir joué delle comme je lavais fait. Un compliment pour les corps et un sourire pour lentrée au labo. En y repensant je me dégoutais. Javais été horrible, javais dit des choses horribles, javais été égoïste et manipulateur. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait tenu à cette amitié alors que je lavais fait souffrir. 

Elle maimait sûrement trop. Elle avait toujours été une bonne amie pour moi, elle mavait sauvé de nombreuses fois, que ce soit physiquement ou mentalement. Elle avait toujours stimulante, parfois plus que John. Elle avait été une personne brillante sur beaucoup de points. Je men voulais de ne pas lui avoir dit tout cela. Certes, je lui avais dit quelle comptait et que javais toujours eu confiance en elle mais cétait pour démentir ses propos rabaissant.

Elle aurait mérité une belle vie. Javais gâché sa vie amoureuse dailleurs. Javais bien fait avec Moriarty, même si je naurais pas dû le faire, mais avec Tom je naurais vraiment pas dû. Je savais quelle avait encore des sentiments pour moi et javais fait miroité quil y aurait certainement un peu plus avec moi. Elle sétait accroché à cet espoir et avait rompu avec Tom pour cela. Elle avait été très malheureuse les jours suivants. Javais eu le cur qui se serrait, je n'avais plus supporté son regard peiné, jeus des regrets. Encore plus maintenant quil sétait transformé en remord. Molly ne me méritait pas.

Il lui aurait fallu quelquun de gentil, daffectueux, de doux. En somme, linverse de moi. Jétais impulsif, lunatique et je naimais pas la proximité des gens. Et je ne méritais pas lamour quelle ma porté, cette jeune femme toujours souriante, polie et timide. Elle avait dû subir beaucoup de choses, je navais pas su lécouter, ni lapprécier à sa juste valeur. Elle avait toujours été dans mon ombre mais je lavais traité comme une moins que rien. Je men rendais compte maintenant quelle était six pieds sous terre. 

Je regardais sa tombe avec tellement de larmes dans les yeux que personne dans mon entourage ne mavait reconnu. Aussi, cétait de ma faute, si javais été moins manipulateur, elle les aurait dit, ces mots, elle est morte par ma faute. Jaurai dû également faire attention à ma sur. Cest elle qui a joué avec moi et elle a fait de Molly un dommage collatéral. Son téléphone étant piégé, la caméra qui la filmait, j'avais tout vu.

Une bonne partie de plafond lui était tombé dessus. Elle avait essayé de parler, de me supplier de venir. Cela avait été déchirant, mon coeur avait battu la chamade, je m'étais senti faiblir quand sa voix s'est éteinte. Même si j'avais prier Eurus d'appeler les secours, je savais que c'était trop tard. Elle n'avait qu'à respirer mais cela avait du être trop compliqué avec une plaque de plâtre sur ses poumons. Dans son regard terrorisé, je voyais qu'elle savait qu'elle allait partir. Elle était morte sans aide, quasi seule.

Elle ne méritait pas ça. Je masseyai sur sa tombe, prenant sa stèle dans mes bras, cherchant la chaleur de cette légiste qui avait été mon amie, si josais dire, ma meilleure amie. Au lieu de ça, je navais que la froideur de la pierre, la même que celle de mon cur à son égard. Jaimerai tellement la voir encore, son sourire, son visage doux presque magique, ses cheveux Jaimerais revoir encore ces souvenir à la morgue quand je la surprenais à danser sur de la musique pop, la voir encore se déhancher sur un rythme latino et rougir en ouvrant les yeux sur moi. Jaimerai encore lui dire que ce nétait pas grave et la voir sourire de soulagement. 

Jaurai aimé passer une journée de plus à enquêter avec elle. Elle avait eu lair tellement heureuse ce jour-là et tellement déçue quand je lui avais dit que ça sarrêter là. Javais pensé à John avant elle. Encore une fois, je navais pas estimé sa vraie valeur. Pourtant, elle avait rendu ma vie meilleure, elle mavait donné un immense bonheur. Elle ny était pas obligée, mais elle lavait fait, cétait peut-être trop pour un seul homme. Depuis le début dailleurs.

Je dois lavoir connu trop tôt, si javais été plus mature, jaurais su reconnaitre les signes, reconnaitre que je laimais beaucoup, que son amitié mavait frappé en plein cur et que cela mavait fait du bien. Je ne suis pas masochiste, jaurais tellement préféré quelle me frappe encore pour ma conduite que dassister à son enterrement, qui nous avait tous fait comprendre quon avait été sa seule famille et ses seuls amis. En dehors de John, Mrs Hudson, Mike, Tom, Mycroft et moi, il ny avait eu personne, même pas ses collègues de St Barts, même si nous navions pas convié son patron quelle naimait pas. 

Toby, que nous avions emmené pour ne pas le laisser seul, était venu se rouler en boule, contre moi sur la sépulture de sa maitresse. Javais caresser ses poils, tentant de calmer mes sanglots. Je navais pas beaucoup pleuré dans ma vie mais elle méritait mes larmes. Elle méritait quelle nous manque. Elle méritait quon pleure. Elle méritait de vivre aussi. Pourtant, la vie en a décidé ainsi. Parce que la vie à voulu me punir de ne pas avoir pris soin delle. 

Je voulais quelle soit là, quelle me force à mouvrir encore un peu, quelle apporte du café, quelle me regarde encore matraquer un corps à la cravache. Je regrettais tellement notre amitié, si spéciale soit-elle. Il y avait vraiment une chose que jaurais voulu mais je navais pas eu assez de courage, au mariage de John, jaurais voulu linviter à danser au moins une danse. Je navais pas osé, elle était avec Tom, je sais que jaurais dû le faire. 

Aujourdhui encore, jaimerais pour voir danser avec elle. 

Avant qu'elle ne disparaisse complètement dans le néant, dans le silence.

Jaimerai pouvoir danser avec elle la dernière danse. 

Jaimerai pouvoir danser avec elle sa dernière danse