Gloire et Déchéance

20- Paix

Malefoy était content d'avoir sauté le pas et de s'être affiché ouvertement devant les autres. Mais être assis à la table des Gryffondors n'était pas la meilleure idée qu'il avait jamais eu. Il se sentait affreusement mal à l'aise. Potter avait l'air aussi tendu que lui. Et pour une fois ils se comprenaient. Il savait qu'un jour il devrait faire la paix avec lui. C'était le meilleur ami d'Hermione et il ne pouvait pas envisager un seul instant qu'elle soit obligée d'arrêter de lui parler pour lui, alors c'était à lui de faire des efforts pour que tout se passe bien. Il s'en fit la promesse.

Les jours passèrent sans plus de cérémonie, les élèves étaient toujours très étonnés de voir la brune au côté du célèbre Drago Malefoy comme si personne n'arrivait à s'y faire. Certains les félicitaient à leur passage tandis que d'autres ne faisaient que leur sourire de loin, toute cette attention la mettait mal à l'aise même si elle devrait avoir l'habitude avec son rang d'héroïne de guerre. Drago, lui, appréciait qu'on ne le regarde moins comme un pestiféré mais plus comme le copain d'Hermione, certes la plupart du temps il recevait encore quelques insultes ou des regards emplient de haine, mais il arrivait de mieux en mieux à y faire face et il ne se laissait plus martyriser.

Un soir, en sortant de sa salle commune il tomba sur Harry Potter qui l'attendait contre un mur.

- Malefoy, il faut qu'on parle.

- Très bien je t'écoute Potter.

- Maintenant qu'entre vous c'est officiel, j'aimerai qu'on mette les choses au clair entre nous. Je dois t'avouer que le jour où je lui ai dit que si elle venait à sortir avec toi ça ne me dérangerait pas, j'avais espéré que ça n'arriverait pas. Pas parce que je te déteste car ce n'est plus le cas.

- Tu ne me détestes pas ? Répéta Malefoy un peu surpris.

- C'est ce que je viens de dire oui. Répondit Harry avec un rictus.

- D'accord alors pourquoi tu ne voulais pas que ça arrive ?

- Parce que je ne voulais pas que ton passé finisse par la blesser. Elle va devoir faire face à beaucoup de critiques pour être avec toi et je ne voulais pas qu'elle subisse ce que j'ai subit pendant des années avec les journaux, les rumeurs, le harcèlement, le jugement, la pression, l'absence de vie privée...

- Tu crois que je ne sais pas tout ça ? Que je ne sais pas tout ce qu'elle risque en étant avec moi ? Potter je peux t'assurer que j'y ai pensé des centaines de fois voir plus. Je sais que je la mérite pas et qu'elle mérite mieux qu'un gars comme moi. Mais tu la connais elle est terriblement têtue et elle... J'en étais pas sûr au départ mais je suis en train de tomber amoureux d'elle Potter.

- Tu l'aimes vraiment ?

- Oui Potter, je... elle m'a sauvé la vie, elle m'a donné une seconde chance et une raison de me battre, je veux qu'elle soit heureuse et je ferai tout pour qu'elle le soit.

- Je n'en doute pas, je venais juste m'en assurer. Je vais y aller maintenant.

- Quoi c'est tout ?

- Ah non j'allais oublier. Si tu lui fais du mal tu me trouveras sur ton chemin et se sera la dernière chose que tu vivras.

- Tu n'auras pas besoin de me tuer Potter.

- Je l'espère bien. Fit le brun en lui souriant avant de faire demi-tour et de s'éloigner dans le couloir.

- Potter ?! L'interpella le blond avant de courir pour le rattraper.

- Oui ? Demanda-t-il.

- J'aimerai qu'on fasse la paix tout les deux. Lâcha Drago après une seconde d'hésitation, le brun le regarda avec des yeux ronds le rendant mal à l'aise.

- Et bien je m'y attendais pas du tout mais d'accord. Finit par dire Harry en lui tendant la main comme un rappel de leur première année où le brun le lui avait refusé.

Drago regarda cette main tendu vers lui et la serra avec énergie, rendant le sourire que lui faisait le survivant. Ils savaient tout les deux que ça irait mieux entre eux maintenant même si ils ne seront jamais les meilleurs amis du monde. Harry retourna dans sa salle commune content de son entrevue avec le copain d'Hermione. Il avait réellement apprécié ce qu'il avait dit et surtout sa demande de faire la paix. Il savait que c'était pour elle, pour Hermione qu'il l'avait fait, à bien y réfléchir il s'en fichait car ça prouvait qu'il ferait tout pour elle, et ça c'était la seule chose qu'il voulait. Il décida de ne pas en parler ni à Ginny ni à sa meilleure amie ça resterait entre Malefoy et lui.

Du côté du blond, il avait le sourire aux lèvres, il se sentait fier il l'avait fait. Faire la paix avec lui c'était révélé assez simple et plutôt agréable. Il s'était rendu compte à quel point son rejet lors de leur première rentrée lui avait fait mal et que toute la colère qu'il avait eu pour lui après avait pris sa source là. Quand il lui avait enfin serrer la main, il avait senti un poid s'envoler, il se sentait plus léger. Il comprenait mieux pourquoi le pardon était la première étape pour se remettre d'aplomb. Cependant il en restait encore beaucoup auprès de qui il devait se faire pardonner. Le suivant était Weasmoche. Il grimaça à cette pensée. Décidément il ne l'appréciait vraiment pas, mais bon c'était lui aussi un ami d'Hermione alors il devrait faire un effort.

Le lendemain, lors du petit déjeuner, Drago reçut une lettre de sa mère. Celle-ci avait l'air plus joyeuse que celle qu'il avait reçu avant. Il espérait que ce n'était pas qu'un masque et qu'elle se remettait réellement peu à peu de sa dépression. La fin de la lettre le laissa un peu désarçonné.

Cher Drago,
Ici tout de passe à merveille, j'espère que pour toi aussi tout va bien, j'ai cru comprendre qu'on te traitait mal. Même si à Noël tu n'as pas voulu m'en parler je suis ta mère et je sens ces choses là. En tout cas tu me manques beaucoup et j'ai hâte de te revoir, la maison est vide sans toi. Mais je m'occupe comme je peux, je me suis mise à faire des balades dans le jardin, ça me détend et ça me permet de tout oublier, je ne pense plus à ton père, enfin plus autant qu'avant. Je passe à autre chose et j'espère que toi aussi. Tu mérites d'être heureux mon fils, tu le mérites réellement. D'ailleurs j'ai une nouvelle très importante à t'annoncer, j'organise donc une petite réception à la maison le samedi 13 mars, j'ai déjà vu avec le professeur Mcgonagall tu as le droit de quitter le château pour venir.

Je t'aime de tout mon cœur.
Ta maman, Narcissa.

Ps: J'aimerais que tu emmènes une jeune femme avec toi, une cavalière si tu préfères.