prologue

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les étoiles brillaient dans un ciel sombre d'été, la nuit était apaisante accompagnée de son vent léger. la lune prenait une grande place dans l'étendu bleu nuit au milieu de milliers de grains couleur or.

des prunelles brunes fixaient ce beau spectacle qui s'offrait à elles, impossible de se lasser de ces milliers de lumières qui illuminaient son monde chaque nuit. impossible de haïr cet instant qu'il attendait chaque jour dans sa chambre.

assis sur le toit de sa maison, les genoux recroquevillés sur son torse bercés par ses bras, un être spécial contemplait son univers. les étoiles reflétaient dans ses yeux et la solitude s'envolait de son cœur. elle le délaissait chaque nuit pour retrouver la chaleur de la liberté tant attendue. il pouvait souffler et libérer ce poids qui pesait sur ses fines épaules. la nuit était sa maison, son seul refuge.

parfois la lune lui parlait, silencieusement il avait de profondes discussions avec elle. de très belles discussions qui divaguaient sur un futur incertain, sur des doutes incontrôlés, sur des pulsions inattendues. tout reposait sur cette ronde planète qui brillait contre son cœur et le réchauffait.

de son toit, il admirait le monde à ses pieds; un jardin mal éclairé, des bourgeons fermés, des âmes perdues qui se laissaient porter par le vent ou encore des chats ronronnant à ses côtés.

malgré le silence de la nuit, jamais il ne se sentait seul. la solitude lui broyait le cœur quand le soleil pointait le bout de son nez, mais elle le quittait aussitôt lorsque l'obscurité prenait place.

ce petit homme était un être très malheureux. seul dans sa cage, il virevoltait comme un papillon emprisonné de toute liberté. il maudissait le monde de l'avoir mis au monde, il haïssait les gènes qui lui avaient donné cette maladie.
et pourtant il restait fort.

sans protection, sa vie se réduisait à seulement une vingtaine d'années. il se disait chanceux quand son esprit rêvait de marcher sous un soleil d'aplomb. il avait des parents qui avaient pu lui payer un endroit sécurisé pour sa peau. il chérissait sa vie malgré tous ses malheurs.

les tâches de rousseur sur son nez étaient des cicatrices que le soleil lui avait laissé comme cadeau d'adieu. il l'avait aussi parsemé de tâches brunâtres sur ses mains qui se confondaient avec sa peau naturellement hâlée.

jamais il ne cessait de se sentir différent.
la roue de la chance n'était pas tombée sur la bonne case pour lui, il s'en mordait les doigts.

mais il vivait.

et c'était ce qui l'empêchait de chanceler.

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⏰ Last updated: Aug 20, 2020 ⏰

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